"Qu’il n’y ait plus rien du tout,afin que quelque chose soit."
Charles-Ferdinand Ramuz
La mort vient
Comme un hymne ouvert à l’infini,
Comme une lumière de salut dernier,
Avec des chapelets de prières
Où aucun mot n’annule un autre.
Des mots brefs, précis, abrupts
Qui ne disent pas les larmes,
Qui sont les larmes même.
Est-ce une pièce de nô,
Où, dans une immobilité
Qui embrasse toute chose,
Coule, imperceptible aux sens,
La beauté suffocante de l’être ?
Une rigidité faite de silence
Tour à tour ouvert et fermé
Comme une aile de cigale.
Ah, mon Ami,
Comme le calme intérieur
A besoin de chant d’oiseaux,
De danses d’herbes vives,
De berceuses de ruisseaux clairs,
De vibration légère,
De clairvoyante gravité.
La mort, cette vie
Souterraine dans la vie !
Ah, mon Ami,
"Vivre, c’est un peucomme quand on danse… »
Une tendre nuit d’été,
Une nuit sans blessures,
Sous la musique
Des étoiles bienveillantes !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 20 juillet 2008
Glose :
Charles Ferdinand Ramuz (1878-1947) : Un des plus grands poètes suisse d’expression française. Après avoir obtenu une licence en lettres classiques en 1901, Ramuz se rendit à Paris afin de préparer, à la Sorbonne, une thèse de doctorat sur le poète Georges Maurice de Guérin., plan qu’il abandonna pour se consacrer à l’écrituer.
Durant plus de dix ans, Ramuz partagea son temps entre la Suisse romande et Paris, où il fut introduit dans le salon de l’écrivain et critique suisse Edouard Rod (1857-1910). C'est du reste par l'intermédiaire de ce dernier qu’il parvint à publier son premier roman, Aline (1905), à Paris, aux éditions Perrin. Il avait précédemment publié, chez Eggimann, à Genève, un recueil de poésie à compte d'auteur intitulé Le Petit Village (1903). Durant ses années "parisiennes", Ramuz publia pas moins de cinq romans, chez différents éditeurs de la capitale (Perrin, Fayard, Ollendorff). Peu après la naissance de sa fille, et quelques semaines à peine avant le début de la Première Guerre mondiale, il décida de rentrer en Suisse, où il resta jusqu'à sa mort.
Paris offrit l'occasion à Ramuz de fréquente de nombreux écrivains et artistes, suisses ou français: il partagea un temps un logement avec Charles-Albert Cingria, rencontra le peintre René Auberjonois avec qui il se lia d'amitié; il y retrouva Henri Spiess et Adrien Bovy, et il y fit également la connaissance des frères Taraud et d’André Gide.
"Vivre, c’est un peucomme quand on danse… » - vers de Charles-Ferdinand Ramuz.
dimanche 20 juillet 2008
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