samedi 22 septembre 2012

LA NUIT DU SALUT


LA NUIT DU SALUT

À Christine Prevot Empain

Χαῖρε, κεχαριτωμένη, ὁ Κύριος μετὰ σοῦ.

Je sais, ma chère Christine,
Les cicatrices de la journée
Pénètrent jusqu’à l’âme
Quand le chant du cœur
S’éteint sur les sentiers nocturnes.

Mais quelques fleurs tardives,
Emplies de soleil,
Continuent à briller
Comme des petites étoiles incandescentes
Entre nos cils.

De tes mains aussi fines
Que des pétales de pommier
Se répand, sur la poitrine vermeille du soir,
Cet indicible parfum de bonté
Et de miséricorde.

Tu regardes, douce et prudente,
La pâle lumière qui s’en va,
Torturée par le vent.

Et tu attends, dans l’air ocré,
Que quelqu’un d’invisible
Te dise des mots lumineux
Et bienfaisants !

Mais ce ne sont pas des personnages
Que tu veux accueillir dans tes prunelles pures,
Mais les tremblantes couleurs des voix
Que tu aimes !

C’est ainsi que jadis,
Marchant dans l’éclat de l’automne,
Polygnote de Delphes
Et Nicias d’Athènes
Attendaient, caressés par l’air rose de la Grèce,
La nuit profonde du salut.

            Athanase Vantchev de Thracy

Almaty (Kazakhstan), le 22 septembre, Anno Domini MMXII

Glose :

Χαῖρε, κεχαριτωμένη, ὁ Κύριος μετὰ σοῦ : locution grecque qui signifie « Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Ave Maria, gratia plena, Dominus tecum (en latin).
Polygnote de Delphes (470 – 440 av. J.-C.) : le plus ancien des peintres grecs dont on a retenu le nom et tout ce que nous savons de lui a été rapporté par des écrivains antiques, tels Pline (23-79 ap. J.-C.), Pausanias le Périégète, c’est-à-dire auteur de descriptions géographiques, de récits de voyage (115 – 180 ap. J.-C.), Dion Chrysostome, c’est-à-dire Bouche d’or (30 – 116 ap. J.-C.). Il est né à Thassos, alors colonie de Paros, mais a été « emmené » à Athènes par le généralissime athénien Cimon et là, il fut adopté par les Athéniens, et reconnu comme l'un de leurs citoyens. On a dit de lui qu'il fut l'amant d’Elpinice, sœur de ce même Cimon (486-461 av. J.-C.) et qu'il fit d'elle un magnifique tableau que l'on appelait Les Troyennes captives.
Nicias d’Athènes (vers 470 –b 413 av. J.-C.) : homme politique et général athénien durant la guerre du Péloponnèse. Membre de l’aristocratie, il est le fils de Héroscamandre, exploitant de mines d’argent, propriétaire de nombreux esclaves et de nombreuses terres. Il œuvre pendant la guerre du Péloponnèse afin de mettre un terme au conflit. Après la mort de Périclès (vers 495-429 av. J.-C.),  il devient l'un des plus importants personnages d’Athènes. Suite à la mort de Cléon ( ? – 422 av. J.-C.), Nicias est élu stratège à plusieurs reprises. Modéré, il s'oppose à l’impérialisme agressif des démocrates athéniens, et préside aux négociations avec Sparte après la Bataille de Pylos. La paix déclarée en 421 av. J.-C. est nommée paix de Nicias. La vie de Nicias et son action pendant la guerre du Péloponnèse sont notamment connues grâce à l'une des vies parallèle de Plutarque (46-vers 125 ap. J.-C.), et à L’Histoire de la guerre du Péloponnèse rédigée par son collègue et contemporain, Thucydide (vers 460 av. J.-C. – mort peut-être assassiné entre 400 et 395 av. J.-C.).  

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