UBI PLURA NITENT
A Pedro Vianna
« Là où brillent un grand nombre de beautés,
je n’irai pas me choquer de quelques taches »
Horace,
Art poétique, vers 351
Dimanche à la campagne,
Et cette innocence espiègle des passereaux
Que mon âme préfère à aucune !
Et ces flèches des églises, Âme,
Qui soutiennent de leur grâce sémillante
Le ciel rose et bleu de France !
Le haut silence des antiques monastères
Qui répand, à la fois tangible et invisible,
L’onction de la vie éternelle !
Les brûlures des clochers
Dans la chair de l’âme !
Marcher, en cet été très tardif, dans les champs,
Sourire, respirer, dire
La part de moi transmissible !
Âme, tu occupes d’évidence
La première place dans mon cœur
Devenu ami de tous les horizons du matin !
Âme,
Comme l’amour, sans nœuds,
Me lie à toutes les beautés,
A toutes les blessures du monde,
Au heurt des rames,
A cette journée solitaire sans degrés,
A l’art immatériel de la musique
Et des mots !
Ô Âme,
Davus sum, non Oedipus !
Athanase Vantchev de Thracy
Normandie, le 6 décembre 2008
Glose :
Ubi plura nitent : « Là où brillent un grand nombre de beautés… ». Horace le savait : la perfection n'existe nulle part, et il faut savoir passer sur les taches qui se trouvent dans les meilleurs ouvrages, pour ne s'arrêter qu'aux beautés qu'ils renferment. Il n'y a que les ignorants et les hommes de mauvaise foi qui usent autrement de la critique.
Pedro Vianna (Pedro Marcos de Almeida Vianna : poète et dramaturge français d’origine brésilienne. Pedro Vianna est né à Rio de Janeiro (Brésil).
Après des études secondaires au Lycée militaire de sa ville natale et une année de classe préparatoire, il entre à la faculté de sciences économiques de l'Université fédérale de Rio de Janeiro, où, à la fin de 1969, il obtient le diplôme d'économiste (niveau maîtrise).
Arrivé en France en novembre 1973, Vianna est accueilli par l'association France terre d'asile et hébergé au Foyer des jeunes travailleurs Colonel-Fabien à Bobigny (Seine-Saint-Denis).
À la mi-1975, Vianna commence à écrire de la poésie en français. À la même époque, il s'installe à Paris et travaille à France terre d'asile en tant que chargé de mission pour l'organisation de l'accueil des réfugiés d'Asie du Sud-Est.
Poète, auteur théâtral, metteur en scène et comédien, à ce jour, Vianna a écrit quatorze pièces de théâtre (en portugais, en espagnol ou en français), dont plusieurs ont été jouées au Chili, en France, en Finlande, en Italie et en Suède. La version française de l'une d'entre elles a été éditée par l'auteur. Il a conçu également une quinzaine de spectacles poétiques - dont plusieurs à partir de ses propres poèmes - présentés au Chili, en France et en Italie. Il est l’auteur de trente-six recueils de poèmes (tous en français), dont deux ont été édités par l’auteur, qui a également publié les livrets de trois de ses spectacles poétiques. De très nombreux poèmes de Vianna ont été traduits et publiés dans des journaux et revues en italien, en suédois et en tamoul.
Davus sum, non Oedipus : Je suis Davus, et non Œdipe. Proverbe latin : Davus est, dans la comédie, le type de l'esclave dévoué, honnête, mais un peu simple : c'est un bonhomme. Oedipe, qui devina l'énigme du sphinx, doit à ce tour de force assez facile une réputation d'habileté qui permet d'en faire le contraste du bonhomme Davus.
samedi 6 décembre 2008
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