LA SEMAINE SAINTE
« On ne meurt pas chacun pour soi,
mais les uns pour les autres,
ou même les uns à la place des autres, qui sait ? »
Georges Bernanos,
Dialogue des carmélites
Engoué pour la lumineuse personne du Christ,
Chrétien, tu sauras mourir en souriant !
Jubilatoire est ton désespoir,
Et léger sur ton âme
Le poids de l’espoir.
Ah, comme les rêves
En dehors du souffle divin
Peuvent se fatiguer à force de tristesse !
Toi, prêt à sauter à pieds joints
Dans l’abîme de Dieu !
Parfois, debout dans la vaste solitude,
Tu aimes pleurer devant le galbe du jour,
Chérir l’aimable fluidité de l’air du matin,
Accueillir avec confiance, douceur et tremblement
L’inhospitalière architecture des nuits.
C’est de la sorte que tes paroles s’approfondissent
Et que le temps incessant grandit,
S’épanouit et s’ennoblit à l’été fécond de tes prières.
Tu affectionnes circonscrire les minutes dans
Les pierres quotidiennes des routes,
Tu rêves de parcourir
Les insondables méandres des dits christiques
Et de t’unir à la profondeur de ta fiévreuse légèreté.
C’est la Semaine Sainte, Athanase !
Mémoire irrésistible du cœur
Plongée dans le chant ondoyant
Des parfums, des cierges fleuris, des couleurs !
Ta chambre est pleine de lumière et d’arômes :
Prune, cassis, baies sauvages,
Nuances minérales,
Notes nostalgiques de laurier, de mûres, de terre !
De terre !
Oui !
C’est la Semaine Sainte, Athanase,
Elle écrit le haut motet de ta vie,
T’élève à la hauteur de toi-même,
Te change irrévocablement
En Parole de salut,
En palme d’azur,
En pure lumière !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 23 avril de l’An de l’Incarnation MMXI, Samedi Saint
dimanche 24 avril 2011
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