AUTOMNE
A Norton Hodges
« Si yo non fuera árbol
¿ a dónde irian los pajaros ? »
(« Et si je n’étais pas un arbre,
Où donc iraient les oiseaux ? »)
Francisco Azuela
Les arbres enflammés du feu des feuilles
Et ces instants de solitude divinement sauvages
Dans le soir aux mille arômes brûlés
Qui sereinement accueille
La sinueuse clarté de l’air.
Norton, mon Ami,
Fuyons la libre élégance des larmes !
Ne nous restent-ils pas
La double volupté des livres,
Les fastes de leurs palais
Où nous pouvons enfin entrer
Sans perruque ni fard.
Là, sous les somptueuses dorures du temps,
Nous vaquons à nos poèmes
Et connaîtrons le fleuve impermanent
De l’histoire.
Quel besoin d’essarter dans les jardins
Futaies et tailles ?
Ecoutons venir à nous les mots
Avec leur rituelle odeur
De cerises noires, de mûres des bois,
De menthe et de cerfeuil, de kumquat.
Lisons les vers des immortels poètes
Avec leur chaud parfum de noisettes, de pain grillé,
De miel d’acacia et d’abricot !
Et attendons que tombe tout près
La bonne pluie
Pour que nos cœurs puissent sans peine dormir.
Non, Ami Norton,
La poésie de l’âme
Ignore fatigue, tracas et lassitude,
Fidèle à la grammaire des étoiles,
Elle veille en toutes saisons sur nous
Pour nous rendre plus légers,
Plus vrais !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 10 octobre 2011
Glose :
Francisco Azuela Espinoza (né en 1948 à Léon, État de Guanajuato, Mexique) est un des plus grands poètes et écrivains contemporains latino-américains. Il a été diplomate à l’ambassade du Mexique au Costa Rica et au Honduras (1973-1983). Durant ces années, le gouvernement hondurien lui a décerné l’Ordre du Libérateur de l’Amérique centrale Francisco Morazán. Plus tard, il a travaillé comme directeur de la Bibliothèque de la Chambre des députés de l’État de Guanajuato (1991-1997). Il a fondé et dirigé l’El Condor de los Andes AC-Aguila Azteca, un centre culturel international basé dans la ville de Cochamba, en Bolivie.
J’ai eu le privilège de préfacer son livre Latinoamérica en llamas (Amérique latine en flammes), magnifique ouvrage traduit en français par Noëlle Yabar-Valdez (2011).
mardi 11 octobre 2011
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