lundi 6 mai 2013

IL EST DES JOURS



IL EST DES JOURS

Il est des jours où, triste,
Tu te lèves le matin,
Ouvres la fenêtre et attrapes
De tes mains alanguies
Le silence minéral du jour.

Pourtant,
Ton cœur lacéré par la fureur des années
Est avide de chaleur, de paroles ardentes,
D’une vaste multitude de petites choses
Qui sont l’impalpable trésor,
Le sens et le juste accomplissement de la vie.

Pourquoi
L’air, si sonore à certaines heures,
Si joyeusement dansant dans l’âme les anémones blanches,
Reste-t-il muet ?

Où sont-ils, les harmoniques des pensées claires,
Les contrepoints délicats de l’amitié
Qui relient les mouvements inlassables du monde ?

Qu’est devenu le doux souvenir
D’une robe limpide rouge rubis
Aux des reflets de cerise,
Ouvrant de sa grâce l’intime sérénité
Des mots et des poèmes ?

Je tire les rideaux,
Reviens à ma table envahie de livres,
Ouvre Bushidô, l’âme du Japon,
Et plonge dans les splendeurs
De la rêverie !

            Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 5 mai 2013, Pâques orthodoxe !

Glose : 

Bushidô, l’âme du Japon : ouvrage de l’écrivain nippon Nitobe Inazô (新渡戸 稲造?, 1862-1933). Voyant disparaitre peu à peu les coutumes ancestrales du pays lors de la restauration de l’ère Meiji, Nitobe décide d’écrire ce livre afin de condenser par écrit les multiples préceptes des Samouraïs. Il y exalte le travail sur soi et les sept valeurs fondamentales des héros japonais. Le livre marqua profondément Théodore Roosevelt, surtout après que ce dernier fut témoin de la bravoure avec laquelle le Japon, une puissance émergente mineure, réussit à vaincre la plus grande puissance terrestre de l’époque lors de la Guerre russo-japonaise de 1904-1905. On raconte que Roosevelt alla jusqu’à en acheter un grand nombre d’exemplaires qu’il distribua à ses amis du Congrès américain. Le livre est une synthèse des deux mondes de Nitobe, où sa culture de samouraï et son éducation confucéenne se confondent. L’écrivain ne voit aucune contradiction entre bushidô et chrétienté.

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