CHOSE MERVEILLEUSE
(τò θαûμα)
A Servane et Timothée
« Que la vérité nous accompagne, toi et moi! "
Mimnerme
I.
Ils étaient très jeunes et le jour trop ardent,
La main fragile de la fille tremblait
Comme une tendre note de flûte lydienne
Dans la main embrasée du garçon !
Leurs yeux brasillant de bonheur,
Ils marchaient, portés par la fougue de la brise,
Parmi les marguerites et les menthes
Des champs radieux du Midi!
La langue jubilante des rouges-gorges,
Vaporeuse, cristalline, sensuelle,
Habillait d’étincelles de soleil leurs regards.
II.
Yeux d’enfants qui seuls savez
Supporter le poids du monde !
Corps innocents flottant
Dans les chaudes maisons de l’air bleu !
Mots et silence palpitant de caresses,
Sourires clairs et purs
Comme l’eau d’un diamants sans défaut !
III.
Ô Vénus, déesse étincelante de l’amour,
Révèle-leur, ô déesse aux doigts de roses blanches,
Les suaves mystères de ton nom !
Toi, amie des hirondelles et des fleurs,
Couronne leurs têtes printanières
Des violettes de tes baisers,
Change-les, ô mère de l’amour, en poème immortel
Pour que, incorruptibles, leurs cœurs diaphanes demeurent
Dans le rayonnement perpétuel
De l’incréée éternité !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce lundi 3 novembre 2008
Glose :
Servane : prénom. Du latin servitium, « le service /de Dieu/ ». Le saint patron des Servane est un missionnaire chrétien qui, parti d’Irlande, évangélisa le nord de l’Ecosse et les îles des Orcades. Il vécut au VIIIe siècle.
Timothée : prénom. Du grec timotheos / τιμοθέος, « celui qui craint Dieu ». Les saints patrons des Timothée sont deux : le premier était un disciple de saint Paul auquel l’apôtre adressa plusieurs de ses épîtres ; il fut évêque d’Ephèse (aujourd’hui en Turquie). Le second était un martyr romain du IVe siècle.
Mimnerme de Colophon (VIIe siècle av. J.-C.) : poète et joueur de flûte grec. Mimnerme vivait pendant une époque instable lorsque les villes ioniques de l’Anatolie étaient en conflit avec les puissants rois de Lydie.
Ses poèmes les plus célèbres sont les élégies adressées au flûtiste Nanno. Mimnerme fut le premier poète à composer des vers élégiaques. Il accompagnait ses poèmes de la flûte. Le poète Hipponax (VIe siècle av. J.-C.) écrit : « Il /Mimnerme/ utilise l'air mélancolique de la branche du figuier ». Il a laissé le souvenir d’un poète agréable et doux. Horace (65-8 av. J.-C.) parle de lui dans son Epode I, 6 :
« Si Mimnernus uti censet sine amore iocisque
nil est iucundum vivas in amore iocisque. »
(« Si comme le pense Mimnerme, sans amour et sans jeux
rien n'est agréable, puisses-tu vivre dans l'amour et les jeux. »)
lundi 3 novembre 2008
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