mardi 17 avril 2012

Δια βραχέων (en anglais)

Δια βραχέων
(In a few words)

One day when all is quiet,
To go out on the steps of the old house,
To fill your eyes
With the glittering blue of this sky,
To dip your hands into
The radiant dew of the roses.

To fall to your knees,
To kiss the ancient threshold
Crossed by all those whom the heart
Has loved silently.

Then, last of all,
To lay under the lascivious leaves
Of the centuries old walnut tree
And spend the summer that passes
In the dazzling elegance
Of the Summer that is eternal.

Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges 17.04.12.

samedi 14 avril 2012

Δια βραχέων

Δια βραχέων
(En peu de mots)

Un jour où tout se tait,
Sortir sur le perron de la vieille maison,
Remplir ses prunelles
De ce bleu scintillant du ciel,
Tremper ses mains dans
La radieuse rosée des roses.

Tomber à genoux,
Embrasser l’antique seuil
Franchi par tous ceux que le cœur
A aimé d’amour taciturne.

Puis, enfin,
Se coucher sous les feuilles lascives
Du noyer séculaire
Et passer de l’été qui s’écoule
À l’éblouissante élégance
De l’Été éternel.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 13 avril 2012

Glose :

Δια βραχέων : expression grecque qui signifie « En peu de mots, en bref ».

vendredi 13 avril 2012

Γενηθήτω φῶς en anglais)

ENGLISH :

Γενηθήτω φῶς
(Let there be light)

Go, take the bracelet
Of my tenderness for the road.
And take this necklace of blue tits
In case you thirst for song.

Go, go back to that land
Where peaceful
Generous earth
Converses with
Shy white seeds.

Leave in the morning
When the first primrose
Lights with a magical modesty
The only path
To the little house in the country.

Go, soul, with your hands
Full of a vestal’s stored-up power
So that at last
There may be light!

Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges 13.04.12.

mercredi 11 avril 2012

Άγαθῇ τύχῃ (en aglais)

ENGLISH :

Άγαθῇ τύχῃ
(Good luck and courage for what will be!)

Let me go my way now,
Let me sing of the dead
Who nest in the rosy branches
Of my sleep!

The fragrance of guavas,
The scent of ripe melons,
Grains of hemp
And their spirits, finally free,
That float on the small fragile boats
Of the light.

The days when they didn’t see God
Have been erased from the calendar of love.

Let me flow with the honey of the evening
Into the depths
Of eternity.

Tell me, now,
Without tears:

Άγαθῇ τύχῃ

Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges 10.04.12.

lundi 9 avril 2012

Γενηθήτω φῶς (Que la lumière soit !)

Γενηθήτω φῶς

(Que la lumière soit !)


Va, prends le bracelet
De ma tendresse pour la route.
Prends aussi ce collier de mésanges
Pour ta soif de chants.

Va, reviens dans le pays
Où, paisible,
La terre généreuse
Converse avec
La blanche timidité des semences.

Pars, le matin,
Où la première primevère
Illumine de sa pudeur féerique
L’unique allée
De la petite maison campagnarde.

Va, âme, les mains
Pleines de vestale résistance
Pour qu’enfin
La lumière soit !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 7 avril 2012

Glose :

Γενηθήτω φῶς / Genêthêtô phôs : expression grecque qui signifie « Que la lumière soit ! »

Vestale (n.f.) : du latin virgo vestalis. A Rome, prêtresse de la déesse italique Vesta assimilée à la déesse grecque du feu et du foyer, la vierge et immuable Hestia. Au début, les vestales étaient quatre, puis elles sont devenues sept. Jeunes filles, choisies entre 6 et 10 ans, elles accomplissaient un sacerdoce de trente ans durant lequel elles veillaient sur le foyer public du temple de Vesta situé dans le Forum romain. Durant leur sacerdoce, elles étaient vouées à la chasteté, symbole de la pureté du feu. Vestale (adj.) : chaste, pur.

Άγαθῇ τύχῃ (Bonne chance!)

Άγαθῇ τύχῃ

(Bonne chance ! / Bon courage !)


Maintenant, laisse-moi m’en aller,
Laisse-moi chanter les morts
Qui nichent dans les branches vermeilles
De mon sommeil !

Odeur de goyave,
Parfum de melon mûr,
Grains de chènevis
Et leurs esprits, enfin libres,
Qui flottent sur les grêles embarcations
De la lumière.

Les jours où ils ne voyaient pas Dieu
Se sont effacés du calendrier de l’amour.

Laisse-moi couler avec le miel du soir
Dans les profondeurs
De l’éternité.

Dis-moi, maintenant,
Sans sangloter :

Άγαθῇ τύχῃ

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce Samedi Saint, 7 avril, Anno Christi MMXII

Glose :

Άγαθῇ τύχῃ (agathê tuksê) : expression grecque qui signifie « Bonne chance ! Bon courage ! »

Goyave (n.f.) : fruit tropical du goyavier de la famille des Myrtacées. C'est un arbre de taille moyenne qui pousse dans les régions tropicales et qui peut atteindre 8 mètres. Le fruit est connu depuis plus de 2 000 ans.

Melon (n.m.) : du latin melo, melonis. Plante originaire d’Asie occidentale appartenant à la famille des Cucurbitacées. Variété de melon : cantaloup, cavaillon.

Chènevis (n.m.) : du latin populaire canaputium. Graine de chanvre, nourriture des oiseaux.

Kτῆμα ἐς ἀεί (en anglais)

Kτῆμα ἐς ἀεί

(a fortune for ever, wealth that cannot die)


This tender voice singing outside,
Could it be the voice of the Spring light
Or that of some well-loved being
Who is no more than a path bordered by agapanthus
In the seaside garden of my heart?

Filled with wonder, pensive,
I lean my head against the whiteness
Of time, my companion.

I, who try to practise in silence
The art of immortality
On the cinnabar terrace where memories live!

O poetry
Kτῆμα ἐς ἀεί,
You, my fortune forever,
My wealth that cannot die!

Kτῆμα ἐς ἀεί,
Kτῆμα ἐς ἀεί!...

Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges

vendredi 6 avril 2012

Kτῆμα ἐς ἀεί

Kτῆμα ἐς ἀεί


Cette tendre voix qui chante dehors
Serait-ce celle de la lumière du printemps
Ou celle d’une être aimé
Qui n’est plus qu’une allée d’agapanthes
Dans le jardin maritime de mon cœur ?

Emerveillé, songeur,
J’appuie ma tête contre la blancheur
Du temps qui me tient compagnie ?

Moi, qui essaie de pratiquer en silence
L’art de l’immortalité
Sur la terrasse de cinabre où vivent les souvenirs !

Ô poésie,
Kτῆμα ἐς ἀεί,
Toi mon bien pour toujours,
Ma richesse impérissable !

Kτῆμα ἐς ἀεί,

Kτῆμα ἐς ἀεί !...


Athanase Vantchev de Thracy

Glose :

Agapanthe – Agapanthus (n.f.): Une plante du bord de mer de la Manche à la Méditerranée. L’agapanthe est l’emblème des îles de la Manche. Une fleur merveilleuse (bleue ou blanche) au feuillage très décoratif.

Khtêma es aeí : locution grecque qui signifie « un bien pour toujours, une richesse impérissable. » C'est ainsi que Thucydide (vers 460 av. J.-C. – vers 400/495 av. J.-C.) qualifie son travail d'historien.
Agapanthes

Cinabre (n.m.) : du grec kinnabari. Sulfure de mercure naturel, de couleur rouge, principal minerau de ce métal. Couleur rouge de ce sulfure. Vermillon.

mercredi 4 avril 2012

TELEOLOGY (en anglais)

ENGLISH :

Teleology

I make a stop in the morning light,
I’m in the countryside,
In the place where, as a child, I experienced the full presence of the world,
In the place where I heard, one midday,
Near my grandfather’s well,
The happy voice of Thalia.

It was there I once loved
The virginal song of larks,
The friendly mewing
Of Buttercup, the little cat.

This is a world one can never forget
A world which has now become other,
Not flesh of my flesh,
But word, shiver, image, poem,
A world where whole of beauty met all the fullness of a soul
Attentive to thrilling reflections,
To murmurs full of an exultant sweetness,
To satin shadows, to elusive figures
Which throw into focus the underlying finality
In the nature of things.

Have I read The Nichomaean Ethics
And Aristotle’s Protepticus too many times?

O the intimate luxury
Of childhood memories!

The urgent necessity of superfluous things!

Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges 04.03.12.

lundi 2 avril 2012

TELEOLOGIA (en espagnol)

ESPAGNOL :

TELEOLOGÍA

Me inmovilizo a la luz del amanecer,
estoy en el campo,
ahí donde niño conocí la completa existencia del mundo,
ahí donde escuché, un medio día,
cerca al pozo del abuelo,
la voz feliz de Talía.

Ahí fue donde yo amé
el canto virginal de las alondras,
el maullido amical
del gatito Botón de Oro.

Este mundo que no se puede nunca olvidar
y que en el presente devino otra cosa;
no carne de mi carne,
pero sí palabra, estremecimiento, imagen, poema;
el reencuentro de toda la belleza con la plenitud del alma
atenta a reflejos palpitantes,
a murmullos plenos de una suavidad exultante,
a sombras satinadas, a figuras elusivas
que hacen resurgir las razones subyacentes
a la naturaleza de las cosas.

Ah, ¿leí demasiado la Ética de Nicómaco
y la Protréptica de Aristóteles?

¡Oh, íntimo lujo
de la memoria de la infancia!

¡Urgente necesidad de cosas superfluas!

Athanase Vantchev de Thracy.

París, 1 de abril de 2012.
Traducción:
Feliciano Mejía
Lima, Perú, 2 de abril de 2012.

dimanche 1 avril 2012

TELEOLOGIE

Téléologie

Je m’arrête dans la lumière du matin,
Je suis à la campagne,
Là où, enfant, j’ai connu la pleine présence du monde,
Là où j’ai entendu, un midi,
Près du puits du grand-père,
La voix heureuse de Thalie.

C’est là que j’ai aimé
Le chant virginal des alouettes,
Le cordial miaulement
Du petit chat Bouton d’or.

Ce monde qu’on ne peut jamais oublier
Et qui à présent est devenu autre chose,
Non pas chair de ma chair,
Mais mot, tremblement, image, poème,
Rencontre de toute la beauté avec toute la plénitude d’une âme
Attentive à des reflets palpitants,
À des murmures pleine d’une suavité exultante,
À des ombres satinées, à des figures élusives
Qui font ressortir la finalité sous-jacente
À la nature des choses.

Ah, ai-je trop lu l’Ethique à Nicomaque
Et le Protreptique d’Aristote ?
Ô luxe intime
De la mémoire de l’enfance !
Urgente nécessité des choses superflues !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 1 avril 2012

Glose :

Téléologie (n.f.) : mot grec. Etude de la finalité. Sciences des fins de l’homme. Doctrine qui considère le monde comme un système de rapport entre moyens et fins.

Thalie : en grec ancien Θάλεια / Tháleia, « la florissante, l’abondante, la joyeuse », d’abord Muse de la comédie, puis Muse de la poésie lyrique.

Elusif, ve (adj.) : du latin elusus, lui-même du verbe latin eludere, « esquiver, fuir, se dérober ». Qui élude, esquive. Evasif.

Ethique à Nicomaque et Protreptique (sous-entendu logos) : ouvrage d’Aristote. Protreptique (adj.) : du grec ancien προτρεπτικός, « pousser en avant », « exciter, stimuler, persuader ». Protreptikos logos : introduction, invitation à la philosophie. », « discours pour exhorter ». Genre littéraire propre à l’Ancienne Grèce en usage chez les stoïciens.