LA RIVIERE DE HASKOVO
« Seigneur, ne te tais pas devant mes larmes,
Je suis un exilé dans ce monde éphémère »
Saint Mesrop Machtots
Il est si tard. Si tard !...
Seul dans ma chambre parisienne,
J’entends le tremblement d’un genou lointain,
La fiévreuse chaleur qui enflamme ma poitrine,
Le silence du ciel sans frontière
Adossé à mes paupières
Et cette voix… cette voix de la petite rivière
Qui court à travers ma lumineuse ville natale
Et me réveille, bien des années plus tard,
En plein milieu de la nuit.
Rivière toujours vivante,
Bleue comme le ruban de l’amour,
Fuyant, à l’ombre verte des peupliers,
Vers la lumière taciturne
Des grandes étoiles de l’été.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 27 janvier 2010
Glose :
Saint Mesrob Machtots (362-440) : moine arménien, né dans le village de Hatsekats, région de Taron, en Arménie occidentale. En 405, il créa l’alphabet arménien. Ce que l'on sait de sa vie et de son œuvre vient de son disciple Korioun. Mesrob occupa d'abord des fonctions administratives et militaires à la chancellerie des Arsacides. Il se consacra ensuite à la religion chrétienne et entreprit l’évangélisation de la région de Goght’en. Convaincu que la conversion des païens serait facilitée par la traduction arménienne des Evangiles, il s'en ouvrit au catholicos Sahak. L'alphabet inventé par un évêque syrien appelé Daniel ne lui semblant pas adéquat, Machtots se livra lui-même à des recherches dans le but de concevoir un meilleur système. Selon le poète moderne Parouir Sévak (1924-1971), Mesrop Machtots fut « le plus grand homme politique que l'Arménie ait connu ». En effet, en créant l’alphabet arménien, le saint sauva non seulement la langue arménienne, mais aussi la culture.
mercredi 27 janvier 2010
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