samedi 26 septembre 2009

INRÖ

INRÔ

A Audrey Baschet

Dans mon inrô à quatre cases en laque ro-iro
Décoré en hira maki-e de laque or,
Incrusté de nacre, d’écailles, d’ivoire
Et d’élégants papillons
Qui volent au-dessus des fleurs,
Je porte une boucle d’ébène de ma bien-aimée
Et un cil soyeux que j’ai pris sur son kimono rose.

La nuit, je dors avec mon inrô,
Le matin, je le couvre
De mille baisers tendres,
Le jour je le porte sur mon cœur !

Qui sait où,
Qui sait quand
Je reverrai mon amour ?

Mon amour qui m’a appris,
En me regardant de ses grands yeux humides,
La beauté de l’aube naissante !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 26 septembre 2009

Glose:

Inrô (n.m.) : mot japonais, littéralement « panier de cachets ». Petite boîte à vocation utilitaire. Les inrô font partie des objets appelés sagemono (objets suspendus). Ils sont portés uniquement par les hommes. Les kimono n'ayant pas de poche, on les accroche à sa ceinture, appelée obi, par une fine cordelette. On y rangeait différentes choses : les sceaux à cacheter, la cire vermillon, des médicaments, voire de la drogue.

Bien qu'il soit admis aujourd'hui que ces objets sont venus de Chine, où la pratique de suspendre des objets était courante, certains s'interrogent sur la possibilité d'une apparition antérieure en Europe. Quoi qu'il en soit, cet accessoire est d'usage courant au Japon dès la période Temmon (1532-1554). L'inrô était décoré d'une simple couche de laque uniformément noire à la période Tensho (1573-1591). Ce n'est que bien plus tard que s'est développé un style de décoration propre au Japon. Lors de la période Meiji (1868-1912), les Japonais adoptèrent le costume occidental avec des poches, ce qui eut pour conséquence de voir leur utilisation décroître. Néanmoins, la production d'inrô se perpétua et, de nos jours encore, il arrive parfois de voir certains Japonais arborer cet objet traditionnel lors de grandes occasions.

Ro-iro : laque noire.

Hira maki-e : technique de décoration des laques.

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