mercredi 1 septembre 2010

10 POEMES SUR LES FLEURS

11.
LES MILLEPERTUIS
Les millepertuis d’or,
Bourgeons de mots amènes,
Par-delà le ruisseau inquiet –

Je deviens de plus en plus serein.
Pourtant, Noriko, je sais,
Il n’y a pas d’île où peuvent accoster
Les bateaux du chagrin.
Athanase Vantchev de Thracy

Paris, août 2010
Glose :
Millepertuis (n.m) : le nom de millepertuis signifie mille trous. Il est dû à l'espèce commune européenne Hypericum perforatum qui possède de petites glandes translucides. En observant les feuilles par transparence, ces glandes donnent l'impression d'une multitude de minuscules perforations. Le genre Hypericum est composé d'environ 400 espèces réparties dans le monde entier, sauf dans les déserts et les régions arctiques. Sous les tropiques, on ne rencontre cependant des millepertuis qu'en montagne. Les millepertuis sont le plus souvent des plantes herbacées, annuelles ou vivaces. Ce sont aussi parfois des arbustes ou même des petits arbres (Hypericum lanceolatum) pouvant atteindre une dizaine de mètres de hauteur.
Les feuilles sont simples, opposées, de forme ovale à lancéolée. Les fleurs, d'un jaune plus ou moins vif, possèdent cinq pétales (rarement quatre) et de nombreuses étamines. Les fruits sont généralement des capsules sèches qui éclatent à maturité en libérant un grand nombre de très petites graines, mais il existe des espèces à fruits charnus (Hypericum androsaemum).
Les extraits et préparations phytothérapiques connus et commercialisés sous le nom de « millepartuis », utilisés dans le traitement de dépression légères à modérées et de troubles de l'humeur, sont également tirés exclusivement de l'espèce Hypericum perforatum. Quelques autres représentants du genre Hypericum peuvent localement être employés dans le domaine de la santé mais la plupart des espèces de millepertuis ne connaissent aucun usage médical.
12.
LA VALERIANE

Blanche, la fine valériane
Aux fleurs en corymbes,
Dissimulant ses innombrables trésors
Dans les coffrets d’or de ses racines
Qui effraient l’armée des elfes,

Chante, enchantée,
Sous le frivole nuage
Des libellules.

Allez-vous en,
Pourpres frénésies du désir !

Rayons coupants de juillet,
Purifiez mon cœur
De toutes ses mortes certitudes !

Athanase Vantchev de Thracy
Paris, août 2010
Glose:
Valériane (n.f.) : la Valériane des collines, Valériane officinale ou Valériane à petites feuilles (Valeriana officinalis L.), connue aussi sous les appellations vernaculaires d’Herbe-au(x)-chat(s), d’Herbe de Saint-Georges, ou d’Herbe à la meurtrie (rampante) est une plante herbacée vivace de la famille des Valérianacées. Elle est utilisée pour favoriser le sommeil et atténuer la nervosité.
Alors que les linguistes voient dans le nom de cette plante un dérivé du verbe latin valere, « être fort », le Trésor informatisé de la langue française précise que le nom de valériane vient « du latin médiéval valeriana, d'après le latin Valeria, province romaine de Panonie (l’actuelle Hongrie)…où cette plante était très répandue. »
Hippocrate, Dioscoride et d'autres auteurs anciens recommandaient la valériane dans diverses indications.
Dans la campagne de Bologne en Italie, on croyait autrefois qu'il y avait une valériane mâle (valérien) et une valériane femelle. On attribuait aussi à la valériane le pouvoir de chasser les elfes. Son appellation d'herbe-aux-chats est due à l'attirance de ces animaux pour son odeur : alors qu'elle semble agir comme un calmant sur l'homme, son influence est inverse sur les chats. En fait, elle provoquerait un état proche de l'euphorie éthylique ou cannabique chez ces félins.
13.

LA ROSE DE PROVINS

Rose d’Anacréon,
L’immortel poète de l’amour !

Rose du comte Thibaud de Champagne
Et roi de Navarre !

Rose séductrice aux pétales
Tendres, doux et délicats comme
Les lèvres des jeunes filles de France
Dont le cœur ému s’ouvre,
Pur et naïf,
Aux soyeuses caresses des baisers.

Nuits de Provins,
Nuits qui répandez votre
Délicieuse huile parfumée
Sur les têtes dociles des enfants

Rose qui rends la vie
Aux vies sans lendemain,
Aux cœurs sans aujourd’hui !

Rose, Amour et Hauteur,
Qui éloignes des âmes
Les eaux évidentes de l’oubli !

Rose,
Rose,
Echelle de divine harmonie
Dressée entre la chair
Et la musique éternelle
De la
Constellation de la Lyre !

Athanase Vantchev de Thracy
Paris, août 2010
Glose :
La rose de Provins – Rosa gallica – (n.f.) : rapportée des croisades par Thibaud IV de Champagne en 1240, elle est devenue l’un des symboles de la ville de Provins en France et fait aujourd’hui partie de son patrimoine historique !

La rosa gallica est déjà célébrée par le grand poète grec Anacréon au VIe siècle av. J.-C. C’est sans doute la conquête romaine qui apporte en Gaule ces roses dites plus tard galliques, buissons résistants et peu exigeants en soins.

En effet, la rose est présente sous forme de baume, d’essence, de pétales dans la civilisation romaine, en particulier dans le culte des morts.

Au fil du temps ces roses n’ont cessé d’évoluer et des rosiers sauvages se sont développés à côté de formes cultivées pour des besoins particuliers : c’est le cas de la Rose de Provins ou Rosa gallica officinalis aux propriétés médicinales reconnues : préparée en confit ou en sirop, elle a des vertus apaisantes sur les maux de digestion ; préparée en lotion elle assainit et purifie la peau ; préparée en sucre d’orge, elle adoucit la gorge...

Olivier de Serres (1539-1619), le fondateur de l’agronomie en France, reconnaît « de nombreuses vertus à celle qui distille bonne eau de rose et servant aux apothicaires ès sirops et autres choses... ».

On raconte que Thibaud IV, comte de Champagne rapporte de son expédition à Jérusalem un rosier...

La tradition orale est solide, mais aucun texte de chroniques n’en apporte la preuve. Son âme de poète est sans doute émerveillée par la beauté des roseraies situées dans les palais du Sultan de Damas. Thibaud aurait alors souhaité développer la culture de cette rose sur les coteaux du Châtel.

On peut encore imaginer que, de cette culture intensive naît le lien qui unit la ville à cette fleur, qui désormais est présente dans les traditions : on offre aux visiteurs de marque, tels François Ier, Catherine de Médicis, Henri IV, Louis XI, des coussins de pétales séchés.

Lors des processions de la Fête Dieu ou des communions solennelles, on en lance sur le cortège des jeunes filles, et on porte des chapeaux de roses…

On raconte aussi qu’Edmond de Lancastre, frère du roi d’Angleterre, époux en secondes noces de Blanche d’Artois, veuve d’Henri III comte de Champagne, met la rose de Provins dans ses armes…, rose rouge de la Guerre des deux roses…






14.
GENTIANE LUTEA

La grande, la superbe gentiane
A l’allure impériale
Avec ses pétales d’or étoilés ;

La montagne reste émerveillée
Devant tant de grâce inédite
En ce mois d’août
Rayonnant de splendeur !

Ah, mon amour,
Âme irisée de mon âme,
Mon rêve facetté,
A quelle ligne de mon poème
T’ai-je oubliée ?

Ô amour dans sa voix totale !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, aout 2010

Glose:

Gentiane (n.f.) : plante, nom vernaculaire qui désigne en français plusieurs espèces de la famille des Gentianacées.
Une trentaine d'espèces sont présentes en Europe. Parmi elles :
• Gentiane acaule - Gentiana acaulis L.
• Gentiane amère - Gentianella amarella (L.) Börner
• Gentiane Asclépiade - Gentiana asclepiadea L.
• Gentiane des champs - Gentianella campestris (L.) Börner
• Gentiane ciliée - Gentianopsis ciliata (L.) Ma
• Gentiane jaune - Gentiana lutea L. -
• Gentiane des neiges - Gentiana nivalis L.
• Gentiane des marais - Gentiana pneumonanthe L.
• Gentiane pourpre - Gentiana purpurea L.
• Gentiane de printemps - Gentiana verna L.
• Grande gentiane - voir gentiane jaune
Les gentianes appartiennent avant tout au monde sauvage, mais certaines espèces sont cultivées pour leurs fleurs en forme de trompette qui sont le plus souvent d'une couleur bleue inimitable. D'autres espèces de plus grande taille ont des fleurs de couleur jaune.
On l'utilise dans l'industrie des arômes. La gentiane est aussi intéressante en cosmétique.
Certaines espèces ont des propriétés médicinales, par exemple les racines de la grande gentiane (Gentiana lutea), macérées et/ou distillées, sont utilisées dans la fabrication de liqueurs ou d'apéritifs, comme par exemple la « Suze », l’« Avèze », la « Salers », etc.
Usages thérapeutiques :
La racine de la gentiane est employée depuis l'antiquité pour ses vertus apéritives, digestives et toniques. Elle est utilisée en phytothérapie en application externe et elle agit localement. Autrefois, les utilisations pouvaient être médicinales, notamment comme un des multiples constituants de la thériaque et du diascordium de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle.
15.

L’ECHINACEE POURPRE

L’adorable échinacée,
L’affable marguerite pourpre
Aux reflets chatoyants !

Ange miséricordieux qui soigne,
Avec une délicatesse transparente,
Les cicatrices de mon cœur fatigué
En y déversant,
Sa tête d’or liquide,
Toute la lumière
De l’été !

Ô sentiers qui n’atteignent jamais la maison !
Ô vie gurrière qui as fait de moi
Un labyrinthe de pourpre silence !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, août 2010

Glose :

Echinacée pourpre – Echinacea puprurea ou Rudbeckia purpurea– (n.f.) : plante vivace de 100 à 150 cm de hauteur de la famille des Astéracées originaire d'Amérique du Nord. Ses feuilles sont caduques, lancéolées, vert sombre, rugueuses. Les fleurs de l’échinacée sont blanches ou rose. L’écinacée pourpre a le cœur pourpre et les pétales roses. Fruits : akène tétragone. Floraison : été et automne.

Ce sont surtout ses racines qui sont intéressantes, on peut l'utiliser sous forme d'huile essentielle. Grâce a ses vertus antivirales, antibactériennes et antifongiques, l'échinacée est un excellent stimulant du système immunitaire (voix respiratoires).

Ses propriétés antiallergiques et anti-inflammatoires aident l'épiderme à cicatriser.

16.

LA PASSIFLORE

Passiflore, toi, fleur aimée,
Beauté spectaculaire,
Image vivante
De la Passion du Christ :

Ta couronne hérissée
N’est-elle pas
La couronne d’épines du Seigneur,
Tes cinq étamines - ses plaies,
Tes trois stigmates – les trois clous froids
Qui fixaient son beau corps
A la Croix rédemptrice ?

Arômes, sons, couleurs,
Apothéose à travers le ciel,
Mon cœur en flammes !

Ah, d’une si grande,
D’une si impassible simplicité
Est le jour !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, août 2010

Glose :
Passiflore – Passiflora – (n.f.) : genre de plantes, les passiflores. Il en existe plus de 530 espèces de cette fleur appartenant à la famille des Passifloracées. Ce sont des plantes grimpantes aux fleurs spectaculaires.
Elles tirent leur nom du fait que les missionnaires jésuites d'Amérique du Sud se servaient, pour représenter la Passion du Christ auprès des indigènes, de la fleur de cette liane : son pistil, les dessins de sa corolle et diverses pièces florales ressembleraient à une couronne d'épines, au marteau et aux clous de la Crucifixion.
Les parties aériennes de la passiflore officinale (Passiflora incarnata) sont connues en phytothérapie pour leur action anxiolytique et sédative. La grenadille (Passiflora edulis) donne un fruit comestible à la saveur acidulée (le fruit de la passion) qui entre dans la composition de sorbets, de jus ou de coulis. Et la passiflore bleue (Passiflora caerulea) est la passiflore ornementale la plus cultivée en France métropolitaine.
Un peu d’histoire :
Les passiflores étaient inconnues des Européens avant la découverte de l'Amérique par les Espagnols.
La première mention littéraire d'une passiflore se trouve dans la description de la ville de Cali en Colombie donnée par Pedro Cieza de Leon en 1533 où il mentionne les fruits de granadilla (petites grenades) dans les vergers aux alentours de la ville.
Une vingtaine d'années plus tard, on trouve une description plus élaborée des passiflores dans l'ouvrage du médecin botaniste espagnol Nicolas Monardes publié en 1569-1574. Il fut probablement aussi le premier à employer le terme religieux de flos de passionis « fleur de la passion » pour la désigner, car la fleur était selon lui, « précisément faite pour représenter la Passion du Christ ». Monardes, né à Séville en 1493, n'est jamais allé en Amérique mais grâce à ses informateurs et aux échantillons de plantes qu'on lui ramenait des Indes Occidentales, il put donner dans son ouvrage Historia Medicinal... des descriptions détaillées et relativement objectives de la passiflore, du tabac et de la coca.
Le terme même de Passiflora fut créé par Federigo Cesi, le fondateur de l'Accademia dei Lincei, dans une publication datée 1628 et publiée en 1651.
Avant Linné, seuls quelques botanistes comme Francisco Hernandez, Leonard Pluckenet, Charles Plumier et Tournefort ont décrit diverses espèces de passiflores. La première monographie du genre Passiflora est l'œuvre de Johan Gustav Hallman, un élève de Linné. Dans une présentation remarquablement moderne, il décrit 22 espèces, donne leurs synonymes, l'utilisation qu'en font les indigènes, ainsi qu'une classification et leur distribution.
En 1753, point de départ conventionnel de la taxinomie moderne, Linné, dans Species Plantarum, crée le genre Passiflora et donne une description de 24 espèces, en reprenant les travaux de Hallman, nombre porté ensuite à 35 par Lamarck en 1789 puis à 43 par Cavanilles en 1790. L'étape suivante fut la création de la famille des Passifloraceae et la description de 15 espèces supplémentaires, par Antoine-Laurent de Jussieu (1805).
Au XIXe et XXe siècle, les plus grands contributeurs au progrès de la connaissance des passiflores furent de Candolle (1828), Roemer (1846) puis Maxwell Tyndell Masters (1871), Hermann A. T. Harms (1893) et Ellsworth P. Killip (1938).

17.

GINKGO

Ô arbre d’archimagie,
Plante fabuleuse,
Plus vieille que les lourds dinosaures,

Toi qui as résisté à tant de millions d’années,
Toi qui seul as survécu
Au satanique champignon de Hiroshima !

Mes lèvres posées
Sur tes si charnelle, si vertes feuilles,
Ginkgo des dieux !

Je te supplie, arbre ami,
Ralentis dans leur vol vertigineux
Les ailes fatales du Destin
De celui qui n’a jamais pu marcher
Sur les lumineux sentiers du bonheur !

Transforme-moi, arbre, en joyeux aegipan,
En nuit éternelle,
En songe qui fait gonfler d’amour
Les semences de la Terre !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, août 2010


Glose :

Ginkgo - Ginkgo biloba – (n.m.): le Ginkgo biloba ou « arbre aux quarante écus » ou encore « arbre aux mille écus » (银杏 yínxìng en chinois, maidenhair tree en anglais) est la seule espèce actuelle de la famille des Ginkgoacea. On en connaît sept autres espèces maintenant fossiles. Le ginkgo est considéré comme une forme panchronique (espèce actuelle présentant des ressemblances morphologiques avec des espèces éteintes). C'est la plus ancienne famille d'arbres connue, puisqu'elle serait apparue il y a plus de 270 millions d’années. Elle existait déjà une quarantaine de millions d'années avant l'apparition des dinosaures.

Histoire :

Le Ginkgo biloba est naturalisé dans le sud-est de la Chine dans les Monts Tianmushan. Il s'agit d'une espèce cultivée, la version sauvage ayant presque complètement disparue. De là, il arrive au Japon et en Corée aux alentours du XIIe siècle.

Engelbert Kaempfer, médecin et botaniste allemand séjourna au Japon de 1690 à 1692 en mission pour la Compagnie des Indes néerlandaises. Il fut le premier Européen à avoir fait une description de cet arbre dans son mémoire Amoenitatum exoticarum (publié en 1712).
Il rapporta des graines de ginkgo en Hollande et c’est dans le jardin botanique d’Utrecht que les premiers ginkgo européens furent plantés vers 1750.
Le premier pied de Ginkgo biloba en France a été apporté par Auguste Broussonnet (1761-1807) qui l'avait reçu en présent de Sir Joseph Banks (1743-1820). Broussonnet le donna alors à Antoine Gouan (1733-1821) qui le planta dans le jardin botanique de Montpellier. Il donna pour la première fois des graines le 12 avril 1812. En 1795, une bouture prise sur ce ginkgo de Montpellier est plantée au Jardin des plantes de Paris. Ces deux arbres sont toujours vivants à ce jour.
Origine du nom :

Le nom latin ginkgo vient de l'ancienne lecture japonaise ginkyō du mot chinois 銀杏, notée ぎんきょう avec la notation rekishiteki kanazukai dans l'atlas botanique « Kinmôzui » de Nakamura Tekisai (1629-1702).
En chinois moderne, 銀 se prononce yín et signifie « argent », tandis que 杏 se prononce xìng et signifie « abricot ». Le composé 銀杏 se prononce alors yínxìng : « abricot d’argent ».
Aegipan (n.m.) : dans les mythologies grecque et romaine, l'ægipan était une divinité champêtre mi-homme mi-animal, la plupart du temps dotée de pieds et d'oreilles de chèvre. Associée au dieu Pan, elle s'apparentait aux faunes, satyres et chèvre-pieds.

Elle pouvait prendre parfois la forme d'une créature chimérique représentée la plupart du temps avec un corps de chèvre et une queue de poisson, tel le Capricorne représenté dans le Zodiaque, mais aussi de lions à queue de poisson, taureaux, etc.

18.

ULMAIRE

Le ciel si limpide
Qu’il semble taillé
Dans la chair transparente
D’un diamant !

L’air calme et la paix
Sereine comme une très vieille
Ode grecque !

Des modestes ulmaires odorantes
Dans un coin reculé du jardin
Balance leur tendresse
Sous l’haleine d’une brise rosée !

Ô tribu princière dédaignée
Qui émeut jusqu’aux larmes
Mon cœur !

Nuits mauves,
Habillez leurs fleurs luisantes de ces reines
De la lumière
Des lunes nouvelles !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, août 2010

Glose :

Ulmaire ou Reine-des-prés – Filipendula ulmaria L. Maxim.= Spirea ulmaria – (n.f.) : plante herbacée diurétique et sudorifique d'un grand intérêt appartenant à la famille des Rosacées, dont les fleurs blanches très odorantes sont groupées en ombelles.

Peu connue avant le XIXe siècle, elle est considérée de nos jours comme l'un des meilleurs remèdes végétaux européens de la cellulite et de l'adipose, très utile aussi dans l'excès d'urée, l'arthrite, le rhumatisme aigu et chronique, l'hydropisie, l'ascite, l'œdème des membres, les gonflements articulaires. Elle est indiquée encore comme un remède efficace de la grippe et des fièvres éruptives.

L'infusion des sommités fleuries (conservation un an au plus) s'obtient en mettant 50 grammes de végétal au contact de 1 litre d'eau à 90 0C environ (l'eau bouillante détruit le principe actif) ; infuser pendant dix minutes ; trois tasses par jour. À forte dose, la plante peut provoquer des troubles rénaux et cardiaques.

Les fleurs d'ulmaire ont servi à aromatiser le vin et la bière. Elles teignent en jaune.

19.

LAVANDE

Le lit de ma mère
Sentait si bon la lavande,
Le vieux lit !

Je pense,
En ce jour d’or de septembre,
A ma mère morte !

C’est elle qui a fait émerger en moi
Le Poète.
Elle, qui chantait le soir,
D’une voix angélique,
Les antiques chansons thraces
De Bulgarie !

Mère qui aimait répéter
A tes enfants :

« Être plus, être une vie
Toujours nouvelle,
Une vie totale,
Être la musique profonde
Qui en nous
Toujours jaillit,
Être la danse
Qui perpétuellement
En nous se forme » !

Mère !...

Glose :

Lavande – Lavandula - (n.f.) : arbrisseau dicotylédone de la famille des Lamiacées ou Labiées et du genre Lavandula, à fleurs le plus souvent mauves ou violettes disposées en épis, dont la plupart des espèces sont très odorantes. La lavande est largement utilisée dans toutes les branches de la parfumerie. Elle pousse surtout sur les sols calcaires secs et ensoleillés, à l'exception de Lavandula stoechas, qui préfère les sols siliceux.

Toutes les lavandes sont des plantes mellifères, très recherchées par les abeilles.

Historique :

Venue de l'ouest du bassin méditerranéen, la lavande était déjà utilisée par les Romains pour conserver le linge et parfumer les bains. En Provence, la lavande fut utilisée dès le Moyen Âge pour la composition de parfums et celle des médicaments, mais c'est à partir du XIXE siècle que sa culture se développe.

L'essor de la production française d’huiles essentielles de lavande fine est lié à l'implantation de parfumeries dans la région de Grasse. La mise en culture organisée systématique du lavandin, dans les années 1950, prendra ensuite le relais.

Après plusieurs crises qui entraînent la chute de la production et une régression des cultures, les plantations sont relancées par la stabilisation des surfaces à cultiver et le développement des moyens de distillation.

20.

L’ACHILEE MILLEFEUILLE

L’achillée millefeuille
A envahi le petit sentier
Qui mène au vieux pont
En bois d’acacia.

Plus personne ne passe
Par le petit sentier !

Plus personne
N’interroge les oracles
Dans l’antique temple champêtre
Tombé en ruine !

Personne de ceux
Qui furent jadis
Si chers à mon cœur !

Mes yeux n’ont plus de larmes
Pour pleurer !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, août 2010

Glose :

Achillée millefeuille - Achillea millefolium – (n.f.) : plante herbacée vivace de la famille des Astéracées. La plante possède plusieurs noms vernaculaires : herbe de la Saint-Jean ,herbe de Saint-Joseph, herbe à dinde, herbe au charpentier, aux cochers, aux militaires, herbe aux coupures, saigne-nez, sourcil de Vénus.

Selon Pline, naturaliste romain du premier siècle après J.-C., son nom lui vient d’Achille, héros de la mythologie grecque, qui s'en servit pour guérir ses blessures.

C'est une plante stolonifère (de stolon avec le suffixe – fère, qui donne des stolons, sorte d’organe végétal) vivace, aux tiges variant de 18 à 80 cm, aux feuilles finement bipennatilobées (doublement pennées, dont les nervures sont disposées comme les barbes d'une plume) vert foncé, très allongées et découpées en fines lanières courtes.

Les fleurs sont souvent blanches, roses ou pourpres. Les fleurons du centre (fleurs en tube) sont jaunâtres. Les capitules aux sommets des tiges forment des corymbes. Corymbe (n.m.) : en botanique, le corymbe est une inflorescence simple, indéfinie, dans laquelle l'ensemble des fleurs se trouvent dans le même plan, un peu comme dans une ombelle, et leurs pédoncule insérés sur la tige de façon étagée comme dans une grappe, les pédoncules étant d'autant plus longs que les fleurs sont périphériques.

Histoire de l'usage médicinal de cette plante :

• La réputation de la plante comme médicinale remonte à la préhistoire, comme le montrent les recherches archéologiques faites à Shanidar, en Irak. Les hommes de Néandertal semblaient avoir une pharmacie rudimentaire basée sur les plantes, et l’une des huit plantes identifiées au moyen des grains de pollen trouvés sur ce gisement était l'achillée.

• Le Grec Dioscoride (Ier siècle ap. J.-C.) fut le premier à mentionner le millefeuille comme une plante incomparable pour traiter les plaies saignantes ainsi que les ulcères anciens ou récents.

• Au IVe siècle ap. J.-C., le médecin bordelais Marcellus Empiricus devait reprendre cette thèse pour recommander le millefeuille contre les saignements.

• Jusqu'au XIXe siècle, elle a été utilisée pour accélérer la cicatrisation. C'est une plante comestible dont on peut utiliser les fleurs et feuilles aux propriétés toniques, digestives, hémostatiques, antispasmodiques, emménagogues (qui stimulent le flux sanguin), hypotensives, anti-hémorroïdales.

• Yi Jing (le Livre des changements)

Traditionnellement, depuis plus de deux millénaires, des millions de Chinois utilisent, pour interroger l'oracle, 50 tiges d'achillée millefeuille, par un savant et répétitif système de calculs avec les tiges. Le procédé, censé favoriser le vide intérieur, la concentration sur la question posée et une certaine « adéquation à l'instant », est également en faveur auprès de milliers d'Occidentaux s'intéressant à la pensée chinoise. Cette technique divinatoire se nomme l'achilléomancie.

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