lundi 15 avril 2013

ELIZABETH BARRETT BROWNING



ELIZABETH BARRETT BROWNING

Amour éblouissant, sauveur inespéré
D’une âme frappée du sceau d’une mort impériale,
Le tendre sentier, limpide comme une vestale
Qui lie le cœur d’une rose à l’être de l’été.

Le chant épistolaire d’une main confuse, hardie
Qui dit le paradis des lumineuses étreintes
En des accents plus purs que les prières d’une sainte
Et la musique d’un ange perdu dans la nuit !

Ainsi arrive la joie en bousculant la porte
Des lèvres blêmissantes meurtries par la pudeur
Du douloureux hiver qui cristallise la peur

D’une poitrine souffrante que le vertige emporte !
Mais prise par l’incendie des sentiments sublimes
Elle devient effroi, montagne, ciel, abîme !

            Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce dimanche le 14 avril, l’An de Grâce 2013

Glose :
Elizabeth Browning (6 mars 1806 - 29 juin 1861) : poétesse, essayiste et pamphlétaire anglaise. Ses parents ont eu douze enfants, huit garçons et quatre filles, dont l'une décède alors qu'Elizabeth a huit ans. Dès son plus jeune âge, elle commence à écrire. Son intérêt la porte vers les œuvres de l’Antiquité gréco-latine et hébraïque lues dans le texte. Elle cultive aussi les grands classiques anglais, français, allemands et italiens.
Sa vie bascule lorsque, à la fin de son adolescence, elle est frappée par une paralysie sans doute d'origine psychosomatique, aggravée par la perte de sa mère en 1828 et, surtout, par le décès tragique, en 1840, de son frère préféré, Edward. Elle vit alors en recluse dans sa chambre auprès d'un père à l'affection tyrannique envers ses enfants auxquels il entend imposer le célibat.
Le poète Robert Browning, ébloui par la lecture d'un recueil de ses poèmes, entreprend avec elle une correspondance qui devient vite amoureuse. Au bout de deux ans, le couple se marie clandestinement et s'enfuit en Italie, où il réside jusqu'à la mort d'Elizabeth en 1861.
Elizabeth Barrett Browning est surtout connue pour deux œuvres, Sonnets from the Portuguese (« Sonnets portugais ») dans lequel elle chante son amour naissant, puis triomphant, pour Robert Browning, et Aurora Leigh, long roman en vers où elle aborde des problèmes historiques, sociaux et politiques, mais retrace aussi l'itinéraire personnel, intellectuel et moral d'une artiste revendiquant sa féminité et l'accomplissement de sa vocation.
C'est l'une des figures majeures de la poésie victorienne, un écrivain à la fois engagé et lyrique, à la culture encyclopédique qui, comme elle l'écrit dans Aurora Leigh, s'applique à « analyser, confronter et questionner » (« analyse, confront and question) tout en exprimant les turbulences ou les extases de son cœur.



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