dimanche 31 août 2008

LA MORT DE FIFILLE

LA MORT DE FIFILLE

A Fifille, la chienne de Charles Baschet

«C'est dans la mort qu'on parle le mieux de la vie.»
Björnstjerne Björnson


Fifille est morte, ô mon cher Charles,
Quelle est grande notre tristesse
A cette heure tardive, appesantie
Par l’obscur voile de la grande nuit qui avance !

Adieu, Fifille! Ton ombre débordera
Longtemps le royaume du parc
Et l’empire mouvant de la mer.
Plein d’étoiles, ton regard
Viendra hanter
Les chambres silencieuses de la maison !

Tu remonteras dans nos rêves
Des profondeurs taciturnes du sommeil
Pour nous conter, par le menu,
Ton long voyage dans le pays du silence !

Tu habiteras à présent les archives de nos cœurs,
Les traces d’usure de nos yeux,
Entre deux pages où des mains douces
Ont jadis déposé, transparentes d’émotion,
Des brins de thym !

Dors à présent
Dans le berceau des racines maternelles
Des arbres, des herbes et des fleurs,
Sous cette terre tendre et généreuse
Qui refusent d’oublier
Le doux bruit de tes pas !

Âme !
Si douce est toute parole
Prononcée par la bouche de l’Amour !

Viens, ô nuit, viens plus vite,
Toi seule qui nous veut du bien !

Adieu, Fifille !

Athanase Vantchev de Thracy

Rueil-Malmaison, ce dimanche 31 août, Anno Domini MMVIII

Fifille était la chienne de Charles Baschet. Ses parents, Gilles et Audrey Baschet, la lui avaient offerte pour son septième anniversaire, au temps où la famille habitait le château des Lettiers en Normandie. Fifille est morte dans la splendide propriété des Baschet « Le Vent du Large » à Boulouris (Saint-Raphaël). C’est là qu’elle repose à présent, après une vie heureuse et pleine d’amour.

Glose :

Björnstjerne Martinus Björnson (Kvilkne 1832 – Paris 1910) : l’un des quatre plus grands écrivains de l’histoire de la littérature norvégienne avec Henrik Ibsen, Jonas Lie et Alexander Kielland. Il est l’auteur de l’hymne national de la Norvège. Björnson reçut le prix Nobel de littérature en 1903.

1 commentaire:

marie a dit…

Ce poème aurait pu être dédié à notre petite chienne Hortense, qui est partie il y a deux ans.
Il m'a émue.
Merci.
Ange-Marie MUCEL