Sadegh Hedayat
Cette frénésie fébrile et cette furie rageuse,
La rouge résille des sens, la métropole du cœur
Et cette stridente splendeur des mots que ta fureur
A transformé en rire, en plaintes séditieuses !
Et cette panique muette qui ravagea ton âme
Avec la minutie d’un coup mortel de lame !
Athanase
Vantchev de Thracy
Paris, le 15 novembre 2012
Glose :
Il est surtout célèbre pour son roman La Couette aveugle, salué par les surréalistes lors de sa parution en français en 1953. Auteur d’une littérature crépusculaire et insolite, hanté par ses démons et vivant en marge de la société, il porte un regard désespéré, teinté d’une ironie impitoyable, sur l’absurdité du monde et l’inguérissable folie de l’âme humaine. Esprit libre dans la lignée d’Omar Khayam, dont il fit paraître une édition critique des Chants, il fut aussi un satiriste iconoclaste, influencé à la fois par les maîtres modernes de l’Europe et par le folklore et les traditions de la Perse antique.
« Pessimiste incurable », grand amateur de vodka et d’opium, Hedayat se suicide dans la misère et l’extrême solitude en avril 1951 dans son appartement de la rue Championnet, à Paris. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.
Résille (n.f.) :
du latin rete, « filet ».
Filet généralement de petite dimension, utilisé par exemple pour maintenir une
coiffure tout en la laissant visible, ou dans le cas de bas résille,
pour dessiner sur les jambes des motifs géométriques ou, en chirurgie, pour
maintenir une compresse tout en laissant la peau respirer. Au figuré : plomb d’un vitrail.
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