TROIS PETITS FRISSONS
À Geoffrey de Vinsauf
1.
Nos cœurs sont restés suspendus
A la porte d’une maison ancienne.
Sont-ils toujours en fleurs
Les pêchers dans le jardin ?
Fleurissent-ils toujours, les chèvrefeuilles,
Le long des rues où se promènent les roses ?
Discret, innocent royaume de la nuit !
Tant de solitude entre les êtres !
Dis-moi, dis-lui, dis-nous, amour,
Où reposent-elles, les cendres
De tant de génies généreux !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 23 novembre 2011
Glose :
Geoffrey de Vinsauf ou encore Galfrigus de Vinosalvo, surnommé « Anglicus » est un poète et un écrivain anglais vivant entre la seconde moitié du XIIe siècle et la première moitié du XIIIe siècle. Jean George Théodore Graesse lui attribue le Traité du Vin (premier livre imprimé sur le sujet). On ne connaît presque rien de sa biographie, si ce n'est qu'il fut un loyal sujet du roi Richard Ier, qu’il avait visité la France et l’Italie et qu’il fut fort bien traité par le Pape Innocent III à Rome.
2.
Comme tout est subtil chez Ishiguro,
Comme sa langue, claire et retenue,
Sait effleurer les choses !
Tout est suggestion ; la vie, l’oubli, le déni,
Les touches douloureuses, les mots étrangers
A toute insistance, à toute vanité.
Il semble
Fortuitement,
Gracieusement,
Imperceptiblement
Descendre l’insaisissable pente de la vie.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 24 novembre 2011
Glose :
Kazuo Ishiguro (né à Nagazaki en 1954) : écrivain et romancier britannique d’origine japonaise. Il suit son père en Angleterre, où il réside à partir de 1960. Ishiguro suit ses études de littérature et de philosophie dans les universités du Kent et d'East Anglia.
3.
Coumba Thioupam,
Ô bon génie du Cap de Naze,
Eclaire de ta lampe-tempête
La grande nuit que nos cœurs traversent,
Les années nodulaires
Qui font souffrir nos corps.
Rends paisibles les maisons insomnieuses
Et fais, Coumba Thioupam,
Que les mots, trempés dans les mots,
Ressuscitent les tendresses de l’enfance
Et rendent aux exilés
Leur pays clair comme un alphabet de neige.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 25 novembre 2011
Glose :
Coumba Thioupam : un bon génie qui veille sur le village de Popenguine, situé au bord de l´océan Atlantique, à 50 km au sud de Dakar au Sénégal, et protège de sa lampe-tempête les voyageurs.
Nodulaire (adj.) : qui a des nodules. Qui comporte des nœuds.
dimanche 27 novembre 2011
LES ACOUSMATICIENS
LES ACOUSMATICIENS
À Jesper Svenbro
“Then let some holy trance convey my thoughts…”
(« Alors, laissez une transe sacrée transmettre mes pensées… »)
Christopher Marlowe
Comme est fascinante pour l’âme
Cette indomptable légèreté du matin,
La lumière blanche dans les délicates mains
Des êtres aimés !
Liberté contemplative,
Volonté désespérée d’atteindre la perfection
De ce ciel si bleu qu’il donne le tournis !
Nous restons face à la vie qui déploie
Dans un nouvel allant, les mystères de ses fastes,
Point de suspension,
Point intangible de l’infini.
Acousmaticiens,
Nous essayons de capter le souffle incandescent
Qui émane de chaque objet, de chaque être vivant,
Immense, insistante force de la poésie
Partout, ici, ce matin, aujourd’hui !
Et nous refusons les subversions carnavalesques
Du quotidien d’où la tendresse s’absente,
Car nous, disciples des dieux éternels,
Nous aimons la translation en sourire
Des chuchotis de mots blessés par la froideur des lèvres.
Nous, les acousmaticiens aux cœurs ouverts à chaque cri,
Nous sommes vivants ! Nous ne sommes pas des mausolées du néant !
Nous savons que l’amour est la langue que parlent même les morts.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce dimanche 27 novembre, Anno Domini MMXI
Glose :
Acousmaticien (n.m.) : la communauté pythagoricienne s'échelonne sur quatre degrés initiatiques et hiérarchiques, Les femmes et les étrangers y sont admis. Les profanes (bébêloi) sont « les gens du dehors » (oi exô, οί έξω), les gens du commun, auxquels rien ne doit être révélé.
Premier degré : les postulants :
Pythagore observe, chez ceux qui se présentent comme candidats, les traits du visage (physiognomonie) et les gestes (kinésique), mais aussi les relations avec les parents, le rire, les désirs, les fréquentations. On est admis ou pas.
Deuxième degré : les néophytes
Leur période de probation dure trois ans, pendant laquelle Pythagore examine la persévérance, le désir d'apprendre. Au terme, ils sont refusés ou acceptés. Acceptés, ils prononcent le serment de silence.
Troisième degré : les acousmaticiens
Les acousmaticiens - ou acousmatiques - (άκουσματικοί : « auditeurs »). Ils reçoivent un enseignement de cinq ans, donné sous forme de préceptes oraux (άκούσματα), sans démonstration, destinés à être gardés en mémoire.
Postulants, néophytes et auditeurs forment le grade des « exotériques » (έξωτερικοί) ou novices.
Quatrième et dernier degré : les mathématiciens
Christopher Marlowe (baptisé le 26 février 1564 - décédé le 30 mai 1593) : dramaturge anglais, poète et traducteur de l'époque élisabéthaine. Comme premier tragédien à côté de William Shakespeare, il est connu pour sa poésie, sa vie agitée, et sa mort mystérieuse.
À Jesper Svenbro
“Then let some holy trance convey my thoughts…”
(« Alors, laissez une transe sacrée transmettre mes pensées… »)
Christopher Marlowe
Comme est fascinante pour l’âme
Cette indomptable légèreté du matin,
La lumière blanche dans les délicates mains
Des êtres aimés !
Liberté contemplative,
Volonté désespérée d’atteindre la perfection
De ce ciel si bleu qu’il donne le tournis !
Nous restons face à la vie qui déploie
Dans un nouvel allant, les mystères de ses fastes,
Point de suspension,
Point intangible de l’infini.
Acousmaticiens,
Nous essayons de capter le souffle incandescent
Qui émane de chaque objet, de chaque être vivant,
Immense, insistante force de la poésie
Partout, ici, ce matin, aujourd’hui !
Et nous refusons les subversions carnavalesques
Du quotidien d’où la tendresse s’absente,
Car nous, disciples des dieux éternels,
Nous aimons la translation en sourire
Des chuchotis de mots blessés par la froideur des lèvres.
Nous, les acousmaticiens aux cœurs ouverts à chaque cri,
Nous sommes vivants ! Nous ne sommes pas des mausolées du néant !
Nous savons que l’amour est la langue que parlent même les morts.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce dimanche 27 novembre, Anno Domini MMXI
Glose :
Acousmaticien (n.m.) : la communauté pythagoricienne s'échelonne sur quatre degrés initiatiques et hiérarchiques, Les femmes et les étrangers y sont admis. Les profanes (bébêloi) sont « les gens du dehors » (oi exô, οί έξω), les gens du commun, auxquels rien ne doit être révélé.
Premier degré : les postulants :
Pythagore observe, chez ceux qui se présentent comme candidats, les traits du visage (physiognomonie) et les gestes (kinésique), mais aussi les relations avec les parents, le rire, les désirs, les fréquentations. On est admis ou pas.
Deuxième degré : les néophytes
Leur période de probation dure trois ans, pendant laquelle Pythagore examine la persévérance, le désir d'apprendre. Au terme, ils sont refusés ou acceptés. Acceptés, ils prononcent le serment de silence.
Troisième degré : les acousmaticiens
Les acousmaticiens - ou acousmatiques - (άκουσματικοί : « auditeurs »). Ils reçoivent un enseignement de cinq ans, donné sous forme de préceptes oraux (άκούσματα), sans démonstration, destinés à être gardés en mémoire.
Postulants, néophytes et auditeurs forment le grade des « exotériques » (έξωτερικοί) ou novices.
Quatrième et dernier degré : les mathématiciens
Christopher Marlowe (baptisé le 26 février 1564 - décédé le 30 mai 1593) : dramaturge anglais, poète et traducteur de l'époque élisabéthaine. Comme premier tragédien à côté de William Shakespeare, il est connu pour sa poésie, sa vie agitée, et sa mort mystérieuse.
jeudi 24 novembre 2011
CINQ ILLUMINATIONS DU COEUR
CINQ ILLUMINATIONS DU CŒUR
« Non, par celui* qui a trouvé la tétraktys de notre sagesse,
Source qui contient en elle les racines de la nature éternelle. »
1.
Ô Hikuptah, ma ville immortelle,
La Voie lactée sépare nos cœurs
Comme elle sépare les étoiles Altaïr et Véga.
Le vent léger fuit en faisant chanter les feuilles éveillées
Et lacère ma poitrine de sa douceur.
Non ! Les nuits de tendresse ne se répètent jamais,
Jamais ne fleurissent deux fois les pommiers le même printemps.
Chancelant, je m’appuie sur la faiblesse de mes amis
Et, pour ne pas mourir de tristesse,
Je respire le violet parfum des matthioles.
Ô dieux favorables, faites que les étoiles de Bouvier
Rejoignent les étoiles de la Tisserande
Dans le sourire de la Rivière céleste !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 18 novembre 2011
Glose :
* Celui qui a trouvé… : il s’agit du philosophe grec Pythagore (VIe siècle av. J.-C.).
Tétraktys (n.f.) : image qui figure la structure du monde inventée par Pythagore. La figure classique est celle d’un triangle de quatre lignes (ou étages) tel que 1 + 2 + 3 + 4 = 10 points ou cailloux. 4 est ainsi la racine triangulaire de 10. L’analogie avec les quatre éléments est évidente. Quatre contient tout et la somme des quatre premiers nombres donne 10, ce qui dans le système décimal (universel chez les grecs) est un retour à l’unité. Tout ce qui existe dans ce monde « sublunaire » est analogue au point (= 1), à la ligne (= 2), à la surface (= 3) ou au volume (= 4). Rien d’autre ne peut exister hors de ce triangle primordial, figuré par la tétraktys.
Hikuptah : mot égyptien qui signifie « château du ka (âme) », de Ptah, un des noms de la ville de Memphis dont les Grecs firent Aiguptos qu’ils appliquèrent à tout le pays qui existait depuis des siècles. Ancien Empire (2720 – 2300 av. J.-C.) ; Moyen Empire (2065 – 1785 av. J.-C.) ; Nouvel Empire (1580 – 1085 av. J.-C.).
Altaïr (α Aquilae) est l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle.
Véga, également appelée Alpha Lyrae (α Lyrae), est l'étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre.
Matthiole (n.f.), appelée encore giroflée de jardin ou violier : plante dont on cultive une espèce sous le nom de giroflée rouge ou giroflée violet.
Bouvier : constellation qui porte le nom de Bouvier depuis longtemps (elle fut compilée sous cette dénomination par Aratus de Soles, puis par Ptolémée. Nous ne savons pas qui ce bouvier représente. Selon une version, il s'agit d'un laboureur qui conduit les sept bœufs (septem triones) de la constellation de la Grande Ourse à l'aide de ses deux chiens Chara et Astérion (de la constellation des Chiens de chasse). Les bœufs seraient liés à l'axe polaire et le Bouvier perpétuerait la rotation des cieux.
Tisserande : constellation de la Tisserande. En Chine, la constellation de l’Aigle (Aquila) est connue comme celle de la Tisserande, et celle de la Lyre (Lyra) comme la constellation du Bouvier. Un des récits les plus anciens de la Chine relate les amours de la Tisserande et du Bouvier, confirme l'existence d'un culte des astres dans la Chine archaïque dont la popularité a traversé les siècles.
2.
Vos rêves flottent comme un fil de soie au vent
Quand les dernières étoiles frôlent votre élégant oreiller.
Le matin d’août approche allègrement de votre fenêtre
Orné d’armoises, d’aristoloches, d’iris et d’arnica,
Et, agile comme une mésange,
La joie prend des formes lumineuses
Qui m’appellent et m’échappent.
Souriez-moi avec délicatesse et douceur,
Fermez vos yeux de pluie verte
Pour entendre les mesures marmoréennes d’un chant antique
Des montagnes de mon sang où se reposent les dieux
Dans une félicité radieuse !
Vous, amour et tristesse doublement impossibles !
Athanase Vantchev de Thracy
Le 19 novembre, Anno Domini MMXI
Glose :
Armoise (n.f.) : plante. Le genre Artemisia (les armoises), famille des Asteracées, regroupe des herbacées, des arbrisseaux et des arbustes aromatiques, densément tomenteux (d‘un rouge qui rappelle la couleur des tomates), pubescents (portant des poils fins plus ou moins espacés) ou glabres.
Aristoloche (n.f.) : plante herbacée (plus particulièrement de type liane) de la famille du genre Aristolochia qui comprend plus de 300 espèces.
Arnica (n.m.) : plante pérenne, herbacée, appartenant à la famille des Asteracées. Il existe quelque 30 espèces qui poussent essentiellement dans les montagnes.
3.
Reviens à moi, vague errante, emporte-moi
Sur l’autre rive du savoir où, magnifiques,
Se dressent encore les temples ancestraux de mon âme.
Ici, vague vagabonde, dès que la clepsydre
Arrête son chant suave, tout s’endort :
Arbres à fleurs aux parfums envoûtants,
Herbes émeraude, mésanges et buissons odorants,
Hommes en larmes et bêtes harassées.
Ici, j’ai peur de mon propre reflet !
Qui peut connaître les sursauts d’effrois
Des exilés solitaires, mes frères en Dieu,
Qui errent, ombres furtives et fluides
Dans la haute obscurité de la nuit voluptueuse ?
La splendeur de la tendresse, personne
Ne la partage avec les muets vigiles de l’infini !
Ici, vague somptueuse, ma seule consolation est
Le mélodieux tintement des gouttes de la pluie
Et l’harmonieuse image
De la chair éblouissante des déesses,
Bouquet de roses pourpres et d’iris blancs.
Ô musique du vent glacial du nord,
La mort est-elle le sublime devoir
De chacun de nous ?
Poésie extatique, sobre ou rêveuse,
Poésie, toccatas et passacailles,
Célestes ressacs entre le pur et l’impur !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce dimanche, 20 novembre, L’An de Grâce MMXI
Glose :
Clepsydre (n.f.) : du latin clepsydra, terme emprunté au grec ancien klepsydra / κλεψύδρα. Horloge qui indique la marche du temps par l’écoulement d’une certaine quantité d’eau.
Vigile (n.m.): personne qui surveille un lieu. Les vigiles Urbani, dans la Rome antique, sont les membres des forces de police et les pompiers.
Toccata ou toccate (n.f.) : de l'italien toccare, « toucher ». Pièce musicale pour instruments à clavier : orgue, clavecin, piano.
Passacaille (n.f.) : on emploie aussi le nom italien passacaglia. Genre musical pratiqué aux XVIIe et XVIIIe siècles. Initialement, la passacaille est une danse populaire espagnole qui remonte à la Renaissance.
4.
La haute nuit
Et ce vertigineux Office des ténèbres
De Palestrina.
L’âme peut-elle exalter
Avec un plus déchirant entrain
Dieu !
Frêles flambeaux des astres
Dans les profondeurs de l’air !
L’hésitante lumière des veilleuses
Déverse sa suave beauté
Sur la face tranquille du temps empli de chants !
Vie qui s’ouvre sur d’autres vies
Constamment, irrésistiblement,
Spontanément
Et cela à l’infini.
Dehors, les hymnes ferventes des arbres
Montent vers les cimes des montagnes,
Se répandent sur l’eau fiévreuse des fleuves
Sous les voluptueux baisers de la dense,
De l’intransigeante l’obscurité.
Les feuilles des deux chênes du jardin
Assistent, tantôt impassibles, tantôt inspirées,
À la cérémonie nocturne de la grâce !
Palestrina des cigales et des roses
Face de l’assourdissante vanité
Du silence et des ombres !
Et plus rien n’existe alentours
Que ce fleuve continu d’âmes et de songes
Soumis au divin théorème
De l’impériale liberté de la Foi !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce 21 novembre, Anno Christi MMXI
Glose :
Office des Ténèbres est le nom donné aux matines et aux laudes des trois derniers jours de la Semaine Sainte (jeudi, vendredi, samedi). L'office porte le nom de ténèbres puisqu'il est chanté normalement très tôt le matin dans l'obscurité plus ou moins complète.
Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525/6 – 1594) : compositeur, organiste, maître de chapelle italien. Palestrina est le nom de sa ville natale, près de Rome, qu’il prendra comme patronyme. Il a passé la plus grande partie de sa vie à Rome. Palestrina fit ses études avec Robin Mallapert et Firmin Lebel.
En 1544-1551, Palestrina a été organiste de l'église principale de sa ville natale, et dans sa dernière année, il devint maestro di cappella à l'église basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome.
5.
Aussitôt que le jour déploie le tissu soyeux de l’eau
La chair délicate de l’air s’illumine.
La féline élégance du ruisseau
Coule à travers les poèmes de Tranströmer.
Les sapins sauvages, la rhétorique des neiges,
Les congères altières et les sévices de la grammaire
Des vents scandinaves !
Le sommeil hivernal des herbes généreuses
Et les veilles assidues d’une âme
Qui ne veut qu’aimer !
Tomas Tranströmer,
Savez-vous que, plus enivrants que nos poésies,
Sont les trois cents cépages grecs
Et l’Oremus de l’Espagnol
Pablo Alvarez ?
Thomas des forêts vierges,
Il n’y a pas d’autres réalités
Que celles qui font frémir de joie
Nos mains.
Tout est là :
La pluralité ordonnée des mondes,
Les principes structurés des choses et des êtres.
Ne sommes-nous pas, Ami poète,
Les diadoques des dieux ?
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce mercredi 23 novembre, Anno Christi MMXI
Glose :
Tomas Tranströmer (né en 1931) : poète contemporain suédois, le plus renommé et le plus traduit. Il a publié une quinzaine de recueils. Tranströmer a reçu de nombreux prix, dont le Prix Nobel en 2011. Il était ami du grand poète américain Robert Bly.
Oremus : vin appartenant au groupe Vega Sicilia. Vega Sicilia est un vin mythique en Espagne et dans le monde, et pour cause : cette vieille propriété datant de 1864 produit plusieurs vins de grande qualité dont le fameux « Unico », aux élevages extrêmement longs (jusqu’à 8 ans avant la mise en bouteille), qui ravit les plus fins palais.
Fondé par Eloy Lecanda en 1864, la propriété achète ses premiers plants à Bordeaux. Elle produira la première cuvée de Vega Sicilia Valbuena et de Vega Sicilia Unico en 1914 ou 1915, sous l’impulsion de Txomin Garramiola.
Une autre étape pour la propriété a été la création, en 1993, d’un domaine en Hongrie (Tokaj Oremus qui produit les meilleurs tokajs au monde.
Diadoque (n.m.) : du grec ancien diadokhos, « successeur ». Titre porté par le prince héritier de Grèce.
« Non, par celui* qui a trouvé la tétraktys de notre sagesse,
Source qui contient en elle les racines de la nature éternelle. »
1.
Ô Hikuptah, ma ville immortelle,
La Voie lactée sépare nos cœurs
Comme elle sépare les étoiles Altaïr et Véga.
Le vent léger fuit en faisant chanter les feuilles éveillées
Et lacère ma poitrine de sa douceur.
Non ! Les nuits de tendresse ne se répètent jamais,
Jamais ne fleurissent deux fois les pommiers le même printemps.
Chancelant, je m’appuie sur la faiblesse de mes amis
Et, pour ne pas mourir de tristesse,
Je respire le violet parfum des matthioles.
Ô dieux favorables, faites que les étoiles de Bouvier
Rejoignent les étoiles de la Tisserande
Dans le sourire de la Rivière céleste !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 18 novembre 2011
Glose :
* Celui qui a trouvé… : il s’agit du philosophe grec Pythagore (VIe siècle av. J.-C.).
Tétraktys (n.f.) : image qui figure la structure du monde inventée par Pythagore. La figure classique est celle d’un triangle de quatre lignes (ou étages) tel que 1 + 2 + 3 + 4 = 10 points ou cailloux. 4 est ainsi la racine triangulaire de 10. L’analogie avec les quatre éléments est évidente. Quatre contient tout et la somme des quatre premiers nombres donne 10, ce qui dans le système décimal (universel chez les grecs) est un retour à l’unité. Tout ce qui existe dans ce monde « sublunaire » est analogue au point (= 1), à la ligne (= 2), à la surface (= 3) ou au volume (= 4). Rien d’autre ne peut exister hors de ce triangle primordial, figuré par la tétraktys.
Hikuptah : mot égyptien qui signifie « château du ka (âme) », de Ptah, un des noms de la ville de Memphis dont les Grecs firent Aiguptos qu’ils appliquèrent à tout le pays qui existait depuis des siècles. Ancien Empire (2720 – 2300 av. J.-C.) ; Moyen Empire (2065 – 1785 av. J.-C.) ; Nouvel Empire (1580 – 1085 av. J.-C.).
Altaïr (α Aquilae) est l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle.
Véga, également appelée Alpha Lyrae (α Lyrae), est l'étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre.
Matthiole (n.f.), appelée encore giroflée de jardin ou violier : plante dont on cultive une espèce sous le nom de giroflée rouge ou giroflée violet.
Bouvier : constellation qui porte le nom de Bouvier depuis longtemps (elle fut compilée sous cette dénomination par Aratus de Soles, puis par Ptolémée. Nous ne savons pas qui ce bouvier représente. Selon une version, il s'agit d'un laboureur qui conduit les sept bœufs (septem triones) de la constellation de la Grande Ourse à l'aide de ses deux chiens Chara et Astérion (de la constellation des Chiens de chasse). Les bœufs seraient liés à l'axe polaire et le Bouvier perpétuerait la rotation des cieux.
Tisserande : constellation de la Tisserande. En Chine, la constellation de l’Aigle (Aquila) est connue comme celle de la Tisserande, et celle de la Lyre (Lyra) comme la constellation du Bouvier. Un des récits les plus anciens de la Chine relate les amours de la Tisserande et du Bouvier, confirme l'existence d'un culte des astres dans la Chine archaïque dont la popularité a traversé les siècles.
2.
Vos rêves flottent comme un fil de soie au vent
Quand les dernières étoiles frôlent votre élégant oreiller.
Le matin d’août approche allègrement de votre fenêtre
Orné d’armoises, d’aristoloches, d’iris et d’arnica,
Et, agile comme une mésange,
La joie prend des formes lumineuses
Qui m’appellent et m’échappent.
Souriez-moi avec délicatesse et douceur,
Fermez vos yeux de pluie verte
Pour entendre les mesures marmoréennes d’un chant antique
Des montagnes de mon sang où se reposent les dieux
Dans une félicité radieuse !
Vous, amour et tristesse doublement impossibles !
Athanase Vantchev de Thracy
Le 19 novembre, Anno Domini MMXI
Glose :
Armoise (n.f.) : plante. Le genre Artemisia (les armoises), famille des Asteracées, regroupe des herbacées, des arbrisseaux et des arbustes aromatiques, densément tomenteux (d‘un rouge qui rappelle la couleur des tomates), pubescents (portant des poils fins plus ou moins espacés) ou glabres.
Aristoloche (n.f.) : plante herbacée (plus particulièrement de type liane) de la famille du genre Aristolochia qui comprend plus de 300 espèces.
Arnica (n.m.) : plante pérenne, herbacée, appartenant à la famille des Asteracées. Il existe quelque 30 espèces qui poussent essentiellement dans les montagnes.
3.
Reviens à moi, vague errante, emporte-moi
Sur l’autre rive du savoir où, magnifiques,
Se dressent encore les temples ancestraux de mon âme.
Ici, vague vagabonde, dès que la clepsydre
Arrête son chant suave, tout s’endort :
Arbres à fleurs aux parfums envoûtants,
Herbes émeraude, mésanges et buissons odorants,
Hommes en larmes et bêtes harassées.
Ici, j’ai peur de mon propre reflet !
Qui peut connaître les sursauts d’effrois
Des exilés solitaires, mes frères en Dieu,
Qui errent, ombres furtives et fluides
Dans la haute obscurité de la nuit voluptueuse ?
La splendeur de la tendresse, personne
Ne la partage avec les muets vigiles de l’infini !
Ici, vague somptueuse, ma seule consolation est
Le mélodieux tintement des gouttes de la pluie
Et l’harmonieuse image
De la chair éblouissante des déesses,
Bouquet de roses pourpres et d’iris blancs.
Ô musique du vent glacial du nord,
La mort est-elle le sublime devoir
De chacun de nous ?
Poésie extatique, sobre ou rêveuse,
Poésie, toccatas et passacailles,
Célestes ressacs entre le pur et l’impur !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce dimanche, 20 novembre, L’An de Grâce MMXI
Glose :
Clepsydre (n.f.) : du latin clepsydra, terme emprunté au grec ancien klepsydra / κλεψύδρα. Horloge qui indique la marche du temps par l’écoulement d’une certaine quantité d’eau.
Vigile (n.m.): personne qui surveille un lieu. Les vigiles Urbani, dans la Rome antique, sont les membres des forces de police et les pompiers.
Toccata ou toccate (n.f.) : de l'italien toccare, « toucher ». Pièce musicale pour instruments à clavier : orgue, clavecin, piano.
Passacaille (n.f.) : on emploie aussi le nom italien passacaglia. Genre musical pratiqué aux XVIIe et XVIIIe siècles. Initialement, la passacaille est une danse populaire espagnole qui remonte à la Renaissance.
4.
La haute nuit
Et ce vertigineux Office des ténèbres
De Palestrina.
L’âme peut-elle exalter
Avec un plus déchirant entrain
Dieu !
Frêles flambeaux des astres
Dans les profondeurs de l’air !
L’hésitante lumière des veilleuses
Déverse sa suave beauté
Sur la face tranquille du temps empli de chants !
Vie qui s’ouvre sur d’autres vies
Constamment, irrésistiblement,
Spontanément
Et cela à l’infini.
Dehors, les hymnes ferventes des arbres
Montent vers les cimes des montagnes,
Se répandent sur l’eau fiévreuse des fleuves
Sous les voluptueux baisers de la dense,
De l’intransigeante l’obscurité.
Les feuilles des deux chênes du jardin
Assistent, tantôt impassibles, tantôt inspirées,
À la cérémonie nocturne de la grâce !
Palestrina des cigales et des roses
Face de l’assourdissante vanité
Du silence et des ombres !
Et plus rien n’existe alentours
Que ce fleuve continu d’âmes et de songes
Soumis au divin théorème
De l’impériale liberté de la Foi !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce 21 novembre, Anno Christi MMXI
Glose :
Office des Ténèbres est le nom donné aux matines et aux laudes des trois derniers jours de la Semaine Sainte (jeudi, vendredi, samedi). L'office porte le nom de ténèbres puisqu'il est chanté normalement très tôt le matin dans l'obscurité plus ou moins complète.
Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525/6 – 1594) : compositeur, organiste, maître de chapelle italien. Palestrina est le nom de sa ville natale, près de Rome, qu’il prendra comme patronyme. Il a passé la plus grande partie de sa vie à Rome. Palestrina fit ses études avec Robin Mallapert et Firmin Lebel.
En 1544-1551, Palestrina a été organiste de l'église principale de sa ville natale, et dans sa dernière année, il devint maestro di cappella à l'église basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome.
5.
Aussitôt que le jour déploie le tissu soyeux de l’eau
La chair délicate de l’air s’illumine.
La féline élégance du ruisseau
Coule à travers les poèmes de Tranströmer.
Les sapins sauvages, la rhétorique des neiges,
Les congères altières et les sévices de la grammaire
Des vents scandinaves !
Le sommeil hivernal des herbes généreuses
Et les veilles assidues d’une âme
Qui ne veut qu’aimer !
Tomas Tranströmer,
Savez-vous que, plus enivrants que nos poésies,
Sont les trois cents cépages grecs
Et l’Oremus de l’Espagnol
Pablo Alvarez ?
Thomas des forêts vierges,
Il n’y a pas d’autres réalités
Que celles qui font frémir de joie
Nos mains.
Tout est là :
La pluralité ordonnée des mondes,
Les principes structurés des choses et des êtres.
Ne sommes-nous pas, Ami poète,
Les diadoques des dieux ?
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce mercredi 23 novembre, Anno Christi MMXI
Glose :
Tomas Tranströmer (né en 1931) : poète contemporain suédois, le plus renommé et le plus traduit. Il a publié une quinzaine de recueils. Tranströmer a reçu de nombreux prix, dont le Prix Nobel en 2011. Il était ami du grand poète américain Robert Bly.
Oremus : vin appartenant au groupe Vega Sicilia. Vega Sicilia est un vin mythique en Espagne et dans le monde, et pour cause : cette vieille propriété datant de 1864 produit plusieurs vins de grande qualité dont le fameux « Unico », aux élevages extrêmement longs (jusqu’à 8 ans avant la mise en bouteille), qui ravit les plus fins palais.
Fondé par Eloy Lecanda en 1864, la propriété achète ses premiers plants à Bordeaux. Elle produira la première cuvée de Vega Sicilia Valbuena et de Vega Sicilia Unico en 1914 ou 1915, sous l’impulsion de Txomin Garramiola.
Une autre étape pour la propriété a été la création, en 1993, d’un domaine en Hongrie (Tokaj Oremus qui produit les meilleurs tokajs au monde.
Diadoque (n.m.) : du grec ancien diadokhos, « successeur ». Titre porté par le prince héritier de Grèce.
jeudi 17 novembre 2011
STABAT MATER
STABAT MATER
« Stabat Mater dolorosa
uxta cruce lacrimosa
dum pendebat Filius »
En écoutant la crucifiante musique de Stabat Mater de Pergolèse
I.
La douleur mauve
Et pleine de murmures,
Le langage cru, fleuri,
Abrupt du ciel
Et la douloureuse mélodie
Du poignant silence !
Mère, je saigne,
Et mon âme, vêtue d’inédite neige,
Admire, émerveillée, éblouie, fascinée,
Les gestes impénétrablement diaphanes
De ta inépuisable miséricorde !
Ô mon cœur enivré, englouti, consumé
Par les abîmes du tombeau !
II.
Le temps blessé, avec ses ailes de peine,
Trace de ses mots précis
Les lignes
De la perfection absolue !
Âme, que fais-tu
De la captation de la grâce,
Des dons exigeants de l’amour,
Des arômes de bonté,
Âme ?
Je t’offre, Mère éplorée,
Toute la tendresse orange
Du jour, les sources bleues de mes mains,
Les eaux envoûtées de mes larmes.
III.
Bientôt la vague inaltérée
De la nuit.
Tremblant de douleur,
Rempli d’amour,
J’écoute
L’ondoyante spiritualité des collines,
Les enluminures des arbres faites du bleu du ciel
Et de la mauve clarté
Des premières vivantes étoiles !
Mère,
Comme je veux vénérer, Mère,
La transparence navrée de ta face,
Les richesses infaillibles
De ton inépuisable beauté !
Je veux tomber à genoux, Mère,
Te tendre le livre modeste de ma vie !
Et, ouvert à la grâce,
Me proposer à toi ? Mère des sept plaies
Et à ton fils,
Mon Dieu, mon impensable Seigneur et Sauveur !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce jeudi 17 novembre, l’An de Grâce MMXI
Glose :
Jean-Baptiste Pergolèse (Giovanni Battista Pergolesi en italien), né le 4 janvier 1710 à Jesi, dans la province d’Ancône. Mort le 17 mars 1736 à Pouzzoles près de Naples. C’est un des plus délicats compositeurs italiens du XVIIIe siècle.
Son nom lui vient de la ville de Pergola, d’où sa famille était originaire. Enfant très doué, il fut envoyé dès l’âge de douze ans au célèbre conservatoire des Poveri di Gesù Cristo à Naples. Il l’élève de plusieurs professeurs réputés et exigeants dont le célèbre compositeur de musique baroque Francesco Durante (1684-1755). Pergolèse y reçoit une solide formation musicale centrée sur l’apprentissage de la beauté et des difficultés de l’opéra napolitain et de la polyphonie religieuse.
« Stabat Mater dolorosa
uxta cruce lacrimosa
dum pendebat Filius »
En écoutant la crucifiante musique de Stabat Mater de Pergolèse
I.
La douleur mauve
Et pleine de murmures,
Le langage cru, fleuri,
Abrupt du ciel
Et la douloureuse mélodie
Du poignant silence !
Mère, je saigne,
Et mon âme, vêtue d’inédite neige,
Admire, émerveillée, éblouie, fascinée,
Les gestes impénétrablement diaphanes
De ta inépuisable miséricorde !
Ô mon cœur enivré, englouti, consumé
Par les abîmes du tombeau !
II.
Le temps blessé, avec ses ailes de peine,
Trace de ses mots précis
Les lignes
De la perfection absolue !
Âme, que fais-tu
De la captation de la grâce,
Des dons exigeants de l’amour,
Des arômes de bonté,
Âme ?
Je t’offre, Mère éplorée,
Toute la tendresse orange
Du jour, les sources bleues de mes mains,
Les eaux envoûtées de mes larmes.
III.
Bientôt la vague inaltérée
De la nuit.
Tremblant de douleur,
Rempli d’amour,
J’écoute
L’ondoyante spiritualité des collines,
Les enluminures des arbres faites du bleu du ciel
Et de la mauve clarté
Des premières vivantes étoiles !
Mère,
Comme je veux vénérer, Mère,
La transparence navrée de ta face,
Les richesses infaillibles
De ton inépuisable beauté !
Je veux tomber à genoux, Mère,
Te tendre le livre modeste de ma vie !
Et, ouvert à la grâce,
Me proposer à toi ? Mère des sept plaies
Et à ton fils,
Mon Dieu, mon impensable Seigneur et Sauveur !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce jeudi 17 novembre, l’An de Grâce MMXI
Glose :
Jean-Baptiste Pergolèse (Giovanni Battista Pergolesi en italien), né le 4 janvier 1710 à Jesi, dans la province d’Ancône. Mort le 17 mars 1736 à Pouzzoles près de Naples. C’est un des plus délicats compositeurs italiens du XVIIIe siècle.
Son nom lui vient de la ville de Pergola, d’où sa famille était originaire. Enfant très doué, il fut envoyé dès l’âge de douze ans au célèbre conservatoire des Poveri di Gesù Cristo à Naples. Il l’élève de plusieurs professeurs réputés et exigeants dont le célèbre compositeur de musique baroque Francesco Durante (1684-1755). Pergolèse y reçoit une solide formation musicale centrée sur l’apprentissage de la beauté et des difficultés de l’opéra napolitain et de la polyphonie religieuse.
mercredi 2 novembre 2011
TU OUVRES TOUTES LES FENËTRES (en français et en anglais)
15.
Tu ouvres toutes les fenêtres
Pour mieux entendre
La musique des champs,
Pour mieux voir
Le spectacle divin
Des peupliers penchés
Sur les eaux émerveillées
De l’étang.
Chaque tremblement de feuille
Est une note angélique,
Un voluptueux morceau de ciel.
15.
You open all the windows
Better to hear
The music of the fields,
Better to see
the divine vision
Of poplars leant
Over the wonder-struck waters
Of the pond.
Each tremble of a leaf
Is an angelic note,
A voluptuous piece of heaven
Traduit en anglais par Norton Hodges
Tu ouvres toutes les fenêtres
Pour mieux entendre
La musique des champs,
Pour mieux voir
Le spectacle divin
Des peupliers penchés
Sur les eaux émerveillées
De l’étang.
Chaque tremblement de feuille
Est une note angélique,
Un voluptueux morceau de ciel.
15.
You open all the windows
Better to hear
The music of the fields,
Better to see
the divine vision
Of poplars leant
Over the wonder-struck waters
Of the pond.
Each tremble of a leaf
Is an angelic note,
A voluptuous piece of heaven
Traduit en anglais par Norton Hodges
Norton, mon Ami (en français et en anglais)
17.
Norton, mon Ami,
Tu nourris ton coeur de poèmes,
Chaque vers de tes chants
Est un morceau arraché à ta vie,
Toi, qui aimes tant
La douceur évangélique de la mer,
Les hymnes martelés des alouettes
Et la grâce craintive des rouges-gorges.
Comme m’est chère
Ton écriture de haute noblesse !
Ô Poésie,
Trésor de lumière
Enfoui dans la poitrine
Des êtres de lumière !
Je le sais, Norton,
Dieu regarde le monde
Au travers nos prunelles
Illuminées et heureuses !
17.
Norton, my Friend,
You feed your heart with poems,
Every line of your songs
Is a piece torn from your life,
You, who so love
The evangelical sweetness of the sea,
The hymns hammered out by larks
And the timid grace of robins.
How dear to me
is your lofty noble work!
O Poetry,
A treasure of light
buried in the breasts
Of illuminated beings!
I am certain, Norton,
that God looks at the world
Through our happy
Shining eyes!
Norton, mon Ami,
Tu nourris ton coeur de poèmes,
Chaque vers de tes chants
Est un morceau arraché à ta vie,
Toi, qui aimes tant
La douceur évangélique de la mer,
Les hymnes martelés des alouettes
Et la grâce craintive des rouges-gorges.
Comme m’est chère
Ton écriture de haute noblesse !
Ô Poésie,
Trésor de lumière
Enfoui dans la poitrine
Des êtres de lumière !
Je le sais, Norton,
Dieu regarde le monde
Au travers nos prunelles
Illuminées et heureuses !
17.
Norton, my Friend,
You feed your heart with poems,
Every line of your songs
Is a piece torn from your life,
You, who so love
The evangelical sweetness of the sea,
The hymns hammered out by larks
And the timid grace of robins.
How dear to me
is your lofty noble work!
O Poetry,
A treasure of light
buried in the breasts
Of illuminated beings!
I am certain, Norton,
that God looks at the world
Through our happy
Shining eyes!
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