LA CRUCIFIXION DE VELAZQUEZ
L’abîme de solitude, la dague de délaissement,
L’inépuisable gouffre de cette nuit plus dense
Que toute la cruauté de l’abandon immense,
Que tous les fleuves de sang qui font frémir le temps.
Et ce silence tenace qui sangle la Croix
De toutes les courroies tangibles de la mort,
L’inépuisable calme, l’âpre minceur du corps,
La transparence terrible et envoûtante des bras !
Où sont ceux qui t’aimaient, les anges adorateurs,
Le ciel tissé d’azur, les bleues syllabes du vent,
Le tulle flottant de l’air, la langue sublime des fleurs ?
Grammaire de la douceur, éclats des éléments,
Rendez-moi mon Dieu et son regard de soie,
Les cimes de sa bonté, l’extase de la foi !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce lundi 11 avril, l’An de l’Incarnation MMXI
J’ai été, je suis toujours fasciné par le tableau de Velasquez La Crucifixion. Quand tout autour de moi respire la tristesse, quand toutes les voies qui mènent à l’espérance se sont fermées, j’ouvre le livre précieux où figure ce sublime chef-d’oeuve et reste de longs moments à le contempler. Alors, une lumière de l’intérieur monte vers mes yeux, et une tendresse cardinale envahit toutes les fibres de mon corps.
Glose :
La Crucifixion ou Le Christ crucifié est la plus importante des peintures religieuses de Vélasquez. Ce fascinant tableau dépeint la mort du Christ avec une originalité exceptionnelle. La tête de Jésus, inerte, repose sur sa poitrine, et ses cheveux en désordre cachent une partie de son visage. L’arrière-plan, d’un noir uniforme, laisse voir le Christ absolument seul.
Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (Séville, 1599 – Madrid, 1660), dit Diego Vélasquez en français, est un peintre du siècle d'or espagnol. Il est célèbre pour ses portraits de la cour du roi Philippe IV à la manière libre, presque ébauchée, à la touche vive et apparente. Il était également courtisan, architecte, décorateur, collectionneur et administrateur. Il est généralement considéré, avec Francisco Goya et Le Greco, comme l’un des plus grands artistes de l’histoire espagnole. Son style, tout en restant très personnel, s’inscrit résolument dans le courant baroque de cette période. Ses deux voyages en Italie, attestés par des documents d’époque, eurent un effet décisif sur l’évolution de son œuvre. Diego Vélasquez est l’auteur de nombreux portraits représentant la famille royale espagnole, de grands personnages européens et des gens du commun : paysans, tisserands, porteurs d'eau, nains. Il est aussi l'auteur de compositions mythologiques et religieuses. Son art, de l’avis général, a atteint son sommet en 1656 avec la réalisation de Les Ménines, son chef-d’œuvre universellement réputé.
L’influence artistique de Velasquez est considérable dès le XVIIe siècle. À partir du premier quart du XIXe siècle, son style est pris pour modèle par les peintres réalistes et impressionnistes, en particulier Édouard Manet. Au XXe siècle, Francis Bacon, Pablo Picasso et Salvador Dalí rendent hommage à Vélasquez en recréant plusieurs de ses œuvres les plus célèbres.
mercredi 13 avril 2011
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