DES NOTES NAÏVES…
A Heydar Yaghma
Ils me font trembler d’étonnement
Ce chant égaré en lui-même,
Cette nuit de la main qui cherche
La perfection d’un visage endormi !
Notes naïves que le vert translucide du vent
Et le jaune joyeux des pâquerettes,
Toutes assiégées de la douceur de l’aube,
Eparpillent sur l’imprononçable élégance des collines.
Innommable foisonnement des possibilités d’être,
Précipitation du jour
Dans les ténus interstices de l’âme !
Infini de chaque mot,
Ensemencement du ruisseau des syllabes
Qui frappent contre l’ingénue lucidité du jeune cœur !
Tu restes muet devant la vie irréparable,
Devant la langue des capucines
Et le vif parfum des pudiques giroflées,
Détournes ton visage
Du pusillanime éclat de la blancheur du matin
Et t’en retourne, saisi de tant de rites unanimes,
Vers le lent écoulement de la vieille rivière !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 20 avril 2010
Glose :
Heydar Yaghma (1926- 1986) : poète iranien. Il est enterré sur le site archéologique de Shadiyakh, entre la tombe d’Omar Khayyam et celle de Farid Al-Din Attar. Issu d'une famille modeste, il doit travailler dès son plus jeune âge pour subvenir à ses besoins et ne peut fréquenter l'école, ce qui ne l'empêche pas d'apprécier les grands poètes iraniens, tels que Ferdowsi. Il exerce le métier de maçon. À l'âge de trente ans, il s'installe en ville, se marie et fréquente des associations de lecture du Coran. Il y apprend à lire et rencontre des gens cultivés qui, séduits par ses poésies, l'encouragent à écrire et à publier. Il est l’auteur d’un célèbre recueil de poésie "Voyage parmi les ghazal de Yaghma" (1986), contenant près de 4500 strophes. Une partie de cet ouvrage sera reprise et intégrée au livre "Le maçon poète" paru en trois volumes en 1994 aux éditions Mohaqeq. Sa poésie traite en majeure partie de l'amour et véhicule les valeurs de la vie modeste et de la richesse intérieure.
mercredi 21 avril 2010
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