NAZIK AL-MALA’IKA
Nazik Al-Mala’ika, ma Sœur arabe,
Ce matin, j’ai mis des roses
blanches
Devant ton portrait jauni de
jeune fille !
Toi qui écartais les nuages
Pour monter dans le monde des
astres !
Je lis, frissonnant
d’envoûtement,
Tes vers tissés de la lumière de
ton cœur !
Et voici que ta terre bénie
Bruit dans les forêts vertes de
mon lit,
Des oiseaux chantent et l’eau du
Tigre
Coule entre la blancheur de mes
draps.
Les étoiles, le soleil et les
larmes
Qui ont fait naître tes poèmes
immortels
Ouvrent les murs qui m’entourent
Comme un livre qui fait l’éloge
De l’éternité !
Ah, toutes tes pensées
impérissables
Qui ont connu, Nazik,
Les mêmes mots vivants que
moi !
Glose :
Nazik Al-Mala'ika
(1922-2007) : (en
arabe : نازك الملائكة)). Une des plus grandes
poètes irakiennes. Al-Mala'ika est célèbre pour avoir été la première à écrire
des vers libres en arabe. Elle naquit à Bagdad dans une famille cultivée : sa
mère était déjà une poétesse et son père professeur de lettres. Elle montra son
talent très tôt en écrivant son premier poème à 10 ans. Al-Mala'ika obtint en
1944 son diplôme du Collège des Arts à Bagdad et plus tard un Master en
littérature comparée à l'Université du Wisconsin.
Son premier livre de
poésie publié est intitulé Ashiqat
al-Layl (L'Amante de la Nuit). En
1949 suivit Shazaya wa Ramad (Étincelles et Cendres). En 1957 vit le
jour son recueil Qararat al-Mawja (Le bas de la Vague). Son dernier livre Arbre de la Lune fut publié en 1968.
Al-Malaika enseigna
dans de nombreuses écoles et université. Elle quitta l'Irak en 1970 avec son
mari Abdel Hadi Mahbooba et sa famille après l'accession au pouvoir du parti
Baas. Elle vécut d’abor au Kuweit, jusqu'à l'invasion du pays par Saddam
Hussein en 1990. Al-Malaika et sa famille partirent alors pour Le Caire, où
elle vécut le reste de sa vie.
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