lundi 31 janvier 2011

THEO

THÉO

Elégiaque Théo, ami des nymphes attiques,
Ecris-moi des mots pareils aux lucioles
Qui vivent de lumière et meurent sur nos épaules
Laissant des douces brûlures couleur de jaunes colchiques.

Paris, le 30 janvier 2011

Je dédie ce poème au grand poète français Théo Crassas, frère de l’érudit Anastase Crassas, dit Akis.

AKIS

AKIS

Akis, raconte-moi tes jours de braise astrale,
Les chairs de diamant et les caresses lascives,
Ami, remplis de lis mes longues nuits votives
Où règne la solitude des âmes impériales.

Akis, apprends-moi d’aimer le rire léger
Du temps évanoui sous l’ambre des baisers.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 30 janvier 2011

Je dédie ce poème à mon Ami, le grand érudit greco-français Anastase Crassas

Glose :

Akis : diminutif affectif du prénom Anastase.

vendredi 28 janvier 2011

SI TU ES SEUL - le bon texte

LE BON TEXTE :

АКО СИ САМ

Максу де Карвалу

« Extinta, a lâmpada
Fala ainda de luz. »

[Искљученa, светиљка
ипак говори о светлости].

Флор Цампино,
Стаклене перле


Ако си сам, веома сам,
Остаће тако дуго,
Остаће увек тако!

Пријатељу мој,
Најбољи дружбеник
Који ти је дат,
Ниси ли то ти сам?

Ако си сам, веома сам,
Затвори очи
И удиши мирис
Своје душе!

Ако си сам,
Све више и више сам,
Подстакни своје срце
Против срца
своје усамљености
И осмехни се!

Атанас Ванчев де Трејси

Париз, 4. септембра, Anno Domini MMVIII

Посвећујем ову песму великом песнику и пријатељу Максу де Карвалу

(Превела са енглеског на српски песникиња Душка Врховац)

SI TU ES SEUL (en serbe)

Српски / Serbian


АКО СИ САМ

Максу де Карвало

« Extinta, a lâmpada
Fala ainda de luz. »

("Искључено,светиљка
ипак говори о светлости".)

Флор Цампино,
Стаклене перле


Ако си сам, веома сам,
Остаће тако дуго,
Остаће увек тако!

Пријатељу мој,
Најбољи дружбеник
Који ти је дат,
Ниси ли то ти сам?

Ако си сам, веома сам,
Затвори очи
И удиши мирис
Своје душе!

Ако си сам,
Све више и више сам,
Подстакни своје срце
Против срца
своје усамљености
И осмехни се!

Атанас Ванчев де Трејси

Париз, 4. септембра, Anno Domini MMVIII

Посвећујем ову песму великом песнику и пријатељу Максу де Карвалу

(Превела са енглеског на српски песникиња Душка Врховац)

FASCINATION

FASCINATION

(ή βασκανία)

A Antoine Zaruba

Les pivoines des mots, le feu des rosiers,
Les harmoniques ferventes des arbres et de l’eau,
Et toi, mon Prince numide, flamboyant cerceau
De mes pensées rythmées par l’hymne de tes baisers !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 28 janvier 2011

jeudi 27 janvier 2011

RADKO RADKOV (en kazakh)

Радко Радковты еске алу

«Уақыт деген осындай. Ол біздің бітім-болмыс, сыралғы сенімімізді жаулап алғанымен қоймай, қызық-қуанышымызды – жалынды жастығымызды ұрлайды, түптеп келгенде, ең соңында, бізге бұл дүниеден бір уыс топырақ қана бұйырады».

Сэр Уолтер Ралег

Уақыт саған айтам,
Тыңда мені.
Өткен күн – дүниенің мұңды әлемі.

Сейіліп кетсін мейлі
Үміт – арман,
Сонда да мен ешқашан ұмыта алман!

Білемін
Бұдан былай таппай тыным,
Күн күліп – су сарқырап ақпайтынын.

Бойыма
Қайта толсын қуат кені,
Сондықтан –
Нұр-сәулеңмен жұбат мені!

Қайтадан соқшы шалқып самал желім,
Сілкісін шаң-тозаңнан санам менің.

Тұрар ем, мен де сосын аң-таң қалып,
Өткен күн келер болса қайта айналып.

Осылай қайта айналып келші бақыт,
Алдымнан әппақ гүлдер бүршік атып.

Тәңірім табыстарсан жүрегі кең,
Баяғы періштенің лебімен.

Жылуы жүрегіңе дарып жатса,
Махаббат қарамайды кәрі-жасқа.

Айналып ең сүйікті,
Ең асылға,
Аяулы ақ гүлдердің арасында –
Тербетіп жер бетінде
Тұрарма еді –
Мәңгілік үзілмейтін бір ән мені!

Ескерту: Сэр Уолтер Ралег (1552-1618) – жазушы, ақын, ағылшын офицері және зерттеушісі, 1618 жылдың 29 қазанында Лондон мұнарасында көз жұмды.

Аударған – Серік Тұрғынбекұлы, қазак ақыны, халықаралық «Алаш» сыйлығының лауреаты, Қазақстаннық еңбек сіңірген қайраткері. (Перевел – Серик Тургынбеков, казахский поэт, лауреат международной премии «Алаш», заслуженный деятель Казахстана).


24 қаңтар, 2011 жыл
Астана

mercredi 26 janvier 2011

APOCALYPSE

APOCALYPSE

A Norton Hodges

« Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arriver ensuite »

Saint Jean l’Evangéliste

Patmos est ma patrie, le haut poème ouvert
A la parole de l’Ange qui dicte, irradiant,
Le Livre du Ciel, le crépuscule des temps,
Au cœur épouvanté, au cœur frappé d’éclairs.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 26 janvier 2011

Glose :

Apocalypse (n.f.) : du grec ἀποκάλυψις / apokalupsis, terme qui signifie « mise à nu », « enlèvement du voile » ou « révélation ». L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible chrétienne. Une tradition attribue sa composition à saint Jean l'Évangéliste ou Théologien.
Le livre commence en effet par les mots « Révélation de Jésus-Christ » (Apocalypse chapitre I, verset 1). C'est en ce sens que le texte présentera la personne de Jésus-Christ à son retour sur terre et les événements qui accompagne sa venue.

Le livre décrit une vision allégorique qui prophétise sur ce qui doit arriver à la fin des Temps : « Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arriver ensuite » (Apocalypse chapitre 1, verset 19).

Si l’Apocalypse de Jean est, d'une façon formelle, la seule apocalypse reconnue dans le Nouveau Testament, l'apocalyptique fut un genre littéraire déjà très développé dans l'Ancien Testament, en particulier dans les livres de Daniel et d'Ézéchiel. Plusieurs écrits pseudépigraphes sont des apocalypses : Apocalypse grecque de Baruch, Apocalypse syriaque de Baruch, Apocalypse d'Abraham, Apocalypse d'Élie, Apocalypse de Noé. On connaît de nombreux apocryphes du Nouveau Testament qui se parent du nom d'Apocalypse : Apocalypse de Pierre, Apocalypse de Jacques, Apocalypse de Paul, Apocalypse d'Étienne, et même Apocalypse (apocryphe) de Jean.

Mais aussi des passages entiers du Nouveau Testament, en dehors de l'Apocalypse canonique elle-même, peuvent être dits du genre apocalyptique. Citons le discours eschatologique de Jésus, dans Matthieu et Luc, certains passages des épîtres de saint Paul ou de saint Pierre.

BEATUS DE LIEBANA

BEATUS DE LIÉBANA

A Jean de B.

Jean, quand le corps est triste et le noir immense,
Beatus me console de son herméneutique,
Délires torrentiels, extases exégétiques,
Paroles essentielles dont rêve l’autel des sens.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 25 janvier 2011

Glose :

Saint Beatus de Liébana ( ? - 798) : théologien mort au monastère de Val-Gabado (Asturies) le 19 février 798. Il appartenait à l'ordre des bénédictins et fut d'abord moine au monastère de Saint-Martin, dans les montagnes de Liébana, qui devint le foyer de la restauration littéraire dans le nouvel État des Asturies. Il joua un rôle primordial dans les discussions théologiques contre les doctrines nestoriennes d'Elipand, archevêque de Tolède, et de Félix, évêque d'Urgel. Beatus écrivit à cette occasion le traité : De Adoptione Christi, filii Dei, publié d'abord par P. Stevart en 1616 et inséré depuis dans la Bibliothèque des Pères de l’Eglise.

A la prière de son ancien disciple, Ethérius, évêque d'Osma, il rédigea, vers 784, un Commentaire sur l'Apocalypse de saint Jean, ouvrage d’environ mille pages d'une importance capitale pour l'exégèse apocalyptique, en ce qu'il nous transmet la tradition, un peu dénaturée, de l'Église primitive au sujet du sens qu'il faut attacher aux révélations de Patmos, tradition en vertu de laquelle cette œuvre doit être regardée comme un cri d'angoisse arraché à un chrétien par les persécutions de Néron, auquel y est attribué le rôle d'Antéchrist. La critique moderne a établi, d'une façon indépendante, la légitimité de cette exégèse.

Le commentaire du moine de Liébana jouit, en son temps, d'une immense autorité, ce qui est attesté par de nombreux manuscrits qui en ont été faits jusqu'au XIVe siècle. Il n'a été publié que tardivement par les soins du P.-P. Henri Florez, augustin (Sancti Beati presbyteri hispani Liebanensis in Apocalypsin; Madrid, 1770) ; mais comme elle contrarie singulièrement les doctrines orthodoxes, cette édition a dû être détruite, attendu qu'on n'en a encore découvert qu'un seul exemplaire. D'autre part, dans la plupart des manuscrits, le chapitre contenant l'explication de la bête apocalyptique est arraché, de sorte que cette œuvre, si importante, nous a été révélée par Ambroise Firmin-Didot, grâce à un manuscrit complet, du XIIe siècle, dont il s'était rendu possesseur en 1870.

mardi 25 janvier 2011

BEDE LE VENERABLE

BÈDE LE VENERABLE

A Théo et Anastase Crassas

Tes livres resplendissent sous l’axe de la nuit,
Les patriarches sont douze et douze les hommes du Christ,
Lumière et guides de l’âme, les solennels linguistes
Révèlent aux cœurs en feu le sens des mots meurtris !

Assis sous les glycines, je lis ton Histoire,
Toi, fontaine de vie et source de savoir.

Athanase Vantchev de Thracy

Saint-Germain-en-Laye, ce dimanche 23 janvier, Anno Domini MMXI

Je dédie ce petit poème sur un grand personnage de la chrétienté au poète de génie, Théo Crassas et à son frère, l’extraordinaire érudit, Anastase. Deux êtres que je chéris particulièrement.

Glose :

Bède le Vénérable (672/673 – 735) : Bède (en latin et en saxon Bæda ou Beda, en anglais Bede), dit le Vénérable, est un moine et lettré anglo-saxon de culture latine. Il a été proclamé docteur de l'Église par le pape Léon XIII en 1899.
Ses œuvres montrent qu'il maîtrisait toute la science de son temps. Bède est l'auteur de travaux scientifiques, historiques et théologiques, allant de la musique et de la métrique à l'exégèse et au commentaire des Écritures. Il connaissait la littérature patristique, ainsi que Pline l'Ancien, Virgile, Lucrèce, Ovide, Horace et d'autres auteurs classiques. Il avait quelque connaissance de grec et d'hébreu. Son latin est généralement clair, mais ses commentaires bibliques sont difficile à lire, plus techniques.

Les commentaires scripturaires de Bède font usage de la méthode d'interprétation allégorique et son histoire comprend des récits de miracles qui, pour les historiens modernes, semblent contredire sa façon critique d'aborder les données. Les études modernes ont montré le rôle important que de tels concepts ont joué dans la vision du monde des premiers érudits du Moyen Âge.

Il a dédié ses travaux sur l'Apocalypse et le De Temporum Ratione à Hwaetbert qui avait succédé à Ceolfrid comme abbé de Jarrow.

Les historiens modernes ont réalisé de nombreuses études sur les œuvres de Bède. Sa vie et son travail ont été célébrés par une série de conférences scientifiques qui se tiennent chaque année dans l'église Saint-Paul de Jarrow depuis 1958. L'historien Walter Goffart dit de lui, qu'il « occupe une place privilégiée et sans égale parmi les premiers historiens de l'Europe chrétienne ».

Bien que Bède soit aujourd'hui principalement étudié comme un historien, de son temps ses travaux sur la grammaire, la chronologie et les études bibliques avaient autant d'importance que ses œuvres historiques et hagiographiques. Ses œuvres non-historiques ont grandement contribué à la Renaissance carolingienne.

Hitoire : Bède est surtout connu comme l'historien des Angles par son œuvre maîtresse, Historia ecclesiastica gentis anglorum (Histoire ecclésiastique du peuple anglais), achevée en 731 ou en 732.

lundi 24 janvier 2011

TROIS POEMES EN BULGARE

BULGARE

АТАНАС ВАНЧЕВ дьо ТРАСИ

МИНИАТЮРА

на Димчо Дебелянов

Традиция, преданост, благочестие, синовност!

Лек вятър духа, сладък, като диханието на цветята,
а времето и луната
придружават деликатните му стъпки!

Пред едно стихотворение,
където спи цялата хубост на моя език,
развълнуван мисля за теб,
мое слабичко канарче!

Аз съм само един зрял мъж с разбито сърце,
който слуша шепота на листата!

О, вечерен затвор!
О, раздяла завинаги

и сълзи, които целуват пода
на старата къща!




От испански: Виолета Бончева




АТАНАС ВАНЧЕВ дьо ТРАСИ


ХЕДДУ АКЕЧИЧЕ

/реквием/


Птици, птици, птици,
кажете ми, птици свободни,
къде е гроба
на младия Хедду Акечиче?

Кажете ми, моля ви,
за да може една ръка, покрита със сълзи
и едно кървящо сърце, преливащо от любов,
да посее там нежно и леко
семе от кедър.

Хедду, героят повален
за гордата свобода на Хогурта,
да пусне корени там
завинаги.

В Риф
родината,
къщата,
подслона
на Хедду!

С дните,
годините
и вековете
да расте свещеното дърво,
окъпано в божествената светлина
на планините.

Тогава свободни птици,
ще дойдете вие,
за да изплетете гнездата си леки
от сламки,
върху своите дъхави клони,
и да чуете нощем
как се запалват звездите
на южния свод,
и нека пулсира и пее сърцето невинно
на сияйния юноша
мъртъв.

Свободни и светли
да се леят реките на Риф,
слети завинаги
и независими!



От испански: Виолета Бончева




АТАНАС ВАНЧЕВ дьо ТРАСИ


СЛУШАМ УРОКА

„За да повярваш в безсмъртието –
трябва да живееш тук, в безсмъртния живот.” Л.Толстой



Слушам вечния урок от книгите,
написан с много чувство на други,
преди мен,
поколение след поколение
изкушавани, съблазнявани, очаровани,
заставени да треперят едва доловимо,
зазидани заедно с времето в една цепнатина,
с една тайна,
слушаха.

Така, както природата в нажежените пейзажи,
вдълбава в думите, картини и сияния от музика,
момента на нашата сила,
това, което ни е забранено да разбираме,
знае остроумно да съчетава
крясък на вода, пращенето на огъня
и върховните тайни на креатурата.

Така, както обичаме,
без да разбираме в дълбочина
значението на ритъма,
вибрациите презрени на гласовете,
заслепяващата близост на отминалото нищо,
всеки един от нашите жестове.

Ние, свободните и чувствени приятели
на вечността,
струпани между земята и небето,
между пропаст и скалист бряг,
се опитваме да премахнем това толкова тъжно и мрачно,
разяждащо и неясно пулсиране на светлината
все още жива!


От испански: Виолета Бончева

dimanche 23 janvier 2011

VOLUPTE INASSOUVIE (en croate)

VOLUPTE INASSOUVIE

Neutažena želja



"A ovdje je sada beskrajna noć..."

Nikos-Alexis Aslanoglou (1931-1996), za rastanak




To bijaše, ako me pamćenje dobro služi, moje slatko dijete,
Horefto, zadivljujuće mala plaža u podnožju planine Pelion.
Ah! Kako je kiša samo padala tog oštrog dana u studenom!
Kako je samo priroda bila sumorno mrtva,
kao što je sve bilo teško u olovnoj nostalgiji!

Duša je treperila iza zatvorenih prozora,
Niti jedan kafić otvoren!
Vratiti se natrag? Ali to nije rješenje!
A mi smo očajnički pokušavali, tvrdoglavo, ponizno,
kiklopski teško,
ljuti na sebe i shrvani tugom,
pronaći neka vrata koja će se napokon otvoriti.

Odjednom su veseli glasovi dotakli naše pružene ruke,
odjednom su tajanstvene riječi
pale na naše molećive trepavice!

I mi potrčasmo, otvorili smo osvijetljena vrata.
Uđosmo!

Bijaše to neizreciva čarolija!
Bio si tamo prije nas, moje lijepo dijete,
s osmijehom arhanđela, blistav poput grčkog boga
u prasku svjetlosti!

I pili smo, sjedeći jedan do drugoga, u iverju smijeha,
ispijajući nepoznata jaka vina, slatka i svježa,
teška kao granit,
boje zlaćanih nijansi mandarine,
što prelijevahu se poput zelenog ljeskanja vode,
između plime i oseke,
sve do svjetlo zlatnožutog.
I u vino, moj nepoznati anđele,
stavljasmo divlje metvice i limun,
trešnje i narezane jabuke,
marelice i gorki pelin,
i bezbroj drugih šumskih plodova.


Razgovarali smo na lošem talijanskom,
omeđeni s tisuću sićušnih slapova čarolije,
što nizahu se poput niske nedokučivih tajni.
I lomilo se duboko disanje naše krvi,
poput disanja teških jesenjih rijeka
što izlijevahu svoje vode u dolini umorne večeri.

Osjetih tvoj baršunasti glas,
zaustavljen točno onamo, na dlanovima mojih ruku,
gdje su još uvijek tragovi zagrljaja i djetinjstva!

Bijaše to tankoćutan dodir, mekši od
beskrajnog neba nad Thessalianom
i prašnjavog zraka nad Peloponezom,
bogatiji od raskošnih egejskih valova
u njihovom lijenom prelijevanju.

Naginjao si se prema meni
kao stablo breskve u cvatu
šireći svoje grane pune miomirisa u proljeću.
I tvoji uzdasi, poput snopova pšenice
milovali su moje lice, kao lišćem mlade lijeske,
svojim usnama lomeći eter
pred poniznošću svojih mirisa.

Večeras se kiša razlijeva nad Parizom!
Sjedim sam u drugoj kavani, moje drago dijete,
u tupoj izmaglici izgubljenih nada,
s mislima na tebe, na tebe, moj izgubljeni anđele.

Sklapam oči i pažljivo napinjem uši!
Ponovno odjekuje proljeće u tvom plahom glasu,
razlijeva se kao nektar šarenim poljem maka
i svojom čarolijom, poput perunike, napaja moje žedne oči.

Ponovno osjećam miris dalekih bosiljka i mirte,
bijele lupine i divljih mirodija,
ponos heladskih šuma,
utočište pred požarom moga hrama,
svoje ogoljeno pjesničko biće
u vrtlogu neispunjenih želja.



Athanase Vantchev de Thracy

Pariz, 2. prosinca 2003. – U 16.35 h.

(Na hrvatski preveo
Vinko Kalinić)

samedi 22 janvier 2011

SI TU ES SEUL (français / anglais / espagnol)

SI TU ES SEUL



A Max de Carvalho



« Extinta, a lâmpada

Fala ainda de luz. »



(« Eteinte, la lampe

Parle encore de lumière »)



Flor Campino,

Perle de verre



Si tu es seul, très seul,

Reste-le longtemps,

Reste-le toujours !



Ami,

La meilleure compagnie

Qu’il te soit donnée

N’est-ce pas toi-même ?



Si tu es seul, très seul,

Ferme les yeux

Et respire le parfum

De ton âme !



Si tu es seul,

De plus en plus seul,

Appuie ton cœur

Contre le cœur

De ta solitude

Et souris !



Athanase Vantchev de Thracy



Paris, ce jeudi 4 septembre, Anno Domini MMVIII



Je dédie ce poème au grand poète et ami Max de Carvalho.



Glose :



Flor Campino (née en 1934, à Tomar, au Portugal) : peintre et poète portugaise. Elle fit ses études à l’École des Beaux-Arts de Porto. Flor Campino fut longtemps résidente en France. Epouse d’un des plus grands poètes portugais, Fernando Echevarría, elle partage actuellement son temps entre Paris et Porto. En 2000, elle publie son recueil de poèmes “A aresta das folhas” (L’arête des feuilles) ; en 2006, O Crivo dos dedos (Le crible des doigts) ; en 2008, Pérolas de vidro (Perles de verre), traduit en français par la poète et publié en bilingue par les éditions Afrontamento (Porto).



ENGLISH :



If You Are Alone



To Max de Carvalho



"Extinct, the lamp

Speak still about light"



Flor Campino

Perle de Verre





If you are alone, very alone,

Remain so a long time,

Remain so always!



My friend,

The best companion

That is given you,

Isn't this yourself?



If you are alone, very alone,

Close your eyes

And breathe the perfume

Of your soul!



If you are alone,

More and more alone,

Support your heart

Against the heart

Of your solitude

And smile!



Athanase Vantchev de Thracy



Paris, this Thursday, September 4th,

Anno Domini MMVIII



I dedicate this poem to the great poet and friend

Max de Carvalho



Translated into English by the American poet Vito Quattrocchi



ESPAGNOL / SPANISH



SI ESTÁS SOLO

A Max de Carvalho

Extinta, a lâmpada
Fala ainda de luz.

[Apagada, la lámpara
Aún habla de luz.]

Flor Campino, Pérolas de vidro

Si estás solo, muy solo
Está así mucho tiempo,
¡Está siempre así!

Amigo,
La mejor compañía
Que puede serte dada
¿No es acaso tú mismo?

Si estás solo, muy solo,
¡Cierra los ojos
Y respira el perfume
De tu alma…!

Si estás solo,
Cada vez más solo
¡Apoya tu corazón
Contra el corazón
De tu soledad
Y sonríe…!

Athanase Vantchev de Thracy

París, 4 de septiembre , Anno Domini MMVIII

Dedico este poeta al gran poeta y amigo Max de Carvalho

VOLUPTE

VOLUPTÉ

(‘ηδονή)

A Antoine Zaruba

Ta voix de sansonnet résonne dans mes nuits,
Et tendrement emplit d’été ma mémoire,
Tes yeux émerveillés bousculent mon savoir
Versant l’éternité dans l’âme de mes écrits !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce samedi 22 janvier, Anno Domini MMXI

SENRYÛ

SENRYÛ

Ses idées sont des poupées de cire
Tu peux les modeler comme tu veux,
Et ses écrits, ô dieux sonores des forêts
Sont de la roupie de sansonnet.

Athanase Vantchev de Thracy

Glose :

Senryû (n.m.) : forme de poésie japonaise courte similaire au haïku. Le senryû se compose de trois lignes de 17 syllabes. Par contre le senryū a pour sujet les faiblesses humaines et non pas la nature. Le senryû est souvent cynique alors que le haïku est sérieux.

La roupie de sansonnet : L'expression « roupie de sansonnet » est utilisée pour désigner une chose négligeable : c'est de la roupie de sansonnet. Le mot « roupie » est utilisé ici dans sa vieille acception de morve, goutte au nez. L'étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) est une espèce de passereau de la famille des sturnidés, originaire de la plus grande partie de l'Eurasie, mais qui a été introduit en Afrique du Sud, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

mardi 18 janvier 2011

YI KING

YI KING

I.

La brise qui se lève
Fait frissonner les feuilles émues
Des peupliers.

Les oiseaux s’endorment
Dans leurs nids noyés par l’eau limpide
Du clair de lune.

Taciturne, appuyé au balustre de marbre,
J’apprends à flotter dans l’air mauve
Avec le tendre chœur des étoiles.

II.

Une d’entre elles
Est si chère
A mon âme.

Elle verse son chant pur
Sur ma face !

Ô Poésie, sœur aérienne,
La plus délicate,
La plus frêle des étoiles !

Lancinante,
Vibrante,
Fulgurante Poésie,
Tu es devenu
Le bleu central de mes longues nuits !

Toi, attrait céleste et tristesse,
Blandices et larmes, charme et solitude,
Envoûtement et silence,
Adret ensoleillé et sombre ubac !

Tu es la Parole sacrée qui m’habite,
La barque qui vogue vers l’éternité,
Ballotée sur les vagues des rêves les plus extatiques.

Sous la fine soie de mes paupières,
Je renferme les visions embrasées
Que tu m’offres,
Les violettes que ta main fiévreuse
Dessine sur le brillant voile de mes libres pensées.
.

Guidé par toi,
J’écoute, je vois, j’entends
Couler le fleuve sidéral
De la mémoire des siècles
Qui renaît, résistant à la forge de l’oubli,
Aux tempête de neiges tombées jusqu’au fond de mon sang,
Aux départs, douloureux
Comme des blessures
Infligées par un minuscule couteaux de poche !

Côte à côte, nous marchons dans les prés
Sans mot dire,
Légers comme l’incessant poème de l’univers,
Entiers comme le ciel
Qui emplit nos pas de musique !

Soudain,
Au tournant d’une allée de lauriers roses
Nous devenons lumière
Et la mer, toute proche,
Nimbe d’amour
Nos mains
Et nos âmes !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 17 janvier 2011

Le Yi King ou Yi-King ou encore Yi Jing est un manuel chinois dont le titre peut se traduire par « Classique des changements » ou « Traité canonique des mutations ». Il s'agit d'un système de signes binaires utilisé pour faire des divinations.
Son élaboration date du premier millénaire avant l'ère chrétienne, époque des Zhou (1027-256 av. J.-C.) Il occupe une place fondamentale dans l'histoire de la pensée chinoise et peut être considéré comme un traité unique en son genre dont la finalité est de décrire les états du monde et leurs évolutions. Il est le premier des cinq textes classiques chinois.

Le Yi King est le fruit d'une recherche spéculative et cosmogonique élaborée, qui a marqué durablement la pensée chinoise. Sa structure mathématique a impressionné Leibniz qui y aurait vu la première formulation de l'arithmétique binaire. De fait, partant d'une opposition / complémentarité entre les principes Yin et Yang (adret et ubac, soleil et lune, mâle et femelle, actif et passif, etc.) et subdivisant cette dualité de façon systématique, le Yi King arrive à la série des 64 figures qui peuvent interpréter toutes les transformations possibles.

Adret (n.m.) : terme géographique de 1927 issu du vieux français adrecht, « adroit, endroit ou bon côté ». Synonyme : soulane dans les Pyrénées. L’adret désigne les versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus longue exposition au soleil.

Ubac (n.m.) : terme géographique qui signifie « envers ». Du latin opacus, « obscur, sombre ». Il désigne les versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus courte exposition au soleil.

RADKO RADKOV (en norvégien)

RADKO RADKOV

In memoriam

“Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust.”

”Og slike er tiden, som vi stolte på
Våres ungdom, våres gleder, ja alt hva vi har,
Og betaler oss med jord og støv.”

Sir Walter Raleigh


Jeg snur meg mot deg
årstid omgitt av tristhet,
klar som årstiden
I hvilked alle våres håp
og alle våres ønsker
kom til en endelikt.

jeg ber deg
klart seende årstid,
slikt min venn elsket en kvinne
trøst meg
nå som elven ikke lenger
flyter
med den samme storhet som han ord
og lyset er ett tomrom.

Å, lykkelige bris
tørk vekk støvet
som skulte
de lykkelige dager jeg kan fremdeles huske.

Kom, pust av tidløse engler
la hvite roser blomstre,
fra jorden velkommen med din myke ånde,
og klarsynt synge om evigheten.


Traduit en norvégien par Jan Oskar Hansen (poète norvégien)

samedi 15 janvier 2011

SIX PETITS POEMES ROUTINIERS (French)

SIX PETITS POEMES ROUTINIERS


« Il n’y avait point de bruit pareils dans mon jardin d’autrefois »

Na-lan Sing-tö

I.

Ta voix est pleine de pétales
De magnolia,
Des vers luisants illuminent
Le calme léger de la nuit
Puisse leur brasier
Réchauffer les mots
De mon poème.

II.

Tu chantes
Pieds-nus sur la rosée
Frissonnant de fraîcheur,

Le moineau accompagne ta joie
Le cœur accroché à une
Tige de verveine.

Il y a tant d’herbes
Qui ne dorment pas la nuit.

III.

Va, pars
Et n’oublie pas de prendre pour guide
Sur les routes du monde
La nostalgie
De ton pays.

IV.

T’embrasser,
Te dire des mots
Purs comme le matin,
Appuyer mon cœur contre ton cœur
Sous les branches
D’un arbre
Dont nous ignorons la langue.

V.

Tu dors, Radko*, mon Ami,
Sous le balancement parfumé
Des glycines,
Le chant des abeilles
Sur ta tombe,
Une poignée du temps éternel
Dans tes mains apaisées.


*Radko Radkov (1940-2009) : le plus grand poète bulgare du XXe siècle.


VI.

Rends-moi le souffle
De ma divine Thrace,
Pour que ses parfums
De menthes sauvages et de jeunes vignes
Illuminent de leur clarté
Les rides rigides
De ma peau.

Rends-moi
Ma ville natale
Afin que mon âme grandisse
Parmi les mots
Comme grandit en chantant
L’aube de l’été !

Paris, le 15 janvier 2011-01-14

Glose :

Na-lan Sing-tö ou Na-lan Jong-jo (1655-1685) : poète mandchou, de son vrai nom Nara Gengde, fils d’un noble du clan de Nara qui fut un des premiers hauts fonctionnaires mandchous en Chine et fit élever son fils dans la culture chinoise. Licencié à dix-sept ans, docteur à vingt et un, officier de la garde impériale, ce pur Mandchou passe pour le plus grand auteur de ts’eu de la dynastie des Ts’ing. La brièveté de sa vie et le caractère passionné de ses vers l’ont fait comparé à Keats

TENDRESSE (en islandais)

BLÍÐA ( Tendresse / Tenderness)



Handa Carolina di Gregorio



Svo bjartur er morgunninn, kæra Carolína mín,

blátíturnar vita það, leika sér

í feluleik við glitrandi blæjur andvarans.

Raddir barna á sælli göngu um strætin

springa eins og kristalsómar klukkna

út í tært loftið.



Þú, brosandi í glugganum þínum, teygir

fíngerða arma þína að ósýnilegri sælu

titrandi brjósta þeirra,

og sérhver skynjun þín, undir barnslegum kossum

ungæðislegrar sólar,

skelfur eins og hörpu

strengir!



Teygðu þig ekki lengra

út um gluggann,

yndislegi engillinn minn!

Þú gætir fallið í djúp

hjarta míns, þar sem alein,

á þessu dýrðlega vori,

klædd andblæ og rósum,

ríkir Afródíta,

hin mikla, hin langrækna,

hin ósýnilega gyðja

fegurðar, ástar

og blíðu!


Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

NOUS LISIONS ENSEMBLE (en islandais)

VIÐ LÁSUM SAMAN (Nous lisions ensemble / We used to read together)



Til Todds



Við vorum vanir að lesa saman algleymis ljóð

Dantes, Petrörku, Keats og Shakespears,

háleitt kvöldið kom líkt þungri stunu

og lagði á herðar okkar ítrustu birtu sína.



Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

jeudi 13 janvier 2011

ANALOGIE

ANALOGIE

I.

Ô analogie,
Toi, belle inconnue, assise au confluent
De trois grands fleuves
Aux noms qui forcent l’esprit à penser :

Sémantique,
Métaphysique,
Théologie !

Toi, qui veux appliquer un même nom
À des réalités si diverses :
Chien, libellule, coccinelle !
Logique, théorie du langage,
(Mots, significations des mots
Connaissance de l’ens,
Connaissance de Dieu !

Tout semble suspendu
Au fil transparent d’une toile d’araignée,
Le temps, le pont-levis, les douves,
La fureur féodale des contes !

Languide et fugitive après-midi
Tendrement endormie
Sur les feuilles luisantes
Des trembles !

II.

Et tes trois modes d’existence
En vertu du concept,
En vertu de la chose,
Et par transfert de sens
(Ex transumptione)
Au milieu de tout ce qui frissonne, chante,
Se meut et s’écoule
Sous la verte clarté des pensives étoiles !

Âme, puisses-tu être
Le visage quotidien de la lumière !

III.

Analogie d’attribution
Etroitement liée à la métaphysique,
Toi qui ne concernes pas les mots écrits,

Analogie de proportionnalité
(Egalité entre deux proportions) !...

Ô nature hiérarchique de la réalité,
Grand Chêne de l’Être,
Pneumatique, cosmographie,
Uranométrie, mnémonique,
Latence, oubli !... Réminiscence !...
Vie sans lieu, lieu sans vie !

IV.

Analogie, ma sœur,
Comme mon esprit heureux s’égare
Dans les inextricables fourrés des livres savants :

Aristote, Porphyre, Varron, Diogène Laërce,
Raymond de Lulle, Augustin, Averroès, Thomas d’Aquin,
Francis Bacon, Vincent de Beauvais, Albert le Grand,
Gilles de Rome, Jacques de Venise, Hermann l’Allemand,
Georges Valla…
Et…
Le divin, l’insurpassable Pseudo-Denis !

Ô ciel aux oies sauvages,
Grandes eaux libres des fleuves,
Arbres en fleurs dignes et beaux !

V.

Et toi, mon âme qui te plies comme une phrase
Qui espère les lèvres d’Ovide,
Comme un peuplier
Qui attend une réponse exhaustive des vents !

Sous les capucines des anciennes tombes
Chante l’eau vive, l’eau libre du ruisseau,
Morts, entendez-vous sa suave mélodie ?

Dis-moi, Muse,
Où, sur quelle page, dans quelle strophe
Dois-je écrire le nom de Dieu ?

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 11 janvier 2011




Glose :

Ens (l’étant) : terme philosophique, un des six transcendantaux définis par les philosophes du Moyen Âge. L’invention des transcendantaux date du XIIIe et XIVe siècles. Des auteurs aussi divers que Philippe le Chancelier, Albert le Grand, Thomas d’Aquin, Henri de Gand ou Duns Scot ont dénombré six termes – res et aliquid ayant rejoint plus tardivement unum, ens, verum et bonum – nommés transcendantaux parce qu’ils transcendent les catégories aristotéliciennes. La caractéristique de ces termes étant leur convertibilité.

La question de l'étant se présente à nous sous une forme telle que sa réponse est d'emblée indiquée : l'étant, c'est ce qui est, en tant qu'il est. Il semble donc bien que le savoir sur l'étant soit aussi évident qu'on le pense de prime abord, et qu'en le définissant comme ce qui est on ait épuisé le problème. Mais cette définition, pour évidente qu'elle soit, renvoie pourtant à un problème qui la dépasse, et qui n'est rien moins que le problème de l'être, puisque précisément l'étant est ce qui est, comme tel. La définition qui s'impose d'emblée est donc loin d'être satisfaisante : à quoi bon savoir que l'étant est cela qui est, si nous ne savons pas ce que c'est que l’être ? Assurément, c'est la définition de l'être qui conditionne celle de l'étant. Mais l'être n'est lui-même rien d'autre que l'être de l'étant, par quoi celui-ci est justement un étant. Il serait donc absurde de vouloir problématiser l'un des deux termes sans problématiser l'autre, puisque chacun se définit exclusivement en fonction de l'autre : si l'étant est ce qui est en tant qu'il est, on ne saurait définir l'être autrement que comme l'acte de l'étant en tant qu'étant (et non pas son état, dont la mention rendrait inintelligible le changement).


Aristote, Porphyre, Varron, Diogène Laërce, Raymond de Lulle, saint Augustin, Averroès, saint Thomas d’Aquin, Francis Bacon, Vincent de Beauvais, saint Albert le Grand, Gilles de Rome, Jacques de Venise, Hermann l’Allemand, Georges Valla et Pseudo-Denis : des philosophes et des penseurs qui se sont penchés sur les problèmes que pose la langue.

DEUX POEMES (en islandais)

DEUX POEMES EN ISLANDAIS (islandais)
Athanase Vanchev de Thracy :

Poèmes extraits du recueil de poésies "Et la mer devenait chant" / "And the Sea Became Song" traduits en islandais par le poète Hrafn Andrés Harðarson ©2011 sous le titre "Og sjórinn varð að song"

Les pages indiquées sont celles du recueil mentionné plus haut et publié en 2007 par les Edition Institut Culturel de Solenzara

HAIKU (page : 35)



Þessi mildi kliður

í svölum morgunskuggum

sefar útbrunnið hjarta mitt.



ANDVARP (page 37 : SIGH - SOUPIR)



Innileiki þessa herbergis þar sem ég bíð.

Líf mitt loksins læsilegt!

Vökulir veggirnir,

golan snertir andlit rúðunnar,

einhver kliður,

einhver hrollur,

mikil þögn!



Næturtíð,

hjartsláttur bóka minna hamast

gagnvart mergð orðanna!

Lífið þar inni

blöð grass á hverri síðu

fallandi ringluð til dags!



Thank you again,

with best wishes from snow-less Iceland,

Hrafn Andres

lundi 10 janvier 2011

LE VIN ROMAIN

LE VIN ROMAIN

« L'automne fortuné d'Opimius a produit ce vin de Fondi :
le consul l'a exprimé de la grappe et en a bu lui-même. »
Martial
Epigramme CXIII


Ô Hortensius, toi mon Ami patricien,
Qui gardes dans tes caves sublimes
Plus de 50 000 amphores de vins de feu
Aux subtiles, aux vaporeuses touches iodées,
Pure couleur de rubis d’Orient,
La plus chère des 12 pierres précieuses
Que les dieux à la vie éternelle
Ont créées !

Toi, qui aimes plus que tout en Italie
Le falerne illuminé de ta sereine Campanie
Qui pousse sur les pentes frivoles du capricieux Vésuve,
Mûr de 15 ans
Et le sorrente qui a dormi plus de 25 ans
Dans les entrailles silencieuses de tes terres opulentes.

Sois bon, sois généreux, Hortensius,
Fais parvenir au vieux poète
Que je suis à présent
Deux vases splendides
De ton trésor !

Pas de tes grandes amphores phéniciennes,
Non, ce serait m’honorer plus que mon mérite,
Mais deux petites, de celles que fabriquent
Les Etrusques aux mains d’artistes habiles
En forme de toupie,
Enduites de poix,
Scellées par un léger mortier de chaux.

On dit que Scaurus, ton rival acharné,
Possède la plus riche cave d’Italie
Où mûrissent, heureuses et calmes,
300 000 amphores.
Il paraît qu’il ait envoyé
A Lucius le grammairien,
Une volumineuse amphore de sorrente
A l’inoubliable bouquet champêtre,
A la mousse vive et évanescente.

Mais rien, mon Hortensius, rien ne peut surpasser
Ton infini raffinement et ton goût capitolin,
Et tes millésimes, liqueurs sacrées,
Sont plus fameux que le divin liquide
Qu’exprima le consul Opimius !

Envoie-les moi, je te prie,
Ces flammes fluviales
Pour donner vie à ma vie,
Sang à mon sang,
Nécessité vitale
Qui renforce la tranquillité de mes certitudes,
Et la ferveur de mon espérance !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 10 janvier 2011-01-10

Glose :

Falerne : l'illustre vin de Falerne en Campanie. Les vignes qui donnaient naissance à ce nectar tant aimé dans l’Antiquité poussaient sur les pentes du Vésuve.

Sorrente : vin fameux de Sorrente. Voici ce qu’écrit à propos de ce nectar, dans son épigramme CX, « Le vin de Sorrente », l’un des plus grands poètes romains, Martial :
« Si tu bois du vin de Sorrente, ne cherche ni vases murrhins
ni coupes d'or : bois-le dans l'argile même qui l'apporte. »

Murrhin (adj.) : du latin murrhinus, de murrha ou myrrha, substance dont on faisait ces vases.

Millésime antique : le plus réputé fut celui qui coïncida avec le consulat d'Opimius, en 121 av. J.-C. Il s’agit d’un vin de Fondi en Italie.

dimanche 9 janvier 2011

RADKO RADKOV (en suédois)

SUEDOIS :

Radko Radkov

in memoriam

"Även sådan är Tiden, som tar vår ungdom i förtroende,
våra glädjeämnen, allt vad vi har, och betalar oss med jord och damm."

Sir Walter Raleigh

Jag vänder mig mot dig,
Årstid höljd i sorg.
Ren säsong,
där alla våra förhoppningar
och alla våra ambitioner.


Når sin ända
Jag ber dig
klarsynt säsong
som min vän älskade som en kvinna
trösta mig
nu, när vattnet inte längre flödar
i prakt av hans ord
och ljuset.


Har blivit utan ljus
O mjuka vind
kom och torka bort dammet
som täckte över
de lyckliga dagar jag ännu minns.


Kom, svunnen anda av tidlösa änglar
och få de vita rosar att blomma
från jorden som välkomnade i sin mjuka värme
den genomskinliga sångare i sin evighet !


Athanase Vantchev de Thracy

Paris, den 3 oktober 2009

Sir Walter Raleigh (1552-1618) : författare, poet, officer och upptäcktsresande från England
avrättade den 29 oktober 1618 i London.

översatt från franska till svenska av Guilem Rodrigues da Silva
(traduit du français en suédois)

vendredi 7 janvier 2011

RADKO RADKOV (en allemand)

DEUTSCH:

RADKO RADKOV
In memoriam

“So ist die Zeit – unser Vertrauen entgeltet sie mit Raub –
Die Jugend nimmt sie uns, die Freuden, unser Ein und Alles,
Und bezahlt uns nur mit Erde und mit Staub.“
Sir Walter Raleigh

Ich wende mich an dich,
Saison verhüllt mit Trauer,
Reine Saison,
Die uns nahm
Jede Hoffnung,
Alle unsere Träume!

Ich bitte dich,
Klarsichtige Saison,
Geliebter Freund meines Freundes,
Tröste mich
Jetzt, da das Wasser aufgehört hat zu fliessen
in die Herrlichkeit seiner Worte,
Und das Licht geblieben ist ohne Licht.

Oh durchsichtige Brise,
Komm, entferne den Staub,
Der bedeckt hat
Die glücklichen Tage meiner Erinnerung!

Komm, antiker Atem der zeitloser Engel,
Und lass erblühen die weissen Rosen
Auf der Erde, die aufgenommen hat in ihre sanfte Wärme
Den transparenten Dichter der Ewigkeit!

Athanase Vantchev de Thracy
Paris, den 3. Oktober 2009

Glosse:
Sir Walter Raleigh (1552 – 1618): Schriftsteller, Dichter, englischer Offizier und Entdecker,
enthauptet am 29. Oktober 1618 im Tower von London.

Uebersetzt aus dem Französischen von Athanase Vantchev der Thracy ins Deutsche von Liliana Berov

mercredi 5 janvier 2011

PENURIA NOMINUM

PENURIA NOMINUM

« (La théologie) imagine autour des essences célestes
des monceaux de braise brûlante et des fleuves roulant des flammes
dans un fracas étourdissant… »

Pseudo-Denys l’Aréopagite

I.

Quelle est troublante
Cette longue promenade
Dans le divin labyrinthe
Des essences célestes…

Ami,
Sais-tu de quoi est faite
L’âme des mots ?

L’amour est-il la seule mesure
De leur insondable beauté ?

Ne brille-t-elle en eux que
La haute liberté
De la perpétuelle mouvance
De la tendresse ?

II.

Si silencieuse
Est la marche
Du poème qu’ils tissent et retissent
En liant en bouquets printaniers leurs cœurs
Par l’insaisissable fil d’or de l’émotion !

Si silencieuse à cause
De ce que la poitrine sait
Et veut taire !

Âme,
Pourquoi
Leur légèreté
A-t-elle tant de poids ?

Ô, pure, suave, impensable
Aphasie
De la bouche mystique
De l’Aréopagite des Anges !

III.
Près de moi, étranger
Aux flamboiements
De l’infatigable pensée,
Coulent irrésistibles,
Les pleines de merveille,
Les abondantes
Rivières du jour !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, 9 septembre 2010

Glose :

Penuria nominum : terme scolastique qui signifie « pénurie des noms ». Les langues humaines, si riches soient-elle, sont incapables de donner un nom à chaque phénomène de l’Univers infini.

Pseudo-Denys l’Aréopagite (Ve siècle) : auteur de traités chrétiens de théologie mystique, en grec. Il est l'une des sources majeures de la spiritualité chrétienne. C'était probablement un moine syrien qui a vécu vers 490. D'inspiration néo-platonicienne, il est influencé par les écrits du maître du monisme dyadique grec Proclus (412 – 485 ap. J.-C.) auxquels il fait de larges emprunts. Denys a aussi été influencé par l'école chrétienne d'Alexandrie (Origène, Clément d'Alexandrie) et par Grégoire de Nysse.

Il nous reste, sous son nom, un certain nombre d'écrits, traduits en français par Maurice de Gandillac en 1943 :

Les Noms divins
La Théologie mystique
La Hiérarchie céleste
La Hiérarchie ecclésiastique

Je n’ai jamais cessé de recourir à ses œuvres. Je les ai lus et relus, poussant des cris d’enthousiasme. Mon admiration pour cet auteur anonyme est infinie.

lundi 3 janvier 2011

LE VERTIGE DU LABYRINTHE (en russe)

Головокружение лабиринта

«Кто не любит, тот не живёт, кто живёт
Жизнью, не может умереть»

Рэймон Люлль


Нет, не хочу забыть
То, чему я название ищу,
Рискуя сверх разумной меры
Спокойную доселе память переполнить.

Желаю вспомнить,
Да, желаю сохранить,
Запомнить каждую деталь и свежесть утра,
Его свет, отчётливые, чистые оттенки,
Многоголосый шум
И трепет тополя листвы!

Хочу, чтоб торжествующие краски лета
Смешались с пением моей крови,
Вибрировали, содрогались, трепетали,
И моих мыслей строили дворцы.

Хочу, чтоб жили, утверждались,
Навечно оставались бы во мне
Все лёгкие, быстрые, беспокойные и грациозные
Движения воробушков,
Слетевшихся поклевать зёрнышек
В моём скромном саду.

Хочу, чтоб буквы
Моих стихов превратились в образы,
А образы – в буквы,
Чтобы я навсегда остался
Церемониймейстером
Невидимого!

Хочу познавать, читать, впитывать,
Усваивать,
Мельчайшие подробности
Дневника,
Который ведёт обо мне Ангел,
Мой вечный друг,

Нет, друг мой,
Я отказываюсь изучать
Ars oblivionis
Грамматических догм!

Не хочу венков
С увядшими
Цветами,
Белизны саванов,
Наброшенных на высокие знания!

Люблю неугасимый свет
Стихов нетленных,
Сверкающее дерево порфиры,
И лабиринтов головокруженье,
Где слово каждое моё,
И каждая слезинка
Сливаются в едином хоре
С потоком общих слов и слёз
Бесчисленных сердец,
Которые восходят
К небесной Памяти
Богов
С тех пор, как вечности
Раздался первый крик!

Атанас Ванчев де Траси

Париж, 28 декабря 2010


Примечания: Рэймон Люлль, родился около 1232 года на Майорке, умер в 1316. Философ, поэт, теолог, христианский апологист и романист. Канонизирован Пием XII в 1419 году. Отмечается на местном уровне 29
марта.

Ars oblivionis: наука (искусство) забвения, позволяющая освобождать память от бесполезных знаний. Латинское выражение, закреплённое Цицероном.

Древо Порфиры: (по латыни Arbor porphyriana) онтология, построенная по образу дерева, придуманная неоплатоническим философом Порфиром в III веке. Слова в этом построении располагаются в три колонки, соответствующие жанру, виду и отличиям ; всё вместе напоминает дерево.