jeudi 19 novembre 2009

LA PRIERE SUREROGATOIRE

LA PRIÈRE SURÉROGATOIRE

A Ali

« Ubi amor ibi oculus est. »

(« Là où se trouve l’amour, là se porte notre regard »)

Nous savons, mon Ami, nous aimons
La splendeur de la langue de la foi,
La séraphique piété, la suave humilité
Des êtres sans tache !

Nous chérissons la prière d’obligation divine,
Les génuflexions devant l’éternité,
Les larmes devant le suprême Amour !

Acte de dévotion intime,
Ablation,
Invocations,
Inclinations,
Adoration…

Récitation à voix basse,
Récitation à voix haute,
Prosternation expiatoire !
Prière de réparation,
Actes méritoires,
Prière pour l’éclipse du soleil,
Prière pour demander la pluie !
Prières…

Eau pure, eau purificatrice des mots !

Pierres sonores des ruisseaux des montagnes,
Bras ouverts marquant le milieu de l’été,
Solstices qui président aux jours des hommes !
Couchers, levers héliaques des astres,
Grains de bdellium sous les paupières en feu.

Comme tous ces mots, mon Ami, sont beaux,
Touchés, éthérés, surélevés par la clarté de la prière !
Comme est éclatante de grâce la lumière
Qui illumine les cœurs qui savent aimer !

A peine les prononce-t-on en tremblant d’émerveillement,
Que le temps et l’espace s’enflamment,
Que l’âme vient briller sur nos visages
Depuis les abîmes des mystères de la création !

Qu’elle est belle, qu’elle est joyeuse l’écriture vivante
Qui marque sur la planchette blanche du jour
Le nom de Dieu !

Oui, nous exposerons le précieux écriteau au soleil
Pour que le Créateur puisse le voir,
En saisir le parfum de l’exaltation pure
Et défaire les nœuds de lumière dans nos cœurs !

Ô Ami, puissent les oiseaux
Se souvenir
De nos vies !

Puissent les fleurs des amandiers
Retenir dans leurs calices nacrés
Nos noms !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 18 novembre 2009

Glose :

Prière surérogatoire ((nâfilah) : une prière surérogatoire est une prière effectuée par le musulman pratiquant, en plus des cinq prières quotidiennes obligatoires.

En effet, un des cinq piliers de l’islam dans le sunnisme est la salat (salâh), la prière obligatoire qui se produit à des heures calculées de manière précise, tout au long de l'année lunaire. Chaque musulman est tenu d'effectuer cinq prières quotidiennes obligatoires (faridah).

Les prières surérogatoires peuvent être enchaînées avec les prières obligatoires, les précéder, mais aussi en être totalement séparées. Ainsi, pour le grand mystique Al-Ghazali, prier hors des heures légales des prières n'est une prière surérogatoire que si le musulman a déjà acquitté les cinq prières (argumentation basée sur un hadith de Mahomet). Le musulman est donc obligé de s'acquitter des cinq prières obligatoires avant de prier de manière surérogatoire.

Les grands saints de l'islam ont tous pratiqué la prière surérogatoire, parfois durant des nuits entières. Ces pratiques, mêlées au dikhr (souvenir de Dieu) et à la méditation, rapprochent l'homme religieux de la présence de Dieu.

Les cinq prières journalières obligatoires pour les musulmans :

• La prière de as-soubh (appelée aussi al-fajr), prière de l'aube, composée de deux rakah. Son temps commence à l'apparition de l'aube véritable (al-fajrou s-sadiq) qui est une lueur blanche transversale à l'horizon, et il finit au lever du soleil. Elle se fait à voix haute.
• La prière de adh-dohr, la prière de la mi-journée, composée de quatre rakah de quatre séquences rituelles de la prière. Son temps commence lorsque le soleil s'écarte du milieu du ciel vers le couchant et finit lorsque l'ombre d'une chose quelconque atteint une longueur égale à celle de la chose elle-même plus la longueur de l'ombre qu'elle avait au moment du zénith. On entend par « chose quelconque » un bâton, par exemple, planté verticalement sur un sol plat. L'ombre au zénith, c'est l'ombre de cette chose lorsque le soleil est au milieu du ciel. Si quelqu'un est debout dans un endroit ensoleillé et que le soleil est au milieu du ciel, on observe qu'il a une ombre. Cette ombre est l'ombre au zénith. Lorsque le soleil dévie vers l'ouest, on observe que son ombre s'allonge et tourne vers le levant. C'est là le signe que le temps de adh-dhouhr a commencé. Elle se fait à voix basse.
• La prière de al-asr, la prière de la mi-après-midi, composée de quatre rakah. Son temps commence à la fin du temps de adh-dhouhr et dure jusqu'au coucher du soleil. Donc lorsque la longueur de l'ombre d'une chose quelconque devient égale à la longueur de cette chose plus la longueur de son ombre au zénith, le temps de al-asr commence et celui de adh-dhouhr finit. Elle se fait à voix basse. • La prière de al-maghrib, la prière du coucher du soleil, composée de trois rakah. Son temps commence après le coucher du soleil, c'est-à-dire après la disparition de la totalité du disque solaire, et il finit à la disparition de la lueur rouge. La lueur rouge est la rougeur qui apparaît du côté du couchant après le coucher du soleil. Elle se fait à voix haute.
• La prière de al-icha, la prière de la nuit, composée de quatre rakah. On peut également, si on le souhaite et comme la majorité des musulmans le font, rajouter 3 rakah. Son temps commence à la disparition de la lueur rouge et finit à l'apparition de l'aube. Elle se fait à voix haute.

La rakah ou rakaat est une unité de prière islamique.

Expiatoire (adj.) : du latin expiatorius. Ce qui est destiné à une expiation. Expiation (n.f.) : du latin expiatio. Cérémonie religieuse faite en vue d’apaiser la colère céleste.

Prière de réparation : prière par laquelle les musulmans réparent une erreur commise lors de la récitation des prières. Il y a deux sortes de réparations : une réparation à cause de l'oubli et une réparation à cause de l'ajout.

Coucher ou lever héliaque : il s’agit soit du coucher, soit du lever d’un astre, peu avant le lever ou peu après le coucher du soleil.

Bdellium (n.m.) : arbrisseau dont les branches sont utilisées comme cure-dents parfumés. Sa résine est voisine de l’encens. Les graines sous la paupière apaisent la conjonctivite.

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