CONFESSION
A Valentine
J'aime quand le soir se baigne dans tes cheveux,
Quand l'hirondelle alerte inscrit sur tes prunelles
Avec des lettres d'eau pareilles aux aquarelles
Les cris de mon amour, mes chants harmonieux.
Je t'aime quand le soleil, quand le ciel en feu
Caressent ton coeur blessé, ma tendre tourterelle,
Quand l'air rempli de roses promène dans les ruelles
Son infinie splendeur, ses hymnes délicieux.
Je veux que tu sois le livre de ma vie,
L'autel où je viens prier les dieux antiques
Pour m'accorder l'amour que ton âme attique
Renferme comme un trésor, comme un céleste écrit.
Je t'aime quand tu appuies ta tête d'enfant fâchée
Plus rayonnate que l'or des moissons d'été!
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 27 mai 2010
J'ai écrit ce poème à la demande expresse de Jean
jeudi 27 mai 2010
lundi 10 mai 2010
LES SAINTS CEPHALOPHORES
LES SAINTS CEPHALOPHORES
I.
La fine, la lumineuse écriture des libellules
Sur le parchemin ambré de la nuit !
Des chuchotements qui voguent dans l’obscurité,
Tels de toutes petites barques de cire blanche !
Rester immobile !
Respirer plus haut que l’étoile du Berger !
Ecouter le sifflement analphabète des insectes
Qui taillent à vif la solennelle diction des herbes !
II.
Toute la tristesse des autres, c’est toi et toi !
Rien et tout,
Toi !
Les noms des saints céphalophores,
C’est ton âme
Ciselée sur les nervures du ciel !
C’est la mémoire de ce que l’éternité,
Qui jamais ne s’éteint,
Donne à voir,
Le ruissellement des origines,
La flamme récluse dans la flamme des mots !
III.
Nuage toujours porteur de vie,
Rivage léger d’une île de soleil
Qui est ma langue,
Elle qui érige, en souriant, les cités du futur,
Elle, le foyer de lumière
Où se rassemblent tous les rayons !
L’âme ! Tout reste au repos
Entre la montagne flottante de l’air
Et la respiration blanche des camélias !
IV.
Ce chant pacifique ! Partout !
Partout !
Ce lac heureux
Qui se tait pour dire l’essentiel !
V.
Le silence !
Mais y a-t-il chose qui se tait ?
Les têtes coupées des hommes de Dieu
Face à même
De la vie
Vivante, charnelle,
Indispensable
Comme le tintement des campanules !
VI.
Ces petits mots, si lourds parfois,
Qui font vibrer et croître la poitrine
Qui donnent un visage à l’impalpable,
A l’invisible, à l’irréversible simplicité !
VII.
Saints féconds en chacun de vos gestes,
Palpitant, adossés chaque nuit
A mon cœur !
Là, derrières les touffes de sureaux !
La nuit !
La voix de la vie froissée
Au-delà des murs,
Le collet de la douleur
Autour des tempes,
La musique des nombres !
Les saints céphalophores !
Oublier ?
Non !
Je n’oublie pas,
Je ne dois pas oublier !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 10 mai, Anno Christi MMX
Glose :
Céphalophore (n.m. et adj.) : du grec képhalê, « tête » et phorein, « porter ». Un saint personnage décapité se relevant et prenant sa tête entre ses mains avant de se mettre en marche.
C'est un thème courant de l'hagiographie chrétienne. Les saints céphalophores :
Grande-Bretagne :
• Devon : saint Nectan
• Dorset : saint Juthwara
France :
• Auvergne : saint Principin
• Bourgogne (Nièvre) : saint Révérien
• Bretagne : sainte Noyale, saint Gohard, sainte Tréphine
• Champagne : saint Nicaise
• Languedoc-Roussillon : saint Aphrodise de Béziers
• Limoges : sainte Valérie
• Lorraine: saint Élophe, sainte Libaire, saint Livier
• Midi-Pyrénées : saint Gaudens, saint Aventin, saint Frajou, saint Hilarian d'Espalion
• Normandie : saint Clair de Beauvaisis
• Paris : saint Denis de Paris
• Picardie : saint Juste de Beauvais
Cette liste n’est pas exhaustive.
Bien d'autres saints céphalophores sont ou étaient célébrés en France. On peut citer sainte Quitterie, princesse wisigothe ou portugaise, selon les versions, dont le culte était particulièrement important à Aire-sur-Adour, ou encore saint Nicaise évangélisateur du Vexin. Ce dernier décapité près de l'Epte aurait ensuite traversé cette rivière et donné son nom à la petite ville de Gasny dans l'Eure (Gué de Nicaise).
De nombreux saints céphalophores faisaient l'objet d'un culte. Leurs reliques, et en particulier leur chef, étaient réputées guérir les maladies mentales.
Espagne :
• Jaca (Aragon) : sainte Orosia
• Saragosse (Aragon) : saint Lambert
Suisse :
• Valais : saint Maurice
On appelle ce phénomène céphalophorie.
I.
La fine, la lumineuse écriture des libellules
Sur le parchemin ambré de la nuit !
Des chuchotements qui voguent dans l’obscurité,
Tels de toutes petites barques de cire blanche !
Rester immobile !
Respirer plus haut que l’étoile du Berger !
Ecouter le sifflement analphabète des insectes
Qui taillent à vif la solennelle diction des herbes !
II.
Toute la tristesse des autres, c’est toi et toi !
Rien et tout,
Toi !
Les noms des saints céphalophores,
C’est ton âme
Ciselée sur les nervures du ciel !
C’est la mémoire de ce que l’éternité,
Qui jamais ne s’éteint,
Donne à voir,
Le ruissellement des origines,
La flamme récluse dans la flamme des mots !
III.
Nuage toujours porteur de vie,
Rivage léger d’une île de soleil
Qui est ma langue,
Elle qui érige, en souriant, les cités du futur,
Elle, le foyer de lumière
Où se rassemblent tous les rayons !
L’âme ! Tout reste au repos
Entre la montagne flottante de l’air
Et la respiration blanche des camélias !
IV.
Ce chant pacifique ! Partout !
Partout !
Ce lac heureux
Qui se tait pour dire l’essentiel !
V.
Le silence !
Mais y a-t-il chose qui se tait ?
Les têtes coupées des hommes de Dieu
Face à même
De la vie
Vivante, charnelle,
Indispensable
Comme le tintement des campanules !
VI.
Ces petits mots, si lourds parfois,
Qui font vibrer et croître la poitrine
Qui donnent un visage à l’impalpable,
A l’invisible, à l’irréversible simplicité !
VII.
Saints féconds en chacun de vos gestes,
Palpitant, adossés chaque nuit
A mon cœur !
Là, derrières les touffes de sureaux !
La nuit !
La voix de la vie froissée
Au-delà des murs,
Le collet de la douleur
Autour des tempes,
La musique des nombres !
Les saints céphalophores !
Oublier ?
Non !
Je n’oublie pas,
Je ne dois pas oublier !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 10 mai, Anno Christi MMX
Glose :
Céphalophore (n.m. et adj.) : du grec képhalê, « tête » et phorein, « porter ». Un saint personnage décapité se relevant et prenant sa tête entre ses mains avant de se mettre en marche.
C'est un thème courant de l'hagiographie chrétienne. Les saints céphalophores :
Grande-Bretagne :
• Devon : saint Nectan
• Dorset : saint Juthwara
France :
• Auvergne : saint Principin
• Bourgogne (Nièvre) : saint Révérien
• Bretagne : sainte Noyale, saint Gohard, sainte Tréphine
• Champagne : saint Nicaise
• Languedoc-Roussillon : saint Aphrodise de Béziers
• Limoges : sainte Valérie
• Lorraine: saint Élophe, sainte Libaire, saint Livier
• Midi-Pyrénées : saint Gaudens, saint Aventin, saint Frajou, saint Hilarian d'Espalion
• Normandie : saint Clair de Beauvaisis
• Paris : saint Denis de Paris
• Picardie : saint Juste de Beauvais
Cette liste n’est pas exhaustive.
Bien d'autres saints céphalophores sont ou étaient célébrés en France. On peut citer sainte Quitterie, princesse wisigothe ou portugaise, selon les versions, dont le culte était particulièrement important à Aire-sur-Adour, ou encore saint Nicaise évangélisateur du Vexin. Ce dernier décapité près de l'Epte aurait ensuite traversé cette rivière et donné son nom à la petite ville de Gasny dans l'Eure (Gué de Nicaise).
De nombreux saints céphalophores faisaient l'objet d'un culte. Leurs reliques, et en particulier leur chef, étaient réputées guérir les maladies mentales.
Espagne :
• Jaca (Aragon) : sainte Orosia
• Saragosse (Aragon) : saint Lambert
Suisse :
• Valais : saint Maurice
On appelle ce phénomène céphalophorie.
lundi 3 mai 2010
EVENTAIL
ÉVENTAIL
A Mahaut de F.
(‘ριπίδιον)
Mes mots, illuminez les lèvres de Madame,
Posez vos baies suaves sur l’or de l’éventail,
Légers, vêtus d’extase, faites frissonner l’émail
De son visage plus pur que l’ambre de son âme !
Athanase Vantchev de Thracy
Saint-Germain-en-Laye, ce dimanche 2 mai 2010
Glose :
Éventail (n.m.) : du verbe éventer, d’après vantail, « panneau mobile pivotant autour d’un axe vertical ». Accessoire portatif qu’on agite d’un mouvement de va-et-vient pour produire un courant d’air.
τò ‘ριπίδιον : mot grec qui signifie « petit éventail ».
Mahaut : prénom, doublet de Mathilde. Du haut germanique maht, « puissance » et kild, « combat ».
Email (n.m.) : du francique °smalt. Vernis constitué par un produit vitreux, coloré par des oxydes métalliques. Ouvrage d’orfèvrerie en émail. Héraldique : nom de certaines couleurs dont l’écu est chargé : émail, azur, gueules, orange, pourpre, sable, sinople. Coloris éclatant et varié (des fleurs).
A Mahaut de F.
(‘ριπίδιον)
Mes mots, illuminez les lèvres de Madame,
Posez vos baies suaves sur l’or de l’éventail,
Légers, vêtus d’extase, faites frissonner l’émail
De son visage plus pur que l’ambre de son âme !
Athanase Vantchev de Thracy
Saint-Germain-en-Laye, ce dimanche 2 mai 2010
Glose :
Éventail (n.m.) : du verbe éventer, d’après vantail, « panneau mobile pivotant autour d’un axe vertical ». Accessoire portatif qu’on agite d’un mouvement de va-et-vient pour produire un courant d’air.
τò ‘ριπίδιον : mot grec qui signifie « petit éventail ».
Mahaut : prénom, doublet de Mathilde. Du haut germanique maht, « puissance » et kild, « combat ».
Email (n.m.) : du francique °smalt. Vernis constitué par un produit vitreux, coloré par des oxydes métalliques. Ouvrage d’orfèvrerie en émail. Héraldique : nom de certaines couleurs dont l’écu est chargé : émail, azur, gueules, orange, pourpre, sable, sinople. Coloris éclatant et varié (des fleurs).
LA DEMEURE INTIME (en anglais)
In A Private Residence
For Reda Mesbah
‘As if my eye met his’
Ahmed Shawki, Majnun Laïla
You will come to me wearing the sweet song of cicadas,
With jasmine blooming in your heart and a soul thronged
With myriads of young stars.
You will arrive cautiously, smiling and treading lightly
As if you held in your hands
A precious crystal goblet.
The tender night breeze
Will breathe life into the candle flame
That flickers on the table laid for guests.
You will fill the room
With those moments of warmth
Which give to sadness
That strange taste
Of unknown happiness.
There, where life has placed you,
There where fate has dictated you should be,
You will accomplish the gesture of divine
Friendship!
And the stolen hours of tenderness
Will pass one by one
From you to me!
Your delicate words will make sounds and senses reel
And reveal in my fingers
The impalpable universe of joy!
This will be the centre of the world,
The celestial axis of Creation
Where the explosion of despair
Will be impossible!
And the air sailing between us will form the invisible bridge
Which joins in a festive meeting
The two banks
Of our distant existences!
Ah, my friend,
Whole kingdoms such as this are hidden in signs!
Traduit en anglais par Norton Hodges
For Reda Mesbah
‘As if my eye met his’
Ahmed Shawki, Majnun Laïla
You will come to me wearing the sweet song of cicadas,
With jasmine blooming in your heart and a soul thronged
With myriads of young stars.
You will arrive cautiously, smiling and treading lightly
As if you held in your hands
A precious crystal goblet.
The tender night breeze
Will breathe life into the candle flame
That flickers on the table laid for guests.
You will fill the room
With those moments of warmth
Which give to sadness
That strange taste
Of unknown happiness.
There, where life has placed you,
There where fate has dictated you should be,
You will accomplish the gesture of divine
Friendship!
And the stolen hours of tenderness
Will pass one by one
From you to me!
Your delicate words will make sounds and senses reel
And reveal in my fingers
The impalpable universe of joy!
This will be the centre of the world,
The celestial axis of Creation
Where the explosion of despair
Will be impossible!
And the air sailing between us will form the invisible bridge
Which joins in a festive meeting
The two banks
Of our distant existences!
Ah, my friend,
Whole kingdoms such as this are hidden in signs!
Traduit en anglais par Norton Hodges
samedi 1 mai 2010
ILLUVIATION
ILLUVIATION
A Eulalie
« La quête, c’est de tourner autour
du lieu inabordable ».
André Frénaud
Bouquet de générosité et d’élévation,
Eulalie,
Profusion de couleurs et de chants,
En ce premier pur matin
De mai !
Cette illuviation printanière de splendeurs,
Eulalie,
L’anneau de l’hiver
Desserti du diamant de la neige
Par le feu qui liquéfie
L’or des consonnes
Et la rumeur des sèves !
Comme elle est pleine de muguets
La fraîche haleine des jardins,
Eulalie,
En ce jour d’excès
D’harmonie !
Ô délicates voliges des nuages,
Eulalie,
Qui portent en gaîté
Le mince, le rose toit du ciel !
Ô pyramidale clarté
Qui taille de ses doigts effilés,
Le poème joyeux de nos cœurs
Dans le quartz translucide
De l’air vif !
Eulalie, mon Amie,
Ma route qui ne finit jamais
D’arriver !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 1er mai 2010
Glose :
Illuviation (n.f.) : du latin illuvio, « débordement », de luere, « laver, baigner ». Accumulation progressive dans une couche du sol (ou horizon) de diverses substances déposées par l'infiltration des eaux (percolation). Habituellement, l'argile, le fer, l'humus se lessivent et forment des lignes de cohérence et de couleur différentes. Ces lignes sont importantes pour l'étude de la composition et l'âge des strates rocheuses.
Eulalie : prénom, du grec ’εύλαλος / eulalos, « le beau chant ».
André Frénaud (1907-1993) : poète français. Après des études secondaires à Dijon, il poursuit dans les voies de la Philosophie et du Droit à Paris. Il est, en 1930, lecteur de français à l'Université de Lwów (en Pologne à cette époque), voyage en Russie, Espagne et Italie. Il entre en 1937 dans une administration publique qu'il ne quittera qu'en 1967.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et passe deux ans en captivité dans le Brandebourg avant d'être libéré et renvoyé en France grâce à de faux papiers. Ayant commencé à écrire en 1938, ses poèmes paraissent, sous le pseudonyme de Benjamin Phelisse, dans les publications clandestines de la Résistance dirigées par Paul Éluard, notamment L'Honneur des poètes. Il participe activement à la revue Messages de Jean Lescure. Ses recueils seront par la suite régulièrement publiés chez Gallimard. Il reçoit en 1973 le Grand Prix de Poésie de l'Académie française et, en 1985, le Grand Prix national de Poésie.
Frénaud nouera des amitiés durables avec les peintres Raoul Ubac et Jean Bazaine dont il accompagnera de ses préfaces les expositions. Ses poèmes seront également illustrés par de nombreux autres artistes. Il a collaboré fructueusement avec l'éditeur, poète et artiste Pierre André Benoit (PAB) à Alès.
En 1971, André Frénaud épouse la relieur Monique Mathieu qui développe depuis quelques années une œuvre importante et personnelle soutenue par des bibliophiles de premier plan. Le couple acquiert et restaure une maison ancienne à Bussy-le-Grand, en Côte-d'Or, et y aménage un atelier où Monique Mathieu reliera nombre d'ouvrages de son mari ainsi que de leurs amis littérateurs et peintres.
Dessertir (verbe) : de « sertir », lui-même du latin du latin sarcire, « réparer ». Enlever une pierre précieuse, une perle de sa monture.
Volige (n.f.) : de volis, « abattu par le vent ». En charpenterie, la volige est une planche de bois rectangulaire fixée à côté d'autres sur les chevrons. Elle est destinée à réaliser un plancher continu pour supporter les matériaux de couverture de toiture tels qu'ardoises, zinc ou étanchéité bitumeuse.
Le plancher ainsi constitué s'appelle le voligeage.
A Eulalie
« La quête, c’est de tourner autour
du lieu inabordable ».
André Frénaud
Bouquet de générosité et d’élévation,
Eulalie,
Profusion de couleurs et de chants,
En ce premier pur matin
De mai !
Cette illuviation printanière de splendeurs,
Eulalie,
L’anneau de l’hiver
Desserti du diamant de la neige
Par le feu qui liquéfie
L’or des consonnes
Et la rumeur des sèves !
Comme elle est pleine de muguets
La fraîche haleine des jardins,
Eulalie,
En ce jour d’excès
D’harmonie !
Ô délicates voliges des nuages,
Eulalie,
Qui portent en gaîté
Le mince, le rose toit du ciel !
Ô pyramidale clarté
Qui taille de ses doigts effilés,
Le poème joyeux de nos cœurs
Dans le quartz translucide
De l’air vif !
Eulalie, mon Amie,
Ma route qui ne finit jamais
D’arriver !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 1er mai 2010
Glose :
Illuviation (n.f.) : du latin illuvio, « débordement », de luere, « laver, baigner ». Accumulation progressive dans une couche du sol (ou horizon) de diverses substances déposées par l'infiltration des eaux (percolation). Habituellement, l'argile, le fer, l'humus se lessivent et forment des lignes de cohérence et de couleur différentes. Ces lignes sont importantes pour l'étude de la composition et l'âge des strates rocheuses.
Eulalie : prénom, du grec ’εύλαλος / eulalos, « le beau chant ».
André Frénaud (1907-1993) : poète français. Après des études secondaires à Dijon, il poursuit dans les voies de la Philosophie et du Droit à Paris. Il est, en 1930, lecteur de français à l'Université de Lwów (en Pologne à cette époque), voyage en Russie, Espagne et Italie. Il entre en 1937 dans une administration publique qu'il ne quittera qu'en 1967.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et passe deux ans en captivité dans le Brandebourg avant d'être libéré et renvoyé en France grâce à de faux papiers. Ayant commencé à écrire en 1938, ses poèmes paraissent, sous le pseudonyme de Benjamin Phelisse, dans les publications clandestines de la Résistance dirigées par Paul Éluard, notamment L'Honneur des poètes. Il participe activement à la revue Messages de Jean Lescure. Ses recueils seront par la suite régulièrement publiés chez Gallimard. Il reçoit en 1973 le Grand Prix de Poésie de l'Académie française et, en 1985, le Grand Prix national de Poésie.
Frénaud nouera des amitiés durables avec les peintres Raoul Ubac et Jean Bazaine dont il accompagnera de ses préfaces les expositions. Ses poèmes seront également illustrés par de nombreux autres artistes. Il a collaboré fructueusement avec l'éditeur, poète et artiste Pierre André Benoit (PAB) à Alès.
En 1971, André Frénaud épouse la relieur Monique Mathieu qui développe depuis quelques années une œuvre importante et personnelle soutenue par des bibliophiles de premier plan. Le couple acquiert et restaure une maison ancienne à Bussy-le-Grand, en Côte-d'Or, et y aménage un atelier où Monique Mathieu reliera nombre d'ouvrages de son mari ainsi que de leurs amis littérateurs et peintres.
Dessertir (verbe) : de « sertir », lui-même du latin du latin sarcire, « réparer ». Enlever une pierre précieuse, une perle de sa monture.
Volige (n.f.) : de volis, « abattu par le vent ». En charpenterie, la volige est une planche de bois rectangulaire fixée à côté d'autres sur les chevrons. Elle est destinée à réaliser un plancher continu pour supporter les matériaux de couverture de toiture tels qu'ardoises, zinc ou étanchéité bitumeuse.
Le plancher ainsi constitué s'appelle le voligeage.
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