mardi 28 juillet 2009

CRIME SUR CRIME

CRIME SUR CRIME

Je dédie avec amour mon poème aux pauvres paysans péruviens,
sauvagement mitraillés par les sbires du haïssable tyran du Pérou,
le satrape Alan Garcia


« Maudit soit le jour où je suis né ! Le jour où ma mère m’enfanta »

Jérémie XX, 14

Du sang, partout du sang, du sang sur le visage
Du temps assassiné, des routes, des champs, des âmes,
Du sang dans le palais où la hyène infâme
Partage avec la mort son crime, sa haine sauvage !

Du sang, partout du sang, partout l’atroce carnage,
Des vies, des crânes brisés, des poitrines fendues,
Des corps éparpillés sur les chemins ardus,
Des mains calleuses coupées par des chacals en rage !

Mon cœur, maudis, fustige l’horrible assassin,
Et dis au monde ta rage et ton amour ardent
Pour ces martyrs sacrés, pour tous ces innocents,

Enfants d’un pays changé en tombe par ce gredin !
Seigneur, je te supplie, punis dans ta colère
Ce loup carnassier, ce monstre sanguinaire !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 27 juillet 2009

Glose :

Sbire (n.m.) : de l'italien sbirro, dérivé de birro, lui-même issu du latin birrus ou burrus, « rougeâtre », probablement à cause de la couleur de l'uniforme. Nom qu’on donnait en Italie à un archer, agent de la police. Par analogie : homme à tout faire, homme de main que l’on emploie à des opérations de basse police.

Satrape (n.m.) : du grec σατράπης / satrápês, lui-même adapté du vieux perse. Mot signifiant « protecteur du pouvoir ou du royaume ». Le satrape est le gouverneur d'une satrapie, c'est-à-dire une division administrative de l’Empire perse. Les satrapes étaient connus pour leur grande cruauté.

Calleux, calleuse (adj.) : du latin callosus. Dont la peau est durcie et épaisse.

Gredin, gredine (nom ou adjectif) : du néerlandais gredich, « méprisable ». Bandit, coquin, malfaiteur.

samedi 25 juillet 2009

RONDEAU TCHERKESSE

RONDEAU TCHERKESSE

A Ali Hustieev

« Do words make up the majesty
of man…”

« Les mots font-ils la majesté de l’ homme… »)

Geoffrey Hill

Mon Prince, chantez-moi, une vieille chanson tcherkesse
Splendide comme les sommets des cimes caucasiennes
Et douce comme le murmure des rivières sereines,
Mon Prince, chantez-moi, une vielle chanson tcherkesse !

Splendide comme les sommets des cimes caucasiennes
Et tendre comme la taille des filles plus blanches que neige,
Une immortelle chanson remplie de sortilèges,
Splendide comme les sommets des cimes caucasiennes

Et douce comme le murmure des rivières sereines,
Où l’on entend vibrer la voix candide des dieux,
La haute tendresse des cœurs limpides comme les cieux
Et douce comme le murmure des rivières sereines !

Mon Prince, laissez mon âme boire la lumière
De ce pays qui fait trembler d’amour vos mains
Et rayonner les larmes de vos prunelles de lin,
Mon Prince, laissez mon âme boire la lumière !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce samedi, Anno Domini MMIX

Glose :

Geoffrey Hill (né en 1932) : un des plus importants poètes contemporains de langue anglaise. Né à Bromsgrove, dans le Worcestershire, il étudie la littérature à l’Université d’Oxford, avant de devenir professeur à l’Université de Leeds (1954-1980), puis à Cambridge (1981-1988) et, enfin, à l’Université de Boston (1989-2006).

jeudi 23 juillet 2009

L'EGLISE DE CHOANA

L’EGLISE DE CHOANA

A Ali Hustieev

« Ce n'est pas mon intention de déplaire à l'Empereur,
mais je ne puis me résoudre à offenser Dieu. »

Maxime le Confesseur

Simple, véridique est l’Ami
Dont la main ouvre la porte au soleil !

Heureux celui qui goûte en silence
Le pain du poème.

Dans sa douce poitrine
S’épanouit blanche et libre
La Rose de l’Amour !

Heureux aussi, mon Ami,
Celui qui sait lire les versets des mésanges,
Les livres assyriens
Et les pages ruisselantes de la neige.

Ici, dans cette église,
Sous le regard absolu
De saint Maxime l’Homologète,
Dans la pure altitude du mont Kalezh
Renaît l’homme qui a perdu l’ouïe
D’avoir trop pleuré !

Il apprend, il sait enfin, mon Ami,
Que dans la divine humilité
Mûrit la grandeur
Et s’accomplit la loi de l’âme !

Heureux, Ali, mon Ami,
Celui qui meurt pauvre,
Celui qui a pour seule richesse l’odeur de sa terre,
Le vert murmure des herbes de sa patrie,

Celui, Ali, qui a planté,
Par la grâce de ses actes,
Sa tante dans le ciel
Et a pour amies immortelles
Les étoiles toujours vierges
Du Caucase !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 23 juillet 2009

Glose :

L’église de Choana : cette église de style byzantin, construite vers 925 ap. J.-C. se dresse sur un haut sommet non loin de la ville actuelle de Karatchaïevsk dans la république de Karatchaïévo-Tcherkessie qui fait partie de la Fédération de Russie. La ville, située à 60 km au sud de Tcherkesk, la capitale du pays, est arrosée par le fleuve Kouban. Sa population s'élève à quelque 20 000 habitants.
Karatchaïevsk, fondée en 1926, s’appelait d’abord Gueorguievskoïe. Elle fut renommée en 1929 Mikoïan-Chahar, d'après Anastase Mikoyan, un très haut membre du Parti Communiste de l’Union soviétique. Du 5 octobre 1944 au 1er janvier 1957, alors que les Karatchaïs avaient été déportés dans les déserts d'Asie centrale, elle fit partie de la république socialiste soviétique de Georgie sous le nom de Kloukhori. La région est riche en monuments du haut Moyen-Âge, comme les ruines de l’antique cité Skhimar et l'église de Choana.

Skhimar ou Khumar, située à 11 km de Karatchaïevsk était une immense forteresse aux murailles hautes de 5.5 mètres, munie de 12 bastions et d’une porte de 5 m. de large. Les ruines de la forteresse sont perchées au sommet du Mont Kalezh qui domine les gorges du fleuve Kouban. On pense que cette place fortifiée est l’œuvre des Khazars et des Bulgares lors de la guerre qui opposa les Khazars aux Arabes. La cité de Khumar fut détruite par les hordes de Tamerlan en 1396.

Saint Maxime le Confesseur (580-662) : il existe deux versions de la vie de Maxime. Selon une hagiographie du Xe siècle, il serait issu d’une illustre famille de Constantinople. Né en 580, Maxime aurait été, à trente ans, protaserkretis (Premier Secrétaire) à la cour de l'empereur Héraclius. Il serait devenu moine en 613 au monastère de Chrysopolis, proche de Constantinople puis à Cyzique. A la suite de l'invasion perse de 626, il se serait réfugié à Carthage.

Selon un écrit syriaque du VIIe siècle attribué à Georges ou Grégoire de Reshaina, il serait au contraire originaire du village palestinien de Heshfin et serait rentré au monastère de Saint-Sabas, près de Jérusalem. Il semble que cette version corresponde mieux aux relations qu'entretint Maxime avec des personnalités palestiniennes comme Sophrone de Jérusalem ou le pape Théodore.

Il écrivit des commentaires de l’Ecriture, les Quaestiones ad Thalassium et des Pères de l’Eglise, Ambigua ad Iohannem, des opuscules ascétiques et mystiques, un traité sur la liturgie, la Mystagogie, des lettres concernant la théologie, des ouvrages de controverse. Il s'opposait notamment aux monophysites qui soutenaient qu’il n’y a, dans le Christ, qu’une seule nature (la divine, au détriment de son humanité).

En 638, un décret impérial voulant concilier monophysites et orthodoxes déclara qu’il y avait dans le Christ deux natures (humaine et divine), mais une seule volonté (monothélisme). A partir de 639, Maxime s'impliqua dans la controverse au sujet du monothélisme à Constantinople, en Afrique et à Rome, en défendant, conformément au concile de Chalcédoine (451) qui reconnaît « un seul Christ, véritablement Dieu et véritablement homme », la théorie des deux volontés sans lesquelles le Christ n'est ni parfaitement Homme, ni parfaitement Dieu. En 645, il parvient au cours d'un débat à faire revenir à l'orthodoxie l'ancien patriarche de Constantinople, Pyrrhus, partisan du monophysisme et du monothélisme.

En tant que moine, il ne put pas participer au synode de Latran (à Rome) de 649 qui condamna le monothélisme, mais inspira sans doute la décision finale des évêques et contribua à la rédaction des Actes du concile. Sa signature figure dans un document apporté au concile au nom des moines de Saint-Sabas. Maxime séjourna à Rome jusqu'en 653.

Par la suite, les variations doctrinales des empereurs byzantins tournèrent en sa défaveur. En 653, il fut arrêté par Constant II en même temps que le pape Martin. Lors de son procès à Constantinople, il refusa de se déclarer en communion avec le patriarche de la ville. Cela lui valut d'être exilé à Bizya, sur les rives de la mer Noire, en 655. Il refusa les offres de pardon et de réconciliation de l'empereur et du patriarche, partisans du monothélisme.
Il fut convoqué de nouveau à Constantinople en 662, et jugé pour la deuxième fois par les évêques et les sénateurs byzantins. Torturé, Maxime eut la langue et la main droite coupées.

Déporté dans la région de Karatchaïevsk, il devait y mourir des suites de ses blessures le 13 août 662.

Sa fermeté dans la foi, ainsi que les mauvais traitements qu'il reçut, lui valurent le qualificatif de « Confesseur » (en grec Homologète) de la foi. Il est aujourd'hui reconnu comme une autorité de référence pour la théologie, notamment dans le dialogue entre catholiques et orthodoxes.

mercredi 22 juillet 2009

AMI CIRCASSIEN

AMI CIRCASSIEN

A Ali Hutsieev

“And the sound of a voice that is still”

(“Et le son d’une voix qui vit toujours”)

Lord Tennyson,



Ami circassien, fier voisin
Des cimes, des torrents et des vents,
Toi qui cours, inlassable dans ta suavité,
Derrière l’immensité
De ton cœur
Et tiens dans ta main diaphane
Toute la liberté du monde,

Comme ta voix m’est sereinement chère !

Non, ne sois pas à moitié, mon Ami,
Mais tout entier et solide
Comme le veut, comme l’impose
L’antique loi caucasienne du bonheur !

Quand le soir tcherkesse,
Vêtu de la vivifiante verdure
Des montagnes, vient s’asseoir
Au seuil de ta haute maison,
Enlève de ta jeune poitrine
Les inutiles ornements de l’angoisse,
Toi, mon Ami, qui sais si bien
Mesurer le poids de l’eau
Avec les prunelles humides
De ta vaste solitude !

Sache, toi, Ami qui vogues dans mon âme
Avec l’onde limpide du Kouban,
Sache qu’il nous faut apprendre la dure,
La védique science
De vivre et respirer de rien
De naître et mourir de tout !

Alors,
Comme de son propre poids
Se détache de la branche maternelle le fruit mûr,
Tombera de nos lèvres le chagrin
Qui martèle nos larmes
Pour les changer en diamants !

Ô Ami circassien,
Ami circassien,
Comme ta voix est mienne !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 22 juillet 2009

Glose :

Circassie : le nom propre de Circassie désignait autrefois une région du Caucase. Historiquement, elle comprenait la côte et la majeure partie du territoire de ce que les Russes appellent Krasnodarskiy kraï. Aujourd’hui, les Circassiens vivent dans les républiques de Karachaïévo-Tcherkessie, de Kabardino-Balkarie, d’Adygué, parties de la Fédération de Russie. La diaspora circassienne est dispersée dans plusieurs pays du monde.

Lord Alfred Tennyson (1809-1892) : un des plus célèbres poètes britanniques de l’époque victorienne. Nombre de ses vers sont basés sur des thèmes classiques ou mythologiques, comme In Memoriam, écrit en l'honneur de son meilleur ami Arthur Hallam, un jeune poète et un camarade de Trinity College qui était fiancé à sa sœur, mais qui mourut tragiquement d'une hémorragie cérébrale. L'un des plus célèbres ouvrages de Tennyson, Les Idylles du Roi (1885), est une série de poèmes narratifs basés entièrement sur le Roi Arthur.

Védique (adj.) : du Véda, mot qui signifie « connaissance », « ce qui a été vu ». Le Véda est un ensemble de textes de la religion hindoue, issus de la Shruti, « audition », « révélation », à l'origine du védisme, religion mère de l’hindouisme. Les hindous croient que le Véda existe depuis toujours et pour toujours, se transmettant de bouche à oreille, de brahmane (prêtre) à brahmane, et les considèrent comme la « connaissance révélée ». Ces Écritures sacrées de l'hindouisme sont composées de quatre grandes sections: le Rig-Véda (« Savoir des strophes »), le Yajur-Véda (« Savoir des formules sacrificielles »), le Sama-Véda (« Savoir des mélodies »), l’Atharva-Véda (« Savoir d'Atharva », nom d'une famille de prêtres). Chacun des Véda rassemble des textes de nature différente : les Samhitâ, les Brâhmana, les Aranyaka, et les Upanishad.

La partie la plus ancienne, le Rig-Véda, daterait de 1800 av. J.-C., mais la transmission orale serait bien plus ancienne. La compilation de ces textes est attribuée au sage Vyâsa. Les parties les plus récentes du Véda dateraient de 500 av. J.-C.

Les Véda constituent sans doute le corpus de connaissance le plus ancien que l'on connaisse et sont la base de la littérature indienne. Ils traitent de poésie, de musique, d’astrologie, d’astronomie, de rituels sacrés.

dimanche 19 juillet 2009

MARIE (texte en danois)

Mon jeune ami, le poète danois Daniel Martini, a traduit mon poème "Marie" en danois. Qu'il en soit remercié!

Marie

1.

Hvad mon du laver nu, min elskede Marie
u kaere barn,
smuk som lette violer i maj
smidig som vingrenene der klatrer langs ferskentraet
i vores land, Trache

I en droem ser jeg hvordan aftenvinden leaegger sig op ad din kind
og kalder dig mod den aedle flods rene musik

Den taette skov med dens velour blade
skaelver foelelsesfuldt ved luftens kongblaa stemme

Nynnende loeber du gennem de snaevre stier
disse gamle melodier - rene og naive -
og etablerer med blaendende lykke
den himmelige orden i hvert ord

Du, min sjaels Marie,
ignorerer saarets ild og
er moderlandet for de stimagtiserede
de medfoelende,
martyrer og helgener

2.

I gaar faldt regndraaberne staedigt ned
Nu kan du endeligt sove!

3.

Med mine gennemsigtige haender
plukker jeg dit smils flakkende sommerfugle

Alt er fremtiden for dig,
Marie af mine droemme

Ja, tiden der gaar kan ikke doe!

Guderne nyder at hvile i din sjaels lund
ved aabningen af din skinnende mund fuld af lys
og vilde baer

Marie af mine digte,
du er denne verdens entydige aarsag
den sammenhaengende mening med fordums dage
som vi mistede i floden

4.

Du vil altid vaere,
Marie af min soevnloeshed,
de sandfaerdige sjaeles
emblem, toerst
perfektion og skoenhed

Med himlens skiftende ansigt gaar du frygtloest mod daggryet

5.

Som du dog forstaar, varsomt og uden den mindste lyd, at fylde
graedende oejnes trug
med din godheds lysende renhed

Som du dog forstaar, med guddommeligt fremsyn, at tale med skyernes fantastiske bevaegelser

6.

Marie, jeg er saa lykkelig for igen at hoere
melodien af dine flyvske skridt og
din boernelges bloede boelger

Min ven, med dine hvidgloedende haender giver du
ubevidst form og mening til alting

7.

Marie,
Marie af mine hvide naetter
Du , min soester,er den somr
oligt, i skjul,
frit,
og helt alene
skaber verdens Hilsen

Athanase Vantchev de Thracy, oversat til dansk af Daniel Martini, Juli 2009

mercredi 15 juillet 2009

ARMENIE

ARMÉNIE

A Vram

« C'est un jeune roi plein de beauté,
Il est tout habillé de moire verte ;
Il possède des troupeaux innombrables,
Des coursiers vigoureux et d'agiles juments. »

Nersès le Gracieux,
Le Printemps

Là-bas recommence tout !
Là-bas, je vois avec des yeux nouveaux,
Je touche l’alphabet des étoiles de doigts
Devenus saisons neuves !

Là-bas, Interlocuteur vivant, Dieu,
Intelligence suprême,
Miséricorde amoureuse,
S’enracine librement en mon corps !

Dieu que personne ne peut voir ni deviner
Sans devenir transparence de lumière,
Vérité de langue,
Langue de vérité !

Là-bas, j’apprends à me taire,
A lire avec le sang
L’écriture erratique des visages,
Les syllabes royales des montagnes !

Il me faut réapprendre l’amour,
Âme à âme,
Clarté à clarté!

Etre ! Bâtir une place forte
Dans le fini,
Une tendresse plus lourde que la légèreté
Des paroles !

Là-bas : la patrie, le lieu natal,
Le puits ancestral,
Qui ne quittent jamais le sang !

La maison, la mienne celle-ci,
Dans le tremblement d’une vie
Incarnée en poèmes
De pure affection !

A Paris, ce mercredi 15 juillet, Anno Domini MMIX

Glose :

Arménie (Hayastan en arménien) : pays du Caucase. L’Arménie a des frontières avec la Turquie à l’ouest, la Georgie au nord, l’Azerbaïdjan à l’est et l’Iran au sud. Bien que située en Asie, l'Arménie est considéré comme faisant culturellement, historiquement et politiquement partie de l’Europe. Elle est membre de plus de trente-cinq organisations internationales, comme l’ONU, le Conseil de l’Europe, la Communauté des Etats Indépendants, etc. Elle est aussi membre permanent de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Riche d’un immense héritage culturel, l’Arménie est une des plus anciennes civilisations au monde. Bien que constitutionnellement elle soit un pays séculier, la religion chrétienne y joue un rôle très important. Ne fut-elle pas la première nation à adopter le christianisme comme religion d'État en 301.

Population : 2 700 000 habitants. Territoire : 29 743 km2. Capitale : Erevan : 1 108 000 habitants.

Nersès le Gracieux (1102-1172) : un des plus grands poètes arméniens. Il fut surnommé par ses contemporains chenorhali, « gracieux, plein de grâces, comblé de dons ». Nersès vécut à l'époque de Léon Ier (1129-1140), alors que la Cilicie arménienne atteignait son apogée.Elu Catholicos (Patriarche) de l’Eglise apostolique arménienne, il fut un collaborateur fort apprécié du roi Léon. Ses ouvrages, publiés par les Mékhitaristes de Venise, sont écrits en arménien classique. Mais Nersès a aussi écrit de petits poèmes en arménien vulgaire. Ces textes, sortes de devinettes ou d'allégories, sont parmi les premiers à nous être parvenus dans la langue populaire. Ils se détachent de l'ensemble des productions de Nersès et de tous les auteurs de la période classique par leur grâce et leur légèreté.

La Congrégation des pères mékhitaristes est un ordre monastique catholique arménien fondé par Mékhitar de Sébaste et 1700. L'ordre occupe le monastère Saint-Lazare (San Lazzaro degli Armeni) sur l'île du même nom à Venise.

samedi 11 juillet 2009

LE FLUX HEURTE DES PENSEES

LE FLUX HEURTÉ DES PENSÉES

”Come we to the summer, to the summer we will come,
For the woods are full of bluebells and the hedges full of bloom…”

(“Nous viendrons l’été, l’été nous viendrons,
Car les bois sont pleins de campanules
Et les haies recouvertes de fleurs …"

John Clare,
Summer

Le flux imprévisible,
L’écoulement taciturne des pensées,
Cette divine solitude de la poésie
Et l’impalpable gravité du bonheur !

Je reste immobile et respire
Comme si je lisais un livre à haute voix,
Les yeux fermés
Sur un silence d’herbe et de feuilles.

La vérité que je cherche ?
Comme il est vain le luxe des mots
Au cœur qui entend la musique de l’âme.

Les arbres la connaissent peut-être,
Eux, qui déploient, heureux,
Les lumineux évangiles de leurs floraisons !

Leur vérité et la mienne se touchent-elles ?
Le regard qui scrute l’énigme du ciel,
Fait-il pont ?

Non, ce n’est pas la naïve innocence
Que chante le doux va-et-vient du sang !
Non,
Il exalte l’infini désir d’aimer
Et d’être aimé !

Aube irrésistible des strophes
Sur les lèvres du monde!

Athanase Vantchev de Thracy


Glose:

John Clare (1793-1864) : poète anglais, fils d’un misérable et presque analphabète ouvrier agricole. On le surnomma « le poète paysan du Northamptonshire. Son enfance se passe dans les champs et les bois, à garder les oies et les moutons, ne suivant l'école que pendant les mois d'hiver. Dès l'âge de douze ans il doit gagner sa vie. Il fait toutes sortes de métiers : ouvrier agricole, gardien, vacher. Il s'engage même quelques mois dans l'armée. Chaque fois qu'il a quelques sous, il achète des livres, et le travail qu'il préfère est celui des champs, parce qu'il lui laisse l'esprit libre pour composer des vers qu'il note à la hâte.

Il publie en 1820 son premier recueil : Poèmes descriptifs des paysages et de la vie rurale (Poems Descriptive of Rural Life and Scenery). Du jour au lendemain, c'est le succès et la célébrité. Des admirateurs se précipitent. Lui-même se rend pour la première fois à Londres, où il est accueilli dans les milieux littéraires. Lord Rastock lui offre sa protection et un revenu annuel. Il publie son second livre l'année suivante : Le Chantre du village (The Village Minstrel, 1821). Il est considéré aujourd’hui comme un des plus importants poètes du XIXe siècle.

vendredi 10 juillet 2009

LA TCHERKESSIE

LA TCHERKESSIE

A Ali Andris Hutsieev

« Si l'orant s'approche de moi d'une main,
je m'approcherai de lui d'une coudée,
s'il s'approche d'un bras entier,
s'il marche vers moi, je courrai vers lui en exauçant ses voeux. »

Al-Ghazâlî,
Livre des Prières

Ici est ma patrie !
Ici, mes dieux !
Ici, les tombes des miens !

Elbrouz enveloppe de neiges vertes
Mon sommeil,
Rend plus léger au crépuscule
Le chant fiévreux des grillons.

En chacune de ces nuits azuréennes,
Je me débats, veille,
Respire le parfum
De mon pays !

Solitude,
Je reviens à toi
Pour remplir mes mains
De la lumière de ma patrie !

Je prends
Sur mon cœur essoufflé sa clarté,
J’accueille sa pluie pourpre,
La fraîcheur pensive
De ses vallées généreuses.

Mon cœur !
Il connaît
Tous les précipices du langage,
Toutes les choses
Qui deviendront,
Sculptées par la douleur,
Des poèmes !

L’aimer,
Un seul jour,
Tout un siècle,
Au-delà de l’éternité !

Plaies, amertume,
Sang, chaleur, poussière,
Nostalgie !

Ah, mes morts,
Mes héros endormis
Sur les pages du temps versatile,
Vous vivez dans mes cils,
Vous mouillez mes paupières
La nuit,
Vous changez chaque cellule de mon corps
En lettres d’alphabets adamantins !

Âme,
Que faire de la gravité du chagrin,
De la pesanteur fatiguée
De la vérité et du monde ?

Athanase Vantchev de Thracy

Je dédie mon poème au jeune Tcherkesse Ali Andris Hutsieev qui, vivant en France, garde un amour profond pour sa patrie, la Tcherkessie.

Glose :

République des Karatchaïs-Tcherkesses, république de la fédération de Russie, située dans le sud-ouest du pays. Sa capitale est Tcherkessk (120 000 habitant environ). Située au cœur de la région du Caucase, la république des Karatchaïs-Tcherkesses se trouve à la frontière géorgienne, entre le territoire de Krasnodar au nord-ouest, le territoire de Stavropol au nord et la république de Kabardino-Balkarie à l’est. Elle s’étend sur le mont Elbrous à l’ouest et les piémonts du Caucase à l’est. Les hautes plaines et les larges étendues entrecoupées de vallées et de gorges dans la partie montagneuse du Caucase offrent des paysages d’une beauté spectaculaire.

La république des Karatchaïs-Tcherkesses est administrativement divisée en huit districts. La population compte 42% de Russes, 31% de Karatchaïs et 10% de Tcherkesses. Les langues principales sont le karatchaï, le tcherkesse et le russe. La population est en majeure partie islamique ou orthodoxe.

L’économie de la république des Karatchaïs-Tcherkesses repose essentiellement sur l’élevage (Elbrous), la polyculture (piémonts du Caucase) et les industries pétrochimique, mécanique et alimentaire. Elle possède également quelques sites touristiques notamment la station de Donbaï située sur le mont Elbrous.

Les Tcherkesses font partie des peuples du Caucase tardivement islamisés (XVIe siècle) contrairement aux Karatchaïs qui le sont dès le XIe siècle. La région des Karatchaïs-Tcherkesses est créée en 1922 pour les Tcherkesses et les peuples turcs du Karatchaï. Elle est dissoute en 1926, pour la création de deux régions autonomes séparées : le Karatchaï et la Tcherkessie. En 1944, Staline accuse les Karatchaïs de collaboration avec les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et les fait déporter en Asie centrale. Leur région autonome est alors dissoute et une partie de leur territoire est intégrée à la république de Géorgie. Ils sont réhabilités en 1957 et leur territoire intégré à la région autonome des Karatchaïs-Tcherkesses qui devient république indépendante au sein de la fédération de Russie en 1991.

Superficie : 14 100 km² ; population : 428 600 habitants envoron.

Le mont Elbrouz ou Elbrous est le point culminant de cette chaîne de montagnes. Avec ses 5 642 mètres, plus élevé que le mont Blanc (4 810 mètres), il est le plus haut sommet de l’Europe. Il est recouvert de nombreux glaciers et, même si l'ascension est techniquement facile et dispose de moyens mécaniques sur l'itinéraire principal, il reste difficile d'accès en raison de ses conditions climatiques rigoureuses et changeantes.

Le nom Elbrouz est une métathèse de Elbourz, terme issu de l’Avesta, textes sacrés des zoroastriens, qui désignaient une montagne légendaire sous le terme Harā Barazaitī signifiant « sentinelle élevée ». Zoroastre a vécu vers l’an 1000 av. J.-C. Après l’islamisation de la Perse, la montagne aurait pris le nom arabisé de Harborz puis Alborz, apparenté à Elbrouz. Il pourrait y avoir un lien entre le nom Elbrouz et la racine indo-européenne alba signifiant à la fois « montagne » et « blanc », que l'on retrouve dans Albanie et Alpes.

Les Anciens appelaient cette montagne Strobilus, « cône de pin » en latin, un emprunt du grec strobilos signifiant « objet tordu », un terme de biologie établi de longue date pour décrire la forme du volcan. Ils pensaient que Zeus y avait enchaîné Prométhée, le Titan qui avait volé le feu aux dieux pour l'offrir aux hommes. Aujourd'hui encore, la montagne porte différents noms suivant les régions : Jin-Padishah (Джин-падишах) en turc, déformation du perso-arabe, Albar ou Albors (Альбар, Альборс) en persan signifiant « grand », Ialbuzi ou Yalbuz (იალბუზი, Ялбуз) en géorgien signifiant « crinière de neige » ou encore Uashkhemakhue' (УIэщхэмахуэ) en adyrghéen signifiant « montagne de la joie ».

Abou Hamid Mohammed ibn Mohammed al-Ghazâlî (1058-1111) : penseur musulman d'origine persane. Personnage emblématique dans la culture musulmane, il représente le mysticisme le plus profond. Al-Ghazali eut une formation philosophique très poussée. Il écrivit un essai tentant de résumer la pensée des grands philosophes musulmans (Al-Kindi, Rhazès, Al-Farabi, Avicenne) Déçu dans sa recherche d'une vérité philosophique finale, il s'oriente vers un mysticisme refusant toute vérité aux philosophes et les accusant d'infidélité. Dans son ouvrage Tahafut al-Falasifa (L'incohérence des philosophes), il montre que les philosophes n'aboutissent qu'à des erreurs, condamnables car contredisant la Révélation. La critique vise principalement l’aristotélisme d’Avicenne. Il sera un siècle plus tard encore critiqué par Averroès.

DEVOTION (texte en anglais)

Le grand poète anglais, Norton Hodges, a fait la traduction de mon poème "Dévotion". Je le remercie de tout mon coeur.

Devotion

For my friend Lance Corporal Michel Martin

‘Oh who are these that kiss and pass?’
A.E. Housman

On the perfect petal
Of a white magnolia flower,
Like a drop of scarlet blood,
A ladybird.

A slight breeze, downy and scented,
Delicately rocks
This perfect petal
And this drop of scarlet blood!

O how sweet this time of devotion,
When time is absolute
When time is immortal!

Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges - 10.07.09.

jeudi 9 juillet 2009

DEVITION

DÉVOTION

(ή ’ευσέδεια)

A mon ami Caporal Michel Martin

‘Oh who are these that kiss and pass!’
(“Ô, qui sont ceux qui s’embrassent et passent !…”)

Alfred Edward Housman

Sur le pétale immaculé
D’une fleur de magnolia blanc,
Goutte de sang écarlate,
Une coccinelle.

Un petit vent parfumé et duveteux
Berce délicatement
Le pétale immaculé
Et la goutte de sang écarlate !

Ô temps délicieux de la dévotion,
Temps absolu,
Temps immortel !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce jeudi 9 juillet, Anno Domini Nostri MMIX

Glose :

Alfred Edward Housman (parfois orthographié Houseman) : poète britannique, né le 26 mars 1859 à Fockbury, mort le 30 avril 1936 à Cambridge.

Magnolia (n.m.) : plante de la famille des Magnoliacées, qui comprend environ 120 espèces. Le magnolia est surtout connu comme arbre ou arbuste d’ornement.

Ce genre a été nommé Magnolia par le frère Charles Plumier (1646-1704) en l'honneur de Pierre Magnol (1638-1715), médecin et botaniste français, directeur du jardin botanique de Montpellier. Une autre hypothèse veut que ce soit le savant suédois Carl von Linné qui ait créé le mot Magnolia, également en l'honneur de Pierre Magnol et de son concept de famille utilisé dans la classification botanique.

Nom commun : magnolia ou magnolier.

Coccinelle (n.f.) : insecte de la famille des Coccinellidés. La coccinelle est appelée également bêtes à bon Dieu. La couleur des élytres de cet insecte explique l'étymologie de son nom qui vient du latin coccinus, « écarlate ».

La famille des Coccinellidés a été établie par l’entomologiste français Pierre André Latreille (1762-1833), en 1807. En 1832, il participe à la fondation de la Société entomologique de France.

mardi 7 juillet 2009

ET LANDSKAB (PAYSAGE en danois)

Mon Ami, le poète danois Daniel Martini a eu la bonté de traduire mon poème "Paysage" en danois. Qu'il en soit remercié!

ET LANDSKAB

Hvorfor er jeg vaagnet? Hvornaar kan jeg sove paa ny?

(« Oh, pourquoi me suis-je réveillé?
Quand pourrais-je m’endormir de nouveau ? »)

Alfred Edward Housman

Paa denne aften broderet af fugles flugt er din stilhed, min prins, silkebloed
Og smuk som et digt vaevet af de grene som oemt kysser dine skaelvende haender

Skrevet af Athanase Vantchev de Thracy, Juni 2009
Oversat til dansk af Daniel Martini, Juli 2009

lundi 6 juillet 2009

LE PRENOM

LE PRÉNOM

(τό προωνύμιον)

(l’action se déroule à Constantinople)

I.

Naissance

Cubiculaire,
Approche, mon fidèle serviteur,
Verse le lechodzema dans ces verres d’or !

Buvons à l’enfant dont l’âme,
Ayant traversé tous les cercles solennels
Du ciel et les labyrinthes du destin,
Sourit à présent à la vie !

Buvons, dis-je,
A son avenir,
A la lumière erratique
Qui guide les pas de chaque homme !

Buvons,
A la perfection limpide, à la grâce méditée
Des âmes sans tache,
A leur façon limpide et nette,
Pleine de pudeur et de retenue
De contempler l’invisible !

Approche, Poète aimé,
Trace de mots élogieux
Les littorales des vies humaines,
Les courbes fuyantes de nos jours !

Ô poésie,
Toi qui es un chemin intérieur
Qui va du sang du cœur
Au sang des mots !

Fais-moi traiter
Les passions quotidiennes
Comme les Grecs chantaient
Avec simplicité
Et noblesse antique
Le destin de leurs grands héros !

II.

Baptême

Et toi, patriarche,
Vicaire du Ciel,
Calice vivant du Seigneur,
Fais que mon fils reçoive
De l’eau vivante du Christ
Les marques d’une dignité incomparable !

Allumez tous ces cierges,
Faites-les brûler à la gloire de Notre Mère Céleste
La Panagia Athéniotissa,
La Très Sainte Vierge Athénienne.

Avez-vous gravé un prénom
Dans la chair de chaque flamme ?

Et vous, saints moines,
Chantez à présent la gloire
Du Christ Cosmocrator
Alors que nous attendons que la cire se consume,
Que la dernière tige
Sentant le labeur des abeilles s’éteigne !
Oui, attendons la volonté
De la Divine Providence !

Enfin tous les cierges se sont tus !
Seul flamboie encore celui
Qui porte le prénom Constantin !

Ô prénom noble parmi les prénoms,
Ô neige blanche de la joie
Dans mon cœur !

Jour, beau comme les églises
Impériales de Constantinople,
Ô jour,
Comme le destin est impitoyablement précis !

Ô mon cœur,
Plein de tremblements,
De fissures et de précipices
Devant le triple mystère du baptême
Par immersion !

A présent, rentrons au palais,
Jetons des pièces d’or et d’argent
Au peuple qui accueille, joyeux,
La jeune pousse des basileus de Byzance !

Crions avec la foule
Des fidèles :

« Tu est baptisé dans le Christ,
Gloire à Dieu,
Tu es baptisé dans le Christ !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce lundi 29 juin, Anno Domini MMIX

Pour choisir le prénom de leurs enfants, les Byzantins allumaient plusieurs cierges portant chacun un prénom inscrit. Le dernier à s’éteindre donnait le prénom de l’enfant. La famille revenait après le baptême en jetant des pièces de monnaie dans les rues en criant : « Tu es baptisé dans le Christ » !


Glose :

Cubiculaire (n.m.) : du latin classique cubicularius, « valet de chambre », lui-même de cubiculum, « chambre à coucher ». Agent de service privé de la maison de l’empereur ou celle de l’impératrice à Byzance.

Lechodzema (n.m.) : du grec lechodzema, mot composé de lexô/λεχώ, « femme qui accouche » et de dzema /ζέμα, « décoction », « vin de l’accouchée ». Depuis l'Antiquité, l'homme a attribué au vin de nombreuses vertus. Le vin de l’accouchée avait pour fonction de calmer la douleur de la femme qui venait de donner naissance à un enfant et de fortifier son corps affaibli.

L’eau vivante du Christ : l’eau bénite du baptême. Le baptême (du verbe grec baptizein, fréquentatif du verbe baptein, « plonger dans un liquide ») est un rite ou un sacrement marquant l'entrée d'une personne dans une Eglise chrétienne. C'est la cérémonie par laquelle on témoigne être chrétien. Purifiés dans l’eau, les nouveaux chrétiens sont plongés dans la vie du Christ ressuscité. L'ondoiement est une cérémonie simplifiée du baptême utilisée en cas de risque imminent de décès (mention d'enfant ondoyé dans les anciens registres paroissiaux) et qui se limite à verser de l’eau sur la tête de la personne en prononçant les paroles sacramentelles : « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».
Pour tout chrétien, la référence est le baptême de Jésus par Jean-Baptiste dans le Jourdain, décrit dans l’évangile selon Matthieu (III, 13-17) :

« Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s'y opposait, en disant : C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi ! Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus. Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. »

« On ne naît pas chrétien, on le devient » affirmait le grand Tertullien, un des Pères de l’Eglise, dans son Apologie du Christianisme, chapitre 18. Du fait qu'il apparaît explicitement dans le Nouveau Testament, le baptême est un sacrement commun à toutes les Églises chrétiennes. C'est aussi, pour celles qui le reconnaissent comme tel, un sacrement partagé : ainsi, un baptisé dans la foi orthodoxe qui se convertit au catholicisme n'a pas à se faire rebaptiser, et vice-versa.

Le baptême peut être pratiqué sur de jeunes enfants ou sur des adultes, selon les époques ou les Églises.