mercredi 15 avril 2009

SIRIUS

SIRIUS

A mon ami d’enfance, Ivan, aujourd’hui décédé

« D’où vient qu’en cette nuitée
Tout le ciel en feu reluit… »

Denisot

Tu es, ô mon Ami Ivan,
L’étoile Sirius qui pose sur mes épaules
Le changeant manteau des saisons !

Tu es l’automne abondant
Qui offre une pomme suave
A la soif limpide de nos bouches !

Tu es, ô mon Ami endormi,
L’eau vive qui lutte désespérément
Contre l’étreinte glaciale de décembre !

Toujours tu es la rue des voix que j’aime,
L’escalier bleu des yeux
Qui monte au-delà du ciel !

Tu es le frémissement
Dans ma mémoire brûlante,
Le livre splendide des couleurs printanières !

Avec le Christ,
Tu es une part du vrai visage de ma vie !

Tu es, ô mon Ami évanoui,
Tu es, comme la Poésie des grands génies de jadis,
La lumière avec laquelle je parle

Seul à seul !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce mercredi 15 avril, Anno Domini MMIX

Je dédie ce poème à mon ami Ivan Kostov, mort jeune de tuberculose. Son doux visage hante encore mes nuits.

Glose :

Sirius est l’étoile principale de la constellation du Grand Chien (Alpha Canis Majoris). Vue de la Terre, Sirius est l’étoile la plus brillante du ciel après le Soleil. Les astronomes antiques, tels Ptolémée, ont décrit Sirius comme une étoile rouge, comparant sa couleur à celle d'autres étoiles aujourd'hui visiblement rouges.

Nicolas Denisot dit le Comte d’Alsinois (1515-1559) : poète français de la Pléiade. Il jouissait de l’amitié de Pierre de Ronsard, Jacques Peletier du Mans, Jacques Tahureau et Rémy Belleau.

Nicolas Denisot descendait d'une « ancienne et illustre famille du Perche » fixée de longue date à Nogent-le-Rotrou. D'aucuns avancent que l'origine de la famille était anglaise, se référant à un parent de Nicolas, Philippe Denisot, qui se nommait aussi Adison ou Adamson. Cette famille est attestée à Nogent dès le XVe siècle, puisque Jehan Denisot, l'ancêtre commun, avait épousé Hélène Durand à Nogent. A cette époque la famille possédait le manoir de Poix.

Nicolas naquit au Mans où demeurait sa famille. Jehan Denisot l'Ancien, son père, était "licencié en loix". Jeune avocat, il avait quitté Nogent, sa ville natale, pour s'installer dans la capitale mancelle où il se maria deux fois. Il devint ensuite bailli d’Assé-le-Riboul. Jean l'aîné de ses fils, né de Simone Moreau qui mourut peu après, était donc le demi-frère de Nicolas. Jean suivit les traces de son père, fit une carrière d'avocat et fut nommé par la suite procureur au Mans. François, né du second mariage et l'aîné de Nicolas, fut homme d'église. Il pratiqua aussi la poésie et nous laissa quelques pièces. On sait qu'il fut abbé de La Périne et ensuite prieur d'Assé-le-Riboul.

Dès l'enfance, Nicolas s'était lié d'amitié avec Jacques Peletier du Mans, de deux ans son cadet et orphelin de mère. D'une remarquable intelligence, Peletier fut, plus tard, surnommé le Docte. Cette amitié, riche tant au point de vue affectif que culturel, eut probablement une influence bénéfique sur notre poète.

Quant à son pseudonyme de comte d'Alsinois, il le prit assez rapidement comme nom de plume : c'était la mode et Nicolas sacrifia à l'usage.

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