Aimé Césaire
I.
Tu nous es venu de la mer millénaire des Kali’nas,
Toi, Aimé de nos cœurs, enfant de la clarté vierge du ciel,
Toi qui nous as donné des songes
Qui nous rendent égaux aux dieux !
Toi, deux yeux de feu
Qui emplissent de leur flammes immortelles
L’espace de ce jour heureux,
D’indéchiffrables joies, la rive percluse,
De confusion et de tendresse, ma mémoire filiale !
Toi, l’apocrisiaire des vagues joueuses
Qui livre ton âme à nos âmes éblouies
Avec la neuve élégance délibérée de tes mots
Et le courage souriant et allègre
De cette île bienheureuse !
II.
Une âme complice aux fastes mélodieux des eaux impériales,
Douée de cette gaîté verte, légère et facile
Que portent en elles les âmes généreuses
Des peuples fascinants des Caraïbes !
Mer sublime, émail rayonnant sur fond bleu,
Mer hymnique, objet de tant de dévotion fervente,
Emblème éternelle de la liberté pure,
Ornée de guirlandes fleuries de bateaux et de voiles !
III.
Dans ta maison lettrée, les ruisseaux du haut savoir
Rehaussaient la fraîche beauté de la pénombre
Et le mauve silence qui vibrait d’une présence amoureuse !
Dans les rues pudiques,
Le chant moelleux et poivré de l’air s’assortissait
Aux mélopées insouciantes de la brise.
Ainsi du fin fond de l’anxiété amicale de ta vie
Ont surgi la radieuse espérance
Et les rêves ourlés de lumière !
Toi, l’enfant curieux à cerceau et filet à papillons
Qui se livrait avec passion, pudeur et délicatesse
Aux jeux de ta terre marine !
Autour de toi pâlissaient, s’émouvaient, s’attendrissaient
Les arbres malicieux des forêts
Et les sentiers d’or dans les vallées !
Et tes soirs, vases de cristal grenat, tissaient en toi
Les bandelettes bleues,
Les oriflammes rouges de tes pensées généreuses !
IV.
Ô toi île des iguanes, Jouanacaëra,
Matinino, Madinina, île aux fleurs, ô Matinite des fées,
Martinique - Matinik des âmes pures,
Martinique – Matinik du peuple à la beauté de guépard
Quand il s’élance comme un éclair à travers la savane !
Toi Aimée Césaire
Qui as uni en un bouquet de poèmes odorants
Tous les moments héroïques d’une vie majestueuse !
Toi, île à la face rayonnante, dont la virtuose fugacité
Abolit sur tes lèvres, foyer de chaleur, les vertiges du temps !
Toi, gaîté incomparable,
Sœur hâlée de la consonance limpide
Entre les hommes !
Notre amour, Aimé,
Si grand pour nos cœurs,
Nous dépasse !
Aussi, restons-nous dans la pénombre mate
De la chaude tendresse de nos ancêtres !
Tu vis, tu respires, tu danses, Martinique,
Tu bats, tu vibres, tu chantes dans notre chair,
Resplendissante Martinique, toi,
Terre des hautes montagnes,
Montagne émeraude dans la mer d’ambre !
Toi, perle rêveuse des grandes Antilles,
Terre moelleuse d’un peuple d’aigles
À la fierté indomptable !
Toi, île, caillot de sang et de songe !
Que dire de plus ? Je ne sais !
Vient la tempête qui s’institue
Vengeur au nom du silence !
Va, pars, ne regarde pas en arrière,
N’écoute pas les effroyables oracles,
Ah, je désire si ardemment ce soir
La chaude présence des miens !
V.
Aimé, ami du soleil, toi qui chérissais tant
Cette Créolie tienne, toi qui l’aimais jusqu’aux larmes,
Tu as fait fondre le chagrin gelé dans ses veines,
Tu as ramené l’aube dans ses prunelles,
Son sourire tour à tour violent et hospitalier,
Sa force sacrée et victorieuse !
Tu as ressuscité la grâce et la miséricorde créoles,
Sa puissante ferveur, sa bonté et sa confiance !
La voilà désormais libre, agile, bouillonnante,
Gourmande de tes mots de diamants,
D’algues vertes et de saphirs,
De tes poèmes de silex étincelants et hallucinés,
De la lueur calme de ton antique sagesse.
Ô précoce jubilation de l’été,
Printemps exaltés par le chant de mille milliers d’oiseaux !
Où que tu fusses, tu portais, Aimé,
dans tes soupirs
Les montagnes escarpées de ta
patrie,
Amène endroits où murmurent,
limpides de félicité,
Des sources vigoureuses et des
ruisseaux alertes,
Nourriciers de fleurs champêtres et
des rameaux vierges,
Eaux vives où, la nuit, sous le
jardin fleuri des grandes étoiles,
Courent à travers les bois naïades,
nymphes et dryades !
VI.
Partout te suivaient,
Dans tes adolescentes insomnies,
les cantiques
Des plaines rieuses de la joyeuse
Martinique
Et les hymnes solennels des fleuves
Aux eaux d’ambre vive et d’améthyste.
Et ta gorge se serrait de noueuse
tristesse
Dans les rues populeuses de Paris
Quand tu entendais, dans ton âme adolescente,
Les voix frémissantes de ton
pays
Au nord :
La haute Montagne Pelée, le Morne
Macouba,
Le Piton du Carbet,
Le Morne Piquet, le Piton Marcel
Au sud :
La
Montagne du Vauclin, le Morne Larcher,
Le Morne Bigot,
Le Morne Gardier…
VII.
Ô sentiers détrempés par la pluie,
Voix exaltées dans la grande nuit,
Rêves immobiles, rêves inassouvis,
Rêves accrochés aux modestes fenêtres des humbles maisons,
Coquillages luxuriants de la mer profonde,
Grand-mères lumineuses, accablées par trop de chagrin,
Elles, dont la vie est passée comme une barque
Qui volent des clairs de lunes
Pour inonder de tendresse les petits lits des enfants
Recouverts de couverture en coton ajouré,
Elles qui connaissaient les nœuds des astres
Sur la corde de l’Axe céleste !
Grands-pères qui gardaient le sommeil des petits
Comme un phare veille et préserve les bateaux
De la dévorante obscurité des mers !
Ô fleurs, ô herbes, ô villes pleines de nocturne
chaleur !
Mères, protégez vos enfants
En les gardant dans le timbre rose de vos voix,
Emportez leurs douleurs
Dans vos sanglots.
VIII.
Tu entends la fureur des pluies
apportées par les alizés,
La douceur des plaines au centre de
l’île et en bordure côtière,
Et cette côte au vent caressée par
l’océan Atlantique,
La presqu’île de la Caravelle,
Le chant des pêcheurs sur leurs
embarcations de fortune,
Les hymnes des cayes, ces loups
bordelais, loups ministres,
Les murmures accorts de la côte
caraïbe,
Les chuchotis de la plage de sable
noir de l’anse Céron !
Mer des Caraïbes, mer cérémonieuse,
mer incantatoire,
Comme le Poète aimait la clameur
soyeuse de tes eaux,
Comme il adorait errer dans les
denses bosquets des astres
Qui veillaient sur les innombrables
tribus des poissons !
Toi Aimé, qui connaissais
l’universalité du vrai,
La souple prolixité des langues
dans leur juste mouvance,
Toi qui délivrais les mots de la
poussière du temps
Et des laves encore brûlantes de
l’histoire !
Toi, le cœur attentif aux
filiations des hommes
Et aux transfigurations des êtres.
IX.
Et comme Aristote, tu te plaisais à
dire que
« Le
commencement de toutes les sciences,
C’est
l’étonnement
De
ce que les choses sont ce qu’elles sont ».
Je
suis fier de toi, peuple ouvrier,
Peuple
qui a su bâtir, au milieu
Des
plus cruelles adversités,
Des
empires de joie et d’amour !
Comme
j’aime le parfum
Du
jour nouveau qui s’annonce.
Ô
temps, nos morts sont partout
Où
nous les aimons !
Femmes
aux prunelles toujours ardentes,
Cœurs
qui battent sans déchirure,
Pagnes
de l’aurore sur vos flancs fertiles,
Vos
rires et la pluie seuls ensemencent de vie la terre !
X.
Mer divine où raisonneront à jamais
Les sublimes héros de la voluptueuse
négritude :
Léon Gontran Damas, Guy Tirolien,
Léopold Sédar Senghor et Birago
Diop !
Tu sais, ô mer perpétuellement
émue,
Que toute poésie commence
Ex
abrupto
À la première page !
Comme nous aimons ta respiration
contre nos joues !
Comme chacun de nous veut dormir et
rêver
Dans l’alcôve somptueuse de ton
giron, ô mer !
Mer, tes murmures
Qui boivent nos yeux avec une joie
extrême
Font pousser et se multiplier les
mots d’amour
Dans nos corps ardents !
Ô
voix d’Hésiode, voix des Muses,
Voix
qui passeront à un jeune poète de génie
Que
nous ne connaîtrons jamais !
Ô
soirées dithyrambiques,
Nuits
épaisses, saisons et lunes douloureuse !
Arcs-en-ciel
des étreintes !
Ô
humanité inaliénable au cœur de chaque être !
Mer,
comme nous chérissons ta douceur, la plus fine de toutes,
Comme
nous aimons tes frissons de velours convulsifs,
Les
senteurs de tes courants qui entêtent !
Nous,
poètes, perpétuellement furieux,
Nous
sommes dévorés par le sel de la tendresse !
XI.
Ami Poète, Césaire de nos cœurs
tourmentés,
Toi qui aimais dormir avec la
Voie Lactée dans ton lit blanc
Avec la brise heureuse dans tes
articulations limpides
Et ton oreiller plein d’arômes de
menthe et de soleil,
Toi qui savais couvrir de baisers
lilas
Les seins généreux d’une femme
belle comme l’Afrique,
Pendant que la lune jouait dehors
Avec les ancres étincelantes dans
les baies radieuses.
Oui, tu aimais ces nuits calmes
comme le pain frais
Avec des images éblouissantes de
Candido Portinari sous tes paupières
Et le bleu azur irréel des
songes : vie, distance, jeu perpétuel des sphères,
Toi qui aimais la marche des
coccinelles guidée par les constellations,
La tendre et frêle perfection des
existences discrètes,
Le translucide et aérien sourire
des grands innocents.
Toi, Aimé Césaire !
XII.
Toi, Aimé Césaire des tempêtes,
Toi qui regardais avec une amitié
christique
Et avec une reconnaissance dévouée
Chaque chose et chaque être de la Terre !
Heureux du crissement des grillons
sur les collines
Qui ne quittent jamais notre
admiration enfantine
Qu’une fois les convenances funéraires
observées.
Tu adorais, Aimé, les amitiés vives
Les attachements spontanés,
Tournais le dos aux indiscrétions
indélébiles
Et aux futilités
pernicieuses !
Ô Homme qui dit :
« Je
suis !
J’attends !
C’est
long pour un cœur !... »
Le
soleil était à ton doigt un anneau d’amour !
Ô
Épiclèse, ô Eucharistie, ô Messe chrismale !
XIII.
Maintenant, partons,
Le sommeil lumineux nous attend,
On y sera bien !
Purs, intacts, glorieux,
Nous n’avons pas besoins des rites
chamaniques
Pour apaiser nos esprits endormis
dans le céleste espoir !
C’est dans la paix des âmes
aimantes
Que nous saurons ce que l’air et la
feuille se disent
Et pourquoi leur chant est exactement
vrai !
Ami Aimé, dormons sous les saules
en fleurs,
Compagnons des êtres morts ou
vivants !
XIV.
Toi, Aimé, trace errante d’un
chemin lumineux,
L’inquiétude fébrile ne viendra
plus tarauder nos cœurs
Quand la paix descendra sur la
riante campagne de Martinique
Et installera sur la douce
ondulation de ses herbes
La perpétuation de l’extase.
Nous écouterons la fraîche rumeur
des eaux nouvelles
Gambadant sous les ronciers taquins
Pour enchanter les mielleuses
nuances de nos peaux brunes !
Ô toi, Ami des humbles, qui
pardonnais aisément
La légèreté faite d’ignorance
Et haïssais les lâches
tolérances !
Ami Césaire,
Ton souvenir me revient comme un cadeau
précieux de la vie,
Comme une haleine délicieusement
émouvante !
Une pensée amène une autre
Comme une ride de l’eau amène une
autre ride !
Non, ils ne s’en vont jamais tout à
fait
Ceux qui s’en vont :
Ils laissent toujours, si
misérables, si petits soient-ils,
Une cicatrice profonde
Sur le corps concupiscent du
temps !
Ô
bannières des acacias,
Flottez
comme des songes
Sous
le souffle vivifiant de la brise,
Que
par les baisers de ceux qui s’aiment
Les
feuilles des arbres deviennent un avec le soir,
Que
l’air heureux entoure son corps gracieux
D’une
ceinture de jeunes figuiers !
Ô
vie, ô mystérieuse musique
Des
sentiers et des routes !
Athanase
Vantchev de Thracy
Paris, janvier 2013
Glose :
Aimé Césaire (1913-2008) : poète et homme politique martiniquais. Aimé Césaire faisait partie d'une famille de sept enfants ; son père était administrateur et sa mère couturière. Son grand-père fut le premier instituteur noir en Martinique et sa grand-mère, contrairement à beaucoup de femmes de sa génération, savait lire et écrire, aptitudes qu'elle enseigna très tôt à ses petits-enfants. De 1919 à 1924, Aimé Césaire fréquente l'école primaire de Basse-Pointe, commune dont son père est contrôleur des contributions, puis obtient une bourse pour le lycée Victor-Schoelcher à Saint-Pierre (lycée qui a été déplacé à Fort-de-France après l'éruption de la Montagne Pelée en 1902. En septembre 1931, il arrive à Paris en tant que boursier pour entrer en classe d’hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand, où il rencontre l’écrivain et homme politique sénégalais Osmane Socé Diop et Léopold Sédar Senghor, avec qui il noue une amitié qui durera pendant plusieurs années.
Émergence du concept de négritude
Au contact des
jeunes Africains étudiant à Paris, notamment lors des rencontres au salon
littéraire de la femme de lettres et journaliste martiniquaise Paulette Nardal,
Aimé Césaire et son ami guyanais Léon Gontran Damas, qu’il connaît depuis la Martinique, découvrent
progressivement une part refoulée de leur identité, la composante africaine, victime
de l'aliénation culturelle caractérisant les sociétés coloniales de Martinique
et de Guyane.
En septembre 1934, Césaire
fonde, avec d’autres étudiants antillo-guyanais et africains (parmi lesquels
Léon Gontran Damas, le Guadeloupéen Guy Tirolien, les Sénégalais Léopold Sédar
Senghor et Birago Diop), le journal L’Etudiant
noir. C’est dans les pages de cette revue qu’apparaîtra pour la première
fois le terme de « Négritude ».
Ayant réussi en 1935
le concours d'entrée à l'Ecole normale supérieure, Césaire passe l'été en Dalmatie
chez son ami, le linguiste croate Petar Guberina, et commence à y écrire le Cahier d’un retour au pays natal,qu'il
achèvera en 1938. Il épouse en 1937 une étudiante martiniquaise, Suzanne
Roussi. Aimé Césaire rentre en Martinique en 1939 pour enseigner, tout comme
son épouse, au lycée Schœlcher.
En 1945, Aimé
Césaire, coopté par les élites communistes qui voient en lui le symbole d'un
renouveau, est élu maire de Fort-de-France. Dans la foulée, il est également
élu député, mandat qu'il conservera sans interruption jusqu'en 1993.
En 1947, Césaire
crée avec Alioune Diop la revue Présence
africaine. En 1948 paraît l'Anthologie
de la nouvelle poésie nègre et malgache, préfacée par Jean-Paul Sartre, qui
consacre le mouvement de la « négritude ».
S'opposant au Parti
communiste français sur la question de la déstalinisation, Aimé Césaire quitte
le PC en 1956 et fonde le Parti progressiste martiniquais, au sein duquel il va
revendiquer l'autonomie de la
Martinique.
En 1966, Césaire est
le vice-président du Festival mondial des Arts nègres à Dakar.
Aimé Césaire s'est
retiré de la vie politique (et notamment de la mairie de Fort-de-France) en 2001
au profit de Serge Letchimy, mais reste un personnage incontournable de
l'histoire martiniquaise jusqu'à sa mort.
Le 9 avril 2008, il
est hospitalisé au CHU
Pierre Zobda Quitman de Fort-de-France pour des problèmes
cardiaques. Son état de santé s'y aggrave et il décède le 17 avril 2008 au matin.
Une plaque en son
honneur a été dévoilée au Panthéon le 6 avril 2011.
Kali'nas, anciennement Galibis ou Karib, sont une ethnie amérindienne
que l'on retrouve dans plusieurs pays de la côte caraïbe d'Amérique du Sud.
Apocrisiaire
(n.m.) : du grec ancien Ἀποκρισιάριος / Apokrisiários,
en latin responsalis. L’apocrisiaire est, dans l'Empure byzantin, soit
un ambassadeur impérial (on le désigne alors aussi sous le terme de πρέσϐειϛ / présbeis),
soit, de façon plus spécifique, un messager ou un représentant ecclésiastique.
Dans cette seconde
acception, l'apocrisiaire est le représentant d'une autorité ecclésiastique
locale ou régionale, comme les évêques et les higoumènes, au siège du ressort
supérieur dont elle dépend, métropole ou patriarcat. Cette institution apparaît
dès le Ve siècle avant d'être
généralisée par Justinien. Les patriarcats, archevêchés et sièges
métropolitains les plus importants envoient à leur tour des apocrisiaires à la
cour impériale, à Constantinople. Quelques personnages ecclésiastiques célèbres
ont exercé la fonction d'apocrisiaire, tel le pape Grégoire le Grand qui
représenta l'Église de Rome à la cour de Constantinople vers 578-586.
Mélopée
(n.f.) : du latin melopoeia,
« composition musicale », lui-même du grec ancien μελοποία /melopoia,
terme composé de μέλος / mélos, « chant, air » et de ποιέο / poëô, « faire ».
Dryade (n.f.) : du grec ancien
δρϋϛ / drus, « chêne ». Nymphes protectrices des forêts
dans la mythologie grecque.
Ex abrupto :
locution adverbiale latine qui signifie brusquement, sans préparation, sans
préambule.
Candido Torquato
Portinari (1903-1962) : éminent peintre brésilien. Portinari a peint
près de 5000 œuvres, qui vont de petites esquisses à de vastes peintures
murales. Il fut l'un des plus importants artistes dans le courant du
néo-réalisme. L’œuvre de Candido Portinari est consacrée à la représentation de
l’être humain. Peintre d’un profond engagement politique.
Caye (n.f.) : banc de roches ou de sable sous l’eau, à peu
de distance des côtes.
Épiclèse (n.f.) : dans la religion
chrétienne, l’épiclèse est une invocation au Saint-Esprit sur l’Eucharistie.
Les rites chamaniques : le chamanisme
ou shamanisme est une pratique centrée sur la médiation entre les êtres
humains et les esprits de la surnature (les âmes du gibier, les morts du clan,
les âmes des enfants à naître, les âmes des malades à ramener à la vie, etc.).
C'est le chaman qui incarne cette fonction dans le cadre d'une interdépendance
étroite avec la communauté qui le reconnaît comme tel.
Le chamanisme, au sens strict (chaman vient étymologiquement de la langue toungouse), prend sa source dans les sociétés traditionnelles sibériennes. Partie de la Sibérie, la pensée chamanique a essaimé de la Baltique à l'Extrême-Orient et a sans doute franchi le détroit de Béring avec les premiers Amérindiens. On observe des pratiques analogues chez de nombreux peuples, à commencer par les Mongols, qui seraient tous originaires de Sibérie, mais aussi au Népal, en Chine, en Corée, au Japon, chez les Amérindiens, en Afrique, en Australie.
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