mardi 30 novembre 2010

J'ECOUTE LA LECON (en espagnol)

ESPAGNOL :


ESCUCHO LA LECCIÓN

" Para creer en la inmortalidad, hay que vivir aquí bajo una vida inmortal "

León Tolstoi

Escucho la lección perpetua de los libros,
esta lección que ciertamente
con más emoción, de otros antes que yo,
generaciones tras generaciones,
cortejados, tentados , cautivados,
haciéndoles temblar imperceptible el tiempo,
obstruyendo en secreto la fisura original,
escucharon.

Así como la naturaleza, en encendidos paisajes,
cincelando en palabras, en imágenes, en destellos de música
el momento de nuestro brío hacia
lo que nos es prohibido comprender,
sabe graciosamente unir
el clamor de agua, el chirrido del fuego
y los supremos secretos de las criaturas.

Así como amamos
sin comprender en profundidad el sentido del ritmo,
las vibraciones ínfimas de las voces,
la proximidad alucinante del detrás de la nada,
cada uno de nuestros gestos.

Nosotros, frívolos amigos de la eternidad,
abarrotados entre el suelo y el cielo, entre vacíos y acantilados,
procuramos evitar esto tan triste y sombrío,
punzante y confuso
en los latidos puros de la luz,
la más viva!

Athanase Vantchev de Thracy

Sao Paulo, Brasil, 6 de noviembre de 2010

Glosa:

León Tolstói - conde Lev Nikolaïevitch Tolstói (en ruso: Лев Николаевич Толстой), nacido el 28 de agosto calendario juliano - el 9 de septiembre de 1828 en Iasnaïa Poliana en Rusia y muerto el 7 de noviembre (calendario juliano - el 20 de noviembre de 1910 en Astapovo: uno de los mejores escritores de la literatura rusa por sus novelas , ricas de análisis psicológico y de reflexiones morales y filosóficas.

Así, Guerra y Paz (1869), es una reconstitución histórica y realista de las guerras napoleónicas en Rusia, pero también una reflexión sobre la violencia inspirada por conflictos como la guerra de Crimée (1853-1856), durante la cual ha sido movilizado y qué relata en Cuentos de Sebastopol.

Tolstói comienza a partir de los años 1870 una búsqueda espiritual y religiosa. Multiplica entonces las consideraciones filosóficas que combina los acontecimientos novelescos como en Anna Karénine (1877), y más todavía en Ressurección (1899), donde el héroe, en plena actividad moral, encuentra la figura del Cristo.

Al final de su vida, se convierte en una especie de maestro predicando una vida simple y moral, combate las instituciones opresivas y todas formas de violencia. Tuvo una gran influencia sobre personalidades tan eminentes como Mahatma Gandhi, Romain Rolland y muchas otras.

lundi 29 novembre 2010

J'ECOUTE LA LECON

J’ÉCOUTE LA LEÇON

« Pour croire à l’immortalité, il faut vivre ici-bas
d’une vie immortelle »

Léon Tolstoï

J’écoute la leçon perpétuelle des livres,
Cette leçon qu’assurément
Avec plus d’émotion, d’autres avant moi,
Générations après générations,
Sollicités, tentés, captivés,
Faisant leur le frémissement imperceptible du temps,
Colmatant en secret la fissure originelle,
Ont écoutée.

Comme la nature, dans des paysages enfiévrés,
Ciselant en mots, en images, en éclats de musique
Le moment de notre bousculement vers
Ce qu’il nous est interdit de comprendre,
Sait adroitement marier
Clameur d’eau, grésillement de feu
Et extrêmes secrets des créatures !

Comme nous aimons,
Sans saisir en profondeur le sens du rythme,
Les infimes vibrations des voix,
L’hallucinante proximité du néant derrière
Chacun de nos gestes.

Nous, les frivoles amis de l’éternité,
Figés entre sol et ciel, entre vagues et falaises,
Qui cherchons à fuir ce je ne sais quoi de triste et de sombre,
De poignant et de trouble,
Dans les purs battements de la lumière
La plus vive !

Athanase Vantchev de Thracy

Sao Paolo, Brésil, le 6 novembre 2010

Glose :

Léon Tolstoï - comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï (en russe : Лев Николаевич Толстой), né le 28 août calendrier julien - 9 septembre 1828 à Iasnaïa Poliana en Russie et mort le 7 novembre (calendrier julien - 20 novembre 1910 à Astapovo : un des écrivains majeurs de la littérature russe par ses romans et ses nouvelles, riches d'analyse psychologique et de réflexions morales et philosophiques.

Ainsi, Guerre et Paix (1869), est une reconstitution historique et réaliste des guerres napoléoniennes en Russie, mais aussi une réflexion sur la violence inspirée par des conflits comme la guerre de Crimée (1853-1856), durant laquelle il a été mobilisé et qu'il relate dans Récits de Sébastopol.

Tolstoï entame à partir des années 1870 une quête spirituelle et religieuse. Il multiplie alors les considérations philosophiques qu'il mêle aux événements romanesques comme dans Anna Karénine (1877), et plus encore dans Résurrection (1899), où le héros, en plein éveil moral, rencontre la figure du Christ.

À la fin de sa vie, il devient une sorte de maître à penser prônant une vie simple et morale, combattant les institutions oppressives et toutes les formes de violence. Il a eu une grande influence sur des personnalités aussi éminentes que le Mahatma Gandhi, Romain Rolland et bien d'autres.

mercredi 24 novembre 2010

TROIS HAÏKUS (en espagnol)

TROIS HAIKUS

I.

Brisa y aves mecen sus sueños
en el verde esplendor de los sauces llorones-
magnificencia solemne del silencio.

II.

Emocionante atracción de malvaviscos salvajes,
mujer en quimono blanco,
mi poema matinal, mi libro lleno de rocío.

III.

Vertiginoso júbilo de pájaros,
el rostro distrae el arroyo,
más allá de las palabras, la última verdad de la vida.

Athanase Vantchev de Thracy

París, el 23 de noviembre de 2010

Traduit en espagnol par Janice Montouliu (poétesse uruguayenne de Montevideo)

mardi 23 novembre 2010

TROIS HAÏKUS

TROIS HAÏKUS

I.

Brise et oiseaux bercent leurs songes
Dans la verte splendeur des saules pleureurs –
Magnificence solennelle du silence.

II.

Poignante gravité des guimauves sauvages,
Femme en kimono blanc,
Mon poème matinal, mon livre plein de rosée.

III.

Vertigineuse jubilation des mésanges,
Visage distrait du ruisseau,
Au-delà des mots, l’ultime vérité de la vie.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 23 novembre 2010

lundi 15 novembre 2010

NE PAS SAVOIR

NE PAS SAVOIR

A Hugues Lombard

Ne pas savoir, être tout simplement,
Etre entièrement, totalement !

Aimer, plus encore, admirer
Les tendres leurres des mots
Et garder toute la journée,
Toute la nuit, sans trêve, innocent,
Ouvert aux murmures de l’air,
Ton corps.

Ce corps à multiple voies,
Où tu plonges, te caches, te refais,
Chaque fois que ma main veut avoir,
Toute frissonnante, prise de sa grâce.

Et je reste seul,
Serrant contre mes yeux
La couleur rose du ciel
Et la vaste clarté des voyelles
Aux couleurs d’herbe sauvage.

Discret,
L’invisible entre dans la chambre
Aux livres très anciens,
Reprend les secrets de la vie, sourit
Et s’en va sans dire mot.

Et le monde reste identique à lui-même,
Egale à l’éternité,
Avec le même visage qu’il avait hier,
Qu’il a aujourd’hui, qu’il aura toujours.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce lundi 15 novembre, Anno Domini MMX

samedi 13 novembre 2010

INTIMITE

INTIMITÉ

(ή συνουσία)

De très loin me vient cette voix close,
Cette mélodie entrecoupée d’espaces vides, toujours vivante,
Toujours pure de tout mélange rude et obscure,
Qui, errant entre les interstices des mondes,
A dû combattre l’irréelle résistance de la mort.

Elle ! Elle qui connaît le rapport imprévisible des mots,
Le mystère inattendu des lettres qui les composent,
Les silences salvateurs qui savent
Eriger en colonne de beauté sa grâce légère et discrète.

Est-elle souvenir ou présence pérenne,
Battement d’une âme réprimée, puis
Pardonnée ? Matière inconnue, vagabonde, insouciante,
Débris d’un temps jadis entier comme une étreinte ?

Comme moi, elle est née entre le chant des blés
Et les profondes ornières du chemin de terre battue
Qui va de moi à moi. Qui va..., esprit de lumière,
Parmi les ravines de ma pensée et les douces collines
Que sont les pages impatientes de mes livres !

Une lueur qui unit, dans un même sourire fugitif,
La mort astucieuse à la vie radicale,
Le soupir rapide à la permanence du tout !

Cette voix !

Et j’entends, penché sur la table féconde,
Forêt devenue présence ludique,
La matière faire et défaire la matière,
Dessinant, sans hâte ni lenteur, les espaces
Tantôt mornes, tantôt revêtus de clarté.

Ah, comme le monde sait s’absenter de la mémoire fluctuante,
Comme il a la prenante manière
De réunir les hautes résonances de l’amour
Et multiplier, en dehors de tout miroir, les contours,
Jamais les mêmes,
De visages, de mains, de paupières,
De lèvres aimés !

Cette voix !... Je l’écoute ! Je veux l’écouter
Pour, enfin, en buvant ses vibrations, tenir contre mon souffle,
L’art irréprochable de réconcilier
Possible et impossible,

Moi et moi !

Athanase Vantchev de Thracy

Sao Paulo, le 3 novembre 2010

vendredi 12 novembre 2010

HEURE FUGACE (French, English, Portugese, Bulgarian, Russian)

HEURE FUGACE

A mon illustre Ami,
le grand poète brésilien Aguinaldo de Bastos

Heure qui te dissipes

En vaine fumée

De peine et de gloire.



Le réel, l’abstrait

Ne nous échappent-ils pas

A tout instant ?



Pour que seules demeurent,

Dans des maisons silencieuses,

Les mœurs paisibles,

Souriantes et simples,



Pour que seule arrive

Le temps

D’aimer et de voler à l’air

Sa langue parfaite.



Athanase Vantchev de Thracy

Jundiai - Sao Paolo - Brésil, le 5 novembre 2010



ANGLAIS :

Fleeting Hour

To my friend, the illustrious Brazilian poet Aguinaldo de Bastos

O hour vainly
disappearing in the smoke of
Sorrow and fame!



The real and the abstract,

Don’t they elude us

At every moment?



So that, in

Silent houses, just the

Peaceful old ways remain,

Smiling and simple.



So that a time can arrive

Just for loving and for stealing

From the air

Its perfect language!



Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges



PORTUGAIS:

HORA FUGAZ

A meu amigo, o ilustre poeta Aguinaldo de Bastos

Hora que te dissipas
Em vã fumaça
De penas e de glória.


O real, o abstrato
Não nos fogem
A cada instante?


Para que só restem
nas casas silenciosas
Costumes aprazíveis
Sorridentes e simples,


Para que só reste o tempo
De amar e de furtar ao ar
Sua língua perfeita.


Jundiaí - São Paulo - Brésil
le 5 novembre - Anno Domini MMX

Athanase Vantchev de Thracy

(Tradução de Guilem Rodrigues da Silva)

RUSSE :

Час преходящий

Моему другу, выдающемуся бразильскому поэту Агинальдо де Бастос



Час преходящий, час неуловимый.

Тот самый час, что обращает

Тебя в напрасный дым

Пустых забот и славы быстротечной!



Действительность, абстрактность, согласись,

Не ускользают ли от нас

Ежеминутно?



Затем, чтобы в жилищах молчаливых

Царили мирные, простые нравы,

Чтобы друг другу люди улыбались.



Затем, чтоб только наступило

Время

Любить, и красть у воздуха

Его язык, образчик совершенства.



Атанас Ванчев де Траси

Traduit en russe par Victor Martynov

BULGARE :



О БЯГАЩ ЧАС



Неумолимо бягащ час,

Рассипващ се

В безплоден дим

На слава и страдания.



Реалност и абстрактност

Не бягат ли от нас

Ежеминутно ?



За да останат само

В къщите

Изпълнени с мълчание

Мирните и благи,

Усмихващи се нежно

Нрави.



За да прииде времето,

Когато можем да обичаме

И да крадем от въздуха

Неговия съвършен език.



Athanase Vantchev de Thracy

Traduit en bulgare par Athanase Vantchev de Thracy

Ô JOUR

Ô JOUR !



Ô jour usé jusqu’à la douceur,

Marche discrète d’un gracieux poème

Dans la sève des feuilles

Et le sang des veines !



Pourquoi m’émeut si fort

La double maturation du vin

Et son parfum profond

Comme la voix d’un vieux violoncelle ?



Pourquoi, voyant

Les entrelacs parfaits

Du fin cannage des chaises,

Je pense

Aux hiératiques miniatures

De l’art sumérien,



A toute cette vie prodigue

Qui gît aujourd’hui

Au fond des tiroirs

A l’enivrant arôme de cire

Et aux couleurs de roses damasciennes ?



Athanase Vantchev de Thracy

Sao Paulo, le 5 novembre 2010

Glose :

Cannage (n.m.) : action de tendre et de croiser des lanières de canne, de rotin, sur le fond d'un siège. Etat d'un siège canné. Partie cannée d'un siège.

Damascien, damascienne (adj.) : de la ville de Damas. Cette forme est rare et ancienne. On dit aujourd’hui damascène.

CAÇU

CAÇU

Je dédie ce poème aux habitants de la ville de Caçu (Etat de Goiàs – Brésil)

Caçu, les lacs lilas, le ciel tissé d’iris,

Les lis de l’innocence sur le visage des gens,

Mouvements agiles des corps sous les baisers du vent

Et des sourires légers et clairs comme des prémisses.



Caçu, ô ville céleste, tu as blessé mon cœur

Des flèches de ton amour, des glaives de ta bonté,

Je t’aime comme une légende, comme l’ample apogée

De ma tendresse antique, de mon tragique bonheur.



Elan irréfréné des choses marquées du sceau

D’une haute théologie qui parle d’Ascension,

De temps irrévélé, de livres d’oraisons,



De constellations fugaces comme des passereaux.

Caçu, Caçu, j’emporte tes rythmes irisés

Entre mes cils mouillés par l’âme de ta beauté !

Athanase Vantchev de Thracy

Caçu, le 31 octobre 2010

Glose :

Prémisse (n.f.) : du latin paemissa (sententia), (proposition) mise en avant. Chacune des deux propositions placées normalement au début d’un raisonnement et dont on tire des conclusions.

Apogée (n.m.) : du grec apogaio, « point éloigné de la Terre ». Point le plus éloigné de la Terre sur l’orbite d’un astre. Point ou degré le plus élevé que l’on peut atteindre. Synonyme : acmé.

YQUEM

YQUEM



Que dire quand la noblesse, les comtes de Lur-Saluces

Ont dû livrer Yquem, fuyant la cruauté

D’un temps aux doigts d’airain, aux pieds de fer forgé,

Lugubre comme les pages de l’immortel Salluste ?



Athanase Vantchev de Thracy

Jundiai - Sao Paulo, le 5 novembre 2010

Glose :

Yquem : le château d'Yquem est un domaine de 133 hectares dont 113 ha de vignes, 102 ha exploités, au sud de Bordeaux dans la région de Sauternes qui produit un vin blanc liquoreux classé Premier Cru Supérieur, le seul vin de cette catégorie de Sauternes. Il est considéré par beaucoup comme le meilleur vin de Sauternes.

Le domaine est dans la famille des comtes de Lur-Saluces depuis 1785, mais en 1996 une filiale de LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton a réussi à acheter d'abord 38 %, puis la majorité des actions (d'abord d'une indivision entre Eugène et Alexandre), actuellement à hauteur de 64 %.

Salluste (86 -34 av. J.-C.) : questeur en 55, tribun de la plèbe en 52, il soutient le parti des populares, soutenus par Jules César et Pompée, contre les optimates, de Titus Annius Milon et Cicéron. En 50, lors du procès des meurtriers de Clodius Pulcher, chef des populares, Salluste est chassé du Sénat romain pour immoralité.

Ami de Jules César, il est chargé de mener la flotte romaine en Illyrie. Il est battu par les Pompéiens (49 av. J.-C.). De nouveau questeur, Salluste peut réintégrer le Sénat. César lui confie un commandement en Campanie, dont les légions se sont mutinées. Il y est battu.

Le domaine politique lui convient mieux : élu préteur en 47, il accompagne César en Afrique et, par ses talents, se voit confier le gouvernement de la nouvelle province romaine de Numidie (46-45 av. J.-C). Il s'y enrichit considérablement aux dépens des gens de cette province. À son retour à Rome, il est accusé d'extorsion, mais non condamné grâce à César. Il achète de très beaux jardins, les Horti sallustiani. À la mort de César (15 mars 44 av. J.-C.), Salluste se retire de la vie politique. Sa carrière d’historien commence. Salluste est l’auteur de trois grands ouvrages, dont seulement deux nous sont parvenus entièrement :

La Conjuration de Catilina (41 av. J.-C.) est le récit du complot de Catilina visant la prise du pouvoir, dénoncé par Cicéron (63 av. J.-C.).

La Guerre de Jugurtha rapporte un épisode colonial de Rome en Afrique du nord.

L'œuvre de Salluste marque un progrès par rapport à ses prédécesseurs, les annalistes, tant pour la force narrative que pour la méthode historique : il s'efforce d'expliquer les causes des événements politiques et les motivations des acteurs de l'histoire. Il a certes ses faiblesses : la chronologie et la géographie sont imprécises et souvent fautives. Salluste n'est pas impartial : il prend parti pour les populares aux dépens des nobiles. Il est cependant capable de reconnaître les mérites de ses adversaires et les défauts de ses amis. Ses personnages sont peints avec force, tout particulièrement Jugurtha et Catilina, Marius et Sylla.

Les critiques antiques ont relevé les caractéristiques de son style : l'usage des archaïsmes et des néologismes, une concision proche de l'obscurité, des tournures grecques. Il a influencé les historiens postérieurs, notamment Tacite.