OUI, VIENDRA UN JOUR
A Penio Penev
« Et les gens seront bons. »
Penio Penev
I.
La nuit est douce
Comme le soupir des violettes dans le jardin,
Le ciel, vert d’eau,
Jaspée de fine coulées de bleu,
Déploie à l’infini ses molles soies !
Je pense à toi, ami poète,
En regardant ton livre,
Ton portrait, tes yeux,
La dense clarté intérieure,
Vivante et pure de tes prunelles !
Je t’aime ! Je parle avec toi
A travers le mince voile de mort
Qui nous sépare !
Je déshabille avec précaution ton âme
De ses pensées limpides
Et les transforme en roses !
II.
Je lis tes vers remplis de coquelicots,
De plaies pareilles aux pivoines de Chine !
Tes mots sont flèches d’azur
Qui frappent mes mains
Et font saigner ma langue !
III.
La nuit d’été dérobe ton ombre
Et te rend plus transparent que l’air.
Oui, ami poète,
Viendra un jour sans mort,
Alors,
La vie sera ressuscitée
Dans toutes ses profondeurs !
Et nous serons enfin des étoiles
Dans le pays des fleurs et de l’amour !
Le livre du ciel
Imprimera sur nos visages
Sa double mémoire !
IV.
Le tendre Osiris, paré de bandelettes
Frottées d’encens,
Guidera nos pas vers
L’incessante, vers l’ample lumière
Des immortels !
Lui, le dieu léger, qui a uni en un éclair
L’infinité des siècles
Et toute la spacieuse durée du temps !
V.
Ô, mon ami,
Eternelle est l’existence des choses
Dans le sourire du Verbe !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, la nuit du 26 au 27 février 2008
Glose :
Penio Penev (1930-1959) : poète bulgare. Fervent communiste, il participa avec des milliers de jeunes venus de tous les coins de pays, à l’édification de la nouvelle ville de Dimitrovgrad. Adoré par les ouvriers, ouvrier lui-même, il chanta, dans des vers d’une grande beauté, la vie, les joies, l’espoir du peuple. Penev est considéré à juste titre comme l’un des plus talentueux poètes de Bulgarie. Sa maison natale au village de Dobromirovka, région de Sevliévo (Bulgarie du Nord), est transformée en musée. Il est parent avec un autre grand poète bulgare, né dans le même village, Nicolas Kolev.
Osiris : nom grec d'un dieu de la mythologie égyptienne. La traduction de ce nom présente des difficultés et plusieurs hypothèses sont proposées. Ainsi « Ousir », ou « Iousiris », selon une ancienne graphie, a été traduit par « Siège de l'Œil » (du soleil ?), « L'œil puissant », « Celui qui fait son trône » (par allusion à son siège), « Le siège de la puissante » (par référence à la couronne), « Celui qu'elle a remis en fonction » (se rapportant à sa résurrection et à sa nouvelle puissance créatrice, grâce à la magie d'Isis).
Son nom égyptien est Ousir ou Asir ; on l'appelait aussi Ounen-Néfer (« L'éternellement beau ») et Khenty-Imentyou (« Celui qui est à la tête des Occidentaux », c'est-à-dire des défunts).
Il fait partie de la grande Ennéade d'Iounou (Héliopolis). C'est le dieu des morts et le garant de la survie du défunt dans le monde souterrain. Son symbole est le pilier Djed, ses attributs sont la barbe postiche, la crosse Heka, le flagellum Nekhekh et la couronne Atef.
Dans les textes des Pyramides, le roi défunt est identifié à Osiris. Au Moyen Empire, l'immortalité n'est plus le privilège du souverain : chaque défunt pouvait accéder à la vie éternelle, devenant lui-même pareil à Osiris.
vendredi 27 février 2009
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