lundi 28 février 2011

LE PRINTEMPS ARRIVE, LE BEAU PRINTEMPS (en français et en anglais)

LE PRINTEMPS ARRIVE, LE BEAU PRINTEMPS…

A Hrafn Andrés Hardarson

Ami des neige, Ami, ici les chèvrefeuilles
Emplissent l’azur léger de leur âme candide,
Le temps est comme un chant, dans les jardins splendides,
La brise tremblant d’amour, remue le cœur des feuilles.

Athanase Vantchev de Thracy


My translation into English :

THE SPRING ARRIVES, THE BEAUTIFUL SPRING…

To Hrafn Andrés Hardarson

Friend of snows, my Friend, here honeysuckles
Fill the light azure of their ingenious soul,
The weather is like a song, in the magnificent gardens,
The breeze trembling with love moves the heart of leaves.

Athanase Vantchev de Thracy

Ô, ÂME, COMBIEN LES PAROLES... (en islandais)

Ó SÁL MÍN, HVE ORÐ…


Handa Patricia Joan Jones



Máninn á aðra hönd, á hina er dögun:

Tunglið er systir mín, bróðir mín dögun.

Máninn til vinstri og til hægri er dögunin.

Góðan dag, bróðir minn: góða nótt, systir mín.



Hilaire Belloc,

Árla morguns



Ó sál mín, hve orð geta verið

feimin, hrædd, þögul,

þegar háfleygar súlur dögunar

þekja fljótin blíðlega fagurrauðu gulli!



Hvílík offylli meininga ofar meiningum

býr í birtunni sem þýtur um

huglausan skilning okkar!



Og hve þessi þekkingar hvöt, Ó sál mín, eykur

við glæsileik setningar ferskum, titrandi,

óvæntum ilmi auðmýktar!



Þannig lifum við í gleymsku kjarnans,

óminni sem ei lengur þarfnast nema hálfbirtu…

Og þegar við óvænt undrandi finnum

að fullkomin nákvæmni forns frasa

grípur alla veru okkar

ruglumst við af aðvarandi söngvum

skálda frá árþúsundum!



Stundum þyrlast inn í hjörtu okkar ógn þess að muna

ræðst inn fyrir lúin augnlokin með

blaktandi augnhárum,

og loftið, án þess að missa blómin sem það ber með sér,

titrar eins og uppáhalds bók

og fer um í birtu flöktandi lampans

sem einhver gleymdi að slökkva á.



Gefum við ekki borgum og ættjörðum

aðeins birtu tára okkar,

einlægni látbragðs okkar og barnslegra atlota?



En okkur ber að lifa af þessar blíðu fjarlægðir milli hugsana

jafnóðum og sorgin neyðir himininn til að skjálfa

og sígur tær meðal greina

íbygginna kirsuberjatrjánna!



Ó sál mín, hve orð geta verið

snjöll, í tærum hverfulleik sínum

þegar tíminn, eins og brosandi guð

án þess að snúa við,

líður burt frá nýfengnum örum okkar

syngjandi!

Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

TRANSCENDANCE (en islandais)

ISLANDAIS :

YFIRHAFNING

„Sannleikurinn er Trúnni það sem eilífðin er Sköpuninni“.

Grískur heimspekingur

Þú myndir segja svo blíð orð, svo nístandi
að sál mín blómstraði á ný eins og
sæt akasía á sumri snortin fegurð
þöguls loftsins og kossum vindsins!


Þýtt hefur Hrafn Andrés Harðarson
Traduit en français par Hrafn Andrés Harðarson

TU ES, AMI SPLENDIDE (en islandais)

ISLANDAIS :

ÞÚ ERT, MINN GÓÐI VINUR

Þú ert, minn góði vinur, eins og tíminn þegar hann lætur
hjarta hugsunar og sál visku skjálfa,
eins og titringur laufsins þegar kvöldið í bríma sínum
þekur það kossum í einhverskonar guðlegu æði.

Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

mardi 22 février 2011

JEAN-MARC PAMBRUN

JEAN-MARC PAMBRUN

A l’Ami Poète

I.

Ô, mon Ami, Fils des nénuphars roses,
Le cœur seul sait où il va !

On me dit que tu es mort !
Mort, toi, l’homme gai, hardi, pétillant,
L’homme à la tête d’aigle blanc !

Toi, l’adolescent impénitent
A la luxueuse allure de panthère,
Le Poète cher à mon cœur, à l’âme tissée
Des plus purs rayons du soleil,
Des plus claires eaux des océans !


II.

De tes doigts de mer bleue à ta bouche écarlate,
Cette magnificence de l’amour
Et ce paisible endormissement des larmes
Entre l’or des constellations de tes cils
Et le candide engouffrement du matin.

Toi, mon Ami, empli de la vitesse des vents de Polynésie !
Toi, la générosité parfaite,
La simplicité des âmes attentives
Aux sanglots des êtres candides !

J’aimais tant les silencieux rituels de tes gestes,
La clarté apaisée de ton beau regard,
L’intelligence sensible de ta mélancolie !

J’aimais, mon Ami,
Les inflexions chaudes de ta voix nombreuse,
Les étincellements farouches de tes regards,,
Les coulées volcaniques de ta brûlante passion !

III.

Dors à présent, Fils des terres somptueuses,
Dors dans les îles innombrables
De notre amour avec le chant sublime des abeilles
Déversé dans les calices solaires des fleurs exubérantes
De Tahiti !

Toi, orchidée éclose entre mes mains !

Dors dans les veines chaudes de notre tendresse,
Emporté vers l’éternité
Par les barques joyeuses des nuages !

Ô, mon Ami, Fils des nénuphars roses,
Le cœur seul sait où il va !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 21 février 2011

Glose :

« Né le 22 décembre 1953 à Paris d'un père originaire de l'île de Ra'iatea et d'une mère d'ascendance ariégeoise et bretonne, Jean-Marc Tera'ituatini Pambrun est un homme de culture bien connu des Polynésiens et un personnage singulier.
Anthropologue de formation, il a passé l'essentiel de son activité professionnelle dans le secteur de la culture polynésienne où il a occupé des fonctions importantes : directeur du département des traditions du Centre Polynésien des sciences humaines, chef de service de la culture de la mairie de Faa'a, directeur de la maison de la culture de Papeete, conseiller auprès du gouvernement local à deux reprises.

Pourtant, contre toutes les apparences, son parcours institutionnel fut loin d'être tranquille puisqu'il a été limogé à deux reprises par deux ministres de la culture du gouvernement Flosse pour son indocilité. Car, ce qui caractérise ce contestataire invétéré c'est son franc-parler et son refus de se plier à ce qu'il appelle « tout ce qui insulte l'intelligence humaine ». Rebelle à toute forme d'autoritarisme, profondément attaché à la liberté d'expression, il ne fait aucune concession à ceux qui menacent de l'entraver.

Personnalité dérangeante autant par ses actes que par ses écrits, parallèlement ou alternativement à ses fonctions publiques, il a porté la contestation dans de nombreux domaines de l'activité polynésienne : culture, recherche, enseignement, environnement, syndicalisme, journalisme... Autant de facettes qui font de cet humaniste et intellectuel engagé, un auteur à part et créatif qui écrit dans les genres les plus divers : pamphlétaire, conteur, poète, essayiste, dramaturge, auteur de nouvelles. Par son éclectisme déroutant, il reste pour le moment un auteur inclassable.

Depuis 2000, il se consacre entièrement à l'écriture pour, dit-il « servir de porte-parole au peuple polynésien ». Un engagement pour lequel il s'est vu récompensé par le Salon insulaire du livre d'Ouessant qui lui a décerné le Prix fiction 2004 pour sa pièce Les parfums du silence. Avec cette distinction, le milieu littéraire des îles lui a donné une véritable dimension culturelle et intellectuelle en Polynésie. Depuis août 2005, il occupe également les fonctions de Directeur du Musée de Tahiti et des Îles, Te Fare Manaha. »
Vaite Urarii

Je viens d'apprendre la mort de Jean-Marc Pambrun, le 12 février 2011 à Paris, des suites d'un cancer. Un portrait de cet homme de culture – savant, engagé et artiste – est promis pour l'édition du 14 février des Nouvelles de Tahiti, avec les hommages qui ne manqueront pas de suivre pour cet ami regretté d'Île en île.

lundi 21 février 2011

RADKO RADKOV (en letton)

Radko Radkovam

In memoriam

„Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust.”

„Un tieši laiks ir tas, kam uzticam
Mēs jaunību un prieku, visu, kas mums dots,
Un pretī saņemam vien zemes putekļus.”

Sers Valters Reilijs


Es vēršos pie tevis,
mans skumju apvītais laiks,
visšķīstākais laiks,
kur cerības mūsu
un karstākās vēlmes
gājušas bojā.

Lūdzu es tevi,
sirdsšķīstais laiks,
mana drauga draudzene mīļā,
mierini mani,
viņa vārdu spozmē
vairs nelaistās strauts,
un gaisma ir tapusi
gaismas tukša.

Ak, vēja pūta,
aizslauki putekļus,
kas pārklāj laimīgās dienas,
ko atceros!

Steidzies šurp, vecumu nepazīstošo
Eņģeļu sensenā dvaša! Liec
Baltajām rozēm plaukt
Virs šīs zemes, kas siltajās skavās
dzidro mūžības dzejnieku skauj!


Athanase Vantchev de Thracy

Translated in Latvian by Edvīns Raups

QUASI BALBUTIENDO

QUASI BALBUTIENDO

A Albert Lázaro-Tinaut

I.

Ami, nous avons aimé avec tant de passion
Les indicibles merveilles
De la transaltio in divinis, la métaphore qui ouvre
Toute la grâce, toute l’élégance de notre âme
Pour lui permettre de parler des choses divines.

Non, nulle couleur rhétorique,
Nulle finesse du raisonnement,
Nulle splendor orationis
Ne peut dépasser par sa vibrante intelligence
Les humbles, les candides tremblements du cœur amoureux.

Et toi, Heure souriante,
Tu manges en riant des figues mûres,
Tu plonges tes dents de marguerites blanches
Dans la chair chaude et pulpeuse de l’été
Qui sème du feu
Dans l’air léger de tes cheveux.

II.

Les ruisseaux des Anges
Coulent,
Frais, calmes, limpides
A travers nos prunelles,
Lavent le temps de sa vélocité
Et remettent
Au doigt qui indique la hauteur du ciel
La bague baptismale de l’Amour.

La musique du sang,
Les mélodies planétaires des esprits purs,
Les hymnes stellaires
Pénètrent doucement, à pas feutrés de panthère,
Nos âmes émerveillées et déversent des poèmes aurifères
Sur nos lèvres de fraises passionnées !

L’eau ruisselle dans les interstices du granit,
Se hâte, chante et parle au peuple doux des lichens
Sa langue rose et fluide,
Et des portiques de jade s’ouvrent
Sur d’autres portiques de jade
Vers des jardins où dort
L’alphabet solaire des orangers !

III.

Ce sont les tristesses, mon Ami,
Ce sont les blessures ouvertes et saignantes
De nos poitrines
Qui guident, d’une main sûre et d’une innocente fermeté,
Nos destins vers leur céleste accomplissement !

Ô printemps qu’un autre printemps
Imprègne de sa viticole vigueur !
Et s’en vont, sous les pieds verts des perce-neige
Les neiges pressées de l’hiver.

IV.

Apaisés,
Nous aimons les toiles rêches
Qui couvrent de leurs caresses
La biblique modestie de nos lits,
Nous aimons les frémissements blancs
De l’humble linge de nos demeures
Etendu dans nos cours à de minces fils de chanvre pur,
Son odeur de bonté évangélique,
Sa fidélité faite de sacrifices et d’abnégations infinies.

Traînes d’or du jour sur les prairies,
Fines passementeries des petites fleurs des champs,
Le vin qui sent les lis
Et les buissons enchantés
Qui naissent dans le cœur des jeunes filles !

V.

Nous voyons, en fermant les yeux sur nos vies si petites et si pauvres,
Les entrailles de la terre pleine de constellations,
Les arbres de nos artères
Aux racines si profondes,
La lumière calme du jour entrelacée avec la paix inspirée
Des feuilles des cerisiers,
Nous scrutons
Les comètes, les météores,
Les lunaisons… et écoutons,
En retenant notre souffle,
Le chuchotement de la sève qui, par sa force intérieure,
Arrondit les grains parfumés du raisin.

Et les mots font des hauts brasiers
Dans nos gorges,
Et nous parlons avec les pierres
Et douce et avenante nous est leur voix
Et fascinantes les légendes qu’elles nous disent
En soupirant !

VI.

Et, quand l’automne
Vient se coucher sur le linceul de l’hiver,
Nous adorons la svelte agitation
Des petits merles, l’ardeur de leurs élans,
Les jubilantes caresses
Des flocons étincelants
Sur la lourde soie noire de leurs ailes toujours en éveil !

Pudiques sont les âmes des morts
Aux yeux grand ouverts sur les iris de la nuit,
Yeux qui admirent la beauté hautaine des pins !

Suave nous est le poids des morts
Posé avec une délicatesse bouleversante
Sur le mouvant velours de nos cœurs !

VII.

Nous tremblons de piété
Devant les fenêtres vivantes des vieilles maisons,
Ecoutant, au cœur des flux et reflux des heures volées au temps,
Debout dans l’air humide et palpitant
Le langage propitiatoire de leurs volets
Et l’exaltation du vent embrassant les vitres usées.

Oui, mon Ami,
Il y a une mélancolie joyeuse
Dans les vertus
Des mots aimés
De nos poèmes !

Une frêle mésange chante sa joie
Et sa voix émeraude
Retient le visage du moine
Penché sur le précipice du silence.


Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 19 février 2011

Glose :

Quasi balbutiendo : expression latine de saint Grégoire le Grand qu’on rencontre dans son ouvrage « Moralia ». Nous nommons Dieu imparfaitement, comme en balbutiant.

Translatio in divinis : expression latine qui insiste sur l’usage des métaphores que nous utilisons pour parler des choses de Dieu.

DEUX SAISISSEMENTS DE L'ÂME (en islandais)

TVÆR SÁLARKREPPUR (page 26)



Handa Vito Paolo Quattrocchi



„Megi vinalegt andlit þitt vera mér sýnilegt þótt ekki sé nema aðeins í dag.“

Heilög Theresa frá Lisieux

Mon chant d‘aujourd‘hui



I.

Milli tveggja sálarkreppa

hjúpar orðið orðið,

golan ornar golunni,

og kærleiksrík höndin teygir heiminn

langt inn í ystu atlot ljóðsins.



Og við erum ringluð, undrandi, heilluð

undir úfnum íbyggnum ýviðnum

í þéttri dimmblárri nóttinni,

leitandi að því sem hefst á vörum okkar

þögulli slóð á hraðferð

til hins óvenjulega, óþekkta, aldrei séða.



Og skyndilega er allt óspillanlegt, algleymi,

gullin gul birta

og ódauðlegur sætleiki.



II.



„Fleygðu möttli auðæva þinna

yfir fátækt mína

og meðalmennsku.“



Dhu‘l Nun al-Misri



Hver gæti elskað þig, Ó þú,

ótvíræða, takmarkalausa þekking ástar?

Innileg, djúp, leynileg eilíf þekking!



Ljóð byggt á svo mikilli þögn,

í svo mörgum einverum alsælu

þar sem rúbínrauður svali gosbrunna

silki bjarmi sumars

kristalsangan hárra rósarunna

vagga í viðsjálri dýrð sinni!



Hver gæti túlkað slíka hamingju,

sælu, holdlega fullnægju

í ilmandi júlíregninu?

Hver? Hver gæti þekkt með vor-gjósandi fingrum sínum

hvernig á að opna án þess að falla í ómegin, endanlegu Bók

blíðunnar?



Hver?

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Athugasemdir:

Heilög Theresa frá Lisieux (1873-1897) gekk í Karmelíta klaustrið í Lisieux þar sem hún fékk heitið Thérése de l‘Énfant Jésus et de la Sainte Face. Hún dó aðeins 24 ára gömul en auðmýkt hennar og einfalt líf ásamt hetjulegri þrautsegju varð til þess að hún var heiðruð af þremur páfum síðast Jóhannesi Páli páfa II árið 1997.

Dhu‘l Nun al-Misri (796-861) einn mikilvægasti fulltrúi Súfistanna.

Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

EPONYMIE (en islandais)

ISLANDAIS :

ÞJÓÐHETJUNAFNGIFTAHEFÐ (page 188)- EPONYMY *

Til Auristela

„Hugsun er aðeins fullkomin þegar hún nær tjáningu“

Gustave Lanson
„Histoire de la littérature française“
Með fisfallandi dropum eins og flöktandi sálum,
með hugsunum, suði blóma,
fölgult, silfurgrátt, sægrænt,
mun regnið fylgja þér til dyra þinna!

Hér er hvert lauf blóm,
ómæld mæling eilífðar!
Á bak við gluggatjöldin hleypir högg
orða okkur gegnum kviktjaldið fyrir utan!

Svarthvítamynd* hjartans og þeirra hluta
þar sem innblásið augað sker inn í hérið og núið
og nöfn hversdagslegra einsemda.
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Aths.:
*eponym= persóna, söguleg eða þjóðsöguleg sem þjóð, ætt, land, borg o.s.frv. dregur nafn sitt af.
Svarthvítamynd =chiaroscuro/svarthvít rissmynd
Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

samedi 19 février 2011

LA MORT DE MON COUSIN ATHANASE (en espagnol)

ESPAGNOL :

LA MUERTE DE MI PRIMO ATHANASE

A Athanase Roussinoff


" I Found you and I lost you
All tenemos como gleaming day. "

(" Te encontré, te perdí,
todo esto en un solo día pleno de luz ".)

Paul Laurence Dunbar

Duerme, mi querido primo, duerme,
tu tierno corazón te ha dicho adiós,
se cansó, depositando un ramo de narcisos
sobre la calma aterciopelada de tus párpados!

Tu corazón,
se alejó de tu rostro de nieve,
así como la fuente de la felicidad
se aleja dulcemente
en el canto suave del agua pura.

Duerme, duerme ahora, mi querido primo,
mi alma amada
duerme bajo la música clara de las hojas de oro
del viejo tilo
plantado por una mano llena de estrellas
en el mágico patio de nuestra elegíaca infancia,
Abuelo Athanase.

A veces, mis lágrimas te despertarán
para dejarte oír una vez más
el clavecín de la tarde
cantar al inmenso cielo de seda púrpura
rozado por los dedos ágiles de las altas hierbas.

Duerme, las numerosas aguas de nuestra Thrace
perpetuarán tu memoria
y tu nombre encontrará
las rosas blancas
que tanto amabas
en los cristales rosas de las albas primaverales,
en el jardín carnal de mis palabras de amor.

Duerme mi primo
en la sonrisa de los narcisos.


Athanase Vantchev de Thracy


París, 1 de febrero de 2011
Traduit en espagnol par Janice Montouliu (Uruguay)

jeudi 17 février 2011

RADKO RADKOV (en hongrois)

HONGROIS :

RADKO RADKOV

In memoriam

“Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust.”

“Tel est le Temps. Il gagne notre confiance, nous dérobe
Notre jeunesse, nos joies et tout ce que nous possédons,
Et ne nous paye qu’avec une poignée de terre et de poussière. »

Sir Walter Raleigh

Feléd fordulok,
Lefátyolozott, szomorú évszak
Makulátlan évszak,
Benned minden reményünk
Minden tervünk
Bevégeztetett.

Hozzád szólok,
Tisztánlátó évszak,
Barátom hőn szeretett barátja,
Vígasztalj meg engem
Most hogy a víz
Nem csobog gyönyörű szavaiban
És a fény is megfakult!

Ó lágy szellő,
Jöjj, töröld le a port, mely
Belepte emlékeim boldog napjait!

Jöjj kortalan angyalok ókori lehellete,
Virágozzanak a fehér rózsák
E földön mely édes ölébe fogadta
Az átlátszó végtelenség dalnokát.

Jegyzet:

Sir Walter Raleigh (1552-1618) : iró, költő,angol tiszt, felfedező. Lefejezték 1618 október 29-én a London Tower-ban.

Párizs, 2011 február 15

Athanase Vantchev de Thracy versét franciáról magyarra fordította Rózsa Katalin.

mercredi 16 février 2011

RADKO RADKOV (en lituanien)

LITUANIEN



RADKO RADKOV

In memoriam

“Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust.”

Sir Walter Raleigh


Atsigręžiu į tave,
Metų laike, apgobtas liūdesio šydu ramiu,
Tyras laike, tavy jau pasibaigė
Mūsų
Visos viltys,
Visos svajonės!

Maldauju tave,
Visa regintis laike,
Mylėjęs kaip pakeleivį mano bičiulį,
Paguoski mane tu dabar,
Kai nebeteka vandenys jau
Iš jo
Žodžių spindesio ir šviesoje
Nebeliko šviesos!

O vėjeli švelnus,
Eikš ir dulkes nupūsk,
Jos užklojo
Laimingas dienas manoje atminty!

O atskliski, alsavime antikos, nuo angelų, nepažinusių laiko,
Ir priverski pražysti baltas rožes
Toje žemėj, priėmusioj savo švelnion šilumon
Amžinybės Giedotoją skaidrų!


Seras Valteris Relėjus (1552-1618) – rašytojas, poetas, anglų karininkas ir tyrinėtojas, 1618 m. spalio 29 d. nukirsdintas Londono bokšte.

Į lietuvių kalbą vertė Erika Drungytė

VOLUPTES INASSOUVIES (en islandais)

ÓFULLNÆGÐAR ÞRÁR

„Og nú er það nóttin án enda.“

Nikos Alexis Aslanoglou
Skilnaðurinn

Það var, misminni mig ekki, Ó blíða barn mitt,
við Horefto, heillandi litlu ströndina við rætur Pelion fjalls.
Ó! Hve hann rigndi þennan ljúfsára nóvemberdag!
Hve náttúran virtist dimm eins og hún syrgði,
og allt virtist niðurlútt af þungri fortíðarþrá!

Ekki sála á bak við lokaða gluggahlerana,
ekki eitt einasta kaffihús opið!
Snúa við? En það var ekkert svar.
Og við leituðum í örvæntingu, þrjósk, auðmjúk
með tröllaukinni staðfestu,
reið sjálfum okkur, harmi slegin,
að dyrum sem lykjust loksins upp!

Skyndilega náðu leitandi höndum okkar gleðiraddir,
skyndilega skullu leyndardómsfull orð
á aumum augnlokum okkar!

Við skunduðum þangað, opnuðum dyrnar að ljósinu, gengum inn!

Og þetta var ólýsanlega kraftaverkið!
Þarna varst þú fyrir augum okkar, mitt fagra barn,
brosandi erki engill, glæsileg eftirmynd grísks guðs
sem orðinn var að ljósi!

Og við drukkum, hlið við hlið, hlæjandi hástöfum
óþekkt vín, safarík, sæt og svalandi,
rúbín rík,
lituð appelsínu gulli, með endurskini sægrænu flóðs
og fjöru,
með bjarma rafgulls.
Vín, óþekkti engill minn,
með unaðsangan myntu og sítrónu,
kirsuberja og epla,
apríkósa og absintu,
og allra hinna óteljandi ávaxta óspjallaðra skóga!

Ítalskan okkar var stirð,
við sögðum þúsundir hrífandi smárra og einskisverðra hluta,
leyndum ómældum leyndarmálum.
Og ævafornt taumleysi
sprautaðist út í blóð mitt, eins og höfugt haustfljót
fleytir lúnum vötnum sínum yfir sléttu kvöldsins.

Og munúðarfull flauels rödd þín
þagnaði þarna, nákvæmlega í lófum mínum,
þar sem enn eimdi eftir af gælum, af bernsku!

Og þessi svipur, sætari, mýkri við snertingu
en víðfeðmur himinninn í Þessalóníku
eða duftmettað loftið á Pelopsskaga,
auðugri en lúxusinn á öldum Eyjahafs
í ríkmanns iðjuleysi þeirra!

Þú hneigðir þig fyrir mér
eins og ferskjutréð í blóma hneigir
ilmandi greinar sínar að vori.
Og andardráttur þinn sem af kornknippum
gældi við kinn mína eins og bikarblöð ungs hesliviðar
stryki með auðmjúkri angan sinni
opnar varir ljósvakans!

Það rignir í París!
Aleinn, í öðru kaffihúsi, mitt fagra barn,
nógu daufur til að glata allri von,
ég hugsa um þig, um þig, minn hverfula engill!

Ég loka augum mínum og opna athugul eyru mín!
Og aftur endurómandi brunnur silkiraddar þinnar,
eins og rósahunangssafi valmúa engis,
fyllti þyrsta lithimnu augna minna göldrum sínum!

Einu sinni enn skellur fjarlægur ilmur basilíku og myrtusar
brothættra lúpína og villtra sólselja,
stolts beitilanda Hellas,
á loga gagnaugna minna
og umkringja nakið skáldanafn mitt
með ævafornum ófullnægðum þrám!
---------
Nikos Alexis Aslanoglou (1931-1996) Eitt beittasta skáld Grikkja, fæddur í Þessalóníku.

Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

lundi 14 février 2011

SOIR A GANDIA (en catalan)

Capvespre a Gandia

Per a Sebastià Alzamora

És l’hora baixa, el gran vespre del Sud
I l’horta, poblada
De vastos camps de tarongers,
Es desplega com una oda que cerca
La frescor suprema del mar.

Ocells lluminosos
Sortits de les estrofes d’un poema seràfic
S’embosquen en la cabellera rossa del cel.
Són l’alfabet d’aquesta blancor pura
Del món a penes nat.
L’abundosa collita dels mots justos
En el cofre nacrat del mes d’agost.

Com s’estima el meu cor la sublim senzillesa
D’aquest paisatge on l’esperit s’exalta,
Anhela les altures del cel de color malva
I fantasia amb les ànimes grandioses,
Desconegudes, enigmàtiques, rígides
D’aquest país més antic que la Bíblia!

És l’ hora indefinida, quan se m’obre el cos
al clam de la terra!

A baix la vila, en la puresa d’un núvol blavós,
Sembla que tremoli en la dolça abraçada
De la penombra que s’escampa, harmoniosa,
Mentre el vent jove juga i juga
Amb les flors dels jardins,
Formoses damisel•les amb vestits virolats.

Gandia, núvol d’or
Enmig del parrup dels coloms,
Perquè en la meva gola s’alenteix
El temps, tan feixuc
Com una grossa magrana madura.

Athanase Vantchev de Thracy

Versió catalana d’Albert Lázaro-Tinaut
Translated into Catalan by Albert Lázaro-Tinaut

Glosa:

Sebastià Alzamora (Llucmajor, 1972) és un poeta i crític literari català.
Per a Sebastià Alzamora la poesia és un acte transcendent, massa important com per deixar-se endur per vel•leïtats artificioses, carcasses formals o distanciaments irònics. Ell mateix ha escrit que "l'escriptura (...) conté pensament, i el conté de forma categòrica". La seva és doncs una poesia bàsicament conceptual, de rerefons metafísic i amb una forta càrrega intel•lectual, mitjançant la qual –i amb una formalització més èpica que no pas lírica– es planteja els grans temes de l'existència humana, i especialment els que es relacionen amb la vida, la mort i la unitat que dóna sentit a la multiplicitat. Les seves novel•les –n'ha publicades un parell– són un bon complement per a entendre la poètica en la qual s'inscriu. També exerceix com a crític literari. Diu que no li agrada la poesia de Josep Carner, cosa que ha provocat recentment una viva polèmica. És clar que també hi ha qui ha resolt el debat només amb tres paraules: ja li agradarà. J. A.

samedi 12 février 2011

MONARCHOMAQUE (estonien)

MONARHOMAHHID[1]



George Buchanan’ile[2]


„Õndsad olete, vaesed, sest teie päralt on Jumala riik.“

Luuka 6, 20



Vihkan mõttekuningate türanniat, nende jultumust,

haiglast vaimu, nende enesekindluse siivutust,

nende kuratlikke sõnakõlkse, despootlikku kaubitsust

hingedega, kes laulda söandavad igavikust!



Haiged inkvisiitorid, te teooriaid saan vaid jälestada,

te saatana-diskursse Taevaliku Jeesuse vastu põlastada.

Te värdjaviisid ei suuda ometi eales eksitada

mu luule põllulähedast rõõmu, mu loomeusku kõigutada!



[1] Monarhide vastu võitlejad. Ajaloos (16.-17. saj.) kirjanikud-humanistid, kes võitlesid absolutistliku monarhia vastu.

[2] Šoti õpetlane-humanist (1506-1582), kes arvustas teravalt monarhide võimutäiust.

PAROLES A LA MAGNIFIQUE EXIGENCE (en catalan)

Mots per a la superba exigència

Per a l’Anna Piutti

I
Immòbil en la innocència de l’estiu,
Resta el dia impertèrrit al bell mig del jardí,
Conscient de la clara importància que té,
De la seva plenitud immaculada
I l’excelsa dignitat que representa.
Menysprea
El dispendiós luxe de les buguenvíl•lies
Igual que les paraules més solemnes
Menyspreen els cors buits.

II
L’escalfor envaeix la porta oberta,
El rostre blanc de Xènia
Lluu banyat de llum.
Complimenta amb la mà les mallerengues
I sembla que dialogui amb l’herba borda.
El seu cos fluid, les seves mans lleugeres,
¿Que revenen potser al meu cor
Des del passat? Frases sàvies que serveixen
per delectar els esperits refinats!

III
Que n’és d’encegadora
L’esclatant esplendor
De la fidelitat!
–Em canta a dins una veu càlida.
Que n’és de difícil encertar
La permanència del nostre món!
–Respon el silenci.

IV
Tanco els ulls
I penso
En el branquilló de salze que rebien
Els viatgers xinesos quan es posaven en camí,
En els vells temps dels Hans.

V
Suaument, sense soroll,
Les imatges de la felicitat s’allunyen
A frec de l’esquena trèmula de la brisa.
El cos, però,
Igual que els animals,
Mai no oblida la terra nadiua!

Athanase Vantchev de Thacy
París, 7 de desembre de 2010

Anna Piutti és una de les joves poetes italianes amb més talent. Nascuda a Vicenza, s’ha llicenciat en llengües estrangeres en la Universitat de Verona. Escriu poemes en vers lliure i en anglès des de l’any 1998. La seva veu poètica és enigmàtica, els seus versos són plens de metàfores d’una gran originalitat. Li agraden les imatges oníriques, sense menystenir, tanmateix, les joies i les tristeses de la vida quotidiana. Excel•lent traductora, parla perfectament la llengua de Racine i ha traduït a l’italià uns quants autors francesos. L’Anna Piutti té tres passions: la literatura, l’art i la música. Li interessen també la lingüística, la filosofia, la medicina i el teatre.

Versió catalana d’Albert Lázaro-Tinaut
Translated into Catalan by Albert Lázaro-Tinaut

LA RIVIERE DE HASKOVO (en catalan)

El riu de Khaskovo

"Senyor, no callis davant les meves llàgrimes.
Sóc un exiliat en aquest món efímer."

Sant Mesrob Maixtots

És tan tard. Tan tard!
Sol, en la meva cambra parisenca,
Sento la tremolor d’un genoll llunyà,
L’escalfor febrosa que m’encén el pit,
El silenci del cel sense fronteres
Que s’arramba a les meves parpelles.

I aquesta veu… del rierol que solca
La ciutat lluminosa on vàreig néixer
Que em desperta, després de tants anys,
Enmig de la nit.

Rierol, tan viu tothora,
Blau com la cinta de l’amor,
Que fuig de l’ombra verda dels pollancres
Vers la llum taciturna
Dels magnífics estels de l’estiu.

Athanase Vantchev de Thracy

París, 27 de gener de 2010

Glosa:

Sant Mesrob Maixtots (362-440) fou un monjo armeni, nascut a Hatsekats, en la regió de Taron (Armènia occidental). L’any 405 creà l’alfabet armeni. El que se sap de la seva vida i la seva obra és degut al seu deixeble Koryun. Mesrob s’ocupà primerament de les funcions administratives i militars de la cancelleria dels arsàcides, i després es consagrà a la religió cristiana. Inicià l’evangelització de la regió de Goght i, convençut que la conversió dels pagans seria més fàcil si es traduïssin a l’armeni els Evangelis, li ho suggerí al katholikós Sahak. Considerà que l’alfabet inventat per un bisbe siríac anomenat Daniel no era prou adequat, de manera que començà a treballar per establir-ne un de millor. Segons el poeta modern Paruyr Sevak (1924-1971), Mesrob Maixtots fou “l’home polític mes gran que mai ha conegut Armènia”. De fet, en crear l’alfabet armeni, el sant salvà no únicament la llengua armènia, sinó també la cultura del seu poble.


Versió catalana d’Albert Lázaro-Tinaut
Translated into Catalan by Albert Lázaro-Tinaut

mercredi 9 février 2011

QUELLE HEURE DE LA NUIT EST-IL ?

QUELLE HEURE DE LA NUIT EST-IL ?

La mer, son calme élégiaque,
La glyptique du ciel sur les eaux,
Les amphores aux poignées entortillées,
Les mosaïques de notre amour
Composées des petites tesselles
De nos tendres baisers !

Quelle heure de la nuit est-il ?

Restons à l’écoute des légendes des vagues
Où courent et chantent, pieds nus,
Les grandes, les pourpres étoiles
Des ères révolues !

Chairs et constellations
Unis dans le même émoi,
Tandis que le temps,
A pas attentifs, le cœur battant,
S’éloignent délicatement de nos lèvres.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 9 février 2011

Glose :

Glyptique (n.f.) : du grec ancien γλυπτός / glyptós, « objet gravé »). L'art de la taille de pierres, en creux (intaille) ou en relief (camée).

Ce terme est souvent approprié pour désigner l'art de tailler les sceaux-cylindres en Mésopotamie.

Tesselle (n.f.) : du latin tessella, « carreau».Fragment de pierre, de terre cuite, ou de marbre employé dans les mosaïques de pavement. L’opus tesselatum emploie comme tesselles des abacules, c'est-à-dire des petits cubes de pierre, collés soit directement sur la surface à paver, soit sur un enduit intermédiaire. Petit élément de forme régulière utilisé en marqueterie.

DES SAINTES ET DES ROSES (en serbe)

SERBE :

Од светаца и ружа


Цвеће, цвеће свуда, цвеће светлости,
цвеће у лаком ваздуху, цвеће у мојим очима,
чисте руже имају грациозност крила
ка небу увек отворених усана у молитви!

Узвишена Милости Христа свемогућег,
насмејана, претвори књигу атома
у звездане стабљике, катедрале, куполе,
и ожиљке времена у вртоглаве оде.

Господе, молим те, испуни мој језик који крвари
твојом врховном светлошћу, савршеним знањем
о твојој безграничној доброти, твојој љубави која је

извор свих ствари. Нека моја поезија сједини се
при пуној свести са твојом нежном љубави,
са патњама светитеља, са јецајима оних који плачу!


Превела са енглеског Душка Врховац
Traduit en serbe par Duska Vrhovac

LA MORT DE MON COUSIN ATHANASE (en anglais)

ENGLISH :

The Death Of My Cousin Athanase

To Athanase Roussinoff

‘I found you and I lost you
All on a gleaming day.’

Paul Laurence Dunbar

Sleep, my beloved cousin, sleep,
Your tender heart has said its farewells,
It is silent now, having placed a spray of narcissi
On the quiet velvet of your eyelids!

Your heart
Has travelled far from your face like snowdrops,
As the sweet song of pure water
Flows away gently
From its happy source.

Sleep, sleep now, my kindly cousin,
My beloved soul,
Sleep beneath the limpid music of the golden leaves
Of the old lime tree,
Planted by the starry hand
Of Grandfather Athanase,
In the magical courtyard of our elegiac childhood.

Only my tears will wake you sometimes
To let you hear once more
The harpsichord of evening
Sing the boundless sky of crimson silk
Brushed lightly by the agile fingers of the high grass.

Sleep, the many waters of our Thrace
Will perpetuate your memory
And your name will find again
The white roses
That you loved so much
In the pink stained glass of spring dawns,
In the fleshly garden of my words of love.

My cousin who sleeps
In the smile of narcissi.

Athanase Vantchev de Thracy

Traduit en anglais Norton Hodges

mardi 8 février 2011

RADKO RADKOV (en catalan)

RADKO RADKOV

In memoriam

"Even such is Time, that takes in trust
Our youth, our joys, our all we have,
And pays us but with earth and dust."

("Així és el temps, s’empara de la nostra confiança,
De la nostra joventut, de les nostres alegries, de tot el que tenim.
I només ens recompensa amb terra i pols.")

Sir Walter Releigh

M’adreço a tu,
Temps de velada tristesa,
Temps pur
Que poses fi
A totes les nostres esperances,
A totes les nostres ambicions!

Apel•lo a tu,
Temps clarivident,
Amic dilecte del meu amic,
Perquè em consolis
Ara que l’aigua ja no raja
En l’esplendor dels seus mots
I que la llum
Ja s’ha buidat de llum!

Oh brisa serena!
Vine i eixuga la pols
Que s’ha dipositat
En els dies joiosos de la meva memòria!

Vine, buf antic dels àngels sense edat,
I fes qui floreixin roses blanques
Sobre la terra que acull amb suau escalf
El Bard transparent de l’eternitat!

Athanase Vantchev de Thracy

París, 3 d’octubre de 2009

Glosa:

Sir Walter Raleigh (1552-1618) fou un escriptor, poeta, oficial i explorador anglès, decapitat el 29 d’octubre de 1618 a la Torre de Londres.

Versió catalana d’Albert Lázaro-Tinaut
Translated into Catalan by Albert Lázaro-Tinaut

lundi 7 février 2011

RADKO RADKOV (en finnois)

RADKO RADKOV

in memoriam


”Sellainen on Aika. Se omii luottamuksemme,
sieppaa nuoruutemme, ilomme, kaikkemme
ja maksaa hyppysellisellä multaa ja tomua.”

Sir Walter Raleigh


Käännyn puoleesi,
suruhuntuinen aika,
puhdas vuodenaika
joka veit mukanasi
kaiken toivomme,
kunnianhimomme!

Turvaudun sinuun,
selvänäköinen vuodenaika
jota ystäväni rakasti kuin naista,
lohduta minua nyt
kun vesi on laannut solisemasta
hänen sanojensa loistossa
ja valo on valosta
tyhjentynyt!

Kuulas tuuli, tule,
pyyhi pois muistojeni
onnelliset päivät peittävä pöly!

Iättömien enkelien ammoinen henkäys,
salli valkoisten ruusujen puhjeta kukkaan
maasta, joka sulki hellään lämpöönsä
ikuisuuden läpikuultavan laulajan!


Athanase Vantchev de Thracy

Traduit en finnois par Anni Sumari

vendredi 4 février 2011

NEIGE

NEIGE

(ή χιών)

Ces mains voluptueuses, plus blanches que la rosée,
Abandonnées sur l’âme du doux velours bordeaux,
Et ton visage plus clair que l’alphabet des eaux
Un jour de janvier vêtu de neige ailée.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce vendredi 4 janvier, Anno Domini MMXI

jeudi 3 février 2011

EVANESCENCE (en islandais)

HVERFULLEIKI

Handa Todd

Hafið, gullið loftið, andvarinn, bros þitt,
bók bókanna þar sem Engillinn lagði Eilífðina!
Sál þín geislandi af blóma, líkami þinn klæddur sumri
og hjarta þitt hljótt eins og ólesið ljóð!


Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

LA LANGUE EBLOUISSANT (en islandais)

ISLANDAIS :

LJÓMANDI TUNGUMÁL

Þá líkaði okkur dansleikir, Versalir, fágun,
hið ljómandi tungumál sem gaf í skyn án hispursleysis,
hlátur í silkiklæðum, gegnsæ bros,
girnd hulin satíni tímans!

Traduit en islandais par Hrafn Andrès Hardarson

SANDRO BOTTICELLI (en islandais)

ISLANDAIS :

SANDRO BOTTICELLI

For Theo og Anastace Crassas

„Flórensborg stóð langt framar öðrum borgum hvað varðar fjölda listamanna og rithöfunda sem þar bjó, t.d. Kanslarar svo sem Coluccio Salutati (1331-1404) og Leonardo Bruni (1370-1444) eða menn eins og Poggo Bracciolini (1380-1459), Angelo Poliziano (1454-1494) og allir þeir sem tilheyrðu hirð Medici ættarinnar. Aðrir voru á faraldsfæti, kenndu, stunduðu ritstörf í ýmsum bæjum, leituðu færis að komast í vinnu hjá prinsum og borgum, ýmist lánsamir eða óheppnir: til dæmis Lorenzo Valla (1406-1457) eða menn sem lifðu 15. eða 16 öldina svo sem Pompanozzi (1464-1524) og Pietro Bemo (1470-1547).“

Kristileg saga bókmennta

Það er fegurð í fegurðinni, blíða í blíðunni,
gegnsæ atlot sálar hans marka þessi máluðu andlit,
þau lifa á óflekkuðum tíma sem göfgaði aldirnar
og linaði sársaukann af hnífstungu dauðleikans.

Og þessi depurð, þessi dularfulli skjálfti
loftkenndra stroka sem sigla inní þögnina!
Það er þessi dýrð í dýrðinni, tærleiki, tign
þessa fólks ný-forviða af óráði goðsagna!

Hve allt er fullkomlega og dýrðlega fágað:
Hinar ævagömlu Madonnur, Venus, Heilagur Ágústínus,
Englarnir í himneskum gopum og Háæruverðugu Smábörnin,
Tímalausa Vorið, fljót undranna!
Ég ann þér, Ó, heiðbláa sál, Ó, sanna stjarna,
himneski Unglingur, vinur þeirra sem lifðu hörmungar!

Traduit en islandais par Hrafn Andrés Hardarson

INSPIRATION

INSPIRATION

(ενθουσίασις)

A Ali

J’écoute chanter la neige et murmurer le feu,
Assis avec l’hiver devant une coupe de vin,
J’ai refermé les livres et rêve en mots sereins
A la beauté védique de votre corps de dieu.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 3 février 2011

Glose :

La Beauté védique : celle du dieu hindou Krishna. Le nom de Krishna dans les textes sacrés est Madana-mohana, ce qu’on pourrait traduire par « Le Cupidon Suprême". Dans le monde matériel tout le monde est attiré par la beauté et cette attirance représente la puissance de Kamadeva ou Cupidon, le dieu de l'amour. Mais Kamadeva ou Cupidon, dieu de l’amour de deuxième degré, est lui-même attiré par la beauté supérieure de Krishna. C’est la beauté de Krishna que j’appelle « beauté védique ».

mercredi 2 février 2011

HADRIEN

HADRIEN

A Hadrien Flechelle

Votre sourire, mon Prince, est clair comme le printemps
Qui tendrement appuie sa face contre mon cœur,
J’ai peur de le blesser en convoquant le chœur
Des nymphes de la musique et des déesses du temps.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce mercredi 2 février, Chandeleur, Anno Domini MMXI

LA MORT DE MON COUSIN ATHANASE

LA MORT DE MON COUSIN ATHANASE

A Athanase Roussinoff


“I Found you and I lost you
All on a gleaming day.”

(« Je t’ai trouvé, je t’ai perdu,
Tout cela en un seul jour plein de lumière ». )

Paul Laurence Dunbar

Dors, mon cousin aimé, dors,
Ton tendre cœur t’a dit adieu,
Il s’est tu, déposant une gerbe de narcisses
Sur le calme velours de tes paupières !

Ton cœur,
Il s’est éloigné de ta face de perce-neige,
Comme de la source heureuse
S’éloigne en douceur
Le chant suave de l’eau pure.

Dors, dors à présent, mon cousin gracieux,
Mon âme aimée,
Dors sous la claire musique des feuilles d’or
Du vieux tilleul
Que d’une main étoilée a planté,
Dans la cour magique de notre élégiaque enfance,
Grand-père Athanase.

Mes larmes seules te réveilleront parfois
Pour te faire entendre encore une fois
Le clavecin du soir
Chanter l’immense ciel de soie pourpre
Effleuré par les doigts agiles des hautes herbes.

Dors, les eaux nombreuses de notre Thrace
Perpétueront ta mémoire
Et ton nom retrouvera
Les roses blanches
Que tu aimais tant
Dans les vitraux roses des aubes printanières,
Dans le jardin charnel de mes mots d’amour.

Mon cousin endormi
Dans le sourire des narcisses.


Athanase Vantchev de Thracy


Paris, le 1 février 2011

Glose :
Paul Laurence Dunbar (27 juin, 1872 – 9 février, 1906) : célèbre poète noir américain, connu surtout pour son recueil de poésies « Ode à l’Ethiopie ».

SALVADOR ALLENDE (en espagnol)

ESPAGNOL :


SALVADOR ALLENDE

« Stabant justi in magna constantia adversus eos
qui se angustiaverunt, et qui abstulerunt labores eorum »

( “ Las personas justas se elevarán con gran fuerza contra las que los habrán agobiado de aflicciones,
y a quienes les habrán encantado los frutos de sus trabajos.”)

Misa para un mártir

I.

Sí, Salvador,
Los pueblos tienen sed resplandeciente de justicia
iguales a las hierbas del desierto
que reclaman el poema divino de la lluvia.

Tu nombre nos vuelve a la memoria y sangra
como una herida profunda
en el corazón de un ángel perdido
¡ Entre la coral viride de las estrellas!

Chile es un canto
en cada bandera libre,
en cada solemnidad festiva,
en el tiempo intrépido
que se pasea, descalzo,
sobre las cimas nevadas
de montañas y pinos!

II.

Voz del río humano que aumenta,
que se hincha y anda sin rodeos,
que triunfa y se precipita
en una necesidad furiosa de amistad absoluta.
¡ Desnudas olas de agua, del mar genitor!

Esperanza cortante como la espada de un águila.
¡ Ebrio de sueños! Hermano, todo es posible
bajo el vasto safre
del insondable cielo chileno!

III.

Tempestades que estampan sus relámpagos
sobre los brazos de los hombres puros,
manos vibrantes que consuelan.
las moradas en ruinas
¡ En medio del jaleo furioso de las armas!

Cuerpos enjaezados de cicatrices
bajo el relincho salvaje de la luna.
¡ Bosques dónde se elabora el cristal de la vida!

¡ Pero en ninguna parte el vacío!

IV.

Sobre todos los hombros laboriosos,
sobre todos los caminos que van hacia
los palacios donde habita la inmortal Libertad,
sobre todas las obras,
brilla, Salvador.
¡ Una pepita de oro tu nombre!
Un rayo de tu mirada amorosa
Irisa
¡ Hasta el vuelo ignívomo de las golondrinas!

Y simple,
simple,
simple como el
zumbido de las abejas
¡ Es la vida!

V.

Allí dónde los árboles se echan a la sombra
dejan su alma temblorosa.
Ellos, vigilantes vigorosos de la tierra,
saben como tú,
que la muerte de los mártires
ennoblece!

Recuerden al Hombre que cayó por ustedes,
ustedes, traviesos cursos de los ríos andinos,
aldabas de casas viejas
llaman contra el fuego de las venas,
Guipures de las palabras blancas,
caricias a la ternura que
abunda en el poema!

Y ustedes primaveras intempestivas,
entenebrecidos atardeceres,
calendarios semi - solares,
retengan lo eterno
en la voz fugaz de los segundos!
Abracen el universo,
de allí la palabra que
¡ Diviniza todo!

VI.

Pienso en ti esta tarde, Hermano,
sentado delante del cristal,
con los ojos cerrados ya a la vida,
al verano,
¡ En el piar febril de las fauvettes!

Pienso en ti, Amigo de los hombres,
marchando sobre el camino de las estaciones
que, pronto,
privada de dirección,
sólo llevará al silencio.

Pero sé, confieso,
Hermano de los despreciados, los abandonados,
pisoteados,
Publico
que la memoria
de los innumerables callejones y pórticos
siempre conducen
¡ A las cosas del corazón!

VII.

Y tú, Chile de púrpuras peonias,
Chile de las rosas blancas,
sigla real del resplandeciente coraje,
sello de las vides de racimos cobrizos,
acoge en tus brazos
la memoria de tu Hijo,
el último roce del tiempo
sobre sus párpados cerrados!

No olvides, país luminoso,
país, orgullo imperial
no olvide jamás que:

“Las personas justas se elevarán con gran fuerza contra las que los habrán agobiado de aflicciones,
y a quienes les habrán encantado los frutos de sus trabajos “.


Athanase Vantchev de Thracy

París, el 9 de julio de 2008

Glosa:

Salvador Allende (26 de junio de 1908 - 11 de septiembre de 1973) fue presidente de Chile
De l 3 de noviembre de 1970 al 11 de septiembre de 1973. No pudo terminar su mandato
Presidencial, que debía durar hasta 1976. El golpe de Estado del 11 de septiembre de 1973
derribó su gobierno y colocó una dictadura militar. El defensor de oprimidos y abandonados, el Hijo glorioso de Chile, se vio obligado a suicidarse durante los bombardeos aéreos sobre el palacio de Moneda.

Viride (adj.): del latino viridis, "verde". Color que dispara el verde, bastante sombrío.

Safre (n.m.) : posiblemente una variante del término "zafiro". Óxido azul de cobalto.
Vaso azul coloreado con este producto y que imita el zafiro. Azul, esmalte.

Ignívome (adj.) : que vomita, que escupe fuego. Se dice de los volcanes.

Fauvette (n.f.) : del bajo latín falvus, "fiera". Pequeña ave (Passériformes).
Plumaje a veces aleonado, al canto agradable. Fauvette de los pantanos, las cañas:
Phragmite, rousserolle. Fauvette de los jardines: passerinette.

Traduit en espagnol par Janice Montouliu