vendredi 16 avril 2010

L'ESPERANCE

L’ESPÉRANCE


« Si, veillant comme la mer,
C’est toi seul qui vois. »

Shafiee Kadkani

Il y a déjà, il y a encore,
Il y aura toujours
L’énigme de la lumière !

Fleurs et fruits,
Fleuves et montagnes,
Mers et continents
S’appliquent à donner
Un nom ouvert,
Un sens lacunaire,
Un nombre intact
A sa pure présence !

Dedans et dehors,
Dans le souffle du vide,
Dans les chevauchées printanières
De la plénitude nue,
Au seuil d’une maison
Blanchie par des voix intelligibles,
Cœur à cœur avec l’amoncellent des nuits
Et la fluidité des jours,
Nous avançons vers
Le cœur réfractaire du poème !

Proche et innomé,
Le vrai chant !

Sommes-nous les seuls
Avec les grains de l’air
Et les épis violents des étoiles
A entendre
Le hennissement de l’aurore,
Les baisers de la parole amincie,
La musique de la clarté infléchie
Contre la face nécessaire du silence ?

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 16 avril 2010

Glose :

Mohammad-Reza Shafiee Kadkani (né en 1939) : un des plus grands poètes, critiques littéraires et traducteurs contemporains iraniens. Il est né à Kadkan, un village aux environs de Nichapour, berceau des remarquables poètes Khayyâm et Attar. Cette ville splendide et ses somptueux jardins font l’objet d’un grand nombre de textes du poète, nostalgique du passé lumineux de la Perse qui n’avait pas encore connu l’assaut des Tatars. Kadkani est un chantre rebelle, qui se veut gardien de la brillante civilisation de la Perse antique. Ce qui caractérise l’œuvre du poète, c’est son immense érudition.

Aucun commentaire: