vendredi 26 juin 2009

IL EST 5 HEURES DU MATIN

IL EST 5 HEURES DU MATIN

A mon frère Michel

« La patrie du sage, c’est le monde »

Héliodore d’Emèse,
Ethiopiques

Il est 5 heures du matin, mon frère,
Et tout va bien :
J’ai rêvé de fleurs,
De beaucoup de fleurs.

J’ai rêvé à toi aussi,
Mon frère, à toi me murmurant
De ta voix voilée :
"Après tant d’amour donné,
Je me retrouve seul,
Seul au-delà de la solitude même. »

Ô mon frère,
Ne le sais-tu pas,
Ce que tu donnes
Devient rose dans le cœur d’autrui.

Car, il y a dans chaque cœur
Un jardin silencieux,
Un sentier qui mène à la vie éternelle,
Un monde où vivent,
Dans une lumière inextinguible,
Les âmes qui aiment Dieu !

Il est 5 heures du matin, mon frère,
Et tout va bien !
La nuit s’évanouira bientôt
Dans les bras de l’aurore !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce vendredi 26 juin, Anno Christi MMIX

Je rêve très souvent à mon frère bien-aimé, Michel, décédé le 18 septembre 1992. Il vient la nuit, me regarde longtemps et me parle. Réveillé, ses paroles continuent de sonner dans ma tête, et une immense tendresse mêlée à une étouffante nostalgie envahit tout mon être.

Glose :

Héliodore (IVe siècle ap. J.-C.): sophiste natif d’Emèse, en Phénicie. Il vécut pendant les règnes des empereurs Théodose Ier (379-395) et son fils aîné Arcadius (395-408).

Dans sa jeunesse, Héliodore composa en langue grecque l'Histoire des amours de Théagène et de Chariclée, roman très ingénieux qui fut célèbre et a servi de modèle aux autres écrits de ce type. Cet ouvrage est également connu sous le titre de Ethiopiques, Chariclée étant la fille d'un roi éthiopien.

Le roman nous montre un auteur amoureux de la chasteté : en effet, le personnage principal, Théagène, se conduit avec beaucoup de délicatesse. Rédigé en grec, il a connu plusieurs éditions et a été traduit dans de nombreuses langues.

A la Renaissance et jusqu'au XVIIe siècle, cette composition d'Héliodore était considérée comme une des plus grandes œuvres épiques de l'Antiquité, au même titre que l’Iliade et l’Odyssée d’Homère et l’Enéide de Virgile.

Aucun commentaire: