mercredi 9 septembre 2009

Arménie mienne

ARMÉNIE MIENNE

A Vram

« Quelle brève nuit que la nuit éternelle… »

Jean Grosjean

Tu es ma fleur mystique, l’éther de mes poèmes,
Le diadème d’églises, le Livre de prière,
Mon île de solitude, mes songes de lumière
Solides comme le granit, fragiles comme un trirème !

Athanase Vantchev de Thracy

Sofia, le 3 septembre 2009

Glose :

Jean Grosjean (1912-2006) : poète et écrivain français, traducteur et commentateur de textes bibliques. Après une enfance en province, l'exercice du métier d'ajusteur, il entre au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux en 1933. Il effectue son service militaire au Liban puis, en 1936-1937, voyage au Proche-Orient (Syrie, Palestine, Égypte et Irak). Il est ordonné prêtre en 1939, puis mobilisé. Prisonnier, il rencontre André Malraux.

En 1946, c'est chez Gallimard, dans la collection « Métamorphoses » de Jean Paulhan, que paraît le premier livre de Jean Grosjean, une suite de notes poétiques, Terre du temps. Désormais, il restera fidèle à la maison d'édition, comme auteur et comme membre du comité de lecture. Il participera également très activement à la vie de la NRF auprès de Marcel Arland et de Dominique Aury, puis, à partir de 1977, de Georges Lambrichs.

En 1950, il quitte la prêtrise, se marie et achète une propriété à Avant-lès-Marcilly, dans l'Aube, où il résidera très fréquemment. Il se livre désormais à des travaux de traduction de Eschyle et de Sophocle, de Shakespeare ou du Coran et de la Bible. Il est aussi essayiste. Poète hors des mondes, poète de l'intemporel, c'est un mystique toujours en questionnement.

En 1989, il crée avec Jean-Marie Le Clézio, chez Gallimard, la collection « L'Aube des peuples ». Y sont publiés les grands textes fondateurs des civilisations. Il publie de nouveau des recueils de poèmes. Sa poésie est intemporelle, mystique et faite en même temps d'une grande humilité. Il interroge dans une méditation permanente les grands textes sans jamais perdre de vue le simple paysage de la campagne qui transparaît à sa fenêtre. Robert Sabatier dans son Histoire de la poésie française écrit : « …c'est comme si le monde se créait sous nos yeux, comme si les textes saints étaient de ce jour, comme si le chaos se déroulait sous nos yeux, sans jamais rien de redondant ou de posé, dans un climat où la gravité n'éloigne pas la sensualité, où l'amour est sans fadeur, où la tendresse de l'élégie n'est jamais pleurnicharde, où le poème s'inscrit dans la vie sans jamais quitter le voisinage du divin.»


Ether (n.m.) : du grec aïther / ’αιθήρ. À l'origine, Ether était un dieu primordial de la mythologie grecque, personnifiant les parties supérieures du ciel, ainsi que sa brillance. Dans la langue poétique classique on parle d’éther pour désigner le ciel pur. L'origine de la notion d'éther remonterait au philosophe pythagoricien Occelos : « Occelos de Lucanie et Aristote, aux quatre Éléments ont adjoint un cinquième corps, doté d'un mouvement circulaire et dont ils pensent qu'il est la matière des corps célestes » (Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, X, 316).

Trirème (n.m.) : du latin triremis. Navire de guerre des Romains et des Carthaginois, rapide et léger, à trois rangées de rames (ordines), disposées obliquement l’une au-dessus de l’autre.

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