dimanche 10 juin 2012


JE REGARDE VOTRE VISAGE

A Alikhan Nojaev

Je regarde votre visage
Tout tissée de perce-neige sauvages,
J’admire
Vos yeux où la tendresse
A fait fleurir des allées d’iris bleus.

Vous souriez
Comme sourit le bouton de rose
Sous la main délicate de l’aurore.

Le jour tremble à la pointe
De vos cils
Et le monde semble si précis
Dans son aveuglante et diffuse beauté !

C’est la merveilleuse géométrie
De la clarté,
La douce algèbre de l’éblouissement !

Tout est silence dans nos cœurs,
Et nos âmes d’enfant
Comprennent, sans effort,
Subitement,
La haute grammaire des subtiles caresses !

Non, non, mon Ami,
La lumière de nos mots
Empêchera aujourd’hui Atropos
De couper le fil fleuri
De nos vies !...

Athanase Vantchev de Thracy

Haskovo, Bulgarie, le 10 juin 2012

Je dédie ce poème à mon jeune Ami, Alejandro Nojaev, fils de la fière Tchétchénie.

Glose :

Atropos : une des trois Parques : Clotho (Κλωθώ / Klôthố), « la Fileuse »,
Lachésis (Λάχεσις / Lákhesis), « la Répartitrice », elle enroule le fil de notre existence, Atropos (Ἄτροπος, « l'Implacable », la Parque qui coupe le fil de la vie.





Les Parques (du latin parcae) sont, dans la religion romaine, les divinités maîtresses de la destinée humaine, de la naissance à la mort. Elles sont généralement représentées comme des fileuses mesurant la vie des hommes. Il semble qu'au départ les Romains ne connaissaient qu'une Parque, Parca Maurtia, qui symbolise la destinée ainsi qu'une déesse appelée Neuna Fata qui est associée à la naissance et qui donnera la Parque Nona. C'est sous l'influence des Moires grecques, qui président respectivement à la naissance, au déroulement de la vie puis à la mort, que les romains adopteront l'idée de trois Parques appelées Nona, Decima et Morta.


Elles étaient trois sœurs, filles de Nyx (Νύξ, la Nuit) ou de l'Érèbe, ou bien de Jupiter et de Thémis, ou, selon quelques poètes, filles de la Nécessité et du Destin. L'obscurité de leur naissance indique qu'elles ont exercé leurs fatales fonctions dès l'origine des êtres et des choses. Elles sont aussi vieilles que la Nuit, que la Terre et le Ciel. Elles se nomment Clotho, Lachésis et Atropos (respectivement Nona, Decima et Morta en latin, bien que leurs noms grecs semblent plus utilisés), et habitent un séjour voisin de celui des Heures, dans les régions olympiques, d'où elles veillent non seulement sur le sort des mortels, mais encore sur le mouvement des sphères célestes, et l'harmonie du monde.

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