dimanche 25 janvier 2009

OH, QU'ATTENDONS-NOUS?

OH, QU’ATTENDONS-NOUS ?

« Quand je serai la fable d’un cueilleur de simples »

Jude Stefan

A Guéorgii Tolstoï

Vos mots, mon Prince, sont clairs comme un matin de mai
Et tendres comme une main posée sur la soie
Du jour printanier qui tremble d’émoi,
Légers comme la foi d’une âme sereine et vraie !

Vos mots qui disent le temps qui frôle l’éternité
Et font frémir les pages fanées de mes années !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 25 janvier 2009

Je dédie ce poème au jeune photographe russe de Saint-Petersbour, Guéorguii Tolstoï.

Glose :

Jude Stéfan de son vrai nom Jacques Dufour (né le 1er juillet 1930) : Jude Stéfan a fait des études de droit, de philosophie et de lettres. Il a été professeur au lycée de Bernay où il a enseigné le français, le latin et le grec. Il vit à Orbec. Poète, nouvelliste, essayiste, épistolier, moraliste, il a publié de nombreux livres.

Jude Stéfan est un pseudonyme intentionnellement choisi. Jude : Jude l'obscur de Thomas Hardy ; Stephen le héros de Joyce ; steorfan, terme à propos duquel Jude Stéfan écrit : « en vieil anglais steorfan veut dire mourir/ et si j'en retranche l'or/ reste ma vie terne » (Jude Stéfan, Cahier 8, Cognac, Le temps qu'il fait, 1993, p.86).

En 1954, au cours d'une maladie, il rédige Satires. La poésie lui est venue du goût des mots et surtout des langues. Dans sa lettre à Bertrand, Jude Stéfan déclare que s'il écrit, c'est pour « ne pas crever la bouche close ». Il ajoute qu'il espère « ne pas voir le XXIe, car la littérature aussi s'éteindra au profit des images ».

Jude Stéfan résume ainsi sa vie de poète « fleurs, femmes, jeunes, arbres, animaux, haine de la médiocrité ». Enfin, il termine avec humour en conseillant à Bertrand : « Si vous voulez être poète (mauvaise voie !), il vous faudra vous exercer pendant 10 ans d'abord ! Puis, « Hauzez » !"
La poésie de Jude Stéfan se définit selon ses propres termes comme une « poésie malgré », une « poésie-contre » : contre le fait que le langage puisse justifier d'une manière ou d'une autre la condition humaine, naître pour mourir. Ce refus pourrait servir de guide pour aborder une œuvre complexe où la division des genres n'est pas acceptée. Jude Stéfan a reçu le Prix Max Jacob en 1985 et le Grand prix de Poésie de la Ville de Paris en 2000.

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