vendredi 31 mai 2013

ACRIBIE (en anglais)




ENGLISH :

Akribeia
(Precision)

« Ada chinchin berisi bunga,
Bunga berladong si-ayer mata »
(‘The ring set with flowers,
The flowers heavy with tears’)
Malaysian pantoum

1.
These words – rare, inestimable, harmoniously matched –
Which inspire me, enthuse me,
Call me, illuminate and guide me!

I want to compose my poems with the gentle akribeia of goldsmiths,
With a meticulous, precise attention to detail,
So that my work with the chisel is as careful as
The well digger delving
Into the heart of a thirsty earth.

Delightful sentences, words of translucent purity,
Lines whose clear tones
Lend to the music of the amorous sea
Their heartrending elegance!

Thus the modest nostalgia for what has already taken place
And for what may never happen,
Is incised with an absolute precision, with a passionate determination
Into the marble of our trembling memory!

Thus the ethereal sword of a serene voice
Brusquely opens the solitary soul to quiet devotion
And carves out hours closely with the transparency of the text.

Then, the love of a moment sculpted with grace
Lasts several eternities
And the trouble taken over a song elaborated with
Brightness, skill, exactitude and finesse
Becomes more profound than a Biblical hymn


Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges

vendredi 24 mai 2013

AU-DELA DE NOUS-MÊMES (en anglais - la version corrigée)



ENGLISH :
Beyond Ourselves

For Nokolaï Doboš


‘This bay is always blue like the beginning of love.’

Xuân Quỳnh

Night unfolds, stretches out with a sweet nobility
And the soul is but light and silence.

And it does the heart good to place one’s lips
On the lips of the beloved other
To pluck innocent questions from their heart.

Outside, all seems to float on the still air!

O luminous miracle of love!

How we love, more and more,
The folds of the body where tenderness dwells in secret!

The light fragrance of a delicate lavender
Makes the house immense and entrancing!

Discreet minutes, pure and vibrant
Which surround with their enchanting voice
The impalpable kingdom of a very ancient sorrow
And the close cohesion of life and death!

Now, peaceful after the tempest of caresses,
Let us breathe in, transparent and bewitched, the scent
Of dancing grasses in the garden
And the music of the tirelessly fresh leaves
Of the maples!

Traduit en anglais par Norton Hodges

AU-DELA DE NOUS-MÊMES (en anglais)




ENGLISH :

Beyond Ourselves

For Nokolaï Doboš


‘This bay is always as blue like the beginning of love.’

Xuân Quỳnh

Night unfolds, stretches out with a sweet nobility
And the soul is but light and silence.

And it does the heart good to place one’s lips
On the lips of the beloved other
To pluck innocent questions from their heart.

Outside, all seems to float on the still air!

O luminous miracle of love!

How we love, more and more,
The folds of the body where tenderness dwells in secret!

The light fragrance of a delicate lavender
Makes the house immense and entrancing!

Discreet minutes, pure and vibrant
Which surround with their enchanting voice
The impalpable kingdom of a very ancient sorrow
And the close cohesion of life and death!

Now, peaceful after the tempest of caresses,
Let us breathe in, transparent and bewitched, the scent
Of dancing grasses in the garden
And the music of the tirelessly fresh leaves
Of the maples!

Traduit en anglais par Norton Hodges

mardi 21 mai 2013

DIX HAIKU



DIX HAIKU

I.

Lentement s’ouvrent
Les fleurs du magnolia –
Plein de miséricorde est le regard de Kuan Yin.

II.
Exaltation, fierté et obéissance,
Danse des arbres qui longent le ruisseau –
Le kacapi remplit mes yeux de larmes.
III.
Verts sont les rivages de l’âme,
Suave est le pain des mots –
Une bougie à la fenêtre émeut mon cœur !

IV.

Ces fastueuses villas maritimes,
Les putti musiciens –
Le tendre sentiment d’éternité.

V.

Petite bluette qui remue le sang,
Fresque de laraire incrustée dans mon cœur –
Senteur envoûtante de bois de Siam.

VI.

Paroles solitaires, pivoines passionnées,
Tuniques sacerdotales des saules pleureurs –
Poésie qui ressuscite l’homme des cendres du haut chagrin.

VII.

Les petits pieds de la Dame du Sud
Sur le fondant velours des feuilles d’automne,
Ainsi l’âme accompagne les processions du cœur.

VIII.

Rester couché au milieu des camomilles,
Écouter la musique discrète des rayons du soleil –
Couvrir de baisers de reconnaissance la terre souriante.

IX.

Grenadiers, voltigeurs, fantassins,
Spécialistes du combat rapproché –
Et le sourire du printemps dans leurs pupilles.

X.

La fureur incessante de la pluie au printemps,
Les têtes baissées des fleurs du jardin –
Le désarroi interrogateur des colombes.

Glose :

Kuan Yin : la déesse Kuan Yin, dont le nom signifie Princesse du Cœur du Lion, est considérée par les érudits taoïstes comme un Être venu jadis de l'une des plus brillantes étoiles de notre galaxie.
Kacapi, kacaping ou katapi (n.m.) : instrument de musique à cordes pincées du pays Sunda en Indonésie. Cette cithare existe en plusieurs variétés : batak, sulawesi, kacapi indung, kacapi rincik. On l'utilise notamment dans le kacapi suling (forme de musique sundanaise dans le Java occidental).
Putti (pluriel de putto) – (n.m.) : terme architectural italien désignant sur une façade la statue d'un nourrisson joufflu et moqueur. Il s'agit presque toujours d'un garçon et parfois d'un ange. Les putti peuvent se trouver essentiellement sur les monuments de la Renaissance, en particulier sur tous les bâtiments relevant du baroque sicilien, dont ils constituent l'une des caractéristiques principales.
Le personnage du putto est inspiré de l'art de la Grèce antique, mais fut redécouvert et réutilisé au début du Quattrocento. Ce sont des anges symbolisant l'amour.

Bluette (n.f.) : amour bref et sans conséquence. 2. (sens figuré) : œuvre, chanson sans prétentions. Synonyme : amourette, badinerie, bagatelle, brandon, caprice, étincelle, fantaisie, flammèche, fleurette, flirt, galanterie, passade, saynète, toquade.

Laraire (n.m.) : autel ou sorte de petit sanctuaire destiné au culte des Lares, les dieux du foyer. Un laraire, préservé dans la maison des Vettii à Pompéi, a la forme d’un petit temple : deux colonnes surmontées d'un fronton triangulaire et, au centre, l'ancêtre de la famille, vêtu d'une toge, fait une libation, entouré des Lares qui dansent en tenant en main un rhyton (corne d'abondance). En bas figure un serpent.

Bois de Siam - Fokienia hodginsii - (n.m.) : huile essentielle, distillation complète par entraînement à la vapeur d’eau. Pays d’origine : le Siam. Le Siam est l'ancien nom de la Thaïlande. C'est la transcription du nom donné au peuple thaï par les Khmers. Ce terme vient du sanskrit श्याम śyāma, « sombre », qui fait référence à la couleur de la peau de ses habitants. Le royaume du Siam a été fondé en 1350 par le roi Ramathibodi Ier.  

SEPT HAIKU



SEPT HAIKU

I.

Odeur envoûtante
Des hélichryses italiennes –
Et cette voix de saphir d’une femme !

II.

L’air est plein
D’inule odorante –
Un enfant rit et fait trembler mon âme !

III.

Quelqu’un entrouvre la porte,
Souriant, l’azur se précipite dans la chambre
Et tout devient lumière et musique.

IV.

Des copaïbas tombe
Une calme pluie de parfums –
Je pense à mes morts le visage tout en pleurs !

V.

Combats de l’esprit
Plus féroces et plus essentiels
Que toutes les guerres du monde !

VI.

Le petit sentier, la sarriette vivace
Qui embaume le jour,
Le fol désir d’aimer quelqu’un !

VII.

Soir à la fragrance de muscadet,
Le gazouillis des mésanges
Et cette foi illimitée en Christ qui élève le cœur !

            Athanase Vantchev de Thracy

Paris, mai 2013

Glose :

Hélichryse (n.f.) :  plante vivace typique du pourtour méditerranéen, l’Hélichryse italienne ou Immortelle est caractérisée par ses feuilles argentées en forme d’aiguilles molles disposées sur une tige couverte d’un léger duvet, et surtout par ses petites fleurs jaune d’or ne se fanant pas et regroupées en capitules. Son nom vient du grec helios, « soleil », et « chrysos », « or » en référence à ses fleurs de couleur jaune d’or. Son appellation d’ « Immortelle » serait due à la longévité exceptionnelle de ses fleurs, même dans les bouquets secs.
L’Immortelle est réputée pour son odeur forte, rappelant le curry, et surtout pour ses propriétés médicinales exceptionnelles, notamment dans le soin des hématomes, des troubles de la circulation sanguine et les douleurs inflammatoires.
Inule odorante – Inula graveolens – (n.f.) : plante robuste vivace de la famille des Astéracées. Feuilles alternes, faiblement dentées, vert pâle et un peu rudes en dessus, grisâtres et feutrées en dessous. Floraison : large capitule jaune aux nombreuses ligules étroites. Huile essentielle d’inule odorante.  
Copaïba ou copahu (n.m.) : oléorésine qui exsude naturellement du tronc de l'arbre Copaïfera officinalis après incision. On peut obtenir une huile essentielle  comparable à l'essence de térébenthine.
Sarriette (n.f.) : parfois appelée Pèbre d'ai ou Pèbre d'ase (qui signifie en provençal « poivre d'âne » à cause de ses vertus aphrodisiaques). Dans le Valais, en Suisse romande, elle est appelée poivrette. Genre de plantes vivaces aromatiques de la famille des Lamiacées que l'on trouve sur les bords des chemins méditerranéens. Elle est aussi connue sous les noms de savourée, de sadrée et d'herbe de saint Julien.
Muscadet (n.m.) : vin blanc sec d'appellation d’origine contrôlée (AOC) produit principalement en Loire-Atlantique au sud de Nantes et débordant partiellement sur le Maine-et-Loire et la Vendée. Ce vin du vignoble de la vallée de la Loire est issu d'un cépage unique, le melon de Bourgogne. Le muscadet est un vin sec aux arômes floraux et fruités qui peut être élevé sur lie d'où il tirera une légère effervescence dite « perlante ». Ce vin s'accorde particulièrement bien avec les fruits de mer.

CINQ HAIKU



CINQ HAIKU

I.

Simple jardin où
Ne poussent que quelques véroniques –
Un luxe infini pour l’âme.

II.

Emporte-moi loin
De cette blanche solitude
Chant joyeux du merle ami.

III.

Le petit chaton blanc
Accompagne de son câlin ronronnement
Mes rêveries.

IV.

Murmure des premières feuilles,
On n’est jamais plus haut
Que sa jeunesse.

V.

Je converse avec le vieux vase,
Membre de ma famille
Depuis tant de générations.

TROIS HAIKU



TROIS HAIKU

I.

Le babil serein des oiseaux
Et tes mots, sonores et bleus,
Comme les joyeux jets d’eau du jardin !

II.

Le petit vase bleu vénitien
Et jaune beurre –
Les calices odorants des jacinthes où dort le jour !

III.

Des poissons rouges qui flottent
Dans l’aquarium silencieux –
Des bannières imbibées de sang !

samedi 18 mai 2013

HAIKU



HAIKU

Les roseaux
Caressent de leur chant
Le visage soyeux de la nuit.

            Athanase Vantchev de Thracy
                              
Paris, le 18 mai 2013

LOQUOR (en anglais)



Loquor

‘Your eyelids are heavy
With languor and love.’

       Paul the Silentiary (6thC)

Give me your hands,
Take my words,
Warm them
At the fire of your young love!

Love me,
My Angel of the dawn,
Kiss my words
With your tender smiles!

Teach me with song,
By the light of your eyes,
The lofty, pure secrets
Of the celestial chain
Of the eternal solidarities
Of hearts and souls!

Traduit en anglais par Norton Hodges

ACRIBIE



ACRIBIE

« Ada chinchin berisi bunga,
Bunga berladong si-ayer mata »

(« L’anneau serti de fleurs,
Les fleurs chargées de larmes »)

            Pantoun malais

I.

Ces mots rares, inappréciables, harmonieusement assortis,
Qui m’inspirent, m’enthousiasment,
M’appellent, m’illuminent et me guident !

Je veux composer mes poèmes avec le douce acribie des orfèvres,
Avec un soin méticuleux, pointilleux,
Pareil dans mon travail de ciseleur fignolé
Au puisatier qui creuse
Dans le cœur de la terre assoiffée des puits.

Phrases délectables, paroles à la pureté translucide,  
Vers dont les sonorités claires
Empruntent à la musique de la mer amoureuse
Leur empoignante élégance !

II.

Ainsi la nostalgie pudique de ce qui a eu lieu
Et de ce qui n’adviendra peut-être jamais,
Ciselle d’une précision absolue, d’un acharnement passionné
Le marbre de notre tremblante mémoire !

Ainsi le glaive éthéré d’une voix sereine
Ouvre brusquement l’âme solitaire à la calme dévotion
Et découpe les heures à même la transparence des écrits.

Alors, l’amour d’un instant sculpté avec grâce
Dure plusieurs éternités
Et la peine d’un chant élaboré avec
Clarté, adresse, exactitude et finesse
Devient plus profond qu’un cantique de la Bible.

            Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 17 mai 2013

Glose :

Acribie (n.f.) : du grec ancien ’ακρίβεια /,akribeia , « exactitude, soin minutieux ». Qualité de celui qui travaille avec le soin le plus scrupuleux, avec une grande précision.

Pantun ou pantoum (n.m.) : forme poétique traditionnelle malaise (de Malaisie). Le Royaume-Uni de Malaisie : superficie - 329 750 km2, population - 28 250 000 habitants.

Puisatier (n.m.) : le puisatier a pour profession le creusement et l'entretien des puits. Il est généralement assisté d'un ou deux compagnons. Il doit redouter les effondrements et les affaissements, à l'origine d'accidents généralement mortels. S'il ne sait lui-même détecter les lieux favorables, il se fait assister d'un sourcier. Un treuil est fréquemment installé pour la descente et la remontée du puisatier ainsi que des matériaux extraits.

samedi 11 mai 2013

AU-DELA DE NOUS-MÊMES

AU-DELÀ DE NOUS-MÊMES

À Nokolaï Doboš

« Cette baie est toujours bleue comme l’amour à son début. »

Xuân Quỳnh

La nuit s’étend, s’étire avec une suave noblesse
Et l’âme n’est que clarté et silence.

Et il est doux au cœur de poser ses lèvres
Sur les lèvres de l’être aimé
Pour cueillir les innocentes questions de son cœur.

Dehors, tout semble flotter dans l’air calme !

Ô miracle lumineux de l’amour !

Comme nous aimons, bien davantage encore,
Les replis du corps où vit en secret la tendresse !

Le parfum léger d’une délicate lavande
Rend immense et envoûtante la maison !

Minutes discrètes, pures et vibrantes
Qui entourent de leur voix envoûtante
L’impalpable royaume d’une très ancienne douleur
Et l’étroite cohésion de la vie et de la mort !

Maintenant, apaisés après la tempête de caresses,
Respirons, transparents et ensorcelés, l’arôme
Des herbes dansantes du jardin
Et la musique des feuilles infatigablement fraîches
Des érables !

            Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce samedi 11 mai 2013

Glose :

Xuân Quỳnh ou Xuan Quynh (1942-1988) : une des plus populaires poétesses vietnamiennes : son œuvre, empreinte d'un profond lyrisme, est perçue comme indissociable de son destin personnel. Ses poèmes d'amour les plus célèbres ont été mis en chanson. Ayant perdu sa mère dès son plus jeune âge, elle fut élevée par sa grand-mère paternelle. Sa sélection par la Troupe artistique centrale en 1955 la destinait à devenir danseuse professionnelle. Elle se produisit sur plusieurs scènes étrangères, puis embrassa la carrière des lettres. Membre de l’Association des Écrivains vietnamiens à partir de 1967, elle fut élue à son Comité exécutif lors du 3e congrès de l’Association. En 1973, après avoir divorcé de son premier mari, un musicien de la Troupe artistique centrale, Xuan Quynh a épousé le dramaturge et poète Luu Quang Vu.  De 1978 à sa mort, elle fut rédactrice aux éditions Nouvelles œuvres (l’actuelle Maison d’éditions de l’Association des Écrivains).
Xuan Quynh est décédée le 29 août 1988 dans un accident de la route survenu sur le pont Phu Luong (province de Hai Duong) dont ont été aussi victimes son mari Luu Quang Vu et leur garçon Luu Quynh Tho.


IL EST DES JOURS (en anglais)



ENGLISH :

There Are Days

There are days when, full of sadness,
You rise in the morning,
Open the window and catch
In your languid hands
The stony silence of the day.

Yet,
Your heart, torn by the fury of the years,
Is eager for warmth, passionate words,
For a vast number of small things
Which are the intangible treasure,
The meaning and the proper fulfilment of life.

Why does
The air, so noisome at certain hours,
Dancing so joyfully in the soul of the white anemones,
Remain silent?

Where are they, the harmonics of clear thoughts,
The delicate counterpoints of friendship
Which link the tireless movements of the world?

What became of the sweet memory
Of a limpid ruby red dress
With cerise reflections,
Revealing through its grace the innermost serenity
Of words and poems?

I draw the curtains,
Go back to my table overrun with books,
Open ‘Bushido, The Soul Of Japan’,
And plunge into the splendours
Of reverie!

Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges

mardi 7 mai 2013

Ode To The Poet Mohammed ibn al Dhib al Ajami (en anglais)

Ode To The Poet Mohammed Ibn al Dhib al-Ajami

‘I may become impatient and stammer in my speech.’
The Koran, Surah 26, The Poets, Verse 13

‘Make me deserving of praise among posterity and count me among the heirs of the Blissful Garden.’
The Koran, Surah 26, The Poets, Verses 84-85
(N.J. Dawood translation, Penguin, London 2003)

The immense solitude, the open wound of the heart,
The book of the sea outside the prison,
The sky bluer than the soul, the stars which make
The nights more tender, and your pain more free.

Here, my eyes full of tears of friendship,
I read your fine poems and tremble with astonishment
Before the living grace of your words written in blood
Glorifying Man and hymning Liberty!

Friend of Beauty, child of the Doric muses,
Blessèd be your soul, blessèd be your passion
For those whom destiny, in its tragic fury

Crushes and humiliates and casts aside.
May austere time place upon your head
The luminous crown of the invincible and valiant!


Note
Mohammed Ibn al-Dhib al-Ajami (b.1976); Qatari poet, Ambassador of the Worldwide Organisation Poetas del Mundo in his home country, was sentenced to  life imprisonment for having criticised the Emir and praised the ‘Arab Spring’ which Doha encouraged in Libya, Egypt, Yemen and Syria. Mohammed Ibn al-Dhib al-Ajami was tried for ‘inciting to overthrow the ruling system’, a charge which carries the death penalty. ‘It’s a scandalous miscarriage of justice!,’ his lawyer Naguib al-Naimi said angrily after the verdict was pronounced. The poet, who did not attend the hearing, has been held in solitary confinement for a year and no member of his family has been able to visit him.
The poets of the world demand that this great voice of Poetry be freed.

lundi 6 mai 2013

IL EST DES JOURS



IL EST DES JOURS

Il est des jours où, triste,
Tu te lèves le matin,
Ouvres la fenêtre et attrapes
De tes mains alanguies
Le silence minéral du jour.

Pourtant,
Ton cœur lacéré par la fureur des années
Est avide de chaleur, de paroles ardentes,
D’une vaste multitude de petites choses
Qui sont l’impalpable trésor,
Le sens et le juste accomplissement de la vie.

Pourquoi
L’air, si sonore à certaines heures,
Si joyeusement dansant dans l’âme les anémones blanches,
Reste-t-il muet ?

Où sont-ils, les harmoniques des pensées claires,
Les contrepoints délicats de l’amitié
Qui relient les mouvements inlassables du monde ?

Qu’est devenu le doux souvenir
D’une robe limpide rouge rubis
Aux des reflets de cerise,
Ouvrant de sa grâce l’intime sérénité
Des mots et des poèmes ?

Je tire les rideaux,
Reviens à ma table envahie de livres,
Ouvre Bushidô, l’âme du Japon,
Et plonge dans les splendeurs
De la rêverie !

            Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 5 mai 2013, Pâques orthodoxe !

Glose : 

Bushidô, l’âme du Japon : ouvrage de l’écrivain nippon Nitobe Inazô (新渡戸 稲造?, 1862-1933). Voyant disparaitre peu à peu les coutumes ancestrales du pays lors de la restauration de l’ère Meiji, Nitobe décide d’écrire ce livre afin de condenser par écrit les multiples préceptes des Samouraïs. Il y exalte le travail sur soi et les sept valeurs fondamentales des héros japonais. Le livre marqua profondément Théodore Roosevelt, surtout après que ce dernier fut témoin de la bravoure avec laquelle le Japon, une puissance émergente mineure, réussit à vaincre la plus grande puissance terrestre de l’époque lors de la Guerre russo-japonaise de 1904-1905. On raconte que Roosevelt alla jusqu’à en acheter un grand nombre d’exemplaires qu’il distribua à ses amis du Congrès américain. Le livre est une synthèse des deux mondes de Nitobe, où sa culture de samouraï et son éducation confucéenne se confondent. L’écrivain ne voit aucune contradiction entre bushidô et chrétienté.

vendredi 3 mai 2013

PLUIE EN AOÜT (en anglais)



ENGLISH :

Rain In August

For Baptiste

‘Poetry is the measure of man’

          Athanase Vantchev de Thracy

O pilgrim drops of August rain,
Come sleep in the calyxes of flowers,
And let your swift freshness lightly
Caress their souls with a sensual touch.

Translated from the French of Athanase vantchev de Thracy by Norton Hodges