LES OISEAUX DU MARRAKECH
Oiseaux du matin, amis,
Vous régnez sans la plus légère contradiction
Dans le ciel bleue de la ville
Purement, souverainement, joyeusement !
J’écoute votre chant iridescent
Et pense soudain aux deux génies
De la peinture japonaise :
Hiroshige et Hokusai
Et aux trois frères français
Le Nain.
Comme les oiseaux,
Comme ces hommes
Prisonniers lumineux de la peinture,
Je suis fou de poésie.
Comme eux,
Saisi par une extase panthéistique,
Je tremble à la vue
Des fleurs du ciel et des fleurs des arbres,
Des couleurs exaltées
Qui flotte dans la lumière,
Frissonnent, changent et vibrent.
Je reste à la fenêtre,
Je regarde aux loin les maisons rouges
De l’antique cité
Qui expirent dans l’évanescence.
Et je me sens, un instant,
Beau, infini,
Immortel
Et total !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 14 octobre 2010
J’ai toujours eu une passion pour la peinture et la musique. Enfant, j’ai joué pendant huit ans au violon.
Glose :
Utagawa Hiroshige (1797-1858) : dessinateur, graveur et peintre japonais. Il se distingue par des séries d'estampes sur le mont Fuji et sur Edo (actuel Tōkyō), dessinant de façon évocatrice les paysages et l'atmosphère de la ville, en reprenant les instants de la vie quotidienne de la ville avant sa transformation à l'ère Meiji (1868-1912).
Auteur prolifique, actif entre 1818 et 1858, il crée une œuvre constituée de plus de 5 400 estampes.
Il est avec Hokusai, avec qui on le compare souvent, pour les opposer, l'un des derniers très grands noms de l'Ukiyo-e et en particulier de l'estampe de paysage.
Hiroshige se fait l'humble interprète de la nature, qui, à l'aide des moyens frustes de la gravure sur bois, sait exprimer comme à travers « une fenêtre enchantée » les délicates transparences de l'atmosphère au fil des saisons, dans des paysages où l'homme est toujours présent. Sa mise en page est saisissante. Ces œuvres se caractérisent par la maîtrise subtile des couleurs franches, avec la domination du vert et du bleu, et son sens du premier plan, qui sera repris, plus tard, par Degas.
Peu après la réouverture forcée du Japon aux échanges avec l'Occident, c'est principalement à travers l'œuvre d'Hiroshige que le monde découvre vers 1870 l'étonnante originalité des arts graphiques dans ce pays. Le « japonisme » aura une influence déterminante sur les peintres impressionnistes et ensuite sur l'Art nouveau.
Ukiyo-e : terme japonais signifiant « image du monde flottant » est un mouvement artistique japonais de l'époque d’Edo (1603-1868) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout les estampes japonaises gravées sur bois.
Après des siècles de déliquescence du pouvoir central suivie de guerres civiles, le Japon connaît à cette époque, avec l'autorité désormais incontestée du shogunat Tokugawa, une ère de paix et de prospérité qui se traduit par la perte d'influence de l'aristocratie militaire des daimyō, et l'émergence d'une bourgeoisie urbaine et marchande. Cette évolution sociale et économique s'accompagne d'un changement des formes artistiques, avec la naissance de l’ukiyo-e et de ses estampes peu coûteuses, bien loin de l'aristocratique école de peinture Kanō.
Les thèmes de l’ukiyo-e sont également tout à fait nouveaux, car ils correspondent aux centres d'intérêt de la bourgeoisie : les jolies femmes et les courtisanes célèbres, les scènes érotiques, le théâtre kabuki et les lutteurs de sumo, le fantastique, les calendriers et les cartes de vœux, le spectacle de la nature et des lieux célèbres.
Hokusai Katsushika (1760-1849) : connu plus simplement sous le nom de Hokusai ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Il est parfois vu comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près « esquisse spontanée »
Antoine, Louis et Mathieu Le Nain : les trois frères étaient des peintres français du début du XVIIe siècle. Ils sont nés tous les trois à Laon et possédaient une maison à Bourguignon-sous-Montbavin : Matthieu en 1607, Antoine et Louis, respectivement en 1588 et 1593.
En 1630 ils vivaient tous les trois à Paris.
Du fait de la similitude remarquable entre leur style de peinture et de la difficulté de différencier les œuvres de chaque frère (ils signaient tous leurs toiles avec la seule mention Lenain, et certaines devaient être des œuvres communes), ils sont généralement désignés comme les frères Le Nain.
Louis est habituellement crédité de leurs peintures les plus célèbres, une série de scènes décrivant la vie paysanne. Les frères ont aussi réalisé des miniatures (pour la plupart attribuées à Antoine) et des portraits (attribués à Matthieu). Matthieu est devenu le peintre officiel de Paris en 1633 et fait chevalier.
Antoine et Louis meurent en 1648. Matthieu en 1677.
jeudi 14 octobre 2010
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