L’AQURELLE
La transparence floutée
Du visage de ma mère –
Vagues claires et rapides du temps
Sur ses tendres traits délicats –
Des larmes irisées
S’éternisent
Sur mes paupières,
Nacrées, douces, légères
Comme les ailes d’une libellule !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 31 décembre 2010
vendredi 31 décembre 2010
mercredi 29 décembre 2010
LE VERTIGE DU LABYRINTHE
LE VERTIGE DU LABYRINTHE
« Qui n’aime ne vit pas, qui vit
De la Vie ne peut mourir »
Raymond Lulle
Non, je ne veux pas oublier
Ce que je suis en train de nommer
Au risque de charger au-delà du soutenable
Ma sereine mémoire.
Je veux me rappeler,
Oui, je veux garder en moi
Tous les détails de ce matin pur,
Sa lumière, ses nuances claires et distinctes,
Les murmures poly-hymniques
Des tendres feuilles des tilleuls !
Je veux que toutes les splendeurs de l’été
Se mêlent au chant de mon sang,
Vibrent, tressaillent, frissonnent
Et édifient les palais de mes pensées.
Je veux que vivent, persistent,
S’impriment en moi à toujours
Tous les frêles, rapides, inquiets, gracieux
Mouvements des petits moineaux
Venus picorer quelques graines
Dans mon humble jardin.
Je veux que les lettres
De mes poèmes deviennent images
Et les images – des lettres
Afin que je reste à jamais
Le maître cérémonieux
De l’invisible !
Je veux connaître, lire, boire,
Faire miens
Tous les infimes détails
Du Livre quotidien
Que l’Ange, mon éternel ami,
Ecrit sur moi.
Non, mon Ami,
Je refuse d’apprendre
L’Ars oblivionis
Des doctes grammairiens !
Je refuse les couronnes
De choses
Défleuries,
La blancheur des linceuls
Jetés sur le haut savoir !
J’aime les immortelles lueurs
Des poèmes immarcescibles,
L’Arbre scintillant de Porphyre,
Le Vertige des Labyrinthes,
Où chacun de mes mots,
Chacune de mes larmes
Se lient, en chantant,
Aux mots, aux larmes de tous
Les cœurs qui montent
Vers la céleste Mémoire
Des dieux
Depuis
Le premier cri
De l’éternité !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 28 décembre 2010
Glose :
Raymond Lulle (Ramon Llull en catalan), né vers 1232 à Majorque, mort en 1316 : philosophe, poète, théologien, apologiste chrétien et romancier. Béatifié par Pie XII en 1419, il est fêté localement le 29 mars.
Lulle est considéré comme l'un des inventeurs du catalan littéraire et l'un des premiers homme de lettres à utiliser une langue néo-latine pour exprimer ses connaissances philosophiques, scientifiques et techniques. On lui attribue l'invention de la rose des vents et du nocturlabe (cadran aux étoiles utilisé par les navigateurs du XVIe au XVIIIe siècle pour déterminer l'heure locale la nuit, calculer le moment de la marée haute et mesurer la latitude.
Bien que lui-même méprisât l'alchimie, un vaste Corpus de textes alchimiques fut écrit sous son nom à partir du XIVe siècle.
Il fut connu en son temps sous les noms de « Arabicus Christianus » (l'« Arabe chrétien »), de « Doctor Inspiratus » (« Docteur inspiré »), « Doctor Illuminatus » (« Docteur illuminé »). Lulle est l'une des figures les plus importantes du Moyen Âge en théologie et en littérature. Il laissa une œuvre immense et variée, écrite en catalan, mais aussi en arabe et en latin.
Certains de ces travaux sont à la base de méthodes d'élections redécouvertes au XVIIIe siècle par Condorcet.
Il naquit en 1232 ou 1233 à Palma de Majorque, capitale du royaume que le roi Jacques Ier d'Aragon venait de conquérir et d'annexer, avec l'ensemble des îles Baléares, à la couronne d'Aragon. Raymond (Ramon) appartenait à la noblesse catalane, venue de Montpellier et qui accompagna le roi Jacques Ier sur sa galère royale lors de la conquête de Majorque. Ses parents étaient Ramon Amat Llull et Isabel d'Erill. Il épousa en 1257 Blanca Picany qui lui donna deux enfants : Domingo et Magdalena.
Il devint très jeune le page du second fils du roi et fut initié aux arts de la guerre. Rapidement les nobles prirent conscience de son intelligence. Il fut nommé précepteur de l'infant Jacques, premier fils du roi Jacques Ier d'Aragon et futur roi de Majorque. Son ascension à la cour fut rapide. Il devint successivement sénéchal et majordome du futur roi Jacques II de Majorque.
Durant les années passées à la cour, il mena une vie mondaine, joyeuse, voire luxueuse et ostentatoire. On lui connut plusieurs amours dont certaines étaient clairement adultères.
À la cour du roi, à Perpignan, il composa le Llibre de la cavalleria, traité des devoirs du parfait chevalier. Il écrivit également des chansons d'amour destinées à être chantées par des troubadours.
Vers 1267, pour ses 30 ans, Raymond affirme avoir eu durant cinq nuits consécutives des visions du Christ en croix. Les impressions profondes provoquées par ces visions eurent pour conséquence de lui faire vendre ses biens et ses propriétés, abandonner sa famille pour se dédier au prêche sur les chemins.
Enfin, il se retira dans un couvent de Monte Randa (Majorque) où il se dédia à la contemplation. Il fut admis comme laïque au monastère cistercien de La Real, où les moines lui apprirent le latin, la grammaire et la philosophie chrétienne et islamique.
Ars oblivionis : la science (l’art) d’oublier qui permet à la mémoire de se débarrasser du savoir inutile. Expression latine forgée par Cicéron.
L’Arbre de Porphyre (en latin Arbor porphyriana) est une ontologie structurée en arborescences hiérarchiques, inventée par le philosophe néoplatonicien Porphyre au IIIe siècle, et dont la logique de construction correspond à trois rangée ou colonnes de mots : la rangée du milieu contient les séries du genre et de l'espèce, et forment l'analogue d'un tronc. Les rangées de gauche et de droite contiennent les différences, et sont analogues aux branches d'un arbre. Ce système de classification permet de subordonner les genres et les espèces sous des genres supérieurs, afin de classifier les espèces réelles, par exemple les espèces animales.
« Qui n’aime ne vit pas, qui vit
De la Vie ne peut mourir »
Raymond Lulle
Non, je ne veux pas oublier
Ce que je suis en train de nommer
Au risque de charger au-delà du soutenable
Ma sereine mémoire.
Je veux me rappeler,
Oui, je veux garder en moi
Tous les détails de ce matin pur,
Sa lumière, ses nuances claires et distinctes,
Les murmures poly-hymniques
Des tendres feuilles des tilleuls !
Je veux que toutes les splendeurs de l’été
Se mêlent au chant de mon sang,
Vibrent, tressaillent, frissonnent
Et édifient les palais de mes pensées.
Je veux que vivent, persistent,
S’impriment en moi à toujours
Tous les frêles, rapides, inquiets, gracieux
Mouvements des petits moineaux
Venus picorer quelques graines
Dans mon humble jardin.
Je veux que les lettres
De mes poèmes deviennent images
Et les images – des lettres
Afin que je reste à jamais
Le maître cérémonieux
De l’invisible !
Je veux connaître, lire, boire,
Faire miens
Tous les infimes détails
Du Livre quotidien
Que l’Ange, mon éternel ami,
Ecrit sur moi.
Non, mon Ami,
Je refuse d’apprendre
L’Ars oblivionis
Des doctes grammairiens !
Je refuse les couronnes
De choses
Défleuries,
La blancheur des linceuls
Jetés sur le haut savoir !
J’aime les immortelles lueurs
Des poèmes immarcescibles,
L’Arbre scintillant de Porphyre,
Le Vertige des Labyrinthes,
Où chacun de mes mots,
Chacune de mes larmes
Se lient, en chantant,
Aux mots, aux larmes de tous
Les cœurs qui montent
Vers la céleste Mémoire
Des dieux
Depuis
Le premier cri
De l’éternité !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 28 décembre 2010
Glose :
Raymond Lulle (Ramon Llull en catalan), né vers 1232 à Majorque, mort en 1316 : philosophe, poète, théologien, apologiste chrétien et romancier. Béatifié par Pie XII en 1419, il est fêté localement le 29 mars.
Lulle est considéré comme l'un des inventeurs du catalan littéraire et l'un des premiers homme de lettres à utiliser une langue néo-latine pour exprimer ses connaissances philosophiques, scientifiques et techniques. On lui attribue l'invention de la rose des vents et du nocturlabe (cadran aux étoiles utilisé par les navigateurs du XVIe au XVIIIe siècle pour déterminer l'heure locale la nuit, calculer le moment de la marée haute et mesurer la latitude.
Bien que lui-même méprisât l'alchimie, un vaste Corpus de textes alchimiques fut écrit sous son nom à partir du XIVe siècle.
Il fut connu en son temps sous les noms de « Arabicus Christianus » (l'« Arabe chrétien »), de « Doctor Inspiratus » (« Docteur inspiré »), « Doctor Illuminatus » (« Docteur illuminé »). Lulle est l'une des figures les plus importantes du Moyen Âge en théologie et en littérature. Il laissa une œuvre immense et variée, écrite en catalan, mais aussi en arabe et en latin.
Certains de ces travaux sont à la base de méthodes d'élections redécouvertes au XVIIIe siècle par Condorcet.
Il naquit en 1232 ou 1233 à Palma de Majorque, capitale du royaume que le roi Jacques Ier d'Aragon venait de conquérir et d'annexer, avec l'ensemble des îles Baléares, à la couronne d'Aragon. Raymond (Ramon) appartenait à la noblesse catalane, venue de Montpellier et qui accompagna le roi Jacques Ier sur sa galère royale lors de la conquête de Majorque. Ses parents étaient Ramon Amat Llull et Isabel d'Erill. Il épousa en 1257 Blanca Picany qui lui donna deux enfants : Domingo et Magdalena.
Il devint très jeune le page du second fils du roi et fut initié aux arts de la guerre. Rapidement les nobles prirent conscience de son intelligence. Il fut nommé précepteur de l'infant Jacques, premier fils du roi Jacques Ier d'Aragon et futur roi de Majorque. Son ascension à la cour fut rapide. Il devint successivement sénéchal et majordome du futur roi Jacques II de Majorque.
Durant les années passées à la cour, il mena une vie mondaine, joyeuse, voire luxueuse et ostentatoire. On lui connut plusieurs amours dont certaines étaient clairement adultères.
À la cour du roi, à Perpignan, il composa le Llibre de la cavalleria, traité des devoirs du parfait chevalier. Il écrivit également des chansons d'amour destinées à être chantées par des troubadours.
Vers 1267, pour ses 30 ans, Raymond affirme avoir eu durant cinq nuits consécutives des visions du Christ en croix. Les impressions profondes provoquées par ces visions eurent pour conséquence de lui faire vendre ses biens et ses propriétés, abandonner sa famille pour se dédier au prêche sur les chemins.
Enfin, il se retira dans un couvent de Monte Randa (Majorque) où il se dédia à la contemplation. Il fut admis comme laïque au monastère cistercien de La Real, où les moines lui apprirent le latin, la grammaire et la philosophie chrétienne et islamique.
Ars oblivionis : la science (l’art) d’oublier qui permet à la mémoire de se débarrasser du savoir inutile. Expression latine forgée par Cicéron.
L’Arbre de Porphyre (en latin Arbor porphyriana) est une ontologie structurée en arborescences hiérarchiques, inventée par le philosophe néoplatonicien Porphyre au IIIe siècle, et dont la logique de construction correspond à trois rangée ou colonnes de mots : la rangée du milieu contient les séries du genre et de l'espèce, et forment l'analogue d'un tronc. Les rangées de gauche et de droite contiennent les différences, et sont analogues aux branches d'un arbre. Ce système de classification permet de subordonner les genres et les espèces sous des genres supérieurs, afin de classifier les espèces réelles, par exemple les espèces animales.
mercredi 22 décembre 2010
CONSULTATIO CATHOLICA
CONSULTATIO CATHOLICA
Je lis ton œuvre sidéral, Comenius,
Et le soir est beau comme le visage d’un ange,
Et tout est tendre et doux et lumineux
Dans ma modeste maison.
Emu, mon esprit se perd
Dans les divines forêts
De ton irrésistible et vaste savoir,
Dans les terribles souffrances de ta vie
De deuil perpétuel.
Toi, l’errant, le poète ardent des étoiles,
Le juste,
Agrippé de toute ton âme
A l’apostolique Vigne spirituelle !
Toi, icône de la blanche, de la libre
Divagation des érudits fous de Dieu,
Regeste de la Doctrine divine des Ecritures !
Et mon âme bouleversée
Par le parfum de ton âme, adhère
A ton désir des res humana,
Affaires des hommes,
Missionnaires de l’Amour
Sur notre Terre baignée de sang.
J’aime ton rêve aristocratique
Qui abolit d’un seul coup
L’antique distinction
Entre substances et accidents.
J’aime tes paroles
Qui me renvoie, en me faisant pleurer,
A mon infinie pesanteur.
La vie, c’est chaque jour, mon Frère,
C’est chaque jour mon devoir
Envers Dieu,
Comenius !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 22 décembre 2010
Comenius (né Jan Amos Komenský le 28 mars 1592 à Uherský Brod, Moravie - mort le 15 novembre 1670 à Amsterdam) : philosophe, grammairien et pédagogue tchèque. Membre du mouvement protestant des Frères Moraves, il s'occupa toute sa vie de perfectionner les méthodes d'instruction. Son père était un maître-meunier extrêmement religieux, suivant les doctrines de Jean Hus. Devenu orphelin à douze ans, il intégra à seize ans l'école latine de Přerov où ses professeurs remarquèrent vite ses aptitudes prometteuses et le protégèrent. Il s'inscrivit en 1611 à l'Université calviniste de Herborn en Allemagne où, sous l'influence des théologiens Piscator et Johann Heinrich Alsted, il s'initia au millénarisme (attente d'un royaume millénaire parfait sur terre). Sa formation philosophique a été en effet bien plus marquée par l'étude de la Bible que par l'étude de penseurs athées. En 1613, il s'inscrivit à la Faculté de théologie de l'Université d'Heidelberg.
En 1614, il retourna en Moravie où l'Unité des frères de Bohème (hussites) lui confia la direction de l'école de Přerov. En 1616, il devint pasteur et, en 1618, on lui confia la très importante paroisse de Fulneck. Cette même année, Comenius épousa Madeleine Vizovká, de qui il eut deux enfants. En 1621, au début de la Guerre de Trente Ans, les troupes espagnoles prirent la ville de Fulneck et mirent à prix la vie de son pasteur, Comenius. Celui-ci s'enfuit dans les forêts avoisinantes, abandonnant son épouse alors enceinte et son fils. Il écrivit pour sa femme un traité de consolation intitulé Réflexions sur la perfection chrétienne. Madeleine et ses deux enfants moururent de la peste sans que Comenius ait pu les revoir.
Il a perdu en quelques mois son pays, sa paroisse, ses travaux et sa famille. Dès lors, il fut condamné à l’éternel exil – c’est pour cela qu’on a vu en lui un précurseur de l’unité européenne. Toute sa vie, Comenius espéra une défaite des forces catholiques et un retour de la foi biblique et de sa patrie. Cela le poussa à croire les prophéties du tanneur Christophe Kotter ou de la jeune Christine Poniatowska, une hallucinée de 16 ans qu'il considérait comme sa propre fille, et à s'intéresser aux idées utopiques et ésotériques des manifestes des Rose-Croix. Il était d'ailleurs en correspondance avec leur auteur présumé Johann Valentin Andreae, dont il reprit les idées de Sociétés chrétiennes.
En 1624, il se remaria avec la fille du pasteur Cyrille, Dorothée. En 1628, il s'établit à Leszno en Pologne. À partir de 1630, il commença à s'intéresser à la pédagogie et devint un personnage extrêmement en vue, écouté par les catholiques comme par les protestants. De 1651 à 1654, invité par le prince hongrois Sigismund Rakoczi, il résida à Sárospatak, où il tenta de mettre en place ses idées pédagogiques. Le Cardinal de Richelieu l'invita - sans succès - en France. Il s'établit un temps en Angleterre, puis en Suède dont il réforma les écoles. On lui fit même la proposition d'aller diriger au Nouveau-monde l'école de Harvard, dans la colonie puritaine du Massachusetts.
Comenius perdit sa deuxième épouse et se maria une troisième fois. À Leszno, en Pologne, à la suite d'une attaque des catholiques polonais, il perdit sa bibliothèque et tous ses travaux des vingt années précédentes. En 1656, la Hollande, si généreuse envers les réfugiés de l'époque l'accueillit et la ville d'Amsterdam, où il mourut quatre ans plus tard, lui versa une pension de 800 florins. Comenius est enterré à Naarden.
Comenius est avant tout un théologien. Les philosophes des Lumières le considèrent comme un métaphysicien d’arrière-garde (un « faux prophète », un « moraliste à l'esprit étroit » écrivit Diderot). Pourtant, par sa pensée utopique et atypique, Comenius a préparé le monde protestant à accepter le rationalisme plutôt antichrétien des Lumières. Son œuvre le fait actuellement considérer comme le père de l'éducation moderne. Jules Michelet l'appela Le Galilée de l'éducation. En 1642, Comenius rencontra René Descartes et les deux hommes, malgré des divergences apparemment irréconciliables, eurent bien le même but d'une science rationnelle universelle.
Regeste (n.m.) : terme moyennageux. Répertoire chronologique dans lequel sont enregistrés les actes émanés des pouvoirs publics ou intervenus entre les particuliers, durant une période déterminée.
L’antique distinction
Entre substances et accidents – celles dont parle Aristote.
Je lis ton œuvre sidéral, Comenius,
Et le soir est beau comme le visage d’un ange,
Et tout est tendre et doux et lumineux
Dans ma modeste maison.
Emu, mon esprit se perd
Dans les divines forêts
De ton irrésistible et vaste savoir,
Dans les terribles souffrances de ta vie
De deuil perpétuel.
Toi, l’errant, le poète ardent des étoiles,
Le juste,
Agrippé de toute ton âme
A l’apostolique Vigne spirituelle !
Toi, icône de la blanche, de la libre
Divagation des érudits fous de Dieu,
Regeste de la Doctrine divine des Ecritures !
Et mon âme bouleversée
Par le parfum de ton âme, adhère
A ton désir des res humana,
Affaires des hommes,
Missionnaires de l’Amour
Sur notre Terre baignée de sang.
J’aime ton rêve aristocratique
Qui abolit d’un seul coup
L’antique distinction
Entre substances et accidents.
J’aime tes paroles
Qui me renvoie, en me faisant pleurer,
A mon infinie pesanteur.
La vie, c’est chaque jour, mon Frère,
C’est chaque jour mon devoir
Envers Dieu,
Comenius !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 22 décembre 2010
Comenius (né Jan Amos Komenský le 28 mars 1592 à Uherský Brod, Moravie - mort le 15 novembre 1670 à Amsterdam) : philosophe, grammairien et pédagogue tchèque. Membre du mouvement protestant des Frères Moraves, il s'occupa toute sa vie de perfectionner les méthodes d'instruction. Son père était un maître-meunier extrêmement religieux, suivant les doctrines de Jean Hus. Devenu orphelin à douze ans, il intégra à seize ans l'école latine de Přerov où ses professeurs remarquèrent vite ses aptitudes prometteuses et le protégèrent. Il s'inscrivit en 1611 à l'Université calviniste de Herborn en Allemagne où, sous l'influence des théologiens Piscator et Johann Heinrich Alsted, il s'initia au millénarisme (attente d'un royaume millénaire parfait sur terre). Sa formation philosophique a été en effet bien plus marquée par l'étude de la Bible que par l'étude de penseurs athées. En 1613, il s'inscrivit à la Faculté de théologie de l'Université d'Heidelberg.
En 1614, il retourna en Moravie où l'Unité des frères de Bohème (hussites) lui confia la direction de l'école de Přerov. En 1616, il devint pasteur et, en 1618, on lui confia la très importante paroisse de Fulneck. Cette même année, Comenius épousa Madeleine Vizovká, de qui il eut deux enfants. En 1621, au début de la Guerre de Trente Ans, les troupes espagnoles prirent la ville de Fulneck et mirent à prix la vie de son pasteur, Comenius. Celui-ci s'enfuit dans les forêts avoisinantes, abandonnant son épouse alors enceinte et son fils. Il écrivit pour sa femme un traité de consolation intitulé Réflexions sur la perfection chrétienne. Madeleine et ses deux enfants moururent de la peste sans que Comenius ait pu les revoir.
Il a perdu en quelques mois son pays, sa paroisse, ses travaux et sa famille. Dès lors, il fut condamné à l’éternel exil – c’est pour cela qu’on a vu en lui un précurseur de l’unité européenne. Toute sa vie, Comenius espéra une défaite des forces catholiques et un retour de la foi biblique et de sa patrie. Cela le poussa à croire les prophéties du tanneur Christophe Kotter ou de la jeune Christine Poniatowska, une hallucinée de 16 ans qu'il considérait comme sa propre fille, et à s'intéresser aux idées utopiques et ésotériques des manifestes des Rose-Croix. Il était d'ailleurs en correspondance avec leur auteur présumé Johann Valentin Andreae, dont il reprit les idées de Sociétés chrétiennes.
En 1624, il se remaria avec la fille du pasteur Cyrille, Dorothée. En 1628, il s'établit à Leszno en Pologne. À partir de 1630, il commença à s'intéresser à la pédagogie et devint un personnage extrêmement en vue, écouté par les catholiques comme par les protestants. De 1651 à 1654, invité par le prince hongrois Sigismund Rakoczi, il résida à Sárospatak, où il tenta de mettre en place ses idées pédagogiques. Le Cardinal de Richelieu l'invita - sans succès - en France. Il s'établit un temps en Angleterre, puis en Suède dont il réforma les écoles. On lui fit même la proposition d'aller diriger au Nouveau-monde l'école de Harvard, dans la colonie puritaine du Massachusetts.
Comenius perdit sa deuxième épouse et se maria une troisième fois. À Leszno, en Pologne, à la suite d'une attaque des catholiques polonais, il perdit sa bibliothèque et tous ses travaux des vingt années précédentes. En 1656, la Hollande, si généreuse envers les réfugiés de l'époque l'accueillit et la ville d'Amsterdam, où il mourut quatre ans plus tard, lui versa une pension de 800 florins. Comenius est enterré à Naarden.
Comenius est avant tout un théologien. Les philosophes des Lumières le considèrent comme un métaphysicien d’arrière-garde (un « faux prophète », un « moraliste à l'esprit étroit » écrivit Diderot). Pourtant, par sa pensée utopique et atypique, Comenius a préparé le monde protestant à accepter le rationalisme plutôt antichrétien des Lumières. Son œuvre le fait actuellement considérer comme le père de l'éducation moderne. Jules Michelet l'appela Le Galilée de l'éducation. En 1642, Comenius rencontra René Descartes et les deux hommes, malgré des divergences apparemment irréconciliables, eurent bien le même but d'une science rationnelle universelle.
Regeste (n.m.) : terme moyennageux. Répertoire chronologique dans lequel sont enregistrés les actes émanés des pouvoirs publics ou intervenus entre les particuliers, durant une période déterminée.
L’antique distinction
Entre substances et accidents – celles dont parle Aristote.
mardi 21 décembre 2010
SOURIS, MON BEL ENFANT (en islandais)
Brostu fagra barn mitt eins og fallega fjólan
Brostu fagra barn mitt eins og fallega fjólan
brosir á engi, er falla á hana daggardætur.
Og megi tíminn vernda viðkvæma feimni þína
blíða sem fegurð himins, skæra sem stjörnur nætur.
Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson
Brostu fagra barn mitt eins og fallega fjólan
brosir á engi, er falla á hana daggardætur.
Og megi tíminn vernda viðkvæma feimni þína
blíða sem fegurð himins, skæra sem stjörnur nætur.
Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson
lundi 20 décembre 2010
RADKO RADKOV (en estonien)
Radko Radkov
in memoriam
On Ajal kombeks võtta laenuks meilt
me noorus, mõnud, kõik, mis on meil. Tasuks
vaid põrmu tõukab ta meid eluteilt.
Sir Walter Raleigh
Ma sinu poole pöördun,
sa, kurbusesse mähit aastaaeg,
sa, puhas aastaaeg,
kus lõpeb kõik me lootus,
aupüüdluski kus oma lõpu leiab !
Sind palun, aastaaeg
sa selgesilmne,
mu sõbra armsaim sõbratar,
mind tröösti nüüd,
kui veed ei voola enam
ta sõnasäras
ja valgus ise
valguse tühjuseks on saanud!
Oo vaikne tuuleõhk,
sa tule, pühi ära tolm
mis juba katabki
mu mälu õnnelikke tunde!
Sa tule, inglite ajatute iidne hingus
ja pane valged roosid õitsema
maamullast, mille sooja rüppe igaviku
lüüme Laulik vastu võetud on !
Eesti keelde tõlkinud Jüri Talvet
in memoriam
On Ajal kombeks võtta laenuks meilt
me noorus, mõnud, kõik, mis on meil. Tasuks
vaid põrmu tõukab ta meid eluteilt.
Sir Walter Raleigh
Ma sinu poole pöördun,
sa, kurbusesse mähit aastaaeg,
sa, puhas aastaaeg,
kus lõpeb kõik me lootus,
aupüüdluski kus oma lõpu leiab !
Sind palun, aastaaeg
sa selgesilmne,
mu sõbra armsaim sõbratar,
mind tröösti nüüd,
kui veed ei voola enam
ta sõnasäras
ja valgus ise
valguse tühjuseks on saanud!
Oo vaikne tuuleõhk,
sa tule, pühi ära tolm
mis juba katabki
mu mälu õnnelikke tunde!
Sa tule, inglite ajatute iidne hingus
ja pane valged roosid õitsema
maamullast, mille sooja rüppe igaviku
lüüme Laulik vastu võetud on !
Eesti keelde tõlkinud Jüri Talvet
dimanche 12 décembre 2010
TROIS POÈMES A L’ORDONNANCE SOIGNÉE
TROIS POÈMES A L’ORDONNANCE SOIGNÉE
I.
Fou-Fei, déesse de la rivière Lo,
Toi qui as charmé par ta beauté fluviale
Tant poètes,
Dis-moi, déesse des cœurs épris,
A qui confier les pensées qui m’attristent ?
A qui révéler le désespoir des nuits solitaires ?
II.
Mon cœur est plein d’une si profonde pauvreté,
Je me lève, sors, cours vers le sentier fleuri,
Regarde de tous côtés,
Répète des paroles simples
Que l’herbe semble entendre
Et berce l’espoir de revoir
Ton visage de lotus.
Ô Brièveté des heures joyeuses,
Pourquoi Vers le Nord
Partent les âmes aimées !
III.
Lueur fugitive de l’aube,
Poésie pure des feuilles
Qui se replient gracieusement
L’une contre l’autre,
Union indissoluble des cœurs purs !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 12 décembre 2010
I.
Fou-Fei, déesse de la rivière Lo,
Toi qui as charmé par ta beauté fluviale
Tant poètes,
Dis-moi, déesse des cœurs épris,
A qui confier les pensées qui m’attristent ?
A qui révéler le désespoir des nuits solitaires ?
II.
Mon cœur est plein d’une si profonde pauvreté,
Je me lève, sors, cours vers le sentier fleuri,
Regarde de tous côtés,
Répète des paroles simples
Que l’herbe semble entendre
Et berce l’espoir de revoir
Ton visage de lotus.
Ô Brièveté des heures joyeuses,
Pourquoi Vers le Nord
Partent les âmes aimées !
III.
Lueur fugitive de l’aube,
Poésie pure des feuilles
Qui se replient gracieusement
L’une contre l’autre,
Union indissoluble des cœurs purs !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 12 décembre 2010
BENEDICTUS
Benedictus
Missa Solemnis de Beethoven
A Janmarc Rothfuss
In Memoriam
“Hic est qui venit per aquam et sanguinem”
(Voici celui qui vient par l’eau et par le sang »)
Epître du Dimanche de la Passion
I.
Jeanmarc, mon Ami,
Ce soir, assis devant la solitude de la fenêtre vide,
J’écoute, en pensant à toi, l’être devenu éther lumineux, la
Missa Solemnis de Beethoven !
Dehors, le vent monte du sol, glisse sur les tiges des fleurs
Et fait vibrer la terre avant d’atteindre les cimes des nuages.
L’air ému ne retient plus la lumière de tes yeux enflammés
Devant la porte,
Abîme fragile entre la vie et la mort,
Qui garde son frissonnant bâillement !
II.
Et cette musique simple et solennelle,
Espérance en l’homme, espérance en l’infini !
Toi, mon tendre Seigneur, qui te manifestes vraiment
A l’autel blanc sous les espèces si terrestres du vin et du pain !
Ces sons suaves et divins, cette présence céleste
Si difficile à supporter,
Les frissons de ton cœur qui donne
L’excellence de sa miséricorde
Aux sons de cette messe !
III.
Janmarc, Âme,
Laisse flotter librement la mélodie
De la tristesse sur le velours du soir !
Qu’elle berce, qu’elle envoûte, qu’elle engendre
La divine espérance dans les prunelles
De ceux qui, gardant le silence
Comme une pierre précieuse dans leurs mains,
Se meuvent et souffrent avec l’avancée des pénombres !
Ceux qui, craintifs, recouvrent en cachette leurs sanglots
D’une pudique chlamyde de pétales de violettes !
Musique de la Messe, fais que l’éclat des mots rejaillisse
Sur nos visages et dans nos paroles !
III.
Janmarc, Äme,
Ton visage se rapproche des caresses de nos doigts
Comme une pluie. Comme le vent,
Ta beauté entre dans nos cœurs ouverts aux rumeurs des années !
IV.
Comme elles sont limpides et complexes les notes qui suivent
Et précède la nuit !
Comme elles connaissent, dans leur soyeuse élégance,
Le terrible langage, les sanglantes blessures
Des départs inattendus !
V.
Dites, comment vivre ensemble
Quand les cœurs sont séparés ?
VI.
Chagrin, aussi sinueux que le vol des agiles hirondelles,
Presse ma main de parachever le doux tissu
De mon chant qui exalte l’Ami
Avant la venue du grand froid !
Je me lève, cours, ramasse fébrilement les mots
Du poème,
Les serre contre mes paupières humides et m’en vais,
Tout tremblant, en ta compagnie, Ami aimé,
Le long
Des allées où se sont tus à jamais
Les battements de tes pas.
VII.
Le temps se tait
Et passe, et s’éloigne dans l’air frileux,
La blanche fumée de l’âtre fidèle
Autrefois réjoui par les chants de ta voix enfantine,
De ton rire adolescent,
De ta paix cordiale.
VIII.
Janmarc, Âme,
Ce soir, en écoutant
La Missa solemnis de Beethoven,
Mes cils caressent les souvenirs
De ta vie jadis pleine de joie étincelante !
Ici, dans cette maison vertigineuse
Au bord de la rivière mystérieusement infranchissable.
Ami, sors de ton silence, souris-moi,
Attelle les premières étoiles
Et pars pour ta promenade de long parcours !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 12 décembre 2010
Je dédie ce poème au fils bien-aimé de mon ami Uli Rothfuss qui a rejoint le chœur des anges transparents.
Glose :
Chlamyde (n.f.) : du grec chlamus / χλαμύς. La chlamyde est une draperie portée exclusivement par les hommes et originaire de la Grèce antique et plus précisément de Thessalie.
Il s'agit d'un manteau d'une seule pièce de tissu carrée ou rectangulaire et sans coutures. Cette pièce de tissu mesurait généralement environ 2 mètres de longueur sur 1 mètre de largeur et tombait jusqu'aux genoux. Parfois, sa longueur pouvait être supérieure à 2 mètres pour lui permettre de descendre jusqu'à terre. Elle pouvait se porter seule à même le corps ou sur un chiton. Elle se différencie de l'himation, car elle comportait une attache sur l'épaule droite ce qui laissait le bras dégagé.
Ce vêtement était principalement utilisé par les cavaliers, les voyageurs et les jeunes gens. Ces derniers le portaient d'ailleurs durant toute leur éphébie. À partir d'Alexandre le Grand, la chlamyde pourpre servait de manteau royal.
Missa Solemnis de Beethoven
A Janmarc Rothfuss
In Memoriam
“Hic est qui venit per aquam et sanguinem”
(Voici celui qui vient par l’eau et par le sang »)
Epître du Dimanche de la Passion
I.
Jeanmarc, mon Ami,
Ce soir, assis devant la solitude de la fenêtre vide,
J’écoute, en pensant à toi, l’être devenu éther lumineux, la
Missa Solemnis de Beethoven !
Dehors, le vent monte du sol, glisse sur les tiges des fleurs
Et fait vibrer la terre avant d’atteindre les cimes des nuages.
L’air ému ne retient plus la lumière de tes yeux enflammés
Devant la porte,
Abîme fragile entre la vie et la mort,
Qui garde son frissonnant bâillement !
II.
Et cette musique simple et solennelle,
Espérance en l’homme, espérance en l’infini !
Toi, mon tendre Seigneur, qui te manifestes vraiment
A l’autel blanc sous les espèces si terrestres du vin et du pain !
Ces sons suaves et divins, cette présence céleste
Si difficile à supporter,
Les frissons de ton cœur qui donne
L’excellence de sa miséricorde
Aux sons de cette messe !
III.
Janmarc, Âme,
Laisse flotter librement la mélodie
De la tristesse sur le velours du soir !
Qu’elle berce, qu’elle envoûte, qu’elle engendre
La divine espérance dans les prunelles
De ceux qui, gardant le silence
Comme une pierre précieuse dans leurs mains,
Se meuvent et souffrent avec l’avancée des pénombres !
Ceux qui, craintifs, recouvrent en cachette leurs sanglots
D’une pudique chlamyde de pétales de violettes !
Musique de la Messe, fais que l’éclat des mots rejaillisse
Sur nos visages et dans nos paroles !
III.
Janmarc, Äme,
Ton visage se rapproche des caresses de nos doigts
Comme une pluie. Comme le vent,
Ta beauté entre dans nos cœurs ouverts aux rumeurs des années !
IV.
Comme elles sont limpides et complexes les notes qui suivent
Et précède la nuit !
Comme elles connaissent, dans leur soyeuse élégance,
Le terrible langage, les sanglantes blessures
Des départs inattendus !
V.
Dites, comment vivre ensemble
Quand les cœurs sont séparés ?
VI.
Chagrin, aussi sinueux que le vol des agiles hirondelles,
Presse ma main de parachever le doux tissu
De mon chant qui exalte l’Ami
Avant la venue du grand froid !
Je me lève, cours, ramasse fébrilement les mots
Du poème,
Les serre contre mes paupières humides et m’en vais,
Tout tremblant, en ta compagnie, Ami aimé,
Le long
Des allées où se sont tus à jamais
Les battements de tes pas.
VII.
Le temps se tait
Et passe, et s’éloigne dans l’air frileux,
La blanche fumée de l’âtre fidèle
Autrefois réjoui par les chants de ta voix enfantine,
De ton rire adolescent,
De ta paix cordiale.
VIII.
Janmarc, Âme,
Ce soir, en écoutant
La Missa solemnis de Beethoven,
Mes cils caressent les souvenirs
De ta vie jadis pleine de joie étincelante !
Ici, dans cette maison vertigineuse
Au bord de la rivière mystérieusement infranchissable.
Ami, sors de ton silence, souris-moi,
Attelle les premières étoiles
Et pars pour ta promenade de long parcours !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 12 décembre 2010
Je dédie ce poème au fils bien-aimé de mon ami Uli Rothfuss qui a rejoint le chœur des anges transparents.
Glose :
Chlamyde (n.f.) : du grec chlamus / χλαμύς. La chlamyde est une draperie portée exclusivement par les hommes et originaire de la Grèce antique et plus précisément de Thessalie.
Il s'agit d'un manteau d'une seule pièce de tissu carrée ou rectangulaire et sans coutures. Cette pièce de tissu mesurait généralement environ 2 mètres de longueur sur 1 mètre de largeur et tombait jusqu'aux genoux. Parfois, sa longueur pouvait être supérieure à 2 mètres pour lui permettre de descendre jusqu'à terre. Elle pouvait se porter seule à même le corps ou sur un chiton. Elle se différencie de l'himation, car elle comportait une attache sur l'épaule droite ce qui laissait le bras dégagé.
Ce vêtement était principalement utilisé par les cavaliers, les voyageurs et les jeunes gens. Ces derniers le portaient d'ailleurs durant toute leur éphébie. À partir d'Alexandre le Grand, la chlamyde pourpre servait de manteau royal.
vendredi 10 décembre 2010
Radko Radkov (en bosnien)
RADKO RADKOV
In memoriam
“Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust.”
Sir Walter Raleigh
Okrećem se tebi,
doba ovijeno velom tihe tuge,
nevino doba,
koje si nam otelo
svaku nadu
i okončalo
sve naše snove.
Preklinjem te,
doba jasnovido,
mili saputniče mog prijatelja,
utješi me
sada, kada voda više ne utječe
u bljesak njegovih riječi
i kada svjetlost ostala je bez svjetlosti.
O prozračni lahoru,
dođi, obriši prašinu,
koja je pokrila
najsrećnije dane mog sjećanja!
Hajde, starostavnim dahom
bezvremenih anđela
rascvjetaj krunice bijelih ruža
na zemlji koja je u svoju nježnu toplinu
primila prozračnog Pjevača Vječnosti!
(Pariz, 3. oktobar 2009.)
Atanas Vančev de Trejsi
Na bosanski prevela Duška Vrhovac
In memoriam
“Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust.”
Sir Walter Raleigh
Okrećem se tebi,
doba ovijeno velom tihe tuge,
nevino doba,
koje si nam otelo
svaku nadu
i okončalo
sve naše snove.
Preklinjem te,
doba jasnovido,
mili saputniče mog prijatelja,
utješi me
sada, kada voda više ne utječe
u bljesak njegovih riječi
i kada svjetlost ostala je bez svjetlosti.
O prozračni lahoru,
dođi, obriši prašinu,
koja je pokrila
najsrećnije dane mog sjećanja!
Hajde, starostavnim dahom
bezvremenih anđela
rascvjetaj krunice bijelih ruža
na zemlji koja je u svoju nježnu toplinu
primila prozračnog Pjevača Vječnosti!
(Pariz, 3. oktobar 2009.)
Atanas Vančev de Trejsi
Na bosanski prevela Duška Vrhovac
mercredi 8 décembre 2010
PAROLES A LA MAGNIFIQUE EXIGENCE (en italien)
PAROLE FORTEMENTE SENTITE
Ad Anna Piutti
I.
Immobile nell'innocenza dell'estate,
Il giorno sorge al limitare del giardino:
Conosce la sua chiara importanza,
La sua pura pienezza
Ed eminente dignità!
Disdegna
Il dispendioso lusso delle buganvillee
Così come le nobili parole
Disprezzano i cuori vuoti.
II.
Il calore inonda la porta aperta.
Il viso bianco di Xenia
Appare in piena luce:
Saluta le cince con un gesto della mano
E sembra parlare all'erba selvatica.
Il suo corpo fluido, le sue mani sottili,
Giungono al mio cuore
Dal passato? Sono le frasi erudite
Così care agli spiriti raffinati!
III.
Com'è abbagliante
Il fulgido splendore
Della fedeltà! -
Canta in me una calda voce.
Com'è difficile esser certi
Della permanenza di questo mondo! -
Risponde il silenzio.
IV.
Chiudo gli occhi
E penso
Al rametto di salice
Che i viaggiatori cinesi sotto il regno degli Han
Ricevevano al momento della partenza!
V.
Dolcemente, senza far rumore,
Le immagini felici si allontanano
Sul dorso fremente della brezza.
Ma il corpo,
Come gli animali,
Non scorda mai la sua terra natale!
Athanase Vantchev de Thracy
Parigi, 7 dicembre 2010
Ad Anna Piutti
I.
Immobile nell'innocenza dell'estate,
Il giorno sorge al limitare del giardino:
Conosce la sua chiara importanza,
La sua pura pienezza
Ed eminente dignità!
Disdegna
Il dispendioso lusso delle buganvillee
Così come le nobili parole
Disprezzano i cuori vuoti.
II.
Il calore inonda la porta aperta.
Il viso bianco di Xenia
Appare in piena luce:
Saluta le cince con un gesto della mano
E sembra parlare all'erba selvatica.
Il suo corpo fluido, le sue mani sottili,
Giungono al mio cuore
Dal passato? Sono le frasi erudite
Così care agli spiriti raffinati!
III.
Com'è abbagliante
Il fulgido splendore
Della fedeltà! -
Canta in me una calda voce.
Com'è difficile esser certi
Della permanenza di questo mondo! -
Risponde il silenzio.
IV.
Chiudo gli occhi
E penso
Al rametto di salice
Che i viaggiatori cinesi sotto il regno degli Han
Ricevevano al momento della partenza!
V.
Dolcemente, senza far rumore,
Le immagini felici si allontanano
Sul dorso fremente della brezza.
Ma il corpo,
Come gli animali,
Non scorda mai la sua terra natale!
Athanase Vantchev de Thracy
Parigi, 7 dicembre 2010
mardi 7 décembre 2010
PAROLES A LA MAGNIFIQUE EXIGENCE
PAROLES A LA MAGNIFIQUE EXIGENCE
A Anna Piutti
I.
Immobile dans l’innocence de l’été,
Le jour se tient debout au milieu du jardin,
Conscient da sa claire importance,
De sa pure plénitude
Et de son éminente dignité !
Il dédaigne
Le luxe dispendieux des bougainvillées
Tout comme les hautes paroles
Méprisent les cœurs vides.
II.
Chaleur qui baigne la porte ouverte,
Le visage blanc de Xénia
Apparaît en pleine lumière.
Elle fait signe de la main aux mésanges
Et semble parler aux herbes folles.
Son corps fluide, ses mains fines
Sont-elles venus jusqu’à mon cœur
Du passé ? De ces phrases lettrées
Que toute âme raffinée affectionne tant !
III.
Qu’elle est aveuglante
L’éclatante splendeur
De la fidélité ! –
Chante une voix chaude en moi.
La permanence du monde,
Comme c’est difficile de s’en assurer ! –
Répond le silence.
IV.
Je ferme les yeux
Et pense
Au rameau de saule
Que les voyageurs chinois sous les Hans
Recevaient au moment du départ !
V.
Doucement, sans bruit,
S’éloignent les images du bonheur
Sur le dos frémissant du petit vent.
Mais le corps,
Comme les animaux,
N’oublie jamais sa terre natale !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 7 décembre 2010
Glose :
Anna Piutti – une des plus talentueuses jeunes poétesses d’Italie. Née à Vicenza, elle est actuellement étudiante à l'Université de Verona en langues étrangères. Piutti écrit des poèmes en vers libre et en anglais depuis 1998. Sa parole est énigmatique, ses vers nourris de métaphores d’une grande originalité. Elle aime les images oniriques sans dédaigner pourtant les joies et les tristesses de la vie quotidienne. Excellente traductrice, parlant parfaitement la langue de Racine, elle a adapté en italien les poèmes de plusieurs auteurs français. Anna Piutti a trois passions : la littérature, l'art et la musique. Elle s’intéresse également à la linguistique, à la philosophie, à la médecine, au théâtre.
Anna Piutti a mis en italien bon nombre de mes poésies.
Bougainvillée (n.f.) : la bougainvillée, parfois appelée le bougainvillier, est un arbuste de la famille des Nyctaginacées appartenant au genre Bougainvillea découverte par le botaniste Philibert Commerson au Brésil lors de l'expédition autour du monde dirigée par l'explorateur français Louis Antoine de Bougainville.
Les bougainvillées sont des arbustes épineux grimpants aux vives couleurs qui, contrairement à l'apparence, ne sont pas dues aux fleurs. Celles-ci sont petites et blanches, et ce sont les bractées de l'extrémité des rameaux qui les entourent qui offrent des coloris variés rose, rouge, mauve, orange, jaune, blancs.
Ces plantes sont originaires des forêts tropicales humides d'Amérique du Sud et sont largement utilisées comme plantes ornementales jusque dans les régions tempérées chaudes.
A Anna Piutti
I.
Immobile dans l’innocence de l’été,
Le jour se tient debout au milieu du jardin,
Conscient da sa claire importance,
De sa pure plénitude
Et de son éminente dignité !
Il dédaigne
Le luxe dispendieux des bougainvillées
Tout comme les hautes paroles
Méprisent les cœurs vides.
II.
Chaleur qui baigne la porte ouverte,
Le visage blanc de Xénia
Apparaît en pleine lumière.
Elle fait signe de la main aux mésanges
Et semble parler aux herbes folles.
Son corps fluide, ses mains fines
Sont-elles venus jusqu’à mon cœur
Du passé ? De ces phrases lettrées
Que toute âme raffinée affectionne tant !
III.
Qu’elle est aveuglante
L’éclatante splendeur
De la fidélité ! –
Chante une voix chaude en moi.
La permanence du monde,
Comme c’est difficile de s’en assurer ! –
Répond le silence.
IV.
Je ferme les yeux
Et pense
Au rameau de saule
Que les voyageurs chinois sous les Hans
Recevaient au moment du départ !
V.
Doucement, sans bruit,
S’éloignent les images du bonheur
Sur le dos frémissant du petit vent.
Mais le corps,
Comme les animaux,
N’oublie jamais sa terre natale !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 7 décembre 2010
Glose :
Anna Piutti – une des plus talentueuses jeunes poétesses d’Italie. Née à Vicenza, elle est actuellement étudiante à l'Université de Verona en langues étrangères. Piutti écrit des poèmes en vers libre et en anglais depuis 1998. Sa parole est énigmatique, ses vers nourris de métaphores d’une grande originalité. Elle aime les images oniriques sans dédaigner pourtant les joies et les tristesses de la vie quotidienne. Excellente traductrice, parlant parfaitement la langue de Racine, elle a adapté en italien les poèmes de plusieurs auteurs français. Anna Piutti a trois passions : la littérature, l'art et la musique. Elle s’intéresse également à la linguistique, à la philosophie, à la médecine, au théâtre.
Anna Piutti a mis en italien bon nombre de mes poésies.
Bougainvillée (n.f.) : la bougainvillée, parfois appelée le bougainvillier, est un arbuste de la famille des Nyctaginacées appartenant au genre Bougainvillea découverte par le botaniste Philibert Commerson au Brésil lors de l'expédition autour du monde dirigée par l'explorateur français Louis Antoine de Bougainville.
Les bougainvillées sont des arbustes épineux grimpants aux vives couleurs qui, contrairement à l'apparence, ne sont pas dues aux fleurs. Celles-ci sont petites et blanches, et ce sont les bractées de l'extrémité des rameaux qui les entourent qui offrent des coloris variés rose, rouge, mauve, orange, jaune, blancs.
Ces plantes sont originaires des forêts tropicales humides d'Amérique du Sud et sont largement utilisées comme plantes ornementales jusque dans les régions tempérées chaudes.
lundi 6 décembre 2010
SEMIOSE (en italien)
ITALIEN:
SEMIOSI
A Norton Hodges
Un miraculo,
L’immediatezza del paesaggio ;
Un miraculo,
Incarnarlo nei miei versi.
Modeste case dai tetti rossi
Sono accampate in sogni solitari.
Il fremito dell’aria, delicata e commossa,
Copre gioie silenzioze, strazi,
Nascite e partenze.
Uno slancio affettuoso,
Un tenero sorriso d’erba e d’alberi,
La grazia di piccoli sentieri
Tra le umili braccia dei fiori campestri !
E’ questo ciò che i Padri della Chiesa chiamavano
L’irrimediabile sconfitta del pensiero ?
Paesaggi di ordinaria semplicità ;
Paesaggi, qui ed ora.
Pace, che risveglia nell’anima
Il dolce prestigio degli anni
Mutati in poesie !
Athanase Vantchev de Thracy
Tradotto in italiano da Anna Piutti
SEMIOSI
A Norton Hodges
Un miraculo,
L’immediatezza del paesaggio ;
Un miraculo,
Incarnarlo nei miei versi.
Modeste case dai tetti rossi
Sono accampate in sogni solitari.
Il fremito dell’aria, delicata e commossa,
Copre gioie silenzioze, strazi,
Nascite e partenze.
Uno slancio affettuoso,
Un tenero sorriso d’erba e d’alberi,
La grazia di piccoli sentieri
Tra le umili braccia dei fiori campestri !
E’ questo ciò che i Padri della Chiesa chiamavano
L’irrimediabile sconfitta del pensiero ?
Paesaggi di ordinaria semplicità ;
Paesaggi, qui ed ora.
Pace, che risveglia nell’anima
Il dolce prestigio degli anni
Mutati in poesie !
Athanase Vantchev de Thracy
Tradotto in italiano da Anna Piutti
Radko Radkov (en serbe)
РАДКО РАДКОВ
In memoriam
“Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust.”
Sir Walter Raleigh
Окрећем се теби,
доба овијено велом тихе туге,
невино доба,
које си нам отело окончало
сваку наду
и окончало
све наше снове.
Преклињем те,
доба јасновидо,
мили сапутниче мог пријатеља,
утеши ме
сада, када вода више не утиче
у блесак његових речи
и када светлост остала је без светлости.
О прозрачни лахору,
дођи, обриши прашину,
која је покрила
најсрећније дане мог сећања!
Хајде, староставним дахом
безвремених анђела
расцветај крунице белих ружа
на земљи која је у своју нежну топлину
примила прозрачног Певача Вечности!
(Париз, 3. октобар 2009.)
Атанас Ванчев де Трејси
На српски превела Душка Врховац
In memoriam
“Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust.”
Sir Walter Raleigh
Окрећем се теби,
доба овијено велом тихе туге,
невино доба,
које си нам отело окончало
сваку наду
и окончало
све наше снове.
Преклињем те,
доба јасновидо,
мили сапутниче мог пријатеља,
утеши ме
сада, када вода више не утиче
у блесак његових речи
и када светлост остала је без светлости.
О прозрачни лахору,
дођи, обриши прашину,
која је покрила
најсрећније дане мог сећања!
Хајде, староставним дахом
безвремених анђела
расцветај крунице белих ружа
на земљи која је у своју нежну топлину
примила прозрачног Певача Вечности!
(Париз, 3. октобар 2009.)
Атанас Ванчев де Трејси
На српски превела Душка Врховац
dimanche 5 décembre 2010
MEDITATION SUR LE CHRIST BENISSANT
MEDITATION SUR LE CHRIST BENISSANT
DE GIOVANNI BELLINI
Cette solitude immense, le livre du ciel,
Le bleu dans l’âme du bleu ! Et ces légers nuages
Qui tendrement entourent, énigme et voilage,
La tête mystique du Christ plongée dans l’éternel.
Seigneur, pourquoi tes yeux où vogue l’éternité
Sont si désespérés ? Pourquoi cette haute tristesse ?
Et ce cruel silence qui cerne l’ultime noblesse
De ton visage limpide plus pur que la pureté !
Ô douce soie fleurie des lèvres éthérées
Où tremblent les syllabes de la Parole divine !
Pavots du sang vierge, profondes blessures carmines
Sur le visage du temps qui devient clarté !
Seigneur, inscris ton nom sur mes pupilles brûlantes,
Toi, le Lys suprême, la Langue des âmes aimantes.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce dimanche 5 décembre, Anno Domini MMX
Glose :
Giovanni Bellini dit Giambellino (entre 1425 et 1433 - 29 novembre 1516) : un des plus grands peintres italiens de la Renaissance, considéré comme le précurseur de l'école vénitienne. Par son attachement à la rigueur géométrique à travers des peintures qui effacent la différence entre monde sacré et profane, son œuvre marque la rupture définitive avec le style gothique,
C’est dans l’atelier de son père Iacopo Bellini (1400-1470), que Giovanni apprend son métier de peintre. Grâce à son beau-frère Andrea Mantegna, époux de sa sœur Nicolosia Bellini, il fait la connaissance avec le milieu savant et novateur de Padoue. Ses coloris deviennent plus profonds, plus homogènes et jouent déjà un grand rôle dans la représentation du relief. Il y a plus d’humanité dans les sentiments exprimés, plus de tendresse, de joie ou de douleur.
Les premiers ouvrages sont des petits panneaux peints alors qu’il n’a que 21 ans, telle la Pietà, qui groupe les figures de la Vierge, de saint Jean l’Évangéliste et du Christ au Tombeau. On peut dater de la même année la Transfiguration et le Christ au mont des Oliviers. C’est à 31 ans que Giovanni commence à multiplier les variations sur un thème qu’il ne cessera d’exploiter, celui de la Vierge à l’Enfant.
Entre 1470 et 1475 Bellini se rend à Rimini pour peindre le Retable de San Francesco qui marque un tournant capital dans sa carrière. Les années suivantes donneront à Bellini l’épanouissement de ses moyens. Cette période est celle de l’équilibre entre la forme et les couleurs, plus belles les unes que les autres.
Un climat spirituel se fait ressentir et une grande poésie émane du paysage dont l’importance est primordiale dans plusieurs panneaux peints entre la 46e et 56e année du peintre, tels le Saint François recevant les stigmates et la lumineuse Transfiguration. L’Allégorie mystique des Offices est une œuvre plus tardive.
Vers 1480, et pour une période de 10 ans, Bellini peint deux de ses grands retables. Celui de San Giobbe représente six figures de saints encadrant une Vierge à l’Enfant assise sur un trône au bas duquel jouent trois anges musiciens.
En cette même année, Bellini reprend le thème vénitien de la conversation sacrée avec la Madone des Frari, encore en place à l’église des Frari à Venise, et dans laquelle on retrouve également l’Assomption du Titien. Vers la fin du siècle, la clientèle de Bellini lui fait peindre de nombreuses madones de petit format. Le thème de la conversation sacrée revient dans plusieurs tableaux. Bellini sait renouveler son inspiration et son langage, tirant profit de ses contacts avec de jeunes peintres tels Giorgione et Titien. C’est ainsi que le Baptême du Christ lie plus étroitement visages et paysages. Les tons chauds y prédominent. Bellini aborde également le domaine mythologique avec le Festin des Dieux que Titien remania plus tard.
C’est aux dernières années du peintre qu’appartient quelques-uns de ses plus beaux portraits, comme le Doge Leonardo Loredano et le présumé Pietro de Hampton Court. Bellini ne fait pas figure de révolutionnaire, mais le retentissement de sa gloire est immense. Dans son atelier, il forme de nombreux élèves, dont certains vont travailler sur la terre ferme (en dehors de Venise). Dans la première moitié du XVIe siècle, beaucoup de peintres subiront encore l’attrait de son génie.
DE GIOVANNI BELLINI
Cette solitude immense, le livre du ciel,
Le bleu dans l’âme du bleu ! Et ces légers nuages
Qui tendrement entourent, énigme et voilage,
La tête mystique du Christ plongée dans l’éternel.
Seigneur, pourquoi tes yeux où vogue l’éternité
Sont si désespérés ? Pourquoi cette haute tristesse ?
Et ce cruel silence qui cerne l’ultime noblesse
De ton visage limpide plus pur que la pureté !
Ô douce soie fleurie des lèvres éthérées
Où tremblent les syllabes de la Parole divine !
Pavots du sang vierge, profondes blessures carmines
Sur le visage du temps qui devient clarté !
Seigneur, inscris ton nom sur mes pupilles brûlantes,
Toi, le Lys suprême, la Langue des âmes aimantes.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce dimanche 5 décembre, Anno Domini MMX
Glose :
Giovanni Bellini dit Giambellino (entre 1425 et 1433 - 29 novembre 1516) : un des plus grands peintres italiens de la Renaissance, considéré comme le précurseur de l'école vénitienne. Par son attachement à la rigueur géométrique à travers des peintures qui effacent la différence entre monde sacré et profane, son œuvre marque la rupture définitive avec le style gothique,
C’est dans l’atelier de son père Iacopo Bellini (1400-1470), que Giovanni apprend son métier de peintre. Grâce à son beau-frère Andrea Mantegna, époux de sa sœur Nicolosia Bellini, il fait la connaissance avec le milieu savant et novateur de Padoue. Ses coloris deviennent plus profonds, plus homogènes et jouent déjà un grand rôle dans la représentation du relief. Il y a plus d’humanité dans les sentiments exprimés, plus de tendresse, de joie ou de douleur.
Les premiers ouvrages sont des petits panneaux peints alors qu’il n’a que 21 ans, telle la Pietà, qui groupe les figures de la Vierge, de saint Jean l’Évangéliste et du Christ au Tombeau. On peut dater de la même année la Transfiguration et le Christ au mont des Oliviers. C’est à 31 ans que Giovanni commence à multiplier les variations sur un thème qu’il ne cessera d’exploiter, celui de la Vierge à l’Enfant.
Entre 1470 et 1475 Bellini se rend à Rimini pour peindre le Retable de San Francesco qui marque un tournant capital dans sa carrière. Les années suivantes donneront à Bellini l’épanouissement de ses moyens. Cette période est celle de l’équilibre entre la forme et les couleurs, plus belles les unes que les autres.
Un climat spirituel se fait ressentir et une grande poésie émane du paysage dont l’importance est primordiale dans plusieurs panneaux peints entre la 46e et 56e année du peintre, tels le Saint François recevant les stigmates et la lumineuse Transfiguration. L’Allégorie mystique des Offices est une œuvre plus tardive.
Vers 1480, et pour une période de 10 ans, Bellini peint deux de ses grands retables. Celui de San Giobbe représente six figures de saints encadrant une Vierge à l’Enfant assise sur un trône au bas duquel jouent trois anges musiciens.
En cette même année, Bellini reprend le thème vénitien de la conversation sacrée avec la Madone des Frari, encore en place à l’église des Frari à Venise, et dans laquelle on retrouve également l’Assomption du Titien. Vers la fin du siècle, la clientèle de Bellini lui fait peindre de nombreuses madones de petit format. Le thème de la conversation sacrée revient dans plusieurs tableaux. Bellini sait renouveler son inspiration et son langage, tirant profit de ses contacts avec de jeunes peintres tels Giorgione et Titien. C’est ainsi que le Baptême du Christ lie plus étroitement visages et paysages. Les tons chauds y prédominent. Bellini aborde également le domaine mythologique avec le Festin des Dieux que Titien remania plus tard.
C’est aux dernières années du peintre qu’appartient quelques-uns de ses plus beaux portraits, comme le Doge Leonardo Loredano et le présumé Pietro de Hampton Court. Bellini ne fait pas figure de révolutionnaire, mais le retentissement de sa gloire est immense. Dans son atelier, il forme de nombreux élèves, dont certains vont travailler sur la terre ferme (en dehors de Venise). Dans la première moitié du XVIe siècle, beaucoup de peintres subiront encore l’attrait de son génie.
vendredi 3 décembre 2010
NOUS LISION ENSEMBLE (français - anglais - serbe)
NOUS LISIONS ENSEMBLE
A Todd
Nous lisions ensemble les extatiques poèmes
De Dante et de Pétrarque, de Keats et de Shakespeare,
Le haut soir venait comme un immense soupir
Poser sur nos épaules sa lumière extrême.
Athanase Vantchev de Thracy
ENGLISH :
We Used To Read
For Todd
We used to read together the ecstatic poems
of Dante and Petrarch, of Keats and Shakespeare,
the exalted evening came like an immense sigh
to place on our shoulders its utmost light.
Translated into English by Norton Hodges.
SERBIAN :
ZAJEDNO SMO CITALI
Zajedno smo citali uzbudljive pesme
Dantea i Petrarke, Kidsa i Sekspira,
egzaltirana vece stigla je kao bezmerni uzdah
da na nasa ramena polozi svoju uzvisenu svetlost.
Translated into Serbian Duska Vrhovac
A Todd
Nous lisions ensemble les extatiques poèmes
De Dante et de Pétrarque, de Keats et de Shakespeare,
Le haut soir venait comme un immense soupir
Poser sur nos épaules sa lumière extrême.
Athanase Vantchev de Thracy
ENGLISH :
We Used To Read
For Todd
We used to read together the ecstatic poems
of Dante and Petrarch, of Keats and Shakespeare,
the exalted evening came like an immense sigh
to place on our shoulders its utmost light.
Translated into English by Norton Hodges.
SERBIAN :
ZAJEDNO SMO CITALI
Zajedno smo citali uzbudljive pesme
Dantea i Petrarke, Kidsa i Sekspira,
egzaltirana vece stigla je kao bezmerni uzdah
da na nasa ramena polozi svoju uzvisenu svetlost.
Translated into Serbian Duska Vrhovac
jeudi 2 décembre 2010
SEMIOSIS (en anglais)
ENGLISH :
Semiosis
For Norton Hodges
One miracle
The immediacy of this country scene,
And another
That I can incarnate it in these words.
Each of these modest houses with red roofs
Is camped out in its own solitary dreams.
And there is a trembling in the air that veils
With moving delicacy
Silent joys, heartbreaks,
Arrivals and departures.
This surge of affection I feel here,
The tender smile of grass and trees,
The grace of little byways in the arms
Of humble country flowers.
Is that what the Church Fathers
Called: the irremediable defeat of thought ?
Peace awakens in my soul
The sweet prestige of the years turns
Into tender poems.
Athanase Vantchev de Thracy
Translated into English by Norton Hodges
Semiosis
For Norton Hodges
One miracle
The immediacy of this country scene,
And another
That I can incarnate it in these words.
Each of these modest houses with red roofs
Is camped out in its own solitary dreams.
And there is a trembling in the air that veils
With moving delicacy
Silent joys, heartbreaks,
Arrivals and departures.
This surge of affection I feel here,
The tender smile of grass and trees,
The grace of little byways in the arms
Of humble country flowers.
Is that what the Church Fathers
Called: the irremediable defeat of thought ?
Peace awakens in my soul
The sweet prestige of the years turns
Into tender poems.
Athanase Vantchev de Thracy
Translated into English by Norton Hodges
mercredi 1 décembre 2010
SEMIOSE
SÉMIOSE
A Norton Hodges
Miracle,
Cette immédiateté du paysage,
Miracle,
Son incarnation dans mon verbe.
Ces modestes maisons aux toits rouges
Campées dans la solitude de leurs rêves.
Le frémissement de l’air qui couvre
Avec une délicatesse émouvante
Joies silencieuses, déchirements,
Naissances et départs.
Cet élan d’affection,
Le sourire tendre des herbes et des arbres,
La grâce des petits sentiers dans les bras
D’humbles fleurs champêtres !
Est-cela que Les Pères de l’Eglise
Appellaient irrémédiable défaite de la pensée ?
Paysages, simplement ordinaires,
Paysages d’ici et maintenant.
Apaisement qui réveil dans l’âme
Le doux prestige des années
Devenues tendres poèmes !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 1 décembre 2010
Glose :
Sémiose (n.f.) : nous devons ce mot au sémiologue et philosophe américain Charles Sanders Peirce (10 septembre 1839 - 19 avril 1914). C’est une notion de sémiologie (du grec sêmeion, « signe »), science, qui d’après le linguiste suisse Ferdinand de Saussure (26 novembre 1857 – 22 février 1913) « étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ». Science étudiant les systèmes des signes (langues, codes, signalisations).
La sémiose désigne la signification des signes en fonction d’un contexte bien précis. Ainsi le signe « lever le doigt » peut signifier :
1. « Je voudrais la parole » s'il est employé dans une salle de classe.
2. « Arrêtez-vous » s'il est utilisé à un arrêt de bus
A Norton Hodges
Miracle,
Cette immédiateté du paysage,
Miracle,
Son incarnation dans mon verbe.
Ces modestes maisons aux toits rouges
Campées dans la solitude de leurs rêves.
Le frémissement de l’air qui couvre
Avec une délicatesse émouvante
Joies silencieuses, déchirements,
Naissances et départs.
Cet élan d’affection,
Le sourire tendre des herbes et des arbres,
La grâce des petits sentiers dans les bras
D’humbles fleurs champêtres !
Est-cela que Les Pères de l’Eglise
Appellaient irrémédiable défaite de la pensée ?
Paysages, simplement ordinaires,
Paysages d’ici et maintenant.
Apaisement qui réveil dans l’âme
Le doux prestige des années
Devenues tendres poèmes !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 1 décembre 2010
Glose :
Sémiose (n.f.) : nous devons ce mot au sémiologue et philosophe américain Charles Sanders Peirce (10 septembre 1839 - 19 avril 1914). C’est une notion de sémiologie (du grec sêmeion, « signe »), science, qui d’après le linguiste suisse Ferdinand de Saussure (26 novembre 1857 – 22 février 1913) « étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ». Science étudiant les systèmes des signes (langues, codes, signalisations).
La sémiose désigne la signification des signes en fonction d’un contexte bien précis. Ainsi le signe « lever le doigt » peut signifier :
1. « Je voudrais la parole » s'il est employé dans une salle de classe.
2. « Arrêtez-vous » s'il est utilisé à un arrêt de bus
mardi 30 novembre 2010
J'ECOUTE LA LECON (en espagnol)
ESPAGNOL :
ESCUCHO LA LECCIÓN
" Para creer en la inmortalidad, hay que vivir aquí bajo una vida inmortal "
León Tolstoi
Escucho la lección perpetua de los libros,
esta lección que ciertamente
con más emoción, de otros antes que yo,
generaciones tras generaciones,
cortejados, tentados , cautivados,
haciéndoles temblar imperceptible el tiempo,
obstruyendo en secreto la fisura original,
escucharon.
Así como la naturaleza, en encendidos paisajes,
cincelando en palabras, en imágenes, en destellos de música
el momento de nuestro brío hacia
lo que nos es prohibido comprender,
sabe graciosamente unir
el clamor de agua, el chirrido del fuego
y los supremos secretos de las criaturas.
Así como amamos
sin comprender en profundidad el sentido del ritmo,
las vibraciones ínfimas de las voces,
la proximidad alucinante del detrás de la nada,
cada uno de nuestros gestos.
Nosotros, frívolos amigos de la eternidad,
abarrotados entre el suelo y el cielo, entre vacíos y acantilados,
procuramos evitar esto tan triste y sombrío,
punzante y confuso
en los latidos puros de la luz,
la más viva!
Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paulo, Brasil, 6 de noviembre de 2010
Glosa:
León Tolstói - conde Lev Nikolaïevitch Tolstói (en ruso: Лев Николаевич Толстой), nacido el 28 de agosto calendario juliano - el 9 de septiembre de 1828 en Iasnaïa Poliana en Rusia y muerto el 7 de noviembre (calendario juliano - el 20 de noviembre de 1910 en Astapovo: uno de los mejores escritores de la literatura rusa por sus novelas , ricas de análisis psicológico y de reflexiones morales y filosóficas.
Así, Guerra y Paz (1869), es una reconstitución histórica y realista de las guerras napoleónicas en Rusia, pero también una reflexión sobre la violencia inspirada por conflictos como la guerra de Crimée (1853-1856), durante la cual ha sido movilizado y qué relata en Cuentos de Sebastopol.
Tolstói comienza a partir de los años 1870 una búsqueda espiritual y religiosa. Multiplica entonces las consideraciones filosóficas que combina los acontecimientos novelescos como en Anna Karénine (1877), y más todavía en Ressurección (1899), donde el héroe, en plena actividad moral, encuentra la figura del Cristo.
Al final de su vida, se convierte en una especie de maestro predicando una vida simple y moral, combate las instituciones opresivas y todas formas de violencia. Tuvo una gran influencia sobre personalidades tan eminentes como Mahatma Gandhi, Romain Rolland y muchas otras.
ESCUCHO LA LECCIÓN
" Para creer en la inmortalidad, hay que vivir aquí bajo una vida inmortal "
León Tolstoi
Escucho la lección perpetua de los libros,
esta lección que ciertamente
con más emoción, de otros antes que yo,
generaciones tras generaciones,
cortejados, tentados , cautivados,
haciéndoles temblar imperceptible el tiempo,
obstruyendo en secreto la fisura original,
escucharon.
Así como la naturaleza, en encendidos paisajes,
cincelando en palabras, en imágenes, en destellos de música
el momento de nuestro brío hacia
lo que nos es prohibido comprender,
sabe graciosamente unir
el clamor de agua, el chirrido del fuego
y los supremos secretos de las criaturas.
Así como amamos
sin comprender en profundidad el sentido del ritmo,
las vibraciones ínfimas de las voces,
la proximidad alucinante del detrás de la nada,
cada uno de nuestros gestos.
Nosotros, frívolos amigos de la eternidad,
abarrotados entre el suelo y el cielo, entre vacíos y acantilados,
procuramos evitar esto tan triste y sombrío,
punzante y confuso
en los latidos puros de la luz,
la más viva!
Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paulo, Brasil, 6 de noviembre de 2010
Glosa:
León Tolstói - conde Lev Nikolaïevitch Tolstói (en ruso: Лев Николаевич Толстой), nacido el 28 de agosto calendario juliano - el 9 de septiembre de 1828 en Iasnaïa Poliana en Rusia y muerto el 7 de noviembre (calendario juliano - el 20 de noviembre de 1910 en Astapovo: uno de los mejores escritores de la literatura rusa por sus novelas , ricas de análisis psicológico y de reflexiones morales y filosóficas.
Así, Guerra y Paz (1869), es una reconstitución histórica y realista de las guerras napoleónicas en Rusia, pero también una reflexión sobre la violencia inspirada por conflictos como la guerra de Crimée (1853-1856), durante la cual ha sido movilizado y qué relata en Cuentos de Sebastopol.
Tolstói comienza a partir de los años 1870 una búsqueda espiritual y religiosa. Multiplica entonces las consideraciones filosóficas que combina los acontecimientos novelescos como en Anna Karénine (1877), y más todavía en Ressurección (1899), donde el héroe, en plena actividad moral, encuentra la figura del Cristo.
Al final de su vida, se convierte en una especie de maestro predicando una vida simple y moral, combate las instituciones opresivas y todas formas de violencia. Tuvo una gran influencia sobre personalidades tan eminentes como Mahatma Gandhi, Romain Rolland y muchas otras.
lundi 29 novembre 2010
J'ECOUTE LA LECON
J’ÉCOUTE LA LEÇON
« Pour croire à l’immortalité, il faut vivre ici-bas
d’une vie immortelle »
Léon Tolstoï
J’écoute la leçon perpétuelle des livres,
Cette leçon qu’assurément
Avec plus d’émotion, d’autres avant moi,
Générations après générations,
Sollicités, tentés, captivés,
Faisant leur le frémissement imperceptible du temps,
Colmatant en secret la fissure originelle,
Ont écoutée.
Comme la nature, dans des paysages enfiévrés,
Ciselant en mots, en images, en éclats de musique
Le moment de notre bousculement vers
Ce qu’il nous est interdit de comprendre,
Sait adroitement marier
Clameur d’eau, grésillement de feu
Et extrêmes secrets des créatures !
Comme nous aimons,
Sans saisir en profondeur le sens du rythme,
Les infimes vibrations des voix,
L’hallucinante proximité du néant derrière
Chacun de nos gestes.
Nous, les frivoles amis de l’éternité,
Figés entre sol et ciel, entre vagues et falaises,
Qui cherchons à fuir ce je ne sais quoi de triste et de sombre,
De poignant et de trouble,
Dans les purs battements de la lumière
La plus vive !
Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paolo, Brésil, le 6 novembre 2010
Glose :
Léon Tolstoï - comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï (en russe : Лев Николаевич Толстой), né le 28 août calendrier julien - 9 septembre 1828 à Iasnaïa Poliana en Russie et mort le 7 novembre (calendrier julien - 20 novembre 1910 à Astapovo : un des écrivains majeurs de la littérature russe par ses romans et ses nouvelles, riches d'analyse psychologique et de réflexions morales et philosophiques.
Ainsi, Guerre et Paix (1869), est une reconstitution historique et réaliste des guerres napoléoniennes en Russie, mais aussi une réflexion sur la violence inspirée par des conflits comme la guerre de Crimée (1853-1856), durant laquelle il a été mobilisé et qu'il relate dans Récits de Sébastopol.
Tolstoï entame à partir des années 1870 une quête spirituelle et religieuse. Il multiplie alors les considérations philosophiques qu'il mêle aux événements romanesques comme dans Anna Karénine (1877), et plus encore dans Résurrection (1899), où le héros, en plein éveil moral, rencontre la figure du Christ.
À la fin de sa vie, il devient une sorte de maître à penser prônant une vie simple et morale, combattant les institutions oppressives et toutes les formes de violence. Il a eu une grande influence sur des personnalités aussi éminentes que le Mahatma Gandhi, Romain Rolland et bien d'autres.
« Pour croire à l’immortalité, il faut vivre ici-bas
d’une vie immortelle »
Léon Tolstoï
J’écoute la leçon perpétuelle des livres,
Cette leçon qu’assurément
Avec plus d’émotion, d’autres avant moi,
Générations après générations,
Sollicités, tentés, captivés,
Faisant leur le frémissement imperceptible du temps,
Colmatant en secret la fissure originelle,
Ont écoutée.
Comme la nature, dans des paysages enfiévrés,
Ciselant en mots, en images, en éclats de musique
Le moment de notre bousculement vers
Ce qu’il nous est interdit de comprendre,
Sait adroitement marier
Clameur d’eau, grésillement de feu
Et extrêmes secrets des créatures !
Comme nous aimons,
Sans saisir en profondeur le sens du rythme,
Les infimes vibrations des voix,
L’hallucinante proximité du néant derrière
Chacun de nos gestes.
Nous, les frivoles amis de l’éternité,
Figés entre sol et ciel, entre vagues et falaises,
Qui cherchons à fuir ce je ne sais quoi de triste et de sombre,
De poignant et de trouble,
Dans les purs battements de la lumière
La plus vive !
Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paolo, Brésil, le 6 novembre 2010
Glose :
Léon Tolstoï - comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï (en russe : Лев Николаевич Толстой), né le 28 août calendrier julien - 9 septembre 1828 à Iasnaïa Poliana en Russie et mort le 7 novembre (calendrier julien - 20 novembre 1910 à Astapovo : un des écrivains majeurs de la littérature russe par ses romans et ses nouvelles, riches d'analyse psychologique et de réflexions morales et philosophiques.
Ainsi, Guerre et Paix (1869), est une reconstitution historique et réaliste des guerres napoléoniennes en Russie, mais aussi une réflexion sur la violence inspirée par des conflits comme la guerre de Crimée (1853-1856), durant laquelle il a été mobilisé et qu'il relate dans Récits de Sébastopol.
Tolstoï entame à partir des années 1870 une quête spirituelle et religieuse. Il multiplie alors les considérations philosophiques qu'il mêle aux événements romanesques comme dans Anna Karénine (1877), et plus encore dans Résurrection (1899), où le héros, en plein éveil moral, rencontre la figure du Christ.
À la fin de sa vie, il devient une sorte de maître à penser prônant une vie simple et morale, combattant les institutions oppressives et toutes les formes de violence. Il a eu une grande influence sur des personnalités aussi éminentes que le Mahatma Gandhi, Romain Rolland et bien d'autres.
mercredi 24 novembre 2010
TROIS HAÏKUS (en espagnol)
TROIS HAIKUS
I.
Brisa y aves mecen sus sueños
en el verde esplendor de los sauces llorones-
magnificencia solemne del silencio.
II.
Emocionante atracción de malvaviscos salvajes,
mujer en quimono blanco,
mi poema matinal, mi libro lleno de rocío.
III.
Vertiginoso júbilo de pájaros,
el rostro distrae el arroyo,
más allá de las palabras, la última verdad de la vida.
Athanase Vantchev de Thracy
París, el 23 de noviembre de 2010
Traduit en espagnol par Janice Montouliu (poétesse uruguayenne de Montevideo)
I.
Brisa y aves mecen sus sueños
en el verde esplendor de los sauces llorones-
magnificencia solemne del silencio.
II.
Emocionante atracción de malvaviscos salvajes,
mujer en quimono blanco,
mi poema matinal, mi libro lleno de rocío.
III.
Vertiginoso júbilo de pájaros,
el rostro distrae el arroyo,
más allá de las palabras, la última verdad de la vida.
Athanase Vantchev de Thracy
París, el 23 de noviembre de 2010
Traduit en espagnol par Janice Montouliu (poétesse uruguayenne de Montevideo)
mardi 23 novembre 2010
TROIS HAÏKUS
TROIS HAÏKUS
I.
Brise et oiseaux bercent leurs songes
Dans la verte splendeur des saules pleureurs –
Magnificence solennelle du silence.
II.
Poignante gravité des guimauves sauvages,
Femme en kimono blanc,
Mon poème matinal, mon livre plein de rosée.
III.
Vertigineuse jubilation des mésanges,
Visage distrait du ruisseau,
Au-delà des mots, l’ultime vérité de la vie.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 23 novembre 2010
I.
Brise et oiseaux bercent leurs songes
Dans la verte splendeur des saules pleureurs –
Magnificence solennelle du silence.
II.
Poignante gravité des guimauves sauvages,
Femme en kimono blanc,
Mon poème matinal, mon livre plein de rosée.
III.
Vertigineuse jubilation des mésanges,
Visage distrait du ruisseau,
Au-delà des mots, l’ultime vérité de la vie.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 23 novembre 2010
lundi 15 novembre 2010
NE PAS SAVOIR
NE PAS SAVOIR
A Hugues Lombard
Ne pas savoir, être tout simplement,
Etre entièrement, totalement !
Aimer, plus encore, admirer
Les tendres leurres des mots
Et garder toute la journée,
Toute la nuit, sans trêve, innocent,
Ouvert aux murmures de l’air,
Ton corps.
Ce corps à multiple voies,
Où tu plonges, te caches, te refais,
Chaque fois que ma main veut avoir,
Toute frissonnante, prise de sa grâce.
Et je reste seul,
Serrant contre mes yeux
La couleur rose du ciel
Et la vaste clarté des voyelles
Aux couleurs d’herbe sauvage.
Discret,
L’invisible entre dans la chambre
Aux livres très anciens,
Reprend les secrets de la vie, sourit
Et s’en va sans dire mot.
Et le monde reste identique à lui-même,
Egale à l’éternité,
Avec le même visage qu’il avait hier,
Qu’il a aujourd’hui, qu’il aura toujours.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce lundi 15 novembre, Anno Domini MMX
A Hugues Lombard
Ne pas savoir, être tout simplement,
Etre entièrement, totalement !
Aimer, plus encore, admirer
Les tendres leurres des mots
Et garder toute la journée,
Toute la nuit, sans trêve, innocent,
Ouvert aux murmures de l’air,
Ton corps.
Ce corps à multiple voies,
Où tu plonges, te caches, te refais,
Chaque fois que ma main veut avoir,
Toute frissonnante, prise de sa grâce.
Et je reste seul,
Serrant contre mes yeux
La couleur rose du ciel
Et la vaste clarté des voyelles
Aux couleurs d’herbe sauvage.
Discret,
L’invisible entre dans la chambre
Aux livres très anciens,
Reprend les secrets de la vie, sourit
Et s’en va sans dire mot.
Et le monde reste identique à lui-même,
Egale à l’éternité,
Avec le même visage qu’il avait hier,
Qu’il a aujourd’hui, qu’il aura toujours.
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce lundi 15 novembre, Anno Domini MMX
samedi 13 novembre 2010
INTIMITE
INTIMITÉ
(ή συνουσία)
De très loin me vient cette voix close,
Cette mélodie entrecoupée d’espaces vides, toujours vivante,
Toujours pure de tout mélange rude et obscure,
Qui, errant entre les interstices des mondes,
A dû combattre l’irréelle résistance de la mort.
Elle ! Elle qui connaît le rapport imprévisible des mots,
Le mystère inattendu des lettres qui les composent,
Les silences salvateurs qui savent
Eriger en colonne de beauté sa grâce légère et discrète.
Est-elle souvenir ou présence pérenne,
Battement d’une âme réprimée, puis
Pardonnée ? Matière inconnue, vagabonde, insouciante,
Débris d’un temps jadis entier comme une étreinte ?
Comme moi, elle est née entre le chant des blés
Et les profondes ornières du chemin de terre battue
Qui va de moi à moi. Qui va..., esprit de lumière,
Parmi les ravines de ma pensée et les douces collines
Que sont les pages impatientes de mes livres !
Une lueur qui unit, dans un même sourire fugitif,
La mort astucieuse à la vie radicale,
Le soupir rapide à la permanence du tout !
Cette voix !
Et j’entends, penché sur la table féconde,
Forêt devenue présence ludique,
La matière faire et défaire la matière,
Dessinant, sans hâte ni lenteur, les espaces
Tantôt mornes, tantôt revêtus de clarté.
Ah, comme le monde sait s’absenter de la mémoire fluctuante,
Comme il a la prenante manière
De réunir les hautes résonances de l’amour
Et multiplier, en dehors de tout miroir, les contours,
Jamais les mêmes,
De visages, de mains, de paupières,
De lèvres aimés !
Cette voix !... Je l’écoute ! Je veux l’écouter
Pour, enfin, en buvant ses vibrations, tenir contre mon souffle,
L’art irréprochable de réconcilier
Possible et impossible,
Moi et moi !
Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paulo, le 3 novembre 2010
(ή συνουσία)
De très loin me vient cette voix close,
Cette mélodie entrecoupée d’espaces vides, toujours vivante,
Toujours pure de tout mélange rude et obscure,
Qui, errant entre les interstices des mondes,
A dû combattre l’irréelle résistance de la mort.
Elle ! Elle qui connaît le rapport imprévisible des mots,
Le mystère inattendu des lettres qui les composent,
Les silences salvateurs qui savent
Eriger en colonne de beauté sa grâce légère et discrète.
Est-elle souvenir ou présence pérenne,
Battement d’une âme réprimée, puis
Pardonnée ? Matière inconnue, vagabonde, insouciante,
Débris d’un temps jadis entier comme une étreinte ?
Comme moi, elle est née entre le chant des blés
Et les profondes ornières du chemin de terre battue
Qui va de moi à moi. Qui va..., esprit de lumière,
Parmi les ravines de ma pensée et les douces collines
Que sont les pages impatientes de mes livres !
Une lueur qui unit, dans un même sourire fugitif,
La mort astucieuse à la vie radicale,
Le soupir rapide à la permanence du tout !
Cette voix !
Et j’entends, penché sur la table féconde,
Forêt devenue présence ludique,
La matière faire et défaire la matière,
Dessinant, sans hâte ni lenteur, les espaces
Tantôt mornes, tantôt revêtus de clarté.
Ah, comme le monde sait s’absenter de la mémoire fluctuante,
Comme il a la prenante manière
De réunir les hautes résonances de l’amour
Et multiplier, en dehors de tout miroir, les contours,
Jamais les mêmes,
De visages, de mains, de paupières,
De lèvres aimés !
Cette voix !... Je l’écoute ! Je veux l’écouter
Pour, enfin, en buvant ses vibrations, tenir contre mon souffle,
L’art irréprochable de réconcilier
Possible et impossible,
Moi et moi !
Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paulo, le 3 novembre 2010
vendredi 12 novembre 2010
HEURE FUGACE (French, English, Portugese, Bulgarian, Russian)
HEURE FUGACE
A mon illustre Ami,
le grand poète brésilien Aguinaldo de Bastos
Heure qui te dissipes
En vaine fumée
De peine et de gloire.
Le réel, l’abstrait
Ne nous échappent-ils pas
A tout instant ?
Pour que seules demeurent,
Dans des maisons silencieuses,
Les mœurs paisibles,
Souriantes et simples,
Pour que seule arrive
Le temps
D’aimer et de voler à l’air
Sa langue parfaite.
Athanase Vantchev de Thracy
Jundiai - Sao Paolo - Brésil, le 5 novembre 2010
ANGLAIS :
Fleeting Hour
To my friend, the illustrious Brazilian poet Aguinaldo de Bastos
O hour vainly
disappearing in the smoke of
Sorrow and fame!
The real and the abstract,
Don’t they elude us
At every moment?
So that, in
Silent houses, just the
Peaceful old ways remain,
Smiling and simple.
So that a time can arrive
Just for loving and for stealing
From the air
Its perfect language!
Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges
PORTUGAIS:
HORA FUGAZ
A meu amigo, o ilustre poeta Aguinaldo de Bastos
Hora que te dissipas
Em vã fumaça
De penas e de glória.
O real, o abstrato
Não nos fogem
A cada instante?
Para que só restem
nas casas silenciosas
Costumes aprazíveis
Sorridentes e simples,
Para que só reste o tempo
De amar e de furtar ao ar
Sua língua perfeita.
Jundiaí - São Paulo - Brésil
le 5 novembre - Anno Domini MMX
Athanase Vantchev de Thracy
(Tradução de Guilem Rodrigues da Silva)
RUSSE :
Час преходящий
Моему другу, выдающемуся бразильскому поэту Агинальдо де Бастос
Час преходящий, час неуловимый.
Тот самый час, что обращает
Тебя в напрасный дым
Пустых забот и славы быстротечной!
Действительность, абстрактность, согласись,
Не ускользают ли от нас
Ежеминутно?
Затем, чтобы в жилищах молчаливых
Царили мирные, простые нравы,
Чтобы друг другу люди улыбались.
Затем, чтоб только наступило
Время
Любить, и красть у воздуха
Его язык, образчик совершенства.
Атанас Ванчев де Траси
Traduit en russe par Victor Martynov
BULGARE :
О БЯГАЩ ЧАС
Неумолимо бягащ час,
Рассипващ се
В безплоден дим
На слава и страдания.
Реалност и абстрактност
Не бягат ли от нас
Ежеминутно ?
За да останат само
В къщите
Изпълнени с мълчание
Мирните и благи,
Усмихващи се нежно
Нрави.
За да прииде времето,
Когато можем да обичаме
И да крадем от въздуха
Неговия съвършен език.
Athanase Vantchev de Thracy
Traduit en bulgare par Athanase Vantchev de Thracy
A mon illustre Ami,
le grand poète brésilien Aguinaldo de Bastos
Heure qui te dissipes
En vaine fumée
De peine et de gloire.
Le réel, l’abstrait
Ne nous échappent-ils pas
A tout instant ?
Pour que seules demeurent,
Dans des maisons silencieuses,
Les mœurs paisibles,
Souriantes et simples,
Pour que seule arrive
Le temps
D’aimer et de voler à l’air
Sa langue parfaite.
Athanase Vantchev de Thracy
Jundiai - Sao Paolo - Brésil, le 5 novembre 2010
ANGLAIS :
Fleeting Hour
To my friend, the illustrious Brazilian poet Aguinaldo de Bastos
O hour vainly
disappearing in the smoke of
Sorrow and fame!
The real and the abstract,
Don’t they elude us
At every moment?
So that, in
Silent houses, just the
Peaceful old ways remain,
Smiling and simple.
So that a time can arrive
Just for loving and for stealing
From the air
Its perfect language!
Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges
PORTUGAIS:
HORA FUGAZ
A meu amigo, o ilustre poeta Aguinaldo de Bastos
Hora que te dissipas
Em vã fumaça
De penas e de glória.
O real, o abstrato
Não nos fogem
A cada instante?
Para que só restem
nas casas silenciosas
Costumes aprazíveis
Sorridentes e simples,
Para que só reste o tempo
De amar e de furtar ao ar
Sua língua perfeita.
Jundiaí - São Paulo - Brésil
le 5 novembre - Anno Domini MMX
Athanase Vantchev de Thracy
(Tradução de Guilem Rodrigues da Silva)
RUSSE :
Час преходящий
Моему другу, выдающемуся бразильскому поэту Агинальдо де Бастос
Час преходящий, час неуловимый.
Тот самый час, что обращает
Тебя в напрасный дым
Пустых забот и славы быстротечной!
Действительность, абстрактность, согласись,
Не ускользают ли от нас
Ежеминутно?
Затем, чтобы в жилищах молчаливых
Царили мирные, простые нравы,
Чтобы друг другу люди улыбались.
Затем, чтоб только наступило
Время
Любить, и красть у воздуха
Его язык, образчик совершенства.
Атанас Ванчев де Траси
Traduit en russe par Victor Martynov
BULGARE :
О БЯГАЩ ЧАС
Неумолимо бягащ час,
Рассипващ се
В безплоден дим
На слава и страдания.
Реалност и абстрактност
Не бягат ли от нас
Ежеминутно ?
За да останат само
В къщите
Изпълнени с мълчание
Мирните и благи,
Усмихващи се нежно
Нрави.
За да прииде времето,
Когато можем да обичаме
И да крадем от въздуха
Неговия съвършен език.
Athanase Vantchev de Thracy
Traduit en bulgare par Athanase Vantchev de Thracy
Ô JOUR
Ô JOUR !
Ô jour usé jusqu’à la douceur,
Marche discrète d’un gracieux poème
Dans la sève des feuilles
Et le sang des veines !
Pourquoi m’émeut si fort
La double maturation du vin
Et son parfum profond
Comme la voix d’un vieux violoncelle ?
Pourquoi, voyant
Les entrelacs parfaits
Du fin cannage des chaises,
Je pense
Aux hiératiques miniatures
De l’art sumérien,
A toute cette vie prodigue
Qui gît aujourd’hui
Au fond des tiroirs
A l’enivrant arôme de cire
Et aux couleurs de roses damasciennes ?
Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paulo, le 5 novembre 2010
Glose :
Cannage (n.m.) : action de tendre et de croiser des lanières de canne, de rotin, sur le fond d'un siège. Etat d'un siège canné. Partie cannée d'un siège.
Damascien, damascienne (adj.) : de la ville de Damas. Cette forme est rare et ancienne. On dit aujourd’hui damascène.
Ô jour usé jusqu’à la douceur,
Marche discrète d’un gracieux poème
Dans la sève des feuilles
Et le sang des veines !
Pourquoi m’émeut si fort
La double maturation du vin
Et son parfum profond
Comme la voix d’un vieux violoncelle ?
Pourquoi, voyant
Les entrelacs parfaits
Du fin cannage des chaises,
Je pense
Aux hiératiques miniatures
De l’art sumérien,
A toute cette vie prodigue
Qui gît aujourd’hui
Au fond des tiroirs
A l’enivrant arôme de cire
Et aux couleurs de roses damasciennes ?
Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paulo, le 5 novembre 2010
Glose :
Cannage (n.m.) : action de tendre et de croiser des lanières de canne, de rotin, sur le fond d'un siège. Etat d'un siège canné. Partie cannée d'un siège.
Damascien, damascienne (adj.) : de la ville de Damas. Cette forme est rare et ancienne. On dit aujourd’hui damascène.
CAÇU
CAÇU
Je dédie ce poème aux habitants de la ville de Caçu (Etat de Goiàs – Brésil)
Caçu, les lacs lilas, le ciel tissé d’iris,
Les lis de l’innocence sur le visage des gens,
Mouvements agiles des corps sous les baisers du vent
Et des sourires légers et clairs comme des prémisses.
Caçu, ô ville céleste, tu as blessé mon cœur
Des flèches de ton amour, des glaives de ta bonté,
Je t’aime comme une légende, comme l’ample apogée
De ma tendresse antique, de mon tragique bonheur.
Elan irréfréné des choses marquées du sceau
D’une haute théologie qui parle d’Ascension,
De temps irrévélé, de livres d’oraisons,
De constellations fugaces comme des passereaux.
Caçu, Caçu, j’emporte tes rythmes irisés
Entre mes cils mouillés par l’âme de ta beauté !
Athanase Vantchev de Thracy
Caçu, le 31 octobre 2010
Glose :
Prémisse (n.f.) : du latin paemissa (sententia), (proposition) mise en avant. Chacune des deux propositions placées normalement au début d’un raisonnement et dont on tire des conclusions.
Apogée (n.m.) : du grec apogaio, « point éloigné de la Terre ». Point le plus éloigné de la Terre sur l’orbite d’un astre. Point ou degré le plus élevé que l’on peut atteindre. Synonyme : acmé.
Je dédie ce poème aux habitants de la ville de Caçu (Etat de Goiàs – Brésil)
Caçu, les lacs lilas, le ciel tissé d’iris,
Les lis de l’innocence sur le visage des gens,
Mouvements agiles des corps sous les baisers du vent
Et des sourires légers et clairs comme des prémisses.
Caçu, ô ville céleste, tu as blessé mon cœur
Des flèches de ton amour, des glaives de ta bonté,
Je t’aime comme une légende, comme l’ample apogée
De ma tendresse antique, de mon tragique bonheur.
Elan irréfréné des choses marquées du sceau
D’une haute théologie qui parle d’Ascension,
De temps irrévélé, de livres d’oraisons,
De constellations fugaces comme des passereaux.
Caçu, Caçu, j’emporte tes rythmes irisés
Entre mes cils mouillés par l’âme de ta beauté !
Athanase Vantchev de Thracy
Caçu, le 31 octobre 2010
Glose :
Prémisse (n.f.) : du latin paemissa (sententia), (proposition) mise en avant. Chacune des deux propositions placées normalement au début d’un raisonnement et dont on tire des conclusions.
Apogée (n.m.) : du grec apogaio, « point éloigné de la Terre ». Point le plus éloigné de la Terre sur l’orbite d’un astre. Point ou degré le plus élevé que l’on peut atteindre. Synonyme : acmé.
YQUEM
YQUEM
Que dire quand la noblesse, les comtes de Lur-Saluces
Ont dû livrer Yquem, fuyant la cruauté
D’un temps aux doigts d’airain, aux pieds de fer forgé,
Lugubre comme les pages de l’immortel Salluste ?
Athanase Vantchev de Thracy
Jundiai - Sao Paulo, le 5 novembre 2010
Glose :
Yquem : le château d'Yquem est un domaine de 133 hectares dont 113 ha de vignes, 102 ha exploités, au sud de Bordeaux dans la région de Sauternes qui produit un vin blanc liquoreux classé Premier Cru Supérieur, le seul vin de cette catégorie de Sauternes. Il est considéré par beaucoup comme le meilleur vin de Sauternes.
Le domaine est dans la famille des comtes de Lur-Saluces depuis 1785, mais en 1996 une filiale de LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton a réussi à acheter d'abord 38 %, puis la majorité des actions (d'abord d'une indivision entre Eugène et Alexandre), actuellement à hauteur de 64 %.
Salluste (86 -34 av. J.-C.) : questeur en 55, tribun de la plèbe en 52, il soutient le parti des populares, soutenus par Jules César et Pompée, contre les optimates, de Titus Annius Milon et Cicéron. En 50, lors du procès des meurtriers de Clodius Pulcher, chef des populares, Salluste est chassé du Sénat romain pour immoralité.
Ami de Jules César, il est chargé de mener la flotte romaine en Illyrie. Il est battu par les Pompéiens (49 av. J.-C.). De nouveau questeur, Salluste peut réintégrer le Sénat. César lui confie un commandement en Campanie, dont les légions se sont mutinées. Il y est battu.
Le domaine politique lui convient mieux : élu préteur en 47, il accompagne César en Afrique et, par ses talents, se voit confier le gouvernement de la nouvelle province romaine de Numidie (46-45 av. J.-C). Il s'y enrichit considérablement aux dépens des gens de cette province. À son retour à Rome, il est accusé d'extorsion, mais non condamné grâce à César. Il achète de très beaux jardins, les Horti sallustiani. À la mort de César (15 mars 44 av. J.-C.), Salluste se retire de la vie politique. Sa carrière d’historien commence. Salluste est l’auteur de trois grands ouvrages, dont seulement deux nous sont parvenus entièrement :
La Conjuration de Catilina (41 av. J.-C.) est le récit du complot de Catilina visant la prise du pouvoir, dénoncé par Cicéron (63 av. J.-C.).
La Guerre de Jugurtha rapporte un épisode colonial de Rome en Afrique du nord.
L'œuvre de Salluste marque un progrès par rapport à ses prédécesseurs, les annalistes, tant pour la force narrative que pour la méthode historique : il s'efforce d'expliquer les causes des événements politiques et les motivations des acteurs de l'histoire. Il a certes ses faiblesses : la chronologie et la géographie sont imprécises et souvent fautives. Salluste n'est pas impartial : il prend parti pour les populares aux dépens des nobiles. Il est cependant capable de reconnaître les mérites de ses adversaires et les défauts de ses amis. Ses personnages sont peints avec force, tout particulièrement Jugurtha et Catilina, Marius et Sylla.
Les critiques antiques ont relevé les caractéristiques de son style : l'usage des archaïsmes et des néologismes, une concision proche de l'obscurité, des tournures grecques. Il a influencé les historiens postérieurs, notamment Tacite.
Que dire quand la noblesse, les comtes de Lur-Saluces
Ont dû livrer Yquem, fuyant la cruauté
D’un temps aux doigts d’airain, aux pieds de fer forgé,
Lugubre comme les pages de l’immortel Salluste ?
Athanase Vantchev de Thracy
Jundiai - Sao Paulo, le 5 novembre 2010
Glose :
Yquem : le château d'Yquem est un domaine de 133 hectares dont 113 ha de vignes, 102 ha exploités, au sud de Bordeaux dans la région de Sauternes qui produit un vin blanc liquoreux classé Premier Cru Supérieur, le seul vin de cette catégorie de Sauternes. Il est considéré par beaucoup comme le meilleur vin de Sauternes.
Le domaine est dans la famille des comtes de Lur-Saluces depuis 1785, mais en 1996 une filiale de LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton a réussi à acheter d'abord 38 %, puis la majorité des actions (d'abord d'une indivision entre Eugène et Alexandre), actuellement à hauteur de 64 %.
Salluste (86 -34 av. J.-C.) : questeur en 55, tribun de la plèbe en 52, il soutient le parti des populares, soutenus par Jules César et Pompée, contre les optimates, de Titus Annius Milon et Cicéron. En 50, lors du procès des meurtriers de Clodius Pulcher, chef des populares, Salluste est chassé du Sénat romain pour immoralité.
Ami de Jules César, il est chargé de mener la flotte romaine en Illyrie. Il est battu par les Pompéiens (49 av. J.-C.). De nouveau questeur, Salluste peut réintégrer le Sénat. César lui confie un commandement en Campanie, dont les légions se sont mutinées. Il y est battu.
Le domaine politique lui convient mieux : élu préteur en 47, il accompagne César en Afrique et, par ses talents, se voit confier le gouvernement de la nouvelle province romaine de Numidie (46-45 av. J.-C). Il s'y enrichit considérablement aux dépens des gens de cette province. À son retour à Rome, il est accusé d'extorsion, mais non condamné grâce à César. Il achète de très beaux jardins, les Horti sallustiani. À la mort de César (15 mars 44 av. J.-C.), Salluste se retire de la vie politique. Sa carrière d’historien commence. Salluste est l’auteur de trois grands ouvrages, dont seulement deux nous sont parvenus entièrement :
La Conjuration de Catilina (41 av. J.-C.) est le récit du complot de Catilina visant la prise du pouvoir, dénoncé par Cicéron (63 av. J.-C.).
La Guerre de Jugurtha rapporte un épisode colonial de Rome en Afrique du nord.
L'œuvre de Salluste marque un progrès par rapport à ses prédécesseurs, les annalistes, tant pour la force narrative que pour la méthode historique : il s'efforce d'expliquer les causes des événements politiques et les motivations des acteurs de l'histoire. Il a certes ses faiblesses : la chronologie et la géographie sont imprécises et souvent fautives. Salluste n'est pas impartial : il prend parti pour les populares aux dépens des nobiles. Il est cependant capable de reconnaître les mérites de ses adversaires et les défauts de ses amis. Ses personnages sont peints avec force, tout particulièrement Jugurtha et Catilina, Marius et Sylla.
Les critiques antiques ont relevé les caractéristiques de son style : l'usage des archaïsmes et des néologismes, une concision proche de l'obscurité, des tournures grecques. Il a influencé les historiens postérieurs, notamment Tacite.
mercredi 20 octobre 2010
LES MOTS USES
LES MOTS USES
Aux chanteurs du Nass El Ghiwane
Frères,
Nous aimons les mots usés jusqu’à la douceur,
La langueur océane de leur musique crépusculaire,
Les lagons tranquilles des poèmes d’amour
Et cette imprécision d’urgence de leurs antiques sonorités !
Nous aimons juxtaposer, en une greffe miraculeuse,
Larmes et sourires, chants et silence !
Nous aimons le fleuve qui, un moment débordé,
Rentre paisiblement dans son lit,
Les souvenirs qui donnent un corps à l’ombre,
Les regards qui, plus tranquilles et plus pénétrants,
Révèlent à l’âme l’essence du monde.
Oui, nous aimons les profonds vertiges de l’aube,
Les phrases devenues nichoirs d’hirondelles,
Les ondées taciturnes des pleurs de joie,
Le bruissement des ramées frêles,
La démarche céruléenne du ciel.
Oui, frères, nous aimons
Le parler charnel,
Les voix qui bouleversent les tréfonds,
Les ponts-levis du jour
Qui permettent au soleil d’entrer
Dans les demeures de tous les hommes !
Ah, tous ces mots usés
Jusqu’à la douceur
Qui nous rendent égaux en lumière !
Frères !
Mes frères !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce mardi 19 octobre 2010
Glose :
Nass El Ghiwane : au début de l'année 1970, cinq artistes du même quartier (Hay El Mohammadi) à Casablanca, la plus grand ville au Maroc, créent un groupe musical qu’ils appellent Nass El Ghiwane. Ce groupe déclenchera une révolution musicale au Maroc.
Ces cinq artistes sont : Omar Sayed, Larbi Batma, Boujmaa, Alal Yaala, Abderhmane Paco.
Mais Nass El Ghiwane ne se limite pas aux personnes qui forment le groupe. La pratique des ghiwanes est ancestrale. Elle confère à des gens connus pour leur probité et leur modestie la tâche de dire la vie quotidienne, de montrer les problèmes que rencontrent les gens, de chanter leurs joies et leurs peines. Pendant des siècles, ces troubadours vont de village en village et transmettent leur savoir séculaire. Ils sont poètes, chanteurs, acteurs.
L'idée de créer le groupe germe dans l'esprit de Larbi Batma et de Boujemaa lors d'une tournée théâtrale en France. Les jeunes amis veulent perpétuer les traditions de leurs ancêtres. Leur premier concert a lieu à Casablanca, dans le restaurant Le Nautilus. Mais la consécration a lieu au théâtre Mohammed V à Rabat en 1971. Les spectateurs, emportés par le rythme, touchés par les paroles des chants, sont ravis.
Martin Scorsese, le réalisateur américain, a appelé le groupe les Rolling Stones de l'Afrique.
Aux chanteurs du Nass El Ghiwane
Frères,
Nous aimons les mots usés jusqu’à la douceur,
La langueur océane de leur musique crépusculaire,
Les lagons tranquilles des poèmes d’amour
Et cette imprécision d’urgence de leurs antiques sonorités !
Nous aimons juxtaposer, en une greffe miraculeuse,
Larmes et sourires, chants et silence !
Nous aimons le fleuve qui, un moment débordé,
Rentre paisiblement dans son lit,
Les souvenirs qui donnent un corps à l’ombre,
Les regards qui, plus tranquilles et plus pénétrants,
Révèlent à l’âme l’essence du monde.
Oui, nous aimons les profonds vertiges de l’aube,
Les phrases devenues nichoirs d’hirondelles,
Les ondées taciturnes des pleurs de joie,
Le bruissement des ramées frêles,
La démarche céruléenne du ciel.
Oui, frères, nous aimons
Le parler charnel,
Les voix qui bouleversent les tréfonds,
Les ponts-levis du jour
Qui permettent au soleil d’entrer
Dans les demeures de tous les hommes !
Ah, tous ces mots usés
Jusqu’à la douceur
Qui nous rendent égaux en lumière !
Frères !
Mes frères !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce mardi 19 octobre 2010
Glose :
Nass El Ghiwane : au début de l'année 1970, cinq artistes du même quartier (Hay El Mohammadi) à Casablanca, la plus grand ville au Maroc, créent un groupe musical qu’ils appellent Nass El Ghiwane. Ce groupe déclenchera une révolution musicale au Maroc.
Ces cinq artistes sont : Omar Sayed, Larbi Batma, Boujmaa, Alal Yaala, Abderhmane Paco.
Mais Nass El Ghiwane ne se limite pas aux personnes qui forment le groupe. La pratique des ghiwanes est ancestrale. Elle confère à des gens connus pour leur probité et leur modestie la tâche de dire la vie quotidienne, de montrer les problèmes que rencontrent les gens, de chanter leurs joies et leurs peines. Pendant des siècles, ces troubadours vont de village en village et transmettent leur savoir séculaire. Ils sont poètes, chanteurs, acteurs.
L'idée de créer le groupe germe dans l'esprit de Larbi Batma et de Boujemaa lors d'une tournée théâtrale en France. Les jeunes amis veulent perpétuer les traditions de leurs ancêtres. Leur premier concert a lieu à Casablanca, dans le restaurant Le Nautilus. Mais la consécration a lieu au théâtre Mohammed V à Rabat en 1971. Les spectateurs, emportés par le rythme, touchés par les paroles des chants, sont ravis.
Martin Scorsese, le réalisateur américain, a appelé le groupe les Rolling Stones de l'Afrique.
lundi 18 octobre 2010
MINIATURE
MINIATURE
A Dimtcho Debelianov
Tradition, loyauté, piété filiale !
Un petit vent souffle, doux comme le soupir des fleurs,
Le temps et la lune accompagnent ses pas délicats !
Devant un poème où dort
Toute la beauté de ma langue,
En frissonnant, je pense à toi, mon frêle canari !
Je ne suis plus qu’un vieil homme
Au cœur raviné
Qui écoute les murmures des feuilles !
Ô prison du soir,
Ô acier de l’absence !
Larmes qui baisent les planches
De l’antique maison !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 18 octobre 2010
Glose :
Dimtcho Debelianov (1887-1916) : un des plus grands noms de la poésie bulgare.
A Dimtcho Debelianov
Tradition, loyauté, piété filiale !
Un petit vent souffle, doux comme le soupir des fleurs,
Le temps et la lune accompagnent ses pas délicats !
Devant un poème où dort
Toute la beauté de ma langue,
En frissonnant, je pense à toi, mon frêle canari !
Je ne suis plus qu’un vieil homme
Au cœur raviné
Qui écoute les murmures des feuilles !
Ô prison du soir,
Ô acier de l’absence !
Larmes qui baisent les planches
De l’antique maison !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 18 octobre 2010
Glose :
Dimtcho Debelianov (1887-1916) : un des plus grands noms de la poésie bulgare.
dimanche 17 octobre 2010
LA LANGUE BULGARE
LA LANGUE BULGARE
A Ivan Vazov
« Laudator temporis acta »
« Faisant l'éloge du temps passé »
Horace
Comme ma langue bulgare me fait mal !
Je l’ai aimée, je l’aime tant,
Je t’aime toujours,
Elle,
Buisson de roses planté dans ma chair !
Comme mon cœur se met à battre
Quand j’entends ses sonorités viriles,
L’épaisse forêt bruissante de ses syllabes,
Les radieux ruisseaux de ses voyelles !
Je me soucie du pays qui m’a fait naître,
Je me soucie de son peuple,
Des sentiers et des fleurs, des villes, des villages,
Des monastères qui répandent leur lumière invisible
Sur le livre secret de chaque âme !
Comme j’aime l’immense ostensoir du soleil
Sur ses champs de blé,
Le rubis rose pâle de ses soirs,
La chrétienne confiance de la brise,
L’agréable compagnie qu’il me porte,
Humblement, amiablement,
Quand, parfois, absent à moi-même et désemparé,
Je reste longtemps à humer l’arôme des lilas !
Je me soucie des nuits de juillet
Qui changent en clair de lune les cheveux des jeunes filles,
En sources de joie qui coulent sous mes doigts
Comme de miel de menthe.
Devant la table mise, joyeux, affables,
Aimants, mes parents réunissent leurs amis,
Combien d’histoires de la vie
S’épanouissent dans leurs regards, leurs rires,
Leurs silences et leurs paroles !
Comme il est doux au cœur
Le discours des gens sensés !
Ah, qu’elle est magnanime leur clémence !
Ma langue bulgare,
Elle est l’aube et je suis le ponant,
Elle m’a appris de mourir
Sans éclats ni bruit,
Sans blessure apparente !
Elle est la lancinante clarté de mes jours,
La sereinement cristalline légèreté de mes pensées,
La douce et ravissante torture
De ma vie !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce dimanche 17 octobre, Anno Domini MMX
Glose :
Ivan Minchov Vazov (en bulgare Иван Минчов Вазов) – (1850-1921) : une des personnalités les plus éminentes de l'histoire bulgare. Essentiellement reconnu en tant qu'écrivain et poète, il a également pris une part active à la vie politique de la Bulgarie à la fin du XIXe siècle. Sa maison natale à Sopot a été transformée en musée. Sur la place voisine, une statue à son effigie trône sur un piédestal.
Le père d'Ivan Vazov était un commerçant moyennement riche. Le jeune Ivan Vazov commença ses études dans sa ville natale, puis à Kalofer (Калофер) et Plovdiv (Пловдив). En 1870, il fut envoyé en Roumanie afin de poursuivre des études commerciales à Olteniţa. Peu de temps après, il s'échappa pour rejoindre la ville de Brăila où il entra en contact avec des révolutionnaires bulgares émigrés, en lutte contre l'Empire ottoman qui occupait la Bulgarie depuis 1396. Il rencontra les révolutionnaires Ljuben Karavelov (Любен Каравелов) et Hristo Botev (Христо Ботев).
En 1875, Ivan Vazov regagna Sopot où il participa aux actions du comité révolutionnaire local. Après l'écrasement de l'insurrection d'avril 1876, il émigra de nouveau en Roumanie et s'installa à Bucarest où il devint membre de la Société centrale de bienfaisance bulgare.
À l'issue de la guerre russo-turque de libération de 1877-1878, Ivan Vazov rentra en Bulgarie au côté des troupes russes. Il y fut affecté en tant qu'employé auprès de la chancellerie du gouverneur de Svištov (Свищов) puis de Roussé (Русе).
En mars 1879, Ivan Vazov devint président du tribunal civil de première instance de Berkovica (Берковица).
En octobre 1880, il retourna à Plovdiv après avoir donné sa démission suite à une tentative visant à le muter à Vidin (Видин) sans son consentement. Il se livra alors à une intense activité dans les domaines culturel et politique. Il se noua d'amitié avec l'écrivain Konstantin Veličkov (Константин Величков) et participa avec lui à la rédaction du journal Narodnij glas (Народний глас, la voix du peuple), publié de 1879 à 1885. À travers ses articles, Ivan Vazov mena une guerre ouverte au prince Alexandre Ier de Battenberg, suite à la suspension de la constitution de la principauté de Bulgarie.
Au cours de la même année 1880, Ivan Vazov fut élu député de l'assemblée régionale dont il devint membre du comité permanent, avant de le présider de 1884 à 1885.
Russophile convaincu, Ivan Vazov décida de quitter le pays après le coup d'État de 1886 pour aller s'installer pendant deux ans à Odessa, après un passage par Istanbul. Au cours de l'été 1889, Ivan Vazov revint en Bulgarie et s'installa à Sofia. Globalement, durant le gouvernement de Stambolov (Стамболов), de 1887 à 1894, Ivan Vazov se consacra essentiellement à l'activité littéraire.
Après le renvoi de Stambolov en mai 1894, Ivan Vazov rejoignit le parti du peuple (Narodna partija, Народна партия), récemment fondé. Il fut élu député de la VIIIe assemblée législative nationale (VIII Обикновено народно събрание) en 1894 puis de la IXe en 1896.
En 1895, Ivan Vazov fit partie de la délégation bulgare envoyée en Russie afin de déposer une gerbe sur la tombe du défunt empereur Alexandre III de Russie. Ce voyage devait permettre de sonder les autorités russes sur une éventuelle normalisation des relations bilatérales suspendues en novembre 1886.
D'août 1897 à janvier 1899, Ivan Vazov fut ministre de l'éducation dans le gouvernement du docteur Konstantin Stoilov (Константин Стоилов). Après la chute de ce gouvernement, Ivan Vazov se retira de la vie politique pour ne se consacrer qu'à la littérature jusqu'à la fin de sa vie.
En tant qu'écrivain, Ivan Vazov a légué un immense héritage ayant eu de grandes répercussions sur le développement de la littérature bulgare. A ce titre, il a été surnommé "le patriarche des lettres bulgares". Son roman le plus connu et le plus traduit reste de loin Sous le joug (Под игото), librement inspiré de la vie du révolutionnaire Vasil Levski (Васил Левски). Ivan Vazov est également largement reconnu pour ses œuvres poétiques. D'une manière générale, son œuvre se construit autour des thèmes de la beauté de la nature et du patriotisme bulgare face à l'occupant turc.
A Ivan Vazov
« Laudator temporis acta »
« Faisant l'éloge du temps passé »
Horace
Comme ma langue bulgare me fait mal !
Je l’ai aimée, je l’aime tant,
Je t’aime toujours,
Elle,
Buisson de roses planté dans ma chair !
Comme mon cœur se met à battre
Quand j’entends ses sonorités viriles,
L’épaisse forêt bruissante de ses syllabes,
Les radieux ruisseaux de ses voyelles !
Je me soucie du pays qui m’a fait naître,
Je me soucie de son peuple,
Des sentiers et des fleurs, des villes, des villages,
Des monastères qui répandent leur lumière invisible
Sur le livre secret de chaque âme !
Comme j’aime l’immense ostensoir du soleil
Sur ses champs de blé,
Le rubis rose pâle de ses soirs,
La chrétienne confiance de la brise,
L’agréable compagnie qu’il me porte,
Humblement, amiablement,
Quand, parfois, absent à moi-même et désemparé,
Je reste longtemps à humer l’arôme des lilas !
Je me soucie des nuits de juillet
Qui changent en clair de lune les cheveux des jeunes filles,
En sources de joie qui coulent sous mes doigts
Comme de miel de menthe.
Devant la table mise, joyeux, affables,
Aimants, mes parents réunissent leurs amis,
Combien d’histoires de la vie
S’épanouissent dans leurs regards, leurs rires,
Leurs silences et leurs paroles !
Comme il est doux au cœur
Le discours des gens sensés !
Ah, qu’elle est magnanime leur clémence !
Ma langue bulgare,
Elle est l’aube et je suis le ponant,
Elle m’a appris de mourir
Sans éclats ni bruit,
Sans blessure apparente !
Elle est la lancinante clarté de mes jours,
La sereinement cristalline légèreté de mes pensées,
La douce et ravissante torture
De ma vie !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce dimanche 17 octobre, Anno Domini MMX
Glose :
Ivan Minchov Vazov (en bulgare Иван Минчов Вазов) – (1850-1921) : une des personnalités les plus éminentes de l'histoire bulgare. Essentiellement reconnu en tant qu'écrivain et poète, il a également pris une part active à la vie politique de la Bulgarie à la fin du XIXe siècle. Sa maison natale à Sopot a été transformée en musée. Sur la place voisine, une statue à son effigie trône sur un piédestal.
Le père d'Ivan Vazov était un commerçant moyennement riche. Le jeune Ivan Vazov commença ses études dans sa ville natale, puis à Kalofer (Калофер) et Plovdiv (Пловдив). En 1870, il fut envoyé en Roumanie afin de poursuivre des études commerciales à Olteniţa. Peu de temps après, il s'échappa pour rejoindre la ville de Brăila où il entra en contact avec des révolutionnaires bulgares émigrés, en lutte contre l'Empire ottoman qui occupait la Bulgarie depuis 1396. Il rencontra les révolutionnaires Ljuben Karavelov (Любен Каравелов) et Hristo Botev (Христо Ботев).
En 1875, Ivan Vazov regagna Sopot où il participa aux actions du comité révolutionnaire local. Après l'écrasement de l'insurrection d'avril 1876, il émigra de nouveau en Roumanie et s'installa à Bucarest où il devint membre de la Société centrale de bienfaisance bulgare.
À l'issue de la guerre russo-turque de libération de 1877-1878, Ivan Vazov rentra en Bulgarie au côté des troupes russes. Il y fut affecté en tant qu'employé auprès de la chancellerie du gouverneur de Svištov (Свищов) puis de Roussé (Русе).
En mars 1879, Ivan Vazov devint président du tribunal civil de première instance de Berkovica (Берковица).
En octobre 1880, il retourna à Plovdiv après avoir donné sa démission suite à une tentative visant à le muter à Vidin (Видин) sans son consentement. Il se livra alors à une intense activité dans les domaines culturel et politique. Il se noua d'amitié avec l'écrivain Konstantin Veličkov (Константин Величков) et participa avec lui à la rédaction du journal Narodnij glas (Народний глас, la voix du peuple), publié de 1879 à 1885. À travers ses articles, Ivan Vazov mena une guerre ouverte au prince Alexandre Ier de Battenberg, suite à la suspension de la constitution de la principauté de Bulgarie.
Au cours de la même année 1880, Ivan Vazov fut élu député de l'assemblée régionale dont il devint membre du comité permanent, avant de le présider de 1884 à 1885.
Russophile convaincu, Ivan Vazov décida de quitter le pays après le coup d'État de 1886 pour aller s'installer pendant deux ans à Odessa, après un passage par Istanbul. Au cours de l'été 1889, Ivan Vazov revint en Bulgarie et s'installa à Sofia. Globalement, durant le gouvernement de Stambolov (Стамболов), de 1887 à 1894, Ivan Vazov se consacra essentiellement à l'activité littéraire.
Après le renvoi de Stambolov en mai 1894, Ivan Vazov rejoignit le parti du peuple (Narodna partija, Народна партия), récemment fondé. Il fut élu député de la VIIIe assemblée législative nationale (VIII Обикновено народно събрание) en 1894 puis de la IXe en 1896.
En 1895, Ivan Vazov fit partie de la délégation bulgare envoyée en Russie afin de déposer une gerbe sur la tombe du défunt empereur Alexandre III de Russie. Ce voyage devait permettre de sonder les autorités russes sur une éventuelle normalisation des relations bilatérales suspendues en novembre 1886.
D'août 1897 à janvier 1899, Ivan Vazov fut ministre de l'éducation dans le gouvernement du docteur Konstantin Stoilov (Константин Стоилов). Après la chute de ce gouvernement, Ivan Vazov se retira de la vie politique pour ne se consacrer qu'à la littérature jusqu'à la fin de sa vie.
En tant qu'écrivain, Ivan Vazov a légué un immense héritage ayant eu de grandes répercussions sur le développement de la littérature bulgare. A ce titre, il a été surnommé "le patriarche des lettres bulgares". Son roman le plus connu et le plus traduit reste de loin Sous le joug (Под игото), librement inspiré de la vie du révolutionnaire Vasil Levski (Васил Левски). Ivan Vazov est également largement reconnu pour ses œuvres poétiques. D'une manière générale, son œuvre se construit autour des thèmes de la beauté de la nature et du patriotisme bulgare face à l'occupant turc.
samedi 16 octobre 2010
EDOUARD II ET HUGUES DESPENSER
EDOUARD II ET HUGUES DESPENSER
A Norton Hodges
« Adieu, Hugues, adieu,
Je ne te verrai plus, ma chère vie, ma belle âme,
On m’aura donc tout prisé. »
Edouard II
Chacun connaît son heure de lumière
Et sa saison de ténèbres,
Et il n’y a pas de mots adéquats
A l’incommensurable,
Des mots extrêmes et simples !
Mais qui peut modifier
La charpente secrète de la langue ?
Qui ?
De tout ce que nous disons
Ne restent que les fastes cérémonieux des souvenirs !
Roi déboulé de ton socle,
Où sont à présent tes nuits ardentes
Dans les bras de ton amant impétueux,
Les chasses passionnante à courre,
Les banquets somptueux,
Les bouquets de fleurs exotiques,
La musique raffinée, les danses lascives,
Les molles averses des chants mélancolique
Les attouchements sensuels, les regards qui brillent,
Les mains qui tremblent, les corps enflammés de désir,
Les lits jaspés de rouge fuchsia
Où s’étale, nue et solennellement insouciante,
L’oisive concupiscence ?
Toi, tombé dans si grande misère,
Toi qui ne pourras plus admirer
Les beaux, les splendides,
Les vigoureux jeunes seigneurs
De ton royaume
Juter, parader, rire !
Ah ! Il aurait mille fois mieux valu pour toi
De courir tous les hasards
Que d’en venir à cette issue !
Ne savais-tu pas, roi d’Angleterre,
Que le temps et les êtres s’en vont
Comme les nuages que poussent avec ardeur
Les vents du sud,
Que le temps, les choses et les êtres
S’estompent comme des mirages ?
Voici que tout sombre, se brouille, s’efface
Hormis les parfums des amours perdues
Qui flottent dans les cœurs esseulés
Comme un immense, un immortel
Et immuable printemps !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce samedi 16 octobre 2010
Glose:
Édouard II d'Angleterre (1327-1327) : roi d'Angleterre de 1307 jusqu’à sa déposition en janvier 1327. Il est le fils du roi Édouard Ier (Plantagenêt) et d'Aliénor de Castille. Il est le sixième roi de la dynastie Plantagenêt, commencée avec Henri II, fils de Geoffroy Plantagenêt, comte d'Anjou. Compris entre les règnes vigoureux de son père Édouard Ier et de son fils Édouard III, celui d’Édouard II est marqué par l’incompétence, les querelles politiques et les défaites militaires. Édouard est, sa vie durant, plus enclin aux plaisirs de la cour et aux divertissements qu’à ses devoirs de souverain. Il est incapable de refuser les plus grandes faveurs à ses divers favoris, dont les plus célèbres sont Pierre (Piers) Gaveston, un chevalier d’origine gasconne qui est fait comte de Cornouailles, puis un jeune seigneur anglais, Hugues le Despenser, provoquant de constants troubles politiques et, probablement, à terme, sa déposition.
Hugues le Despenser dit « le Jeune » (1286 - 1326) est le second favori du roi Edouard II d’Angleterre qui le laisse gouverner à sa place. Il est le fils d'Hugues le Despenser dit l'Ancien et d'Isabella de Beauchamp.
Après la mort de Pierre Gaveston en 1312, le roi témoigne d'une faveur grandissante envers son neveu par alliance (également beau-frère de Gaveston). Mais, comme avec Gaveston, les barons sont rapidement indignés par les honneurs que le roi fait pleuvoir sur les Despenser père et fils, particulièrement à partir du moment où Despenser le Jeune, en 1318, se met en tête de se faire attribuer le comté de Gloucester.
En 1320, la situation politique anglaise recommence à être dangereusement instable. Édouard transgresse la loi en faveur de Despenser le Jeune : lorsque le seigneur de Braose de Gower vend son titre à son gendre, procédure parfaitement légale dans les marches galloises, Despenser demande au roi de lui céder Gower en lieu et place du bénéficiaire. Contre le droit et la loi, Édouard confisque Gower qu'il offre à son favori, déclenchant immédiatement la fureur de la plupart des barons. En 1321, le comte de Hereford, en accord avec le comte de Lancastre et d'autres seigneurs, prend les armes contre la famille Despenser, et le roi est contraint de trouver une issue à la crise. Le 14 août, à Westminster, accompagné des comtes de Pembroke et de Richmond, le roi déclare bannis les Despenser, père et fils.
La victoire des barons montre cependant la limite de leur cohésion : avec le départ des Despenser, beaucoup de seigneurs, oublieux de leurs liens familiaux et politiques veulent remplir le vide laissé par les deux favoris. Désireux de gagner les bonnes grâces d'Édouard, ces seigneurs aident Édouard dans son désir de vengeance contre les barons, dans le seul but d'accroître leurs propres fortunes et pouvoir. Les campagnes qui suivent voient l'exécution de nombreux opposants à Édouard, dont le comte de Lancastre, propre cousin d'Édouard (il était le fils d’Edmond « le Bossu », frère du roi Édouard Ier), décapité en présence du roi lui-même.
L'opposition abattue, les Despenser de retour, le roi et ses favoris deviennent les maîtres incontestés du royaume : au Parlement de York, en 1322, Édouard publie une loi qui abroge toute ancienne ordonnance limitant son pouvoir et empêchant tout tentative d'empiétement. Le roi n'est plus soumis à la volonté du Parlement, et les hauts seigneurs, les prélats et les
En septembre 1326, Roger Mortimer et Isabelle de France débarquent en Angleterre. L'invasion a bientôt trop de renfort et de soutien pour pouvoir être contenue. Par conséquent, le roi ne parvient pas à réunir l'armée qu'il souhaite, et tant Édouard que les Despenser se voient bientôt totalement isolés. Ils quittent Londres le 2 octobre, laissant la ville sombrer dans le chaos. Le 15 du même mois, un soulèvement de la population conduit à la capture puis la décapitation de John le Marshal – Londonien accusé d'être un espion à la solde des Despenser – et du trésorier d'Édouard, Walter Stapledon, évêque d'Exeter, avec deux de ses écuyers. Le roi trouve tout d'abord refuge à Gloucester (il l'atteint le 9 octobre), puis fait voile vers le sud du pays de Galles, afin d'organiser sa défense sur les terres des Despenser. Mais Édouard se voit dans l'incapacité de monter une armée et ses propres serviteurs l'abandonnent, lui et Despenser le Jeune, le 31 octobre.
Le 27 octobre déjà, Despenser l'Ancien avait été accusé d'encourager le gouvernement illégal de son fils, de s'enrichir aux dépens des autres, de spolier l'Église et d'avoir pris part à l'exécution illégale du comte de Lancastre. Il est pendu puis décapité à la potence de Bristol. Henri de Lancastre, comte de Leicester, est alors envoyé au pays de Galles, afin d'en ramener le roi et Despenser le Jeune et, le 16 novembre, Henri s'empare d'Édouard, de Despenser le Jeune et de leurs proches, près de Tonyrefail (où une plaque rappelle aujourd'hui l'événement). Les soldats royaux sont relâchés, Despenser le Jeune est envoyé auprès d'Isabelle à Hereford, tandis que le roi est amené à Kenilworth par son propre cousin.
Surnommé « Mignon » d'Édouard, il est reconnu coupable de haute trahison et condamné à être « Hanged, drawn and quartered » (expression utilisée jusqu'en 1870 dans le code pénal anglais décrivant les supplices subis : la pendaison, l'infamie d'être traîné sur une claie et l'écartèlement).
Il est supplicié en public le 24 novembre 1326, ses parties génitales coupées puis incinérées, avant d'être éviscéré puis exécuté. Sa tête est exposée à Londres quelque temps après l'exécution.
A Norton Hodges
« Adieu, Hugues, adieu,
Je ne te verrai plus, ma chère vie, ma belle âme,
On m’aura donc tout prisé. »
Edouard II
Chacun connaît son heure de lumière
Et sa saison de ténèbres,
Et il n’y a pas de mots adéquats
A l’incommensurable,
Des mots extrêmes et simples !
Mais qui peut modifier
La charpente secrète de la langue ?
Qui ?
De tout ce que nous disons
Ne restent que les fastes cérémonieux des souvenirs !
Roi déboulé de ton socle,
Où sont à présent tes nuits ardentes
Dans les bras de ton amant impétueux,
Les chasses passionnante à courre,
Les banquets somptueux,
Les bouquets de fleurs exotiques,
La musique raffinée, les danses lascives,
Les molles averses des chants mélancolique
Les attouchements sensuels, les regards qui brillent,
Les mains qui tremblent, les corps enflammés de désir,
Les lits jaspés de rouge fuchsia
Où s’étale, nue et solennellement insouciante,
L’oisive concupiscence ?
Toi, tombé dans si grande misère,
Toi qui ne pourras plus admirer
Les beaux, les splendides,
Les vigoureux jeunes seigneurs
De ton royaume
Juter, parader, rire !
Ah ! Il aurait mille fois mieux valu pour toi
De courir tous les hasards
Que d’en venir à cette issue !
Ne savais-tu pas, roi d’Angleterre,
Que le temps et les êtres s’en vont
Comme les nuages que poussent avec ardeur
Les vents du sud,
Que le temps, les choses et les êtres
S’estompent comme des mirages ?
Voici que tout sombre, se brouille, s’efface
Hormis les parfums des amours perdues
Qui flottent dans les cœurs esseulés
Comme un immense, un immortel
Et immuable printemps !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce samedi 16 octobre 2010
Glose:
Édouard II d'Angleterre (1327-1327) : roi d'Angleterre de 1307 jusqu’à sa déposition en janvier 1327. Il est le fils du roi Édouard Ier (Plantagenêt) et d'Aliénor de Castille. Il est le sixième roi de la dynastie Plantagenêt, commencée avec Henri II, fils de Geoffroy Plantagenêt, comte d'Anjou. Compris entre les règnes vigoureux de son père Édouard Ier et de son fils Édouard III, celui d’Édouard II est marqué par l’incompétence, les querelles politiques et les défaites militaires. Édouard est, sa vie durant, plus enclin aux plaisirs de la cour et aux divertissements qu’à ses devoirs de souverain. Il est incapable de refuser les plus grandes faveurs à ses divers favoris, dont les plus célèbres sont Pierre (Piers) Gaveston, un chevalier d’origine gasconne qui est fait comte de Cornouailles, puis un jeune seigneur anglais, Hugues le Despenser, provoquant de constants troubles politiques et, probablement, à terme, sa déposition.
Hugues le Despenser dit « le Jeune » (1286 - 1326) est le second favori du roi Edouard II d’Angleterre qui le laisse gouverner à sa place. Il est le fils d'Hugues le Despenser dit l'Ancien et d'Isabella de Beauchamp.
Après la mort de Pierre Gaveston en 1312, le roi témoigne d'une faveur grandissante envers son neveu par alliance (également beau-frère de Gaveston). Mais, comme avec Gaveston, les barons sont rapidement indignés par les honneurs que le roi fait pleuvoir sur les Despenser père et fils, particulièrement à partir du moment où Despenser le Jeune, en 1318, se met en tête de se faire attribuer le comté de Gloucester.
En 1320, la situation politique anglaise recommence à être dangereusement instable. Édouard transgresse la loi en faveur de Despenser le Jeune : lorsque le seigneur de Braose de Gower vend son titre à son gendre, procédure parfaitement légale dans les marches galloises, Despenser demande au roi de lui céder Gower en lieu et place du bénéficiaire. Contre le droit et la loi, Édouard confisque Gower qu'il offre à son favori, déclenchant immédiatement la fureur de la plupart des barons. En 1321, le comte de Hereford, en accord avec le comte de Lancastre et d'autres seigneurs, prend les armes contre la famille Despenser, et le roi est contraint de trouver une issue à la crise. Le 14 août, à Westminster, accompagné des comtes de Pembroke et de Richmond, le roi déclare bannis les Despenser, père et fils.
La victoire des barons montre cependant la limite de leur cohésion : avec le départ des Despenser, beaucoup de seigneurs, oublieux de leurs liens familiaux et politiques veulent remplir le vide laissé par les deux favoris. Désireux de gagner les bonnes grâces d'Édouard, ces seigneurs aident Édouard dans son désir de vengeance contre les barons, dans le seul but d'accroître leurs propres fortunes et pouvoir. Les campagnes qui suivent voient l'exécution de nombreux opposants à Édouard, dont le comte de Lancastre, propre cousin d'Édouard (il était le fils d’Edmond « le Bossu », frère du roi Édouard Ier), décapité en présence du roi lui-même.
L'opposition abattue, les Despenser de retour, le roi et ses favoris deviennent les maîtres incontestés du royaume : au Parlement de York, en 1322, Édouard publie une loi qui abroge toute ancienne ordonnance limitant son pouvoir et empêchant tout tentative d'empiétement. Le roi n'est plus soumis à la volonté du Parlement, et les hauts seigneurs, les prélats et les
En septembre 1326, Roger Mortimer et Isabelle de France débarquent en Angleterre. L'invasion a bientôt trop de renfort et de soutien pour pouvoir être contenue. Par conséquent, le roi ne parvient pas à réunir l'armée qu'il souhaite, et tant Édouard que les Despenser se voient bientôt totalement isolés. Ils quittent Londres le 2 octobre, laissant la ville sombrer dans le chaos. Le 15 du même mois, un soulèvement de la population conduit à la capture puis la décapitation de John le Marshal – Londonien accusé d'être un espion à la solde des Despenser – et du trésorier d'Édouard, Walter Stapledon, évêque d'Exeter, avec deux de ses écuyers. Le roi trouve tout d'abord refuge à Gloucester (il l'atteint le 9 octobre), puis fait voile vers le sud du pays de Galles, afin d'organiser sa défense sur les terres des Despenser. Mais Édouard se voit dans l'incapacité de monter une armée et ses propres serviteurs l'abandonnent, lui et Despenser le Jeune, le 31 octobre.
Le 27 octobre déjà, Despenser l'Ancien avait été accusé d'encourager le gouvernement illégal de son fils, de s'enrichir aux dépens des autres, de spolier l'Église et d'avoir pris part à l'exécution illégale du comte de Lancastre. Il est pendu puis décapité à la potence de Bristol. Henri de Lancastre, comte de Leicester, est alors envoyé au pays de Galles, afin d'en ramener le roi et Despenser le Jeune et, le 16 novembre, Henri s'empare d'Édouard, de Despenser le Jeune et de leurs proches, près de Tonyrefail (où une plaque rappelle aujourd'hui l'événement). Les soldats royaux sont relâchés, Despenser le Jeune est envoyé auprès d'Isabelle à Hereford, tandis que le roi est amené à Kenilworth par son propre cousin.
Surnommé « Mignon » d'Édouard, il est reconnu coupable de haute trahison et condamné à être « Hanged, drawn and quartered » (expression utilisée jusqu'en 1870 dans le code pénal anglais décrivant les supplices subis : la pendaison, l'infamie d'être traîné sur une claie et l'écartèlement).
Il est supplicié en public le 24 novembre 1326, ses parties génitales coupées puis incinérées, avant d'être éviscéré puis exécuté. Sa tête est exposée à Londres quelque temps après l'exécution.
jeudi 14 octobre 2010
LES OISEAUX DE MARRAKECH
LES OISEAUX DU MARRAKECH
Oiseaux du matin, amis,
Vous régnez sans la plus légère contradiction
Dans le ciel bleue de la ville
Purement, souverainement, joyeusement !
J’écoute votre chant iridescent
Et pense soudain aux deux génies
De la peinture japonaise :
Hiroshige et Hokusai
Et aux trois frères français
Le Nain.
Comme les oiseaux,
Comme ces hommes
Prisonniers lumineux de la peinture,
Je suis fou de poésie.
Comme eux,
Saisi par une extase panthéistique,
Je tremble à la vue
Des fleurs du ciel et des fleurs des arbres,
Des couleurs exaltées
Qui flotte dans la lumière,
Frissonnent, changent et vibrent.
Je reste à la fenêtre,
Je regarde aux loin les maisons rouges
De l’antique cité
Qui expirent dans l’évanescence.
Et je me sens, un instant,
Beau, infini,
Immortel
Et total !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 14 octobre 2010
J’ai toujours eu une passion pour la peinture et la musique. Enfant, j’ai joué pendant huit ans au violon.
Glose :
Utagawa Hiroshige (1797-1858) : dessinateur, graveur et peintre japonais. Il se distingue par des séries d'estampes sur le mont Fuji et sur Edo (actuel Tōkyō), dessinant de façon évocatrice les paysages et l'atmosphère de la ville, en reprenant les instants de la vie quotidienne de la ville avant sa transformation à l'ère Meiji (1868-1912).
Auteur prolifique, actif entre 1818 et 1858, il crée une œuvre constituée de plus de 5 400 estampes.
Il est avec Hokusai, avec qui on le compare souvent, pour les opposer, l'un des derniers très grands noms de l'Ukiyo-e et en particulier de l'estampe de paysage.
Hiroshige se fait l'humble interprète de la nature, qui, à l'aide des moyens frustes de la gravure sur bois, sait exprimer comme à travers « une fenêtre enchantée » les délicates transparences de l'atmosphère au fil des saisons, dans des paysages où l'homme est toujours présent. Sa mise en page est saisissante. Ces œuvres se caractérisent par la maîtrise subtile des couleurs franches, avec la domination du vert et du bleu, et son sens du premier plan, qui sera repris, plus tard, par Degas.
Peu après la réouverture forcée du Japon aux échanges avec l'Occident, c'est principalement à travers l'œuvre d'Hiroshige que le monde découvre vers 1870 l'étonnante originalité des arts graphiques dans ce pays. Le « japonisme » aura une influence déterminante sur les peintres impressionnistes et ensuite sur l'Art nouveau.
Ukiyo-e : terme japonais signifiant « image du monde flottant » est un mouvement artistique japonais de l'époque d’Edo (1603-1868) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout les estampes japonaises gravées sur bois.
Après des siècles de déliquescence du pouvoir central suivie de guerres civiles, le Japon connaît à cette époque, avec l'autorité désormais incontestée du shogunat Tokugawa, une ère de paix et de prospérité qui se traduit par la perte d'influence de l'aristocratie militaire des daimyō, et l'émergence d'une bourgeoisie urbaine et marchande. Cette évolution sociale et économique s'accompagne d'un changement des formes artistiques, avec la naissance de l’ukiyo-e et de ses estampes peu coûteuses, bien loin de l'aristocratique école de peinture Kanō.
Les thèmes de l’ukiyo-e sont également tout à fait nouveaux, car ils correspondent aux centres d'intérêt de la bourgeoisie : les jolies femmes et les courtisanes célèbres, les scènes érotiques, le théâtre kabuki et les lutteurs de sumo, le fantastique, les calendriers et les cartes de vœux, le spectacle de la nature et des lieux célèbres.
Hokusai Katsushika (1760-1849) : connu plus simplement sous le nom de Hokusai ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Il est parfois vu comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près « esquisse spontanée »
Antoine, Louis et Mathieu Le Nain : les trois frères étaient des peintres français du début du XVIIe siècle. Ils sont nés tous les trois à Laon et possédaient une maison à Bourguignon-sous-Montbavin : Matthieu en 1607, Antoine et Louis, respectivement en 1588 et 1593.
En 1630 ils vivaient tous les trois à Paris.
Du fait de la similitude remarquable entre leur style de peinture et de la difficulté de différencier les œuvres de chaque frère (ils signaient tous leurs toiles avec la seule mention Lenain, et certaines devaient être des œuvres communes), ils sont généralement désignés comme les frères Le Nain.
Louis est habituellement crédité de leurs peintures les plus célèbres, une série de scènes décrivant la vie paysanne. Les frères ont aussi réalisé des miniatures (pour la plupart attribuées à Antoine) et des portraits (attribués à Matthieu). Matthieu est devenu le peintre officiel de Paris en 1633 et fait chevalier.
Antoine et Louis meurent en 1648. Matthieu en 1677.
Oiseaux du matin, amis,
Vous régnez sans la plus légère contradiction
Dans le ciel bleue de la ville
Purement, souverainement, joyeusement !
J’écoute votre chant iridescent
Et pense soudain aux deux génies
De la peinture japonaise :
Hiroshige et Hokusai
Et aux trois frères français
Le Nain.
Comme les oiseaux,
Comme ces hommes
Prisonniers lumineux de la peinture,
Je suis fou de poésie.
Comme eux,
Saisi par une extase panthéistique,
Je tremble à la vue
Des fleurs du ciel et des fleurs des arbres,
Des couleurs exaltées
Qui flotte dans la lumière,
Frissonnent, changent et vibrent.
Je reste à la fenêtre,
Je regarde aux loin les maisons rouges
De l’antique cité
Qui expirent dans l’évanescence.
Et je me sens, un instant,
Beau, infini,
Immortel
Et total !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 14 octobre 2010
J’ai toujours eu une passion pour la peinture et la musique. Enfant, j’ai joué pendant huit ans au violon.
Glose :
Utagawa Hiroshige (1797-1858) : dessinateur, graveur et peintre japonais. Il se distingue par des séries d'estampes sur le mont Fuji et sur Edo (actuel Tōkyō), dessinant de façon évocatrice les paysages et l'atmosphère de la ville, en reprenant les instants de la vie quotidienne de la ville avant sa transformation à l'ère Meiji (1868-1912).
Auteur prolifique, actif entre 1818 et 1858, il crée une œuvre constituée de plus de 5 400 estampes.
Il est avec Hokusai, avec qui on le compare souvent, pour les opposer, l'un des derniers très grands noms de l'Ukiyo-e et en particulier de l'estampe de paysage.
Hiroshige se fait l'humble interprète de la nature, qui, à l'aide des moyens frustes de la gravure sur bois, sait exprimer comme à travers « une fenêtre enchantée » les délicates transparences de l'atmosphère au fil des saisons, dans des paysages où l'homme est toujours présent. Sa mise en page est saisissante. Ces œuvres se caractérisent par la maîtrise subtile des couleurs franches, avec la domination du vert et du bleu, et son sens du premier plan, qui sera repris, plus tard, par Degas.
Peu après la réouverture forcée du Japon aux échanges avec l'Occident, c'est principalement à travers l'œuvre d'Hiroshige que le monde découvre vers 1870 l'étonnante originalité des arts graphiques dans ce pays. Le « japonisme » aura une influence déterminante sur les peintres impressionnistes et ensuite sur l'Art nouveau.
Ukiyo-e : terme japonais signifiant « image du monde flottant » est un mouvement artistique japonais de l'époque d’Edo (1603-1868) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout les estampes japonaises gravées sur bois.
Après des siècles de déliquescence du pouvoir central suivie de guerres civiles, le Japon connaît à cette époque, avec l'autorité désormais incontestée du shogunat Tokugawa, une ère de paix et de prospérité qui se traduit par la perte d'influence de l'aristocratie militaire des daimyō, et l'émergence d'une bourgeoisie urbaine et marchande. Cette évolution sociale et économique s'accompagne d'un changement des formes artistiques, avec la naissance de l’ukiyo-e et de ses estampes peu coûteuses, bien loin de l'aristocratique école de peinture Kanō.
Les thèmes de l’ukiyo-e sont également tout à fait nouveaux, car ils correspondent aux centres d'intérêt de la bourgeoisie : les jolies femmes et les courtisanes célèbres, les scènes érotiques, le théâtre kabuki et les lutteurs de sumo, le fantastique, les calendriers et les cartes de vœux, le spectacle de la nature et des lieux célèbres.
Hokusai Katsushika (1760-1849) : connu plus simplement sous le nom de Hokusai ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Il est parfois vu comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près « esquisse spontanée »
Antoine, Louis et Mathieu Le Nain : les trois frères étaient des peintres français du début du XVIIe siècle. Ils sont nés tous les trois à Laon et possédaient une maison à Bourguignon-sous-Montbavin : Matthieu en 1607, Antoine et Louis, respectivement en 1588 et 1593.
En 1630 ils vivaient tous les trois à Paris.
Du fait de la similitude remarquable entre leur style de peinture et de la difficulté de différencier les œuvres de chaque frère (ils signaient tous leurs toiles avec la seule mention Lenain, et certaines devaient être des œuvres communes), ils sont généralement désignés comme les frères Le Nain.
Louis est habituellement crédité de leurs peintures les plus célèbres, une série de scènes décrivant la vie paysanne. Les frères ont aussi réalisé des miniatures (pour la plupart attribuées à Antoine) et des portraits (attribués à Matthieu). Matthieu est devenu le peintre officiel de Paris en 1633 et fait chevalier.
Antoine et Louis meurent en 1648. Matthieu en 1677.
COEUR SUR COEUR (en espagnol)
CORAZÓN SOBRE CORAZÓN
A Luis Valtat
¡ Luz y luz! Y con voces púdicas
que tiernamente se pierden entre los álamos,
sencillez bíblica de las palabras que quieren tocar
las profundidades del aire y el alma de los corazones trágicos!
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, el 12 de octubre de 2010
Glosa:
Louis Valtat (1869-1952): pintor francés. Estudió humanidades en el liceo Hoche en Versalles donde allí se afincaron sus padres. En 1886, a la edad de 17 años , Valtat ingresa en la Escuela de Bellas Artes, y completa su formación en la Academia Julian donde hace amistad con Albert André y Pierre Bonnard. Laureado en 1890 por el premio Jauvin d' Attainville, instala su taller en la calle Gláciére en Paris. Enfermo de tisis, parte a Banyuls para poder restablecerse y en ese lugar George-Daniel de Monfreid le presenta a Aristide Maillol.
En la exposición de grupo organizada por Paul Signac de la Galeríe Durand-Ruel, en marzo de 1899, él figura con veinte pinturas donde quince de ellas son reagrupadas bajo el título: “Notations de Agay, 1899 ".
En efecto, desde el invierno de 1897-1898 en Agay, pequeña aldea próxima de los pescadores de san-Raphaël, luego Anthéor distante de algunos kilómetros, Luis Valtat reside desde el otoño hasta la primavera , con su mujer Susana, con quien se casó en marzo de 1900.
También es en 1900 que sobre el consejo amistoso de Auguste Renoir, Ambroise Vollard hace un pacto con Valtat y prácticamente adquiere su totalidad de la producción durante más de diez años.
Durante su estadía en Anthéor, a menudo Valtat atraviesa Estérel en bicicleta, para ir a ver a Auguste Renoir que en aquella época le alquila la " La Maison de la Poste " en Cagnes. En una de estas visitas en 1903, Auguste Renoir pinta el Retrato de Susana Valtat, mientras que Luis Valtat realiza a tinta algunos retratos de Renoir, dibujos que le servirán para grabar en madera. La distancia que separa a Anthéor de Saint-Tropez es casi de 40 kilómetros, las visitas a Paul Signac se hacen fácilmente durante la jornada a bordo de Bollée, cochecillo a petróleo que Valtat adquiere de Signac a cambio de su pintura “ Le Cap Roux”.
El coleccionista ruso Ivan Morossov le compra a Vollard varias pinturas de Valtat. Vollard es quien detiene prácticamente la integridad de la producción de Valtat.
En primavera y en verano, en el paseo marítimo y sobre todo para poder pintar allí, Luis Valtat viaja a Normandía, a Port-en-Bessin, a Arromanches y más tarde a Ouistreham.
Después de finalizar su estadía en Anthéor en 1914 y pasado diez años sin los placeres de un jardín, en 1924, Luis Valtat adquiere una propiedad en Choisel, pequeño pueblo del Valle de Chevreuse donde permanece gran parte del año.
Después del éxodo de 1940 y los años de ocupaciones, Luis Valtat atacado por un glaucoma, sigue yendo esporádicamente a su taller de la avenida Wagram donde realiza sus últimas pinturas que datan de 1948.
A Luis Valtat
¡ Luz y luz! Y con voces púdicas
que tiernamente se pierden entre los álamos,
sencillez bíblica de las palabras que quieren tocar
las profundidades del aire y el alma de los corazones trágicos!
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, el 12 de octubre de 2010
Glosa:
Louis Valtat (1869-1952): pintor francés. Estudió humanidades en el liceo Hoche en Versalles donde allí se afincaron sus padres. En 1886, a la edad de 17 años , Valtat ingresa en la Escuela de Bellas Artes, y completa su formación en la Academia Julian donde hace amistad con Albert André y Pierre Bonnard. Laureado en 1890 por el premio Jauvin d' Attainville, instala su taller en la calle Gláciére en Paris. Enfermo de tisis, parte a Banyuls para poder restablecerse y en ese lugar George-Daniel de Monfreid le presenta a Aristide Maillol.
En la exposición de grupo organizada por Paul Signac de la Galeríe Durand-Ruel, en marzo de 1899, él figura con veinte pinturas donde quince de ellas son reagrupadas bajo el título: “Notations de Agay, 1899 ".
En efecto, desde el invierno de 1897-1898 en Agay, pequeña aldea próxima de los pescadores de san-Raphaël, luego Anthéor distante de algunos kilómetros, Luis Valtat reside desde el otoño hasta la primavera , con su mujer Susana, con quien se casó en marzo de 1900.
También es en 1900 que sobre el consejo amistoso de Auguste Renoir, Ambroise Vollard hace un pacto con Valtat y prácticamente adquiere su totalidad de la producción durante más de diez años.
Durante su estadía en Anthéor, a menudo Valtat atraviesa Estérel en bicicleta, para ir a ver a Auguste Renoir que en aquella época le alquila la " La Maison de la Poste " en Cagnes. En una de estas visitas en 1903, Auguste Renoir pinta el Retrato de Susana Valtat, mientras que Luis Valtat realiza a tinta algunos retratos de Renoir, dibujos que le servirán para grabar en madera. La distancia que separa a Anthéor de Saint-Tropez es casi de 40 kilómetros, las visitas a Paul Signac se hacen fácilmente durante la jornada a bordo de Bollée, cochecillo a petróleo que Valtat adquiere de Signac a cambio de su pintura “ Le Cap Roux”.
El coleccionista ruso Ivan Morossov le compra a Vollard varias pinturas de Valtat. Vollard es quien detiene prácticamente la integridad de la producción de Valtat.
En primavera y en verano, en el paseo marítimo y sobre todo para poder pintar allí, Luis Valtat viaja a Normandía, a Port-en-Bessin, a Arromanches y más tarde a Ouistreham.
Después de finalizar su estadía en Anthéor en 1914 y pasado diez años sin los placeres de un jardín, en 1924, Luis Valtat adquiere una propiedad en Choisel, pequeño pueblo del Valle de Chevreuse donde permanece gran parte del año.
Después del éxodo de 1940 y los años de ocupaciones, Luis Valtat atacado por un glaucoma, sigue yendo esporádicamente a su taller de la avenida Wagram donde realiza sus últimas pinturas que datan de 1948.
mercredi 13 octobre 2010
COEUR SUR COEUR
CŒUR SUR CŒUR
A Louis Valtat
Lumière et lumière ! Et des voix pudiques
Qui tendrement se perdent parmi les peupliers,
Simplicité biblique des mots qui veulent toucher
Les profondeurs de l’air et l’âme des coeurs tragiques !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 12 octobre 2010
Glose :
Louis Valtat (1869-1952) : peintre français. Il fait ses humanités au lycée Hoche à Versailles où ses parents se sont installés. En 1886, âgé de 17 ans Valtat postule son admission à l'École des Beaux-Arts, et complète sa formation à l'Académie Julian où il se lie d'amitié avec Albert André et Pierre Bonnard. Lauréat en 1890 du prix Jauvin d'Attainville, il installe son atelier rue de la Glacière à Paris. Atteint de phtisie, il part pour des séjours de soins à Banyuls où George-Daniel de Monfreid lui présente Aristide Maillol.
À l'exposition de groupe organisée par Paul Signac à la Galerie Durand-Ruel, en mars 1899, il figure avec vingt peintures dont quinze sont regroupées sous le titre « Notations d'Agay, 1899 ».
En effet, depuis l'hiver 1897-1898 c'est à Agay, petit hameau de pêcheurs proche de Saint-Raphaël, puis à Anthéor distant de quelques kilomètres, que Louis Valtat réside de l'automne au printemps, avec sa femme Suzanne. Il s’est marié en mars 1900.
C'est également en 1900 que sur l’amical conseil de Auguste Renoir, Ambroise Vollard passe un accord avec Valtat dont il acquiert pratiquement la totalité de la production durant plus de dix ans.
Pendant leurs séjours à Anthéor, les Valtat traversent souvent l'Estérel, parfois à bicyclette, pour aller voir Auguste Renoir qui à cette époque loue la "Maison de la Poste" à Cagnes. À l'occasion d'une de ces visites en 1903, Auguste Renoir peint le Portrait de Suzanne Valtat, pendant que Louis Valtat réalise à l'encre quelques portraits de Renoir, dessins qui lui serviront pour graver un bois. La distance séparant Anthéor de Saint-Tropez étant d’environ 40 kilomètres, des visites à Paul Signac se font facilement dans la journée à bord de la Bollée, voiturette à pétrole que Valtat tient de Signac en échange de sa peinture Le Cap Roux.
Le collectionneur russe Ivan Morossov achète à Vollard plusieurs peintures de Valtat. Vollard détenant pratiquement l'intégralité de la production de Valtat.
Au printemps et en été, pour retrouver le bord de mer et surtout pouvoir y peindre, Louis Valtat se rend volontiers en Normandie, à Port-en-Bessin, à Arromanches et plus tard à Ouistreham.
Après avoir mis un terme aux séjours à Anthéor en 1914 et passé dix ans sans les plaisirs d'un jardin, Louis Valtat fait l'acquisition en 1924 d'une propriété à Choisel, petit village de la Vallée de Chevreuse où il séjourne une grande partie de l'année.
Après l'exode de 1940 et les années d'occupations, Louis Valtat atteint d'un glaucome ne quitte plus guère son atelier de l'avenue de Wagram où il réalise ses dernières peintures qui datent de 1948.
A Louis Valtat
Lumière et lumière ! Et des voix pudiques
Qui tendrement se perdent parmi les peupliers,
Simplicité biblique des mots qui veulent toucher
Les profondeurs de l’air et l’âme des coeurs tragiques !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, le 12 octobre 2010
Glose :
Louis Valtat (1869-1952) : peintre français. Il fait ses humanités au lycée Hoche à Versailles où ses parents se sont installés. En 1886, âgé de 17 ans Valtat postule son admission à l'École des Beaux-Arts, et complète sa formation à l'Académie Julian où il se lie d'amitié avec Albert André et Pierre Bonnard. Lauréat en 1890 du prix Jauvin d'Attainville, il installe son atelier rue de la Glacière à Paris. Atteint de phtisie, il part pour des séjours de soins à Banyuls où George-Daniel de Monfreid lui présente Aristide Maillol.
À l'exposition de groupe organisée par Paul Signac à la Galerie Durand-Ruel, en mars 1899, il figure avec vingt peintures dont quinze sont regroupées sous le titre « Notations d'Agay, 1899 ».
En effet, depuis l'hiver 1897-1898 c'est à Agay, petit hameau de pêcheurs proche de Saint-Raphaël, puis à Anthéor distant de quelques kilomètres, que Louis Valtat réside de l'automne au printemps, avec sa femme Suzanne. Il s’est marié en mars 1900.
C'est également en 1900 que sur l’amical conseil de Auguste Renoir, Ambroise Vollard passe un accord avec Valtat dont il acquiert pratiquement la totalité de la production durant plus de dix ans.
Pendant leurs séjours à Anthéor, les Valtat traversent souvent l'Estérel, parfois à bicyclette, pour aller voir Auguste Renoir qui à cette époque loue la "Maison de la Poste" à Cagnes. À l'occasion d'une de ces visites en 1903, Auguste Renoir peint le Portrait de Suzanne Valtat, pendant que Louis Valtat réalise à l'encre quelques portraits de Renoir, dessins qui lui serviront pour graver un bois. La distance séparant Anthéor de Saint-Tropez étant d’environ 40 kilomètres, des visites à Paul Signac se font facilement dans la journée à bord de la Bollée, voiturette à pétrole que Valtat tient de Signac en échange de sa peinture Le Cap Roux.
Le collectionneur russe Ivan Morossov achète à Vollard plusieurs peintures de Valtat. Vollard détenant pratiquement l'intégralité de la production de Valtat.
Au printemps et en été, pour retrouver le bord de mer et surtout pouvoir y peindre, Louis Valtat se rend volontiers en Normandie, à Port-en-Bessin, à Arromanches et plus tard à Ouistreham.
Après avoir mis un terme aux séjours à Anthéor en 1914 et passé dix ans sans les plaisirs d'un jardin, Louis Valtat fait l'acquisition en 1924 d'une propriété à Choisel, petit village de la Vallée de Chevreuse où il séjourne une grande partie de l'année.
Après l'exode de 1940 et les années d'occupations, Louis Valtat atteint d'un glaucome ne quitte plus guère son atelier de l'avenue de Wagram où il réalise ses dernières peintures qui datent de 1948.
lundi 11 octobre 2010
L'AUBE PERLEE
L’AUBE PERLEE
A Mehdi Chalmers
Ami, mon frère, mon Prince de l’Aube perlée,
Comme les Grecs d’Athènes, vous et moi
Nous avons la même religion de la Beauté !
Nous aimons tant
Les traits scintillants d’un visage,
Les ondulations moelleuses
Des contours d’une statue,
Les lignes souples, sveltes et lumineuses
De Melozzo de Forli,
Le blanc de satin
Et les plis simples et vigoureux des tuniques !
Oui, mon Ami,
Il y a des parcelles dans notre cœur
Où nous n’allons jamais
Préférant écouter le chant du petit merle
Qui donne une voix à notre soyeuse solitude,
Aimant respirer l’odeur folle et indécise
Des herbes folles !
Et il nous est doux de nous ressouvenir,
Dans notre engourdissement voluptueux,
De ceux que nous avons passionnément aimés
Et qui nous ont depuis si longtemps oubliés.
Ô temps, toi qui es à tout le monde
Et à personne, tu sais
Qu’une nouvelle fleur s’épanouit
Sur la mort d’une fleur morte.
Tu sais
Que comme le splendide
Milon de Crotone
Nous serons rendu immortels
Par un Damoas ?
Car nous avons su parler
A la vie,
Aux oiseaux
Et à l’océan,
Et humble d’âme et de cœur,
Nous avons sublimé la simplicité !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce samedi 9 octobre, Anno Domini MMX
Je dédie ce poème au jeune poète haïtien Mehdi Chalmers
Glose :
Melozzo de Forlì (1438-1494) : Ambrosi Melozzo, ou Marco di Giuliano degli Ambrogi, ou Melozzo di Giuliano degli Ambrogi, dit Melozzo de Forlì ou bien Melozzo da Forlì est un peintre italien. Melozzo de Forlì fut l'un des plus célèbres maîtres de la perspective, reconnu par Giorgio Vasari et Luca Pacioli. Il employa le premier la perspective de bas en haut.
Parmi ses disciples figurent Marco Palmezzano, le plus célèbre ou Lorenzo da Viterbo, Giovanni Maria Falconetto et Antoniazzo Romano également connu sous le nom de Antonio Aquili. Melozzo de Forli a influencé l’œuvre du grand Raphaël.
Milon de Crotone : un des plus célèbre athlètes de l’Antiquité, ou du moins parmi ceux qui devaient transmettre à la postérité le souvenir des prouesses les plus extraordinaires. On doit sa statue au sculpteur Damoas, son compatriote. Une preuve que le prix de la lutte ne lui avait pas été injustement décerné, c’est qu’il avait porté sur ses épaules et installé lui-même en ce lieu la statue, symbole de sa victoire. Mais ce n’était pas une fois seulement qu’il avait été couronné. Six fois il avait obtenu la palme aux jeux Olympiques, dont une lorsqu’il était encore enfant. Son succès avait été le même aux jeux Pythiques. Crotone, sa patrie, ville sur la côte orientale du Bruttium (Calabre), était célèbre pour sa population forte et vigoureuse. Milon n’a pas démenticette antique renommée.
A Mehdi Chalmers
Ami, mon frère, mon Prince de l’Aube perlée,
Comme les Grecs d’Athènes, vous et moi
Nous avons la même religion de la Beauté !
Nous aimons tant
Les traits scintillants d’un visage,
Les ondulations moelleuses
Des contours d’une statue,
Les lignes souples, sveltes et lumineuses
De Melozzo de Forli,
Le blanc de satin
Et les plis simples et vigoureux des tuniques !
Oui, mon Ami,
Il y a des parcelles dans notre cœur
Où nous n’allons jamais
Préférant écouter le chant du petit merle
Qui donne une voix à notre soyeuse solitude,
Aimant respirer l’odeur folle et indécise
Des herbes folles !
Et il nous est doux de nous ressouvenir,
Dans notre engourdissement voluptueux,
De ceux que nous avons passionnément aimés
Et qui nous ont depuis si longtemps oubliés.
Ô temps, toi qui es à tout le monde
Et à personne, tu sais
Qu’une nouvelle fleur s’épanouit
Sur la mort d’une fleur morte.
Tu sais
Que comme le splendide
Milon de Crotone
Nous serons rendu immortels
Par un Damoas ?
Car nous avons su parler
A la vie,
Aux oiseaux
Et à l’océan,
Et humble d’âme et de cœur,
Nous avons sublimé la simplicité !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce samedi 9 octobre, Anno Domini MMX
Je dédie ce poème au jeune poète haïtien Mehdi Chalmers
Glose :
Melozzo de Forlì (1438-1494) : Ambrosi Melozzo, ou Marco di Giuliano degli Ambrogi, ou Melozzo di Giuliano degli Ambrogi, dit Melozzo de Forlì ou bien Melozzo da Forlì est un peintre italien. Melozzo de Forlì fut l'un des plus célèbres maîtres de la perspective, reconnu par Giorgio Vasari et Luca Pacioli. Il employa le premier la perspective de bas en haut.
Parmi ses disciples figurent Marco Palmezzano, le plus célèbre ou Lorenzo da Viterbo, Giovanni Maria Falconetto et Antoniazzo Romano également connu sous le nom de Antonio Aquili. Melozzo de Forli a influencé l’œuvre du grand Raphaël.
Milon de Crotone : un des plus célèbre athlètes de l’Antiquité, ou du moins parmi ceux qui devaient transmettre à la postérité le souvenir des prouesses les plus extraordinaires. On doit sa statue au sculpteur Damoas, son compatriote. Une preuve que le prix de la lutte ne lui avait pas été injustement décerné, c’est qu’il avait porté sur ses épaules et installé lui-même en ce lieu la statue, symbole de sa victoire. Mais ce n’était pas une fois seulement qu’il avait été couronné. Six fois il avait obtenu la palme aux jeux Olympiques, dont une lorsqu’il était encore enfant. Son succès avait été le même aux jeux Pythiques. Crotone, sa patrie, ville sur la côte orientale du Bruttium (Calabre), était célèbre pour sa population forte et vigoureuse. Milon n’a pas démenticette antique renommée.
vendredi 8 octobre 2010
SANS IMPEDIMENTA
SANS IMPRDIMENTA
A Jean Hérold Paul
Oui, mon Ami,
Puissions-nous aimer, marcher
Dans la même lumière,
Croître
Dans l’apprentissage de nous-même,
Cultiver la visible splendeur
De notre tendresse !
Oui, vivre en Dieu,
Grandir comme les arbres grandissent,
Mûrir sans pourriture !
Une vie toute ouverte au-dedans
Avec la solitude comme prunelle
Pour connaître la langue inconnue du ciel
Couvert d’hiéroglyphes,
Pour serrer la vérité de plus près !
Ecoutons, mon Ami,
Non les mots, mais leur sens !
Ne permettons pas que nos noms s’effritent
Comme les façades, les colonnes,
Les ouvertures, les ornements des temples !
Soyons l’amour qui est tout en tout !
Ah, mon Ami,
Vous qui connaissez l’Ordre marin des étoiles,
Le plus christique des ordres !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce vendredi 8 octobre 2010
Je dédie ce poème au jeune et très talentueux poète haïtien Jean Hérold Paul.
Glose :
Impedimenta (n.m. pl.) : mot latin qui signifie « bagages ». Ce qui entrave l’activité, le mouvement.
A Jean Hérold Paul
Oui, mon Ami,
Puissions-nous aimer, marcher
Dans la même lumière,
Croître
Dans l’apprentissage de nous-même,
Cultiver la visible splendeur
De notre tendresse !
Oui, vivre en Dieu,
Grandir comme les arbres grandissent,
Mûrir sans pourriture !
Une vie toute ouverte au-dedans
Avec la solitude comme prunelle
Pour connaître la langue inconnue du ciel
Couvert d’hiéroglyphes,
Pour serrer la vérité de plus près !
Ecoutons, mon Ami,
Non les mots, mais leur sens !
Ne permettons pas que nos noms s’effritent
Comme les façades, les colonnes,
Les ouvertures, les ornements des temples !
Soyons l’amour qui est tout en tout !
Ah, mon Ami,
Vous qui connaissez l’Ordre marin des étoiles,
Le plus christique des ordres !
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce vendredi 8 octobre 2010
Je dédie ce poème au jeune et très talentueux poète haïtien Jean Hérold Paul.
Glose :
Impedimenta (n.m. pl.) : mot latin qui signifie « bagages ». Ce qui entrave l’activité, le mouvement.
vendredi 1 octobre 2010
DES CHOSES FRIVOLES
DES CHOSES FRIVOLES
(φλυαρίαι)
A Ali
« La lumière de cette fin d’été
Est comme un couteau… »
Kadokawa Haruki
Vous portiez, mon Prince, dans votre main d’enfant,
Mon âme émerveillée par votre grâce fragile,
Mon cœur aimait le vide, l’empire de l’inutile,
L’extase futile du rire, les vers frivoles du temps !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce vendredi 1 octobre 2010
Glose :
Φλυαρίαι : ce mot grec signifie « choses frivoles ».
Kadokawa Haruki (né en 1942) : poète japonais, maître du haïku.
(φλυαρίαι)
A Ali
« La lumière de cette fin d’été
Est comme un couteau… »
Kadokawa Haruki
Vous portiez, mon Prince, dans votre main d’enfant,
Mon âme émerveillée par votre grâce fragile,
Mon cœur aimait le vide, l’empire de l’inutile,
L’extase futile du rire, les vers frivoles du temps !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce vendredi 1 octobre 2010
Glose :
Φλυαρίαι : ce mot grec signifie « choses frivoles ».
Kadokawa Haruki (né en 1942) : poète japonais, maître du haïku.
dimanche 19 septembre 2010
EXALTATION
EXALTATION
Pour vous, Madame, pour vous, j’ai réuni ces fleurs,
Amies de la joie et sœurs de la Beauté,
Puissent vos yeux d’enfant où dort l’immense été
Aimer leur grâce exquise et leur pudique splendeur !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 20 septembre 2010
Pour vous, Madame, pour vous, j’ai réuni ces fleurs,
Amies de la joie et sœurs de la Beauté,
Puissent vos yeux d’enfant où dort l’immense été
Aimer leur grâce exquise et leur pudique splendeur !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 20 septembre 2010
DEUX PETITS POEMES FLEURIS
DEUX PETITS POEMES FLEURIS
A Ali
“Here I can blow a garden with my breath,
And in my hand a forest lies asleep.”
(“Ici je peux faire jaillir un jardin avec mon souffle,
Ici, dans ma main gît une forêt endormie. ")
Muriel Stuart
I.
Dans quel pays es-tu, lune,
Quand tu ne viens pas
Te mirer dans le puits de ma maison,
Quand tu ne récites pas tes poèmes
Aux géraniums-lierres
De ma fenêtre ?
II.
Quel chant de giroflées,
Quelle fraîcheur de capucines
Dans le jardin,
Et quel parfum de bonté
Dans tes mains,
Ö toi, mère,
Qui me salues !
Quelle lumière dans tes yeux
Où dort tout le ciel étoilé de mai
Et toute la paix
De l’antique campagne thrace !
Athanase Vantchev de Thracy
Glose :
Muriel Stuart (1885 – 1967) : éminente poétesse britannique.
A Ali
“Here I can blow a garden with my breath,
And in my hand a forest lies asleep.”
(“Ici je peux faire jaillir un jardin avec mon souffle,
Ici, dans ma main gît une forêt endormie. ")
Muriel Stuart
I.
Dans quel pays es-tu, lune,
Quand tu ne viens pas
Te mirer dans le puits de ma maison,
Quand tu ne récites pas tes poèmes
Aux géraniums-lierres
De ma fenêtre ?
II.
Quel chant de giroflées,
Quelle fraîcheur de capucines
Dans le jardin,
Et quel parfum de bonté
Dans tes mains,
Ö toi, mère,
Qui me salues !
Quelle lumière dans tes yeux
Où dort tout le ciel étoilé de mai
Et toute la paix
De l’antique campagne thrace !
Athanase Vantchev de Thracy
Glose :
Muriel Stuart (1885 – 1967) : éminente poétesse britannique.
EPITAPHE THRACE
EPITAPHE THRACE
Ici je repose, en Thrace, dans ma terre
Pour être éternellement à la Beauté,
Aux Anges et à Dieu !
Homme qui voit cette tombe,
Dis un mot heureux, souris
Et passe !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 19 septembre 2010
Ici je repose, en Thrace, dans ma terre
Pour être éternellement à la Beauté,
Aux Anges et à Dieu !
Homme qui voit cette tombe,
Dis un mot heureux, souris
Et passe !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 19 septembre 2010
samedi 18 septembre 2010
LE GERANIUM
LE GÉRANIUM
Toi, fleur aimée de mon enfance,
Fleur qui vis dans l’immémoriale
Tranquillité de la Thrace.
Comme me sont chères tes ombelles rouges
Aux écorchures amoureuses,
Ton feu limpide et inextinguible !
Tu étais,
Quand chantait la source de mon sang,
La colonne mystique de mes sanglots,
Le temple votif de mon âme,
Tu immobilisais l’eau virginale
Des pages où j’inscrivais
Mes premiers tendres poèmes
Et les battements enthousiastes de mon cœur !
Tu étais ma vivante bibliothèque,
Le chant qui innocente
Et l’honneur millénaire d’être là
Devant le savoir
Antérieur à nos mémoires !
Tu poussais dans les terres de mes veines,
Tu fleurissais des deux côtés du sentier
De mes rêves !
Ah fleur, tu étais mon Pacte avec Cassiopée
Et la Croix du Sud,
Le secret angélologique des étoiles
Qui venaient dormir
Dans le grand émerveillement
De mes pupilles.
Oui,
Tu règnes toujours
Sur la plus éminente cime
De ma survie !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 18 septembre, jour de la mort de mon frère bien-aimé Michel, 2010
Glose :
Géranium - Pelargonium graveolens - (n.m.) : du grec ancien geranos, « grue » ou plutôt « bec de grue ». Plante herbacée aux fleurs roses, rouges et blanches et aux feuilles très aromatiques de la famille des Géraniacées. Il en existe deux groupes :
• Les Géraniums (botanique), espèces du genre Geranium (il en existe quelques 422), qui sont des plantes des régions tempérées dont quelques-unes sont cultivées comme plantes vivaces de jardin. Néanmoins, la majorité des géraniums d'ornement ne sont pas réellement des géraniums mais :
• Des Géraniums (des fleuristes), désignant certaines variétés cultivées du genre Pelargonium, originaire d'Afrique australe, très populaires dans les régions tempérées où elles sont notamment utilisées comme plantes de balcon, vivaces dans les pays froids.
Les extraits de géranium de certains produits ou certains médicaments ne proviennent pas des géraniums des fleuristes ou Pelargonium. De même, les propriétés et intérêts médicinaux du Geranium ne sont pas ceux du Pelargonium et vice versa.
Le pluriel peut aussi s'écrire et se prononcer gerania.
Cette plante vivace, pouvant atteindre 1,20 m de haut, est pleine de suc en début de végétation, puis ligneuse, à écorce brun clair. Ses fleurs sont petites, en ombelles denses.
Huile essentielle de géranium rosat (ou odorant) :
Cette huile essentielle est un véritable régénérant cutané. Elle équilibre toutes les peaux, grasses ou sèches. C’est aussi un antiseptique intestinal et vermifuge, anti-inflammatoire, antispasmodique. Cette huile essentielle est largement utilisée pour les soins de la peau. Cicatrisante, astringente et anti-infectieuse, elle est aussi particulièrement indiquée dans les mycoses cutanées, vaginales et digestives. Très polyvalente, elle est également préconisée contre le diabète et pour calmer le système sympathique et parasympathique. Elle est aussi astringente. L’huile de géranium rosat s’utilise aussi pour lutter contre la cellulite. Enfin, elle a des propriétés anti dépressives et élève le moral.
L’huile essentielle de géranium est aussi un excellent anti moustiques. Diffusée dans la maison, elle chasse les moustiques. et vous n’aurez plus aucun moustique!
Géranium Robert (Gérianium robertianum)
Selon la légende, saint Robert, moine français, prieur de Molesmes qu'il quitta pour s'établir à Cîteaux aurait enseigné l'usage médicinal du géranium. C'est à lui que la plante devrait son nom.
Noms populaires :
Bec de grue, fourchette du diable, aiguilles à Notre Dame, herbe rouge, etc.
Cassiopée est une des 88 constellations du ciel, visible dans l'hémisphère nord. À l'opposé de la Grande Ourse par rapport à la Petite Ourse, Cassiopée est très facilement reconnaissable grâce à sa forme de « W ». Les sommets de ce W sont, d'est en ouest, ε, δ, α, et β Cassiopeiae, les quatre étoiles les plus brillantes de la constellation.
Histoire :
Citée par Aratus de Soles, puis par Ptolémée dans l'Almageste, la constellation représente la reine d’Ethiopie, Cassiopée dans la mythologie grecque, femme de Céphée et mère d'Andromède, à côté desquels elle se trouve.
Cette constellation fait partie du groupe de constellations rattachées au mythe d'Andromède.
On dit aussi que pour son orgueil, la reine a été enchaînée à son trône, condamnée à tourner autour du pôle Nord et parfois de pendre à l'envers de façon très peu digne.
La Croix du Sud est une petite constellation de l'hémisphère sud, la plus petite de toutes les constellations dont un amas d'étoiles est appelé « la boîte a bijoux ». Elle est entourée sur trois côtés par le Centaure et au sud par la Mouche. La Croix du Sud est utile pour trouver le pôle sud céleste. En l'absence d'une étoile similaire à l'étoile polaire de l'hémisphère nord (α Ursae Minoris.
A cause de la précession des équinoxes, la Croix du Sud était visible depuis la Méditerranée pendant l'Antiquité. Cependant, les astronomes grecs n'ont jamais considéré ses étoiles autrement qu'une partie du Centaure.
On attribue généralement la paternité de la Croix du Sud comme constellation indépendante à Augustin Royer en 1679. Elle était cependant reconnue sous cette forme bien auparavant.
La Croix du Sud - dont le nom s'oppose à la « Croix du Nord » qu'est la constellation du Cygne - est désormais l'une des constellations les plus connues de l'hémisphère sud et ses cinq étoiles les plus brillantes apparaissent sur les drapeaux de l'Australie, du Brésil, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Cocos, Tokelau et des Samoa. Quant au drapeau de la Nouvelle-Zélande, il omet juste l'étoile ε.
Toi, fleur aimée de mon enfance,
Fleur qui vis dans l’immémoriale
Tranquillité de la Thrace.
Comme me sont chères tes ombelles rouges
Aux écorchures amoureuses,
Ton feu limpide et inextinguible !
Tu étais,
Quand chantait la source de mon sang,
La colonne mystique de mes sanglots,
Le temple votif de mon âme,
Tu immobilisais l’eau virginale
Des pages où j’inscrivais
Mes premiers tendres poèmes
Et les battements enthousiastes de mon cœur !
Tu étais ma vivante bibliothèque,
Le chant qui innocente
Et l’honneur millénaire d’être là
Devant le savoir
Antérieur à nos mémoires !
Tu poussais dans les terres de mes veines,
Tu fleurissais des deux côtés du sentier
De mes rêves !
Ah fleur, tu étais mon Pacte avec Cassiopée
Et la Croix du Sud,
Le secret angélologique des étoiles
Qui venaient dormir
Dans le grand émerveillement
De mes pupilles.
Oui,
Tu règnes toujours
Sur la plus éminente cime
De ma survie !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 18 septembre, jour de la mort de mon frère bien-aimé Michel, 2010
Glose :
Géranium - Pelargonium graveolens - (n.m.) : du grec ancien geranos, « grue » ou plutôt « bec de grue ». Plante herbacée aux fleurs roses, rouges et blanches et aux feuilles très aromatiques de la famille des Géraniacées. Il en existe deux groupes :
• Les Géraniums (botanique), espèces du genre Geranium (il en existe quelques 422), qui sont des plantes des régions tempérées dont quelques-unes sont cultivées comme plantes vivaces de jardin. Néanmoins, la majorité des géraniums d'ornement ne sont pas réellement des géraniums mais :
• Des Géraniums (des fleuristes), désignant certaines variétés cultivées du genre Pelargonium, originaire d'Afrique australe, très populaires dans les régions tempérées où elles sont notamment utilisées comme plantes de balcon, vivaces dans les pays froids.
Les extraits de géranium de certains produits ou certains médicaments ne proviennent pas des géraniums des fleuristes ou Pelargonium. De même, les propriétés et intérêts médicinaux du Geranium ne sont pas ceux du Pelargonium et vice versa.
Le pluriel peut aussi s'écrire et se prononcer gerania.
Cette plante vivace, pouvant atteindre 1,20 m de haut, est pleine de suc en début de végétation, puis ligneuse, à écorce brun clair. Ses fleurs sont petites, en ombelles denses.
Huile essentielle de géranium rosat (ou odorant) :
Cette huile essentielle est un véritable régénérant cutané. Elle équilibre toutes les peaux, grasses ou sèches. C’est aussi un antiseptique intestinal et vermifuge, anti-inflammatoire, antispasmodique. Cette huile essentielle est largement utilisée pour les soins de la peau. Cicatrisante, astringente et anti-infectieuse, elle est aussi particulièrement indiquée dans les mycoses cutanées, vaginales et digestives. Très polyvalente, elle est également préconisée contre le diabète et pour calmer le système sympathique et parasympathique. Elle est aussi astringente. L’huile de géranium rosat s’utilise aussi pour lutter contre la cellulite. Enfin, elle a des propriétés anti dépressives et élève le moral.
L’huile essentielle de géranium est aussi un excellent anti moustiques. Diffusée dans la maison, elle chasse les moustiques. et vous n’aurez plus aucun moustique!
Géranium Robert (Gérianium robertianum)
Selon la légende, saint Robert, moine français, prieur de Molesmes qu'il quitta pour s'établir à Cîteaux aurait enseigné l'usage médicinal du géranium. C'est à lui que la plante devrait son nom.
Noms populaires :
Bec de grue, fourchette du diable, aiguilles à Notre Dame, herbe rouge, etc.
Cassiopée est une des 88 constellations du ciel, visible dans l'hémisphère nord. À l'opposé de la Grande Ourse par rapport à la Petite Ourse, Cassiopée est très facilement reconnaissable grâce à sa forme de « W ». Les sommets de ce W sont, d'est en ouest, ε, δ, α, et β Cassiopeiae, les quatre étoiles les plus brillantes de la constellation.
Histoire :
Citée par Aratus de Soles, puis par Ptolémée dans l'Almageste, la constellation représente la reine d’Ethiopie, Cassiopée dans la mythologie grecque, femme de Céphée et mère d'Andromède, à côté desquels elle se trouve.
Cette constellation fait partie du groupe de constellations rattachées au mythe d'Andromède.
On dit aussi que pour son orgueil, la reine a été enchaînée à son trône, condamnée à tourner autour du pôle Nord et parfois de pendre à l'envers de façon très peu digne.
La Croix du Sud est une petite constellation de l'hémisphère sud, la plus petite de toutes les constellations dont un amas d'étoiles est appelé « la boîte a bijoux ». Elle est entourée sur trois côtés par le Centaure et au sud par la Mouche. La Croix du Sud est utile pour trouver le pôle sud céleste. En l'absence d'une étoile similaire à l'étoile polaire de l'hémisphère nord (α Ursae Minoris.
A cause de la précession des équinoxes, la Croix du Sud était visible depuis la Méditerranée pendant l'Antiquité. Cependant, les astronomes grecs n'ont jamais considéré ses étoiles autrement qu'une partie du Centaure.
On attribue généralement la paternité de la Croix du Sud comme constellation indépendante à Augustin Royer en 1679. Elle était cependant reconnue sous cette forme bien auparavant.
La Croix du Sud - dont le nom s'oppose à la « Croix du Nord » qu'est la constellation du Cygne - est désormais l'une des constellations les plus connues de l'hémisphère sud et ses cinq étoiles les plus brillantes apparaissent sur les drapeaux de l'Australie, du Brésil, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Cocos, Tokelau et des Samoa. Quant au drapeau de la Nouvelle-Zélande, il omet juste l'étoile ε.
mardi 14 septembre 2010
PAREIL A DES FEUILLES MARCESCENTES (French)
PAREIL A DES FEULLES MARCESCENTES
Dans une lourde paix,
Le feuillage décidu des bouleaux
Couvre de son or vagabond
La cour silencieuse
De mes grands-parents.
Calme, pareil à des feuilles marcescentes,
Le chagrin ne veut pas quitter
L’arbre de l’âme.
Je ferme les yeux,
Mon cœur se fend en deux !
Imperceptiblement,
Tournant le dos à l’ardente saison,
Le vent jette sur la terre
Le douloureux suaire de l’hiver.
Au loin, un pipeau naïf
Entonne une chanson ancienne.
Ses murmures éternels
Rendent spirituelle et légère
L’aurore automnale !
Bientôt, les vieilles paysannes,
Inquiètes pour l’avenir de leurs filles,
S’adonneront
A l’antique crommyomancie.
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce mardi 14 septembre 2010
Glose :
La marcescence (adjectif : marcescent) caractérise l'état d'un arbre ou d'un arbuste qui conserve ses feuilles mortes attachées aux branches durant la saison de repos végétatif (l'hiver ou la saison sèche). Ces feuilles ne tombant que lors de la repousse des nouvelles (au printemps ou au début de la saison des pluies).
La marcescence est considérée comme une variation de la caducité, les arbres et arbustes à feuillage caduc (ou décidu) changeant de feuilles en bloc chaque année et connaissant une phase plus ou moins longue sans feuilles vivantes.
Plusieurs espèces d'arbres appartenant à l'ordre des Fagales tels les chênes, les hêtres, les charmes, les châtaigniers, etc., présentent fréquemment des feuillages marcescents. Chez ces espèces, la marcescence est plutôt une marque de jeunesse ; les grands arbres conservent rarement leur feuillage flétri. La marcescence peut aussi être interrompue par des conditions climatiques particulières qui provoquent la chute des feuilles en cours d'hiver (vent, gelées).
On qualifie également de marcescentes toutes autres pièces végétales qui subsistent desséchées sur la plante alors qu'elles sont mortes. Ainsi en va-t-il par exemple des fleurs des bruyères, des pétales de Dombeya (genre d'arbres et arbustes à fleurs d'origine africaine et malgache), des bractées florales des hortensias, etc.
Decidu, e (adj.) : synonyme de caducifolié. Ce terme désigne les espèces ligneuses (arbres et buissons) qui perdent toutes leurs feuilles en même temps avant d'entrer en dormance hivernale.
Crommyomancie (n.f.) : ancienne voyance qui fut pratiquée et très répandue autrefois en Europe. Il s’agit d’une divination par l'interprétation de la croissance des oignons. La crommyomancie est une forme secondaire de la botanomancie.
Cet oracle renseignait les jeunes filles à marier sur le nom de leur futur mari. La tradition voulait qu'à Noël, elles inscrivent sur des oignons, les noms des différents prétendants. Le premier oignon germé correspondait au nom du futur mari.
Dans une lourde paix,
Le feuillage décidu des bouleaux
Couvre de son or vagabond
La cour silencieuse
De mes grands-parents.
Calme, pareil à des feuilles marcescentes,
Le chagrin ne veut pas quitter
L’arbre de l’âme.
Je ferme les yeux,
Mon cœur se fend en deux !
Imperceptiblement,
Tournant le dos à l’ardente saison,
Le vent jette sur la terre
Le douloureux suaire de l’hiver.
Au loin, un pipeau naïf
Entonne une chanson ancienne.
Ses murmures éternels
Rendent spirituelle et légère
L’aurore automnale !
Bientôt, les vieilles paysannes,
Inquiètes pour l’avenir de leurs filles,
S’adonneront
A l’antique crommyomancie.
Athanase Vantchev de Thracy
Marrakech, ce mardi 14 septembre 2010
Glose :
La marcescence (adjectif : marcescent) caractérise l'état d'un arbre ou d'un arbuste qui conserve ses feuilles mortes attachées aux branches durant la saison de repos végétatif (l'hiver ou la saison sèche). Ces feuilles ne tombant que lors de la repousse des nouvelles (au printemps ou au début de la saison des pluies).
La marcescence est considérée comme une variation de la caducité, les arbres et arbustes à feuillage caduc (ou décidu) changeant de feuilles en bloc chaque année et connaissant une phase plus ou moins longue sans feuilles vivantes.
Plusieurs espèces d'arbres appartenant à l'ordre des Fagales tels les chênes, les hêtres, les charmes, les châtaigniers, etc., présentent fréquemment des feuillages marcescents. Chez ces espèces, la marcescence est plutôt une marque de jeunesse ; les grands arbres conservent rarement leur feuillage flétri. La marcescence peut aussi être interrompue par des conditions climatiques particulières qui provoquent la chute des feuilles en cours d'hiver (vent, gelées).
On qualifie également de marcescentes toutes autres pièces végétales qui subsistent desséchées sur la plante alors qu'elles sont mortes. Ainsi en va-t-il par exemple des fleurs des bruyères, des pétales de Dombeya (genre d'arbres et arbustes à fleurs d'origine africaine et malgache), des bractées florales des hortensias, etc.
Decidu, e (adj.) : synonyme de caducifolié. Ce terme désigne les espèces ligneuses (arbres et buissons) qui perdent toutes leurs feuilles en même temps avant d'entrer en dormance hivernale.
Crommyomancie (n.f.) : ancienne voyance qui fut pratiquée et très répandue autrefois en Europe. Il s’agit d’une divination par l'interprétation de la croissance des oignons. La crommyomancie est une forme secondaire de la botanomancie.
Cet oracle renseignait les jeunes filles à marier sur le nom de leur futur mari. La tradition voulait qu'à Noël, elles inscrivent sur des oignons, les noms des différents prétendants. Le premier oignon germé correspondait au nom du futur mari.
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