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Ode au Poète Mohammed Ibn al-Dhib al-Ajami
Ode au Poète Mohammed Ibn al-Dhib al-Ajami
“ Que ma
poitrine ne se serre, et que ma langue ne soit embarrassée…’’
Le
Coran, Sourate 26, Les Poètes, verset 13
“Fais que j'aie une mention honorable
sur les langues de la postérité ;
et fais de moi l'un des héritiers du Jardin des délices.’’
Le Coran, Sourate 26, Les Poètes, verset 84 et 85
La solitude immense, la plaie
ouverte du coeur,
Le livre de la mer en bas de la
prison,
Le ciel plus bleu que l’âme, les
étoiles qui font
Plus tendre tes nuits, plus libre
ta douleur.
Ici, les yeux remplis de larmes
d’amitié,
Je lis tes beaux poèmes et
tremble d’étonnement
Devant la grâce vivante de tes
paroles de sang
Qui glorifient les Hommes et
chantent la Liberté !
Ami de la Beauté, enfant des Muses
doriques,
Bénie soit ton âme, bénie ta
passion
Pour ceux que le destin, dans sa
fureur tragique
Ecrase et humilie et laisse à
l’abandon.
Puisse le temps austère poser sur
tes cheveux
La lumineuse couronne des
invincibles preux !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris,
le 30 décembre 2012
Glose :
Mohammed
Ibn al-Dhib al-Ajami (né en 1976): poète qatari, Ambassadeur de l’Organisation
mondiale Poetas del Mundo dans son
pays, a été condamné à la prison à vie pour avoir critiqué l'émir et fait
l'éloge du "printemps arabe", que Doha a encouragé en Libye, en
Egypte, en Tunisie, au Yémen et en Syrie. Mohamed Ibn al-Dhib al- Ajami a
été jugé pour "incitation au renversement du pouvoir en place", un
chef d'inculpation passible de la peine de mort. "C'est un
scandaleux déni de justice !", s'est indigné son avocat Naguib al-Naïmi
après l'énoncé du verdict. Le poète, qui n'a pas assisté à l'audience, est
détenu depuis près d'un an à l'isolement et aucun membre de sa famille n'a pu
lui rendre visite.
Tous les
poètes du monde réclament la libération de cette grande voix de la Poésie.
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