dimanche 6 octobre 2013

Manlio Argueta



MANLIO ARGUETA

« L'enfance, c'était, dans la nuit, penser au jour qui viendrait,
mamans malades, et papas qui ne venaient jamais,
frères qui s'en allaient, vous oubliant bientôt
à mesure qu'ils ne revenaient plus chez nous. »

            Manlio Argueta

Frère, tu es resté magnanime
Dans toutes les cruelles circonstances
De ta vie orphique !

L’insensée et violente vanité
N’a jamais pu crucifier
Ton cœur de pur diamant !

Toi,
L’homme allégrement innocent
Et obstinément heureux !

Toi,
Qui avances par béances successives
Vers l’essentiel !

Ce soir, ému jusqu’aux larmes,
Incroyablement dilaté par notre proximité,
Je lis tes vers
Et ferme la porte
Pour que l’austère vent d’octobre
N’entre pas dans la maison.

Oh, comme tout ce que ton âme émerveillée,
Etrangère à toute sourde violence,
Touche de son regard vierge
Devient plaisant, nostalgique, élevé !

Tu as des secrets impalpables,
Des tiges de tournesol pour sabre,
Des raisins d’ambre pour dire ta
Périlleuse tendresse !

Suspendu dans la splendeur impériale des jours
Tu rends plus acceptable, plus accueillante
Ma pauvreté dans sa pure et vibrante quiétude !

            Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 5 octobre 2013



Glose :

Manlio Argueta (né à San Miguel, Salvador, en 1935) : poète, écrivain et critique littéraire salvadorien. Il commence à écrire de la poésie à l’âge de treize ans. Il cite Pablo Neruda et García Lorca comme ses premières influences poétiques. En 1956, il remporte le Grand Prix National de Littérature. En raison de ses écrits critiquant le gouvernement, il est contraint à l’exil au Costa Rica (1972). Il regagne le Salvador au début des années 1990. Manlio Argueta est Directeur de la Bibliothèque Nationale du pays.  Son roman « Un jour comme tant d’autres » a été publié en France (l’Harmattan).

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