SUMITE PSALMUM JUCUNDUM
I.
Sur cette belle aire
Recouverte de fleurs garance,
Nous cherchions, les yeux rivés au zénith,
Le diapason du monde.
C’est là que les passereaux
Embouchaient leurs sonores trompettes
Pour faire retentir
Leurs chants délectables.
C’était le parti pris de nos âmes,
La singularité,
L’exaltation
De notre tendresse de délice.
Nous étions fidèles à nos destins
Comme le moyeu
Est fidèle à sa roue,
Comme le balsamaire
Aux essences odorantes.
Et nous savions que
Pour celui qui est né poète sans limite,
La poésie est la vie et la mort ?
II.
Cette nuit,
Les cigales accompagnent
La scansion de nos strophes ciselées
Sur les cippes.
Mots amphiboles,
Etoiles vernissées
Dans les hauts genévriers luxuriants.
Enfin, être sans être,
J’existe ici,
À jamais.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 28 mars 2012
Glose :
Sumite psalmum jucundum : expression latine qui signifie « chantez des cantiques mélodieux ».
Aire (n.f.) : du latin area. Toute surface plane. Champ, domaine, zone. Ne pas confondre avec air, ère, ers (n.m.) – plante herbacée annuelle, appelée encore lentille bâtarde, haire (n.f.) – grossière chemise de poils de chèvre, de crin, portée à même la peau par esprit de mortification et de pénitence, hère (n.m.) – homme misérable.
Garance (n.f. et adj. invariable) : du latin médiéval waranita. Plante herbacée (rubiacée), cultivée autrefois pour la matière colorante rouge (alizarine, purpurine) extraite de sa racine (alizari). Teinture tirée de cette plante. Couleur de cette teinture rouge vif.
Diapason (n.m.) : outil de musicien donnant la hauteur d’une note conventionnelle qui sert de repère, en général le « la », afin que celui-ci accorde (étalonne) son instrument. Par extension, le diapason désigne la hauteur absolue de la note de référence mondialement acceptée (actuellement la fréquence du « la » est de 440 Hz)
Moyeu (n.m.) : du latin modiolus, « petit vase ». Partie centrale de la roue que traverse l’axe ou l’essieu autour duquel elle tourne.
Balsamaire (n.m.) : flacon à parfum. Le nom de balsamaire vient du mot latin balsanum qui a donné en français baume, balsamique, baumier. Ce récipient trouve son origine dans l'antiquité romaine. Il était en particulier utilisé dans les rites funéraires romains.
Cippe (n.m.) : du latin cippus, « colonne ». Petite colonne sans chapiteau ou colonne tronquée qui servait de borne, de monument funéraire et qui portait uns inscription. Stèle.
Amphibole (n.f.) : du grec amphibolos, « à double pointe ». Les amphiboles sont une famille de minéraux.
mercredi 28 mars 2012
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