LES MOTS USES
Aux chanteurs du Nass El Ghiwane
Frères,
Nous aimons les mots usés jusqu’à la douceur,
La langueur océane de leur musique crépusculaire,
Les lagons tranquilles des poèmes d’amour
Et cette imprécision d’urgence de leurs antiques sonorités !
Nous aimons juxtaposer, en une greffe miraculeuse,
Larmes et sourires, chants et silence !
Nous aimons le fleuve qui, un moment débordé,
Rentre paisiblement dans son lit,
Les souvenirs qui donnent un corps à l’ombre,
Les regards qui, plus tranquilles et plus pénétrants,
Révèlent à l’âme l’essence du monde.
Oui, nous aimons les profonds vertiges de l’aube,
Les phrases devenues nichoirs d’hirondelles,
Les ondées taciturnes des pleurs de joie,
Le bruissement des ramées frêles,
La démarche céruléenne du ciel.
Oui, frères, nous aimons
Le parler charnel,
Les voix qui bouleversent les tréfonds,
Les ponts-levis du jour
Qui permettent au soleil d’entrer
Dans les demeures de tous les hommes !
Ah, tous ces mots usés
Jusqu’à la douceur
Qui nous rendent égaux en lumière !
Frères !
Mes frères !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce mardi 19 octobre 2010
Glose :
Nass El Ghiwane : au début de l'année 1970, cinq artistes du même quartier (Hay El Mohammadi) à Casablanca, la plus grand ville au Maroc, créent un groupe musical qu’ils appellent Nass El Ghiwane. Ce groupe déclenchera une révolution musicale au Maroc.
Ces cinq artistes sont : Omar Sayed, Larbi Batma, Boujmaa, Alal Yaala, Abderhmane Paco.
Mais Nass El Ghiwane ne se limite pas aux personnes qui forment le groupe. La pratique des ghiwanes est ancestrale. Elle confère à des gens connus pour leur probité et leur modestie la tâche de dire la vie quotidienne, de montrer les problèmes que rencontrent les gens, de chanter leurs joies et leurs peines. Pendant des siècles, ces troubadours vont de village en village et transmettent leur savoir séculaire. Ils sont poètes, chanteurs, acteurs.
L'idée de créer le groupe germe dans l'esprit de Larbi Batma et de Boujemaa lors d'une tournée théâtrale en France. Les jeunes amis veulent perpétuer les traditions de leurs ancêtres. Leur premier concert a lieu à Casablanca, dans le restaurant Le Nautilus. Mais la consécration a lieu au théâtre Mohammed V à Rabat en 1971. Les spectateurs, emportés par le rythme, touchés par les paroles des chants, sont ravis.
Martin Scorsese, le réalisateur américain, a appelé le groupe les Rolling Stones de l'Afrique.
mercredi 20 octobre 2010
lundi 18 octobre 2010
MINIATURE
MINIATURE
A Dimtcho Debelianov
Tradition, loyauté, piété filiale !
Un petit vent souffle, doux comme le soupir des fleurs,
Le temps et la lune accompagnent ses pas délicats !
Devant un poème où dort
Toute la beauté de ma langue,
En frissonnant, je pense à toi, mon frêle canari !
Je ne suis plus qu’un vieil homme
Au cœur raviné
Qui écoute les murmures des feuilles !
Ô prison du soir,
Ô acier de l’absence !
Larmes qui baisent les planches
De l’antique maison !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 18 octobre 2010
Glose :
Dimtcho Debelianov (1887-1916) : un des plus grands noms de la poésie bulgare.
A Dimtcho Debelianov
Tradition, loyauté, piété filiale !
Un petit vent souffle, doux comme le soupir des fleurs,
Le temps et la lune accompagnent ses pas délicats !
Devant un poème où dort
Toute la beauté de ma langue,
En frissonnant, je pense à toi, mon frêle canari !
Je ne suis plus qu’un vieil homme
Au cœur raviné
Qui écoute les murmures des feuilles !
Ô prison du soir,
Ô acier de l’absence !
Larmes qui baisent les planches
De l’antique maison !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 18 octobre 2010
Glose :
Dimtcho Debelianov (1887-1916) : un des plus grands noms de la poésie bulgare.
dimanche 17 octobre 2010
LA LANGUE BULGARE
LA LANGUE BULGARE
A Ivan Vazov
« Laudator temporis acta »
« Faisant l'éloge du temps passé »
Horace
Comme ma langue bulgare me fait mal !
Je l’ai aimée, je l’aime tant,
Je t’aime toujours,
Elle,
Buisson de roses planté dans ma chair !
Comme mon cœur se met à battre
Quand j’entends ses sonorités viriles,
L’épaisse forêt bruissante de ses syllabes,
Les radieux ruisseaux de ses voyelles !
Je me soucie du pays qui m’a fait naître,
Je me soucie de son peuple,
Des sentiers et des fleurs, des villes, des villages,
Des monastères qui répandent leur lumière invisible
Sur le livre secret de chaque âme !
Comme j’aime l’immense ostensoir du soleil
Sur ses champs de blé,
Le rubis rose pâle de ses soirs,
La chrétienne confiance de la brise,
L’agréable compagnie qu’il me porte,
Humblement, amiablement,
Quand, parfois, absent à moi-même et désemparé,
Je reste longtemps à humer l’arôme des lilas !
Je me soucie des nuits de juillet
Qui changent en clair de lune les cheveux des jeunes filles,
En sources de joie qui coulent sous mes doigts
Comme de miel de menthe.
Devant la table mise, joyeux, affables,
Aimants, mes parents réunissent leurs amis,
Combien d’histoires de la vie
S’épanouissent dans leurs regards, leurs rires,
Leurs silences et leurs paroles !
Comme il est doux au cœur
Le discours des gens sensés !
Ah, qu’elle est magnanime leur clémence !
Ma langue bulgare,
Elle est l’aube et je suis le ponant,
Elle m’a appris de mourir
Sans éclats ni bruit,
Sans blessure apparente !
Elle est la lancinante clarté de mes jours,
La sereinement cristalline légèreté de mes pensées,
La douce et ravissante torture
De ma vie !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce dimanche 17 octobre, Anno Domini MMX
Glose :
Ivan Minchov Vazov (en bulgare Иван Минчов Вазов) – (1850-1921) : une des personnalités les plus éminentes de l'histoire bulgare. Essentiellement reconnu en tant qu'écrivain et poète, il a également pris une part active à la vie politique de la Bulgarie à la fin du XIXe siècle. Sa maison natale à Sopot a été transformée en musée. Sur la place voisine, une statue à son effigie trône sur un piédestal.
Le père d'Ivan Vazov était un commerçant moyennement riche. Le jeune Ivan Vazov commença ses études dans sa ville natale, puis à Kalofer (Калофер) et Plovdiv (Пловдив). En 1870, il fut envoyé en Roumanie afin de poursuivre des études commerciales à Olteniţa. Peu de temps après, il s'échappa pour rejoindre la ville de Brăila où il entra en contact avec des révolutionnaires bulgares émigrés, en lutte contre l'Empire ottoman qui occupait la Bulgarie depuis 1396. Il rencontra les révolutionnaires Ljuben Karavelov (Любен Каравелов) et Hristo Botev (Христо Ботев).
En 1875, Ivan Vazov regagna Sopot où il participa aux actions du comité révolutionnaire local. Après l'écrasement de l'insurrection d'avril 1876, il émigra de nouveau en Roumanie et s'installa à Bucarest où il devint membre de la Société centrale de bienfaisance bulgare.
À l'issue de la guerre russo-turque de libération de 1877-1878, Ivan Vazov rentra en Bulgarie au côté des troupes russes. Il y fut affecté en tant qu'employé auprès de la chancellerie du gouverneur de Svištov (Свищов) puis de Roussé (Русе).
En mars 1879, Ivan Vazov devint président du tribunal civil de première instance de Berkovica (Берковица).
En octobre 1880, il retourna à Plovdiv après avoir donné sa démission suite à une tentative visant à le muter à Vidin (Видин) sans son consentement. Il se livra alors à une intense activité dans les domaines culturel et politique. Il se noua d'amitié avec l'écrivain Konstantin Veličkov (Константин Величков) et participa avec lui à la rédaction du journal Narodnij glas (Народний глас, la voix du peuple), publié de 1879 à 1885. À travers ses articles, Ivan Vazov mena une guerre ouverte au prince Alexandre Ier de Battenberg, suite à la suspension de la constitution de la principauté de Bulgarie.
Au cours de la même année 1880, Ivan Vazov fut élu député de l'assemblée régionale dont il devint membre du comité permanent, avant de le présider de 1884 à 1885.
Russophile convaincu, Ivan Vazov décida de quitter le pays après le coup d'État de 1886 pour aller s'installer pendant deux ans à Odessa, après un passage par Istanbul. Au cours de l'été 1889, Ivan Vazov revint en Bulgarie et s'installa à Sofia. Globalement, durant le gouvernement de Stambolov (Стамболов), de 1887 à 1894, Ivan Vazov se consacra essentiellement à l'activité littéraire.
Après le renvoi de Stambolov en mai 1894, Ivan Vazov rejoignit le parti du peuple (Narodna partija, Народна партия), récemment fondé. Il fut élu député de la VIIIe assemblée législative nationale (VIII Обикновено народно събрание) en 1894 puis de la IXe en 1896.
En 1895, Ivan Vazov fit partie de la délégation bulgare envoyée en Russie afin de déposer une gerbe sur la tombe du défunt empereur Alexandre III de Russie. Ce voyage devait permettre de sonder les autorités russes sur une éventuelle normalisation des relations bilatérales suspendues en novembre 1886.
D'août 1897 à janvier 1899, Ivan Vazov fut ministre de l'éducation dans le gouvernement du docteur Konstantin Stoilov (Константин Стоилов). Après la chute de ce gouvernement, Ivan Vazov se retira de la vie politique pour ne se consacrer qu'à la littérature jusqu'à la fin de sa vie.
En tant qu'écrivain, Ivan Vazov a légué un immense héritage ayant eu de grandes répercussions sur le développement de la littérature bulgare. A ce titre, il a été surnommé "le patriarche des lettres bulgares". Son roman le plus connu et le plus traduit reste de loin Sous le joug (Под игото), librement inspiré de la vie du révolutionnaire Vasil Levski (Васил Левски). Ivan Vazov est également largement reconnu pour ses œuvres poétiques. D'une manière générale, son œuvre se construit autour des thèmes de la beauté de la nature et du patriotisme bulgare face à l'occupant turc.
A Ivan Vazov
« Laudator temporis acta »
« Faisant l'éloge du temps passé »
Horace
Comme ma langue bulgare me fait mal !
Je l’ai aimée, je l’aime tant,
Je t’aime toujours,
Elle,
Buisson de roses planté dans ma chair !
Comme mon cœur se met à battre
Quand j’entends ses sonorités viriles,
L’épaisse forêt bruissante de ses syllabes,
Les radieux ruisseaux de ses voyelles !
Je me soucie du pays qui m’a fait naître,
Je me soucie de son peuple,
Des sentiers et des fleurs, des villes, des villages,
Des monastères qui répandent leur lumière invisible
Sur le livre secret de chaque âme !
Comme j’aime l’immense ostensoir du soleil
Sur ses champs de blé,
Le rubis rose pâle de ses soirs,
La chrétienne confiance de la brise,
L’agréable compagnie qu’il me porte,
Humblement, amiablement,
Quand, parfois, absent à moi-même et désemparé,
Je reste longtemps à humer l’arôme des lilas !
Je me soucie des nuits de juillet
Qui changent en clair de lune les cheveux des jeunes filles,
En sources de joie qui coulent sous mes doigts
Comme de miel de menthe.
Devant la table mise, joyeux, affables,
Aimants, mes parents réunissent leurs amis,
Combien d’histoires de la vie
S’épanouissent dans leurs regards, leurs rires,
Leurs silences et leurs paroles !
Comme il est doux au cœur
Le discours des gens sensés !
Ah, qu’elle est magnanime leur clémence !
Ma langue bulgare,
Elle est l’aube et je suis le ponant,
Elle m’a appris de mourir
Sans éclats ni bruit,
Sans blessure apparente !
Elle est la lancinante clarté de mes jours,
La sereinement cristalline légèreté de mes pensées,
La douce et ravissante torture
De ma vie !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce dimanche 17 octobre, Anno Domini MMX
Glose :
Ivan Minchov Vazov (en bulgare Иван Минчов Вазов) – (1850-1921) : une des personnalités les plus éminentes de l'histoire bulgare. Essentiellement reconnu en tant qu'écrivain et poète, il a également pris une part active à la vie politique de la Bulgarie à la fin du XIXe siècle. Sa maison natale à Sopot a été transformée en musée. Sur la place voisine, une statue à son effigie trône sur un piédestal.
Le père d'Ivan Vazov était un commerçant moyennement riche. Le jeune Ivan Vazov commença ses études dans sa ville natale, puis à Kalofer (Калофер) et Plovdiv (Пловдив). En 1870, il fut envoyé en Roumanie afin de poursuivre des études commerciales à Olteniţa. Peu de temps après, il s'échappa pour rejoindre la ville de Brăila où il entra en contact avec des révolutionnaires bulgares émigrés, en lutte contre l'Empire ottoman qui occupait la Bulgarie depuis 1396. Il rencontra les révolutionnaires Ljuben Karavelov (Любен Каравелов) et Hristo Botev (Христо Ботев).
En 1875, Ivan Vazov regagna Sopot où il participa aux actions du comité révolutionnaire local. Après l'écrasement de l'insurrection d'avril 1876, il émigra de nouveau en Roumanie et s'installa à Bucarest où il devint membre de la Société centrale de bienfaisance bulgare.
À l'issue de la guerre russo-turque de libération de 1877-1878, Ivan Vazov rentra en Bulgarie au côté des troupes russes. Il y fut affecté en tant qu'employé auprès de la chancellerie du gouverneur de Svištov (Свищов) puis de Roussé (Русе).
En mars 1879, Ivan Vazov devint président du tribunal civil de première instance de Berkovica (Берковица).
En octobre 1880, il retourna à Plovdiv après avoir donné sa démission suite à une tentative visant à le muter à Vidin (Видин) sans son consentement. Il se livra alors à une intense activité dans les domaines culturel et politique. Il se noua d'amitié avec l'écrivain Konstantin Veličkov (Константин Величков) et participa avec lui à la rédaction du journal Narodnij glas (Народний глас, la voix du peuple), publié de 1879 à 1885. À travers ses articles, Ivan Vazov mena une guerre ouverte au prince Alexandre Ier de Battenberg, suite à la suspension de la constitution de la principauté de Bulgarie.
Au cours de la même année 1880, Ivan Vazov fut élu député de l'assemblée régionale dont il devint membre du comité permanent, avant de le présider de 1884 à 1885.
Russophile convaincu, Ivan Vazov décida de quitter le pays après le coup d'État de 1886 pour aller s'installer pendant deux ans à Odessa, après un passage par Istanbul. Au cours de l'été 1889, Ivan Vazov revint en Bulgarie et s'installa à Sofia. Globalement, durant le gouvernement de Stambolov (Стамболов), de 1887 à 1894, Ivan Vazov se consacra essentiellement à l'activité littéraire.
Après le renvoi de Stambolov en mai 1894, Ivan Vazov rejoignit le parti du peuple (Narodna partija, Народна партия), récemment fondé. Il fut élu député de la VIIIe assemblée législative nationale (VIII Обикновено народно събрание) en 1894 puis de la IXe en 1896.
En 1895, Ivan Vazov fit partie de la délégation bulgare envoyée en Russie afin de déposer une gerbe sur la tombe du défunt empereur Alexandre III de Russie. Ce voyage devait permettre de sonder les autorités russes sur une éventuelle normalisation des relations bilatérales suspendues en novembre 1886.
D'août 1897 à janvier 1899, Ivan Vazov fut ministre de l'éducation dans le gouvernement du docteur Konstantin Stoilov (Константин Стоилов). Après la chute de ce gouvernement, Ivan Vazov se retira de la vie politique pour ne se consacrer qu'à la littérature jusqu'à la fin de sa vie.
En tant qu'écrivain, Ivan Vazov a légué un immense héritage ayant eu de grandes répercussions sur le développement de la littérature bulgare. A ce titre, il a été surnommé "le patriarche des lettres bulgares". Son roman le plus connu et le plus traduit reste de loin Sous le joug (Под игото), librement inspiré de la vie du révolutionnaire Vasil Levski (Васил Левски). Ivan Vazov est également largement reconnu pour ses œuvres poétiques. D'une manière générale, son œuvre se construit autour des thèmes de la beauté de la nature et du patriotisme bulgare face à l'occupant turc.
samedi 16 octobre 2010
EDOUARD II ET HUGUES DESPENSER
EDOUARD II ET HUGUES DESPENSER
A Norton Hodges
« Adieu, Hugues, adieu,
Je ne te verrai plus, ma chère vie, ma belle âme,
On m’aura donc tout prisé. »
Edouard II
Chacun connaît son heure de lumière
Et sa saison de ténèbres,
Et il n’y a pas de mots adéquats
A l’incommensurable,
Des mots extrêmes et simples !
Mais qui peut modifier
La charpente secrète de la langue ?
Qui ?
De tout ce que nous disons
Ne restent que les fastes cérémonieux des souvenirs !
Roi déboulé de ton socle,
Où sont à présent tes nuits ardentes
Dans les bras de ton amant impétueux,
Les chasses passionnante à courre,
Les banquets somptueux,
Les bouquets de fleurs exotiques,
La musique raffinée, les danses lascives,
Les molles averses des chants mélancolique
Les attouchements sensuels, les regards qui brillent,
Les mains qui tremblent, les corps enflammés de désir,
Les lits jaspés de rouge fuchsia
Où s’étale, nue et solennellement insouciante,
L’oisive concupiscence ?
Toi, tombé dans si grande misère,
Toi qui ne pourras plus admirer
Les beaux, les splendides,
Les vigoureux jeunes seigneurs
De ton royaume
Juter, parader, rire !
Ah ! Il aurait mille fois mieux valu pour toi
De courir tous les hasards
Que d’en venir à cette issue !
Ne savais-tu pas, roi d’Angleterre,
Que le temps et les êtres s’en vont
Comme les nuages que poussent avec ardeur
Les vents du sud,
Que le temps, les choses et les êtres
S’estompent comme des mirages ?
Voici que tout sombre, se brouille, s’efface
Hormis les parfums des amours perdues
Qui flottent dans les cœurs esseulés
Comme un immense, un immortel
Et immuable printemps !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce samedi 16 octobre 2010
Glose:
Édouard II d'Angleterre (1327-1327) : roi d'Angleterre de 1307 jusqu’à sa déposition en janvier 1327. Il est le fils du roi Édouard Ier (Plantagenêt) et d'Aliénor de Castille. Il est le sixième roi de la dynastie Plantagenêt, commencée avec Henri II, fils de Geoffroy Plantagenêt, comte d'Anjou. Compris entre les règnes vigoureux de son père Édouard Ier et de son fils Édouard III, celui d’Édouard II est marqué par l’incompétence, les querelles politiques et les défaites militaires. Édouard est, sa vie durant, plus enclin aux plaisirs de la cour et aux divertissements qu’à ses devoirs de souverain. Il est incapable de refuser les plus grandes faveurs à ses divers favoris, dont les plus célèbres sont Pierre (Piers) Gaveston, un chevalier d’origine gasconne qui est fait comte de Cornouailles, puis un jeune seigneur anglais, Hugues le Despenser, provoquant de constants troubles politiques et, probablement, à terme, sa déposition.
Hugues le Despenser dit « le Jeune » (1286 - 1326) est le second favori du roi Edouard II d’Angleterre qui le laisse gouverner à sa place. Il est le fils d'Hugues le Despenser dit l'Ancien et d'Isabella de Beauchamp.
Après la mort de Pierre Gaveston en 1312, le roi témoigne d'une faveur grandissante envers son neveu par alliance (également beau-frère de Gaveston). Mais, comme avec Gaveston, les barons sont rapidement indignés par les honneurs que le roi fait pleuvoir sur les Despenser père et fils, particulièrement à partir du moment où Despenser le Jeune, en 1318, se met en tête de se faire attribuer le comté de Gloucester.
En 1320, la situation politique anglaise recommence à être dangereusement instable. Édouard transgresse la loi en faveur de Despenser le Jeune : lorsque le seigneur de Braose de Gower vend son titre à son gendre, procédure parfaitement légale dans les marches galloises, Despenser demande au roi de lui céder Gower en lieu et place du bénéficiaire. Contre le droit et la loi, Édouard confisque Gower qu'il offre à son favori, déclenchant immédiatement la fureur de la plupart des barons. En 1321, le comte de Hereford, en accord avec le comte de Lancastre et d'autres seigneurs, prend les armes contre la famille Despenser, et le roi est contraint de trouver une issue à la crise. Le 14 août, à Westminster, accompagné des comtes de Pembroke et de Richmond, le roi déclare bannis les Despenser, père et fils.
La victoire des barons montre cependant la limite de leur cohésion : avec le départ des Despenser, beaucoup de seigneurs, oublieux de leurs liens familiaux et politiques veulent remplir le vide laissé par les deux favoris. Désireux de gagner les bonnes grâces d'Édouard, ces seigneurs aident Édouard dans son désir de vengeance contre les barons, dans le seul but d'accroître leurs propres fortunes et pouvoir. Les campagnes qui suivent voient l'exécution de nombreux opposants à Édouard, dont le comte de Lancastre, propre cousin d'Édouard (il était le fils d’Edmond « le Bossu », frère du roi Édouard Ier), décapité en présence du roi lui-même.
L'opposition abattue, les Despenser de retour, le roi et ses favoris deviennent les maîtres incontestés du royaume : au Parlement de York, en 1322, Édouard publie une loi qui abroge toute ancienne ordonnance limitant son pouvoir et empêchant tout tentative d'empiétement. Le roi n'est plus soumis à la volonté du Parlement, et les hauts seigneurs, les prélats et les
En septembre 1326, Roger Mortimer et Isabelle de France débarquent en Angleterre. L'invasion a bientôt trop de renfort et de soutien pour pouvoir être contenue. Par conséquent, le roi ne parvient pas à réunir l'armée qu'il souhaite, et tant Édouard que les Despenser se voient bientôt totalement isolés. Ils quittent Londres le 2 octobre, laissant la ville sombrer dans le chaos. Le 15 du même mois, un soulèvement de la population conduit à la capture puis la décapitation de John le Marshal – Londonien accusé d'être un espion à la solde des Despenser – et du trésorier d'Édouard, Walter Stapledon, évêque d'Exeter, avec deux de ses écuyers. Le roi trouve tout d'abord refuge à Gloucester (il l'atteint le 9 octobre), puis fait voile vers le sud du pays de Galles, afin d'organiser sa défense sur les terres des Despenser. Mais Édouard se voit dans l'incapacité de monter une armée et ses propres serviteurs l'abandonnent, lui et Despenser le Jeune, le 31 octobre.
Le 27 octobre déjà, Despenser l'Ancien avait été accusé d'encourager le gouvernement illégal de son fils, de s'enrichir aux dépens des autres, de spolier l'Église et d'avoir pris part à l'exécution illégale du comte de Lancastre. Il est pendu puis décapité à la potence de Bristol. Henri de Lancastre, comte de Leicester, est alors envoyé au pays de Galles, afin d'en ramener le roi et Despenser le Jeune et, le 16 novembre, Henri s'empare d'Édouard, de Despenser le Jeune et de leurs proches, près de Tonyrefail (où une plaque rappelle aujourd'hui l'événement). Les soldats royaux sont relâchés, Despenser le Jeune est envoyé auprès d'Isabelle à Hereford, tandis que le roi est amené à Kenilworth par son propre cousin.
Surnommé « Mignon » d'Édouard, il est reconnu coupable de haute trahison et condamné à être « Hanged, drawn and quartered » (expression utilisée jusqu'en 1870 dans le code pénal anglais décrivant les supplices subis : la pendaison, l'infamie d'être traîné sur une claie et l'écartèlement).
Il est supplicié en public le 24 novembre 1326, ses parties génitales coupées puis incinérées, avant d'être éviscéré puis exécuté. Sa tête est exposée à Londres quelque temps après l'exécution.
A Norton Hodges
« Adieu, Hugues, adieu,
Je ne te verrai plus, ma chère vie, ma belle âme,
On m’aura donc tout prisé. »
Edouard II
Chacun connaît son heure de lumière
Et sa saison de ténèbres,
Et il n’y a pas de mots adéquats
A l’incommensurable,
Des mots extrêmes et simples !
Mais qui peut modifier
La charpente secrète de la langue ?
Qui ?
De tout ce que nous disons
Ne restent que les fastes cérémonieux des souvenirs !
Roi déboulé de ton socle,
Où sont à présent tes nuits ardentes
Dans les bras de ton amant impétueux,
Les chasses passionnante à courre,
Les banquets somptueux,
Les bouquets de fleurs exotiques,
La musique raffinée, les danses lascives,
Les molles averses des chants mélancolique
Les attouchements sensuels, les regards qui brillent,
Les mains qui tremblent, les corps enflammés de désir,
Les lits jaspés de rouge fuchsia
Où s’étale, nue et solennellement insouciante,
L’oisive concupiscence ?
Toi, tombé dans si grande misère,
Toi qui ne pourras plus admirer
Les beaux, les splendides,
Les vigoureux jeunes seigneurs
De ton royaume
Juter, parader, rire !
Ah ! Il aurait mille fois mieux valu pour toi
De courir tous les hasards
Que d’en venir à cette issue !
Ne savais-tu pas, roi d’Angleterre,
Que le temps et les êtres s’en vont
Comme les nuages que poussent avec ardeur
Les vents du sud,
Que le temps, les choses et les êtres
S’estompent comme des mirages ?
Voici que tout sombre, se brouille, s’efface
Hormis les parfums des amours perdues
Qui flottent dans les cœurs esseulés
Comme un immense, un immortel
Et immuable printemps !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce samedi 16 octobre 2010
Glose:
Édouard II d'Angleterre (1327-1327) : roi d'Angleterre de 1307 jusqu’à sa déposition en janvier 1327. Il est le fils du roi Édouard Ier (Plantagenêt) et d'Aliénor de Castille. Il est le sixième roi de la dynastie Plantagenêt, commencée avec Henri II, fils de Geoffroy Plantagenêt, comte d'Anjou. Compris entre les règnes vigoureux de son père Édouard Ier et de son fils Édouard III, celui d’Édouard II est marqué par l’incompétence, les querelles politiques et les défaites militaires. Édouard est, sa vie durant, plus enclin aux plaisirs de la cour et aux divertissements qu’à ses devoirs de souverain. Il est incapable de refuser les plus grandes faveurs à ses divers favoris, dont les plus célèbres sont Pierre (Piers) Gaveston, un chevalier d’origine gasconne qui est fait comte de Cornouailles, puis un jeune seigneur anglais, Hugues le Despenser, provoquant de constants troubles politiques et, probablement, à terme, sa déposition.
Hugues le Despenser dit « le Jeune » (1286 - 1326) est le second favori du roi Edouard II d’Angleterre qui le laisse gouverner à sa place. Il est le fils d'Hugues le Despenser dit l'Ancien et d'Isabella de Beauchamp.
Après la mort de Pierre Gaveston en 1312, le roi témoigne d'une faveur grandissante envers son neveu par alliance (également beau-frère de Gaveston). Mais, comme avec Gaveston, les barons sont rapidement indignés par les honneurs que le roi fait pleuvoir sur les Despenser père et fils, particulièrement à partir du moment où Despenser le Jeune, en 1318, se met en tête de se faire attribuer le comté de Gloucester.
En 1320, la situation politique anglaise recommence à être dangereusement instable. Édouard transgresse la loi en faveur de Despenser le Jeune : lorsque le seigneur de Braose de Gower vend son titre à son gendre, procédure parfaitement légale dans les marches galloises, Despenser demande au roi de lui céder Gower en lieu et place du bénéficiaire. Contre le droit et la loi, Édouard confisque Gower qu'il offre à son favori, déclenchant immédiatement la fureur de la plupart des barons. En 1321, le comte de Hereford, en accord avec le comte de Lancastre et d'autres seigneurs, prend les armes contre la famille Despenser, et le roi est contraint de trouver une issue à la crise. Le 14 août, à Westminster, accompagné des comtes de Pembroke et de Richmond, le roi déclare bannis les Despenser, père et fils.
La victoire des barons montre cependant la limite de leur cohésion : avec le départ des Despenser, beaucoup de seigneurs, oublieux de leurs liens familiaux et politiques veulent remplir le vide laissé par les deux favoris. Désireux de gagner les bonnes grâces d'Édouard, ces seigneurs aident Édouard dans son désir de vengeance contre les barons, dans le seul but d'accroître leurs propres fortunes et pouvoir. Les campagnes qui suivent voient l'exécution de nombreux opposants à Édouard, dont le comte de Lancastre, propre cousin d'Édouard (il était le fils d’Edmond « le Bossu », frère du roi Édouard Ier), décapité en présence du roi lui-même.
L'opposition abattue, les Despenser de retour, le roi et ses favoris deviennent les maîtres incontestés du royaume : au Parlement de York, en 1322, Édouard publie une loi qui abroge toute ancienne ordonnance limitant son pouvoir et empêchant tout tentative d'empiétement. Le roi n'est plus soumis à la volonté du Parlement, et les hauts seigneurs, les prélats et les
En septembre 1326, Roger Mortimer et Isabelle de France débarquent en Angleterre. L'invasion a bientôt trop de renfort et de soutien pour pouvoir être contenue. Par conséquent, le roi ne parvient pas à réunir l'armée qu'il souhaite, et tant Édouard que les Despenser se voient bientôt totalement isolés. Ils quittent Londres le 2 octobre, laissant la ville sombrer dans le chaos. Le 15 du même mois, un soulèvement de la population conduit à la capture puis la décapitation de John le Marshal – Londonien accusé d'être un espion à la solde des Despenser – et du trésorier d'Édouard, Walter Stapledon, évêque d'Exeter, avec deux de ses écuyers. Le roi trouve tout d'abord refuge à Gloucester (il l'atteint le 9 octobre), puis fait voile vers le sud du pays de Galles, afin d'organiser sa défense sur les terres des Despenser. Mais Édouard se voit dans l'incapacité de monter une armée et ses propres serviteurs l'abandonnent, lui et Despenser le Jeune, le 31 octobre.
Le 27 octobre déjà, Despenser l'Ancien avait été accusé d'encourager le gouvernement illégal de son fils, de s'enrichir aux dépens des autres, de spolier l'Église et d'avoir pris part à l'exécution illégale du comte de Lancastre. Il est pendu puis décapité à la potence de Bristol. Henri de Lancastre, comte de Leicester, est alors envoyé au pays de Galles, afin d'en ramener le roi et Despenser le Jeune et, le 16 novembre, Henri s'empare d'Édouard, de Despenser le Jeune et de leurs proches, près de Tonyrefail (où une plaque rappelle aujourd'hui l'événement). Les soldats royaux sont relâchés, Despenser le Jeune est envoyé auprès d'Isabelle à Hereford, tandis que le roi est amené à Kenilworth par son propre cousin.
Surnommé « Mignon » d'Édouard, il est reconnu coupable de haute trahison et condamné à être « Hanged, drawn and quartered » (expression utilisée jusqu'en 1870 dans le code pénal anglais décrivant les supplices subis : la pendaison, l'infamie d'être traîné sur une claie et l'écartèlement).
Il est supplicié en public le 24 novembre 1326, ses parties génitales coupées puis incinérées, avant d'être éviscéré puis exécuté. Sa tête est exposée à Londres quelque temps après l'exécution.
jeudi 14 octobre 2010
LES OISEAUX DE MARRAKECH
LES OISEAUX DU MARRAKECH
Oiseaux du matin, amis,
Vous régnez sans la plus légère contradiction
Dans le ciel bleue de la ville
Purement, souverainement, joyeusement !
J’écoute votre chant iridescent
Et pense soudain aux deux génies
De la peinture japonaise :
Hiroshige et Hokusai
Et aux trois frères français
Le Nain.
Comme les oiseaux,
Comme ces hommes
Prisonniers lumineux de la peinture,
Je suis fou de poésie.
Comme eux,
Saisi par une extase panthéistique,
Je tremble à la vue
Des fleurs du ciel et des fleurs des arbres,
Des couleurs exaltées
Qui flotte dans la lumière,
Frissonnent, changent et vibrent.
Je reste à la fenêtre,
Je regarde aux loin les maisons rouges
De l’antique cité
Qui expirent dans l’évanescence.
Et je me sens, un instant,
Beau, infini,
Immortel
Et total !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 14 octobre 2010
J’ai toujours eu une passion pour la peinture et la musique. Enfant, j’ai joué pendant huit ans au violon.
Glose :
Utagawa Hiroshige (1797-1858) : dessinateur, graveur et peintre japonais. Il se distingue par des séries d'estampes sur le mont Fuji et sur Edo (actuel Tōkyō), dessinant de façon évocatrice les paysages et l'atmosphère de la ville, en reprenant les instants de la vie quotidienne de la ville avant sa transformation à l'ère Meiji (1868-1912).
Auteur prolifique, actif entre 1818 et 1858, il crée une œuvre constituée de plus de 5 400 estampes.
Il est avec Hokusai, avec qui on le compare souvent, pour les opposer, l'un des derniers très grands noms de l'Ukiyo-e et en particulier de l'estampe de paysage.
Hiroshige se fait l'humble interprète de la nature, qui, à l'aide des moyens frustes de la gravure sur bois, sait exprimer comme à travers « une fenêtre enchantée » les délicates transparences de l'atmosphère au fil des saisons, dans des paysages où l'homme est toujours présent. Sa mise en page est saisissante. Ces œuvres se caractérisent par la maîtrise subtile des couleurs franches, avec la domination du vert et du bleu, et son sens du premier plan, qui sera repris, plus tard, par Degas.
Peu après la réouverture forcée du Japon aux échanges avec l'Occident, c'est principalement à travers l'œuvre d'Hiroshige que le monde découvre vers 1870 l'étonnante originalité des arts graphiques dans ce pays. Le « japonisme » aura une influence déterminante sur les peintres impressionnistes et ensuite sur l'Art nouveau.
Ukiyo-e : terme japonais signifiant « image du monde flottant » est un mouvement artistique japonais de l'époque d’Edo (1603-1868) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout les estampes japonaises gravées sur bois.
Après des siècles de déliquescence du pouvoir central suivie de guerres civiles, le Japon connaît à cette époque, avec l'autorité désormais incontestée du shogunat Tokugawa, une ère de paix et de prospérité qui se traduit par la perte d'influence de l'aristocratie militaire des daimyō, et l'émergence d'une bourgeoisie urbaine et marchande. Cette évolution sociale et économique s'accompagne d'un changement des formes artistiques, avec la naissance de l’ukiyo-e et de ses estampes peu coûteuses, bien loin de l'aristocratique école de peinture Kanō.
Les thèmes de l’ukiyo-e sont également tout à fait nouveaux, car ils correspondent aux centres d'intérêt de la bourgeoisie : les jolies femmes et les courtisanes célèbres, les scènes érotiques, le théâtre kabuki et les lutteurs de sumo, le fantastique, les calendriers et les cartes de vœux, le spectacle de la nature et des lieux célèbres.
Hokusai Katsushika (1760-1849) : connu plus simplement sous le nom de Hokusai ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Il est parfois vu comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près « esquisse spontanée »
Antoine, Louis et Mathieu Le Nain : les trois frères étaient des peintres français du début du XVIIe siècle. Ils sont nés tous les trois à Laon et possédaient une maison à Bourguignon-sous-Montbavin : Matthieu en 1607, Antoine et Louis, respectivement en 1588 et 1593.
En 1630 ils vivaient tous les trois à Paris.
Du fait de la similitude remarquable entre leur style de peinture et de la difficulté de différencier les œuvres de chaque frère (ils signaient tous leurs toiles avec la seule mention Lenain, et certaines devaient être des œuvres communes), ils sont généralement désignés comme les frères Le Nain.
Louis est habituellement crédité de leurs peintures les plus célèbres, une série de scènes décrivant la vie paysanne. Les frères ont aussi réalisé des miniatures (pour la plupart attribuées à Antoine) et des portraits (attribués à Matthieu). Matthieu est devenu le peintre officiel de Paris en 1633 et fait chevalier.
Antoine et Louis meurent en 1648. Matthieu en 1677.
Oiseaux du matin, amis,
Vous régnez sans la plus légère contradiction
Dans le ciel bleue de la ville
Purement, souverainement, joyeusement !
J’écoute votre chant iridescent
Et pense soudain aux deux génies
De la peinture japonaise :
Hiroshige et Hokusai
Et aux trois frères français
Le Nain.
Comme les oiseaux,
Comme ces hommes
Prisonniers lumineux de la peinture,
Je suis fou de poésie.
Comme eux,
Saisi par une extase panthéistique,
Je tremble à la vue
Des fleurs du ciel et des fleurs des arbres,
Des couleurs exaltées
Qui flotte dans la lumière,
Frissonnent, changent et vibrent.
Je reste à la fenêtre,
Je regarde aux loin les maisons rouges
De l’antique cité
Qui expirent dans l’évanescence.
Et je me sens, un instant,
Beau, infini,
Immortel
Et total !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 14 octobre 2010
J’ai toujours eu une passion pour la peinture et la musique. Enfant, j’ai joué pendant huit ans au violon.
Glose :
Utagawa Hiroshige (1797-1858) : dessinateur, graveur et peintre japonais. Il se distingue par des séries d'estampes sur le mont Fuji et sur Edo (actuel Tōkyō), dessinant de façon évocatrice les paysages et l'atmosphère de la ville, en reprenant les instants de la vie quotidienne de la ville avant sa transformation à l'ère Meiji (1868-1912).
Auteur prolifique, actif entre 1818 et 1858, il crée une œuvre constituée de plus de 5 400 estampes.
Il est avec Hokusai, avec qui on le compare souvent, pour les opposer, l'un des derniers très grands noms de l'Ukiyo-e et en particulier de l'estampe de paysage.
Hiroshige se fait l'humble interprète de la nature, qui, à l'aide des moyens frustes de la gravure sur bois, sait exprimer comme à travers « une fenêtre enchantée » les délicates transparences de l'atmosphère au fil des saisons, dans des paysages où l'homme est toujours présent. Sa mise en page est saisissante. Ces œuvres se caractérisent par la maîtrise subtile des couleurs franches, avec la domination du vert et du bleu, et son sens du premier plan, qui sera repris, plus tard, par Degas.
Peu après la réouverture forcée du Japon aux échanges avec l'Occident, c'est principalement à travers l'œuvre d'Hiroshige que le monde découvre vers 1870 l'étonnante originalité des arts graphiques dans ce pays. Le « japonisme » aura une influence déterminante sur les peintres impressionnistes et ensuite sur l'Art nouveau.
Ukiyo-e : terme japonais signifiant « image du monde flottant » est un mouvement artistique japonais de l'époque d’Edo (1603-1868) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout les estampes japonaises gravées sur bois.
Après des siècles de déliquescence du pouvoir central suivie de guerres civiles, le Japon connaît à cette époque, avec l'autorité désormais incontestée du shogunat Tokugawa, une ère de paix et de prospérité qui se traduit par la perte d'influence de l'aristocratie militaire des daimyō, et l'émergence d'une bourgeoisie urbaine et marchande. Cette évolution sociale et économique s'accompagne d'un changement des formes artistiques, avec la naissance de l’ukiyo-e et de ses estampes peu coûteuses, bien loin de l'aristocratique école de peinture Kanō.
Les thèmes de l’ukiyo-e sont également tout à fait nouveaux, car ils correspondent aux centres d'intérêt de la bourgeoisie : les jolies femmes et les courtisanes célèbres, les scènes érotiques, le théâtre kabuki et les lutteurs de sumo, le fantastique, les calendriers et les cartes de vœux, le spectacle de la nature et des lieux célèbres.
Hokusai Katsushika (1760-1849) : connu plus simplement sous le nom de Hokusai ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Il est parfois vu comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près « esquisse spontanée »
Antoine, Louis et Mathieu Le Nain : les trois frères étaient des peintres français du début du XVIIe siècle. Ils sont nés tous les trois à Laon et possédaient une maison à Bourguignon-sous-Montbavin : Matthieu en 1607, Antoine et Louis, respectivement en 1588 et 1593.
En 1630 ils vivaient tous les trois à Paris.
Du fait de la similitude remarquable entre leur style de peinture et de la difficulté de différencier les œuvres de chaque frère (ils signaient tous leurs toiles avec la seule mention Lenain, et certaines devaient être des œuvres communes), ils sont généralement désignés comme les frères Le Nain.
Louis est habituellement crédité de leurs peintures les plus célèbres, une série de scènes décrivant la vie paysanne. Les frères ont aussi réalisé des miniatures (pour la plupart attribuées à Antoine) et des portraits (attribués à Matthieu). Matthieu est devenu le peintre officiel de Paris en 1633 et fait chevalier.
Antoine et Louis meurent en 1648. Matthieu en 1677.
COEUR SUR COEUR (en espagnol)
CORAZÓN SOBRE CORAZÓN
A Luis Valtat
¡ Luz y luz! Y con voces púdicas
que tiernamente se pierden entre los álamos,
sencillez bíblica de las palabras que quieren tocar
las profundidades del aire y el alma de los corazones trágicos!
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, el 12 de octubre de 2010
Glosa:
Louis Valtat (1869-1952): pintor francés. Estudió humanidades en el liceo Hoche en Versalles donde allí se afincaron sus padres. En 1886, a la edad de 17 años , Valtat ingresa en la Escuela de Bellas Artes, y completa su formación en la Academia Julian donde hace amistad con Albert André y Pierre Bonnard. Laureado en 1890 por el premio Jauvin d' Attainville, instala su taller en la calle Gláciére en Paris. Enfermo de tisis, parte a Banyuls para poder restablecerse y en ese lugar George-Daniel de Monfreid le presenta a Aristide Maillol.
En la exposición de grupo organizada por Paul Signac de la Galeríe Durand-Ruel, en marzo de 1899, él figura con veinte pinturas donde quince de ellas son reagrupadas bajo el título: “Notations de Agay, 1899 ".
En efecto, desde el invierno de 1897-1898 en Agay, pequeña aldea próxima de los pescadores de san-Raphaël, luego Anthéor distante de algunos kilómetros, Luis Valtat reside desde el otoño hasta la primavera , con su mujer Susana, con quien se casó en marzo de 1900.
También es en 1900 que sobre el consejo amistoso de Auguste Renoir, Ambroise Vollard hace un pacto con Valtat y prácticamente adquiere su totalidad de la producción durante más de diez años.
Durante su estadía en Anthéor, a menudo Valtat atraviesa Estérel en bicicleta, para ir a ver a Auguste Renoir que en aquella época le alquila la " La Maison de la Poste " en Cagnes. En una de estas visitas en 1903, Auguste Renoir pinta el Retrato de Susana Valtat, mientras que Luis Valtat realiza a tinta algunos retratos de Renoir, dibujos que le servirán para grabar en madera. La distancia que separa a Anthéor de Saint-Tropez es casi de 40 kilómetros, las visitas a Paul Signac se hacen fácilmente durante la jornada a bordo de Bollée, cochecillo a petróleo que Valtat adquiere de Signac a cambio de su pintura “ Le Cap Roux”.
El coleccionista ruso Ivan Morossov le compra a Vollard varias pinturas de Valtat. Vollard es quien detiene prácticamente la integridad de la producción de Valtat.
En primavera y en verano, en el paseo marítimo y sobre todo para poder pintar allí, Luis Valtat viaja a Normandía, a Port-en-Bessin, a Arromanches y más tarde a Ouistreham.
Después de finalizar su estadía en Anthéor en 1914 y pasado diez años sin los placeres de un jardín, en 1924, Luis Valtat adquiere una propiedad en Choisel, pequeño pueblo del Valle de Chevreuse donde permanece gran parte del año.
Después del éxodo de 1940 y los años de ocupaciones, Luis Valtat atacado por un glaucoma, sigue yendo esporádicamente a su taller de la avenida Wagram donde realiza sus últimas pinturas que datan de 1948.
A Luis Valtat
¡ Luz y luz! Y con voces púdicas
que tiernamente se pierden entre los álamos,
sencillez bíblica de las palabras que quieren tocar
las profundidades del aire y el alma de los corazones trágicos!
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, el 12 de octubre de 2010
Glosa:
Louis Valtat (1869-1952): pintor francés. Estudió humanidades en el liceo Hoche en Versalles donde allí se afincaron sus padres. En 1886, a la edad de 17 años , Valtat ingresa en la Escuela de Bellas Artes, y completa su formación en la Academia Julian donde hace amistad con Albert André y Pierre Bonnard. Laureado en 1890 por el premio Jauvin d' Attainville, instala su taller en la calle Gláciére en Paris. Enfermo de tisis, parte a Banyuls para poder restablecerse y en ese lugar George-Daniel de Monfreid le presenta a Aristide Maillol.
En la exposición de grupo organizada por Paul Signac de la Galeríe Durand-Ruel, en marzo de 1899, él figura con veinte pinturas donde quince de ellas son reagrupadas bajo el título: “Notations de Agay, 1899 ".
En efecto, desde el invierno de 1897-1898 en Agay, pequeña aldea próxima de los pescadores de san-Raphaël, luego Anthéor distante de algunos kilómetros, Luis Valtat reside desde el otoño hasta la primavera , con su mujer Susana, con quien se casó en marzo de 1900.
También es en 1900 que sobre el consejo amistoso de Auguste Renoir, Ambroise Vollard hace un pacto con Valtat y prácticamente adquiere su totalidad de la producción durante más de diez años.
Durante su estadía en Anthéor, a menudo Valtat atraviesa Estérel en bicicleta, para ir a ver a Auguste Renoir que en aquella época le alquila la " La Maison de la Poste " en Cagnes. En una de estas visitas en 1903, Auguste Renoir pinta el Retrato de Susana Valtat, mientras que Luis Valtat realiza a tinta algunos retratos de Renoir, dibujos que le servirán para grabar en madera. La distancia que separa a Anthéor de Saint-Tropez es casi de 40 kilómetros, las visitas a Paul Signac se hacen fácilmente durante la jornada a bordo de Bollée, cochecillo a petróleo que Valtat adquiere de Signac a cambio de su pintura “ Le Cap Roux”.
El coleccionista ruso Ivan Morossov le compra a Vollard varias pinturas de Valtat. Vollard es quien detiene prácticamente la integridad de la producción de Valtat.
En primavera y en verano, en el paseo marítimo y sobre todo para poder pintar allí, Luis Valtat viaja a Normandía, a Port-en-Bessin, a Arromanches y más tarde a Ouistreham.
Después de finalizar su estadía en Anthéor en 1914 y pasado diez años sin los placeres de un jardín, en 1924, Luis Valtat adquiere una propiedad en Choisel, pequeño pueblo del Valle de Chevreuse donde permanece gran parte del año.
Después del éxodo de 1940 y los años de ocupaciones, Luis Valtat atacado por un glaucoma, sigue yendo esporádicamente a su taller de la avenida Wagram donde realiza sus últimas pinturas que datan de 1948.
mercredi 13 octobre 2010
COEUR SUR COEUR
CŒUR SUR CŒUR
A Louis Valtat
Lumière et lumière ! Et des voix pudiques
Qui tendrement se perdent parmi les peupliers,
Simplicité biblique des mots qui veulent toucher
Les profondeurs de l’air et l’âme des coeurs tragiques !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 12 octobre 2010
Glose :
Louis Valtat (1869-1952) : peintre français. Il fait ses humanités au lycée Hoche à Versailles où ses parents se sont installés. En 1886, âgé de 17 ans Valtat postule son admission à l'École des Beaux-Arts, et complète sa formation à l'Académie Julian où il se lie d'amitié avec Albert André et Pierre Bonnard. Lauréat en 1890 du prix Jauvin d'Attainville, il installe son atelier rue de la Glacière à Paris. Atteint de phtisie, il part pour des séjours de soins à Banyuls où George-Daniel de Monfreid lui présente Aristide Maillol.
À l'exposition de groupe organisée par Paul Signac à la Galerie Durand-Ruel, en mars 1899, il figure avec vingt peintures dont quinze sont regroupées sous le titre « Notations d'Agay, 1899 ».
En effet, depuis l'hiver 1897-1898 c'est à Agay, petit hameau de pêcheurs proche de Saint-Raphaël, puis à Anthéor distant de quelques kilomètres, que Louis Valtat réside de l'automne au printemps, avec sa femme Suzanne. Il s’est marié en mars 1900.
C'est également en 1900 que sur l’amical conseil de Auguste Renoir, Ambroise Vollard passe un accord avec Valtat dont il acquiert pratiquement la totalité de la production durant plus de dix ans.
Pendant leurs séjours à Anthéor, les Valtat traversent souvent l'Estérel, parfois à bicyclette, pour aller voir Auguste Renoir qui à cette époque loue la "Maison de la Poste" à Cagnes. À l'occasion d'une de ces visites en 1903, Auguste Renoir peint le Portrait de Suzanne Valtat, pendant que Louis Valtat réalise à l'encre quelques portraits de Renoir, dessins qui lui serviront pour graver un bois. La distance séparant Anthéor de Saint-Tropez étant d’environ 40 kilomètres, des visites à Paul Signac se font facilement dans la journée à bord de la Bollée, voiturette à pétrole que Valtat tient de Signac en échange de sa peinture Le Cap Roux.
Le collectionneur russe Ivan Morossov achète à Vollard plusieurs peintures de Valtat. Vollard détenant pratiquement l'intégralité de la production de Valtat.
Au printemps et en été, pour retrouver le bord de mer et surtout pouvoir y peindre, Louis Valtat se rend volontiers en Normandie, à Port-en-Bessin, à Arromanches et plus tard à Ouistreham.
Après avoir mis un terme aux séjours à Anthéor en 1914 et passé dix ans sans les plaisirs d'un jardin, Louis Valtat fait l'acquisition en 1924 d'une propriété à Choisel, petit village de la Vallée de Chevreuse où il séjourne une grande partie de l'année.
Après l'exode de 1940 et les années d'occupations, Louis Valtat atteint d'un glaucome ne quitte plus guère son atelier de l'avenue de Wagram où il réalise ses dernières peintures qui datent de 1948.
A Louis Valtat
Lumière et lumière ! Et des voix pudiques
Qui tendrement se perdent parmi les peupliers,
Simplicité biblique des mots qui veulent toucher
Les profondeurs de l’air et l’âme des coeurs tragiques !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 12 octobre 2010
Glose :
Louis Valtat (1869-1952) : peintre français. Il fait ses humanités au lycée Hoche à Versailles où ses parents se sont installés. En 1886, âgé de 17 ans Valtat postule son admission à l'École des Beaux-Arts, et complète sa formation à l'Académie Julian où il se lie d'amitié avec Albert André et Pierre Bonnard. Lauréat en 1890 du prix Jauvin d'Attainville, il installe son atelier rue de la Glacière à Paris. Atteint de phtisie, il part pour des séjours de soins à Banyuls où George-Daniel de Monfreid lui présente Aristide Maillol.
À l'exposition de groupe organisée par Paul Signac à la Galerie Durand-Ruel, en mars 1899, il figure avec vingt peintures dont quinze sont regroupées sous le titre « Notations d'Agay, 1899 ».
En effet, depuis l'hiver 1897-1898 c'est à Agay, petit hameau de pêcheurs proche de Saint-Raphaël, puis à Anthéor distant de quelques kilomètres, que Louis Valtat réside de l'automne au printemps, avec sa femme Suzanne. Il s’est marié en mars 1900.
C'est également en 1900 que sur l’amical conseil de Auguste Renoir, Ambroise Vollard passe un accord avec Valtat dont il acquiert pratiquement la totalité de la production durant plus de dix ans.
Pendant leurs séjours à Anthéor, les Valtat traversent souvent l'Estérel, parfois à bicyclette, pour aller voir Auguste Renoir qui à cette époque loue la "Maison de la Poste" à Cagnes. À l'occasion d'une de ces visites en 1903, Auguste Renoir peint le Portrait de Suzanne Valtat, pendant que Louis Valtat réalise à l'encre quelques portraits de Renoir, dessins qui lui serviront pour graver un bois. La distance séparant Anthéor de Saint-Tropez étant d’environ 40 kilomètres, des visites à Paul Signac se font facilement dans la journée à bord de la Bollée, voiturette à pétrole que Valtat tient de Signac en échange de sa peinture Le Cap Roux.
Le collectionneur russe Ivan Morossov achète à Vollard plusieurs peintures de Valtat. Vollard détenant pratiquement l'intégralité de la production de Valtat.
Au printemps et en été, pour retrouver le bord de mer et surtout pouvoir y peindre, Louis Valtat se rend volontiers en Normandie, à Port-en-Bessin, à Arromanches et plus tard à Ouistreham.
Après avoir mis un terme aux séjours à Anthéor en 1914 et passé dix ans sans les plaisirs d'un jardin, Louis Valtat fait l'acquisition en 1924 d'une propriété à Choisel, petit village de la Vallée de Chevreuse où il séjourne une grande partie de l'année.
Après l'exode de 1940 et les années d'occupations, Louis Valtat atteint d'un glaucome ne quitte plus guère son atelier de l'avenue de Wagram où il réalise ses dernières peintures qui datent de 1948.
lundi 11 octobre 2010
L'AUBE PERLEE
L’AUBE PERLEE
A Mehdi Chalmers
Ami, mon frère, mon Prince de l’Aube perlée,
Comme les Grecs d’Athènes, vous et moi
Nous avons la même religion de la Beauté !
Nous aimons tant
Les traits scintillants d’un visage,
Les ondulations moelleuses
Des contours d’une statue,
Les lignes souples, sveltes et lumineuses
De Melozzo de Forli,
Le blanc de satin
Et les plis simples et vigoureux des tuniques !
Oui, mon Ami,
Il y a des parcelles dans notre cœur
Où nous n’allons jamais
Préférant écouter le chant du petit merle
Qui donne une voix à notre soyeuse solitude,
Aimant respirer l’odeur folle et indécise
Des herbes folles !
Et il nous est doux de nous ressouvenir,
Dans notre engourdissement voluptueux,
De ceux que nous avons passionnément aimés
Et qui nous ont depuis si longtemps oubliés.
Ô temps, toi qui es à tout le monde
Et à personne, tu sais
Qu’une nouvelle fleur s’épanouit
Sur la mort d’une fleur morte.
Tu sais
Que comme le splendide
Milon de Crotone
Nous serons rendu immortels
Par un Damoas ?
Car nous avons su parler
A la vie,
Aux oiseaux
Et à l’océan,
Et humble d’âme et de cœur,
Nous avons sublimé la simplicité !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce samedi 9 octobre, Anno Domini MMX
Je dédie ce poème au jeune poète haïtien Mehdi Chalmers
Glose :
Melozzo de Forlì (1438-1494) : Ambrosi Melozzo, ou Marco di Giuliano degli Ambrogi, ou Melozzo di Giuliano degli Ambrogi, dit Melozzo de Forlì ou bien Melozzo da Forlì est un peintre italien. Melozzo de Forlì fut l'un des plus célèbres maîtres de la perspective, reconnu par Giorgio Vasari et Luca Pacioli. Il employa le premier la perspective de bas en haut.
Parmi ses disciples figurent Marco Palmezzano, le plus célèbre ou Lorenzo da Viterbo, Giovanni Maria Falconetto et Antoniazzo Romano également connu sous le nom de Antonio Aquili. Melozzo de Forli a influencé l’œuvre du grand Raphaël.
Milon de Crotone : un des plus célèbre athlètes de l’Antiquité, ou du moins parmi ceux qui devaient transmettre à la postérité le souvenir des prouesses les plus extraordinaires. On doit sa statue au sculpteur Damoas, son compatriote. Une preuve que le prix de la lutte ne lui avait pas été injustement décerné, c’est qu’il avait porté sur ses épaules et installé lui-même en ce lieu la statue, symbole de sa victoire. Mais ce n’était pas une fois seulement qu’il avait été couronné. Six fois il avait obtenu la palme aux jeux Olympiques, dont une lorsqu’il était encore enfant. Son succès avait été le même aux jeux Pythiques. Crotone, sa patrie, ville sur la côte orientale du Bruttium (Calabre), était célèbre pour sa population forte et vigoureuse. Milon n’a pas démenticette antique renommée.
A Mehdi Chalmers
Ami, mon frère, mon Prince de l’Aube perlée,
Comme les Grecs d’Athènes, vous et moi
Nous avons la même religion de la Beauté !
Nous aimons tant
Les traits scintillants d’un visage,
Les ondulations moelleuses
Des contours d’une statue,
Les lignes souples, sveltes et lumineuses
De Melozzo de Forli,
Le blanc de satin
Et les plis simples et vigoureux des tuniques !
Oui, mon Ami,
Il y a des parcelles dans notre cœur
Où nous n’allons jamais
Préférant écouter le chant du petit merle
Qui donne une voix à notre soyeuse solitude,
Aimant respirer l’odeur folle et indécise
Des herbes folles !
Et il nous est doux de nous ressouvenir,
Dans notre engourdissement voluptueux,
De ceux que nous avons passionnément aimés
Et qui nous ont depuis si longtemps oubliés.
Ô temps, toi qui es à tout le monde
Et à personne, tu sais
Qu’une nouvelle fleur s’épanouit
Sur la mort d’une fleur morte.
Tu sais
Que comme le splendide
Milon de Crotone
Nous serons rendu immortels
Par un Damoas ?
Car nous avons su parler
A la vie,
Aux oiseaux
Et à l’océan,
Et humble d’âme et de cœur,
Nous avons sublimé la simplicité !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce samedi 9 octobre, Anno Domini MMX
Je dédie ce poème au jeune poète haïtien Mehdi Chalmers
Glose :
Melozzo de Forlì (1438-1494) : Ambrosi Melozzo, ou Marco di Giuliano degli Ambrogi, ou Melozzo di Giuliano degli Ambrogi, dit Melozzo de Forlì ou bien Melozzo da Forlì est un peintre italien. Melozzo de Forlì fut l'un des plus célèbres maîtres de la perspective, reconnu par Giorgio Vasari et Luca Pacioli. Il employa le premier la perspective de bas en haut.
Parmi ses disciples figurent Marco Palmezzano, le plus célèbre ou Lorenzo da Viterbo, Giovanni Maria Falconetto et Antoniazzo Romano également connu sous le nom de Antonio Aquili. Melozzo de Forli a influencé l’œuvre du grand Raphaël.
Milon de Crotone : un des plus célèbre athlètes de l’Antiquité, ou du moins parmi ceux qui devaient transmettre à la postérité le souvenir des prouesses les plus extraordinaires. On doit sa statue au sculpteur Damoas, son compatriote. Une preuve que le prix de la lutte ne lui avait pas été injustement décerné, c’est qu’il avait porté sur ses épaules et installé lui-même en ce lieu la statue, symbole de sa victoire. Mais ce n’était pas une fois seulement qu’il avait été couronné. Six fois il avait obtenu la palme aux jeux Olympiques, dont une lorsqu’il était encore enfant. Son succès avait été le même aux jeux Pythiques. Crotone, sa patrie, ville sur la côte orientale du Bruttium (Calabre), était célèbre pour sa population forte et vigoureuse. Milon n’a pas démenticette antique renommée.
vendredi 8 octobre 2010
SANS IMPEDIMENTA
SANS IMPRDIMENTA
A Jean Hérold Paul
Oui, mon Ami,
Puissions-nous aimer, marcher
Dans la même lumière,
Croître
Dans l’apprentissage de nous-même,
Cultiver la visible splendeur
De notre tendresse !
Oui, vivre en Dieu,
Grandir comme les arbres grandissent,
Mûrir sans pourriture !
Une vie toute ouverte au-dedans
Avec la solitude comme prunelle
Pour connaître la langue inconnue du ciel
Couvert d’hiéroglyphes,
Pour serrer la vérité de plus près !
Ecoutons, mon Ami,
Non les mots, mais leur sens !
Ne permettons pas que nos noms s’effritent
Comme les façades, les colonnes,
Les ouvertures, les ornements des temples !
Soyons l’amour qui est tout en tout !
Ah, mon Ami,
Vous qui connaissez l’Ordre marin des étoiles,
Le plus christique des ordres !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce vendredi 8 octobre 2010
Je dédie ce poème au jeune et très talentueux poète haïtien Jean Hérold Paul.
Glose :
Impedimenta (n.m. pl.) : mot latin qui signifie « bagages ». Ce qui entrave l’activité, le mouvement.
A Jean Hérold Paul
Oui, mon Ami,
Puissions-nous aimer, marcher
Dans la même lumière,
Croître
Dans l’apprentissage de nous-même,
Cultiver la visible splendeur
De notre tendresse !
Oui, vivre en Dieu,
Grandir comme les arbres grandissent,
Mûrir sans pourriture !
Une vie toute ouverte au-dedans
Avec la solitude comme prunelle
Pour connaître la langue inconnue du ciel
Couvert d’hiéroglyphes,
Pour serrer la vérité de plus près !
Ecoutons, mon Ami,
Non les mots, mais leur sens !
Ne permettons pas que nos noms s’effritent
Comme les façades, les colonnes,
Les ouvertures, les ornements des temples !
Soyons l’amour qui est tout en tout !
Ah, mon Ami,
Vous qui connaissez l’Ordre marin des étoiles,
Le plus christique des ordres !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce vendredi 8 octobre 2010
Je dédie ce poème au jeune et très talentueux poète haïtien Jean Hérold Paul.
Glose :
Impedimenta (n.m. pl.) : mot latin qui signifie « bagages ». Ce qui entrave l’activité, le mouvement.
vendredi 1 octobre 2010
DES CHOSES FRIVOLES
DES CHOSES FRIVOLES
(φλυαρίαι)
A Ali
« La lumière de cette fin d’été
Est comme un couteau… »
Kadokawa Haruki
Vous portiez, mon Prince, dans votre main d’enfant,
Mon âme émerveillée par votre grâce fragile,
Mon cœur aimait le vide, l’empire de l’inutile,
L’extase futile du rire, les vers frivoles du temps !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce vendredi 1 octobre 2010
Glose :
Φλυαρίαι : ce mot grec signifie « choses frivoles ».
Kadokawa Haruki (né en 1942) : poète japonais, maître du haïku.
(φλυαρίαι)
A Ali
« La lumière de cette fin d’été
Est comme un couteau… »
Kadokawa Haruki
Vous portiez, mon Prince, dans votre main d’enfant,
Mon âme émerveillée par votre grâce fragile,
Mon cœur aimait le vide, l’empire de l’inutile,
L’extase futile du rire, les vers frivoles du temps !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce vendredi 1 octobre 2010
Glose :
Φλυαρίαι : ce mot grec signifie « choses frivoles ».
Kadokawa Haruki (né en 1942) : poète japonais, maître du haïku.
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