vendredi 27 mars 2009

Le NIL

LE NIL

A Sherif Mahmoud El Hakim

« Tu apparais dans la perfection de ta beauté
Dans l'horizon du ciel,
Disque vivant, Créateur de Vie… »

Grand Hymne à Aton

Nous aimions plonger nos corps d’adolescent
Dans la fraîcheur divine du Fleuve aimé des dieux,
Sentir la main d’Isis posée sur nos cheveux
Et rire avec Hâpy sous les baisers du vent !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 27 mars 2009

Je dédie ce poème au poète égyptien Sherif Mahmoud El Hakim.

Glose :

Nil : le mot Nil vient du grec Neilos / Νεϊλος, signifiant la « vallée de la rivière ». Les Égyptiens anciens l'appelaient iteru, ce qui signifie « la grande rivière ».

Le Nil, avec une longueur d'environ 6 650 km, est le plus long fleuve du monde, le second étant l'Amazone (6 400 km). Il est issu de la rencontre du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le Nil blanc (Bahr-el-Abiad) prend sa source au lac Victoria (Ouganda, Kenya, Tanzanie) ; le Nil bleu (Bahr-el-Azrak) est issu du lac Tana (Éthiopie). Ses deux branches s'unissent à Khartoum, capitale du Soudan actuel. Le Nil se jette dans la Méditerranée en formant un delta au nord de l'Égypte. En comptant ses deux branches, le Nil traverse le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, l'Ouganda, l'Éthiopie, le Soudan et l'Égypte. Il longe également le Kenya et la République démocratique du Congo (respectivement avec les lacs Victoria et Albert), et son bassin concerne aussi l'Érythrée grâce à son affluent le Tekeze.

Hâpy (Hapi): personnification de la crue du Nil. Ce dieu antique est responsable de la fertilité et de l’abondance de la terre et le garant de toute vie. Selon la mythologie, Hâpy vivait non loin de l’île Éléphantine dans une caverne d'où jaillissaient les eaux du Nil. Une autre « caverne de Hâpy », située au Nord de Memphis, alimentait les eaux du Delta.

Ne pas confondre avec le dieu Hâpi, représenté sur les canopes (vases) destinés à protéger les organes des morts. Sa représentation sur ces derniers est une tête de babouin. Lieu de culte : la ville de Bouto. Bouto est le nom de l'actuelle Tell el-Farâûn (La colline des Pharaons). Ouadjet (ou Ouadjyt) était la déesse tutélaire protectrice de Bouto et de sa région.

Les principales divinités d’Egypte sont : Amémet, Amon, Amset, Anubis, Anuket, Apis, Apophis, Aton, Atoum, Bastet, Bès, Douamoutef, Geb, Hâpi, Hâpy (dieu du Nil), Harsaphes, Hathor, Horus, Imhotep, Isis, Sérapis, Khnoum, Khonsou, Maât, Min, Montou ou Monthou, Mout, Neith ou Neit, Nekhbet ou Nekheb, Nephtys, Nout, Osiris, Ptah, Qebehsenouf ou Kébehsénouf, Rê ou Râ, Satet ou Satis, Sekhmet, Selket ou Selkis, Seth, Shou ou Chou, Sobek, Tefnout, Thôt, Thouéris.

La littérature de l’Egypte ancienne est composée essentiellement de texte religieux : hymnes, prières, dédicaces. Je me permets de citer ici le :

Petit Hymne à Aton

Salut à toi, Rê parfait qui irradie dès l'aube. Tes rayons sont dans les visages, mais on ne peut les percevoir. L'or fin, lui-même, ne peut être comparé à ta lumière. Constructeur, tu as forgé ton corps dans l'or. Tailleur qui t'es taillé toi-même, ô sculpteur qui n'a jamais été sculpté. Ô l'unique sans pareil qui traverse le temps éternel dominant les millions de chemins placés sous ta conduite.

Quand tu traverses le ciel chacun peut te voir, mais tu chemines aussi caché pour leurs regards. Dès l'aube de chaque jour tu te manifestes, et la navigation est prospère, conduite par Ta Majesté. En une courte journée, tu parcours un chemin long de dizaines de millions de lieues ; mais chaque jour pour toi dure le temps d'un instant. Lorsque tu te couches, tu achèves pareillement les heures de fa nuit. Tu poursuis cette course, sans apporter de trêve à tes efforts.
Tous les yeux voient grâce à toi, mais ne pensent plus le faire lorsque Ta Majesté est couchée. Tu fais se lever le monde lorsque l'aube étincelle. Mais, lorsque tu te couches dans l'horizon, le monde s'endort comme s'il était mort.

Salut à toi, Aton du jour, qui as créé les humains et qui les as fait vivre, grand faucon aux plumes bigarrées, qui est venu à l'existence en s'élevant lui-même, apparu seul sans avoir été mis au monde, Horus l'aîné, qui est au coeur de Nout la Céleste, à qui l'on prodigue les cris d'allégresse quand il se lève comme lorsqu'il se couche, forgeron des produits de la terre.

Amon des hommes, qui conquiert les Deux Terres du plus grand au plus petit, mère bienfaisante des dieux et des humains, artisan patient, qui connaît la fatigue tandis qu'il les façonne en nombre sans limites, berger vaillant, protégeant son troupeau, l'asile qui lui permet de vivre.
Courant, se hâtant, se pressant, tu es Khepri, à la naissance illustre, élevant ta beauté dans le corps de Nout la Céleste, Tu es celui qui, chaque jour, atteint l'extrémité des terres, tandis que le regardent ceux qui marchent sur elles, éclairant dans le ciel les devenirs du jour.

Tu composes les saisons avec les mois, tu tisses à ton gré la chaleur, à ton gré la fraîcheur. Tu permets que les corps se délassent, en les embrassant. La terre tout entière s'agite, joyeusement, pour ton lever quotidien et te vénère.

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