samedi 18 février 2012

ETHIOPIE-TIMKAT

ETHIOPIE – TIMKAT

« Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré »

Evangile selon saint Luc,
Baptême du Christ, III, 21-23

La Liturgie Divine, les livres amhariques,
Les doux visages des gens sereins comme le ciel !
Ô Fête alliciante, tabots sempiternels,
Qui lient le sang du Christ au sang des cœurs mystiques !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce samedi 18 février, Anno Domini MMXII

Glose :

Timkat ou Timqet : du l’amharique (la langue officielle d’Ethiopie). Ce mot signifie « baptême ». C’est une fête lors de laquelle l’église orthodoxe éthiopienne célèbre à la fois le baptême de Jésus dans le Jourdan et l’Epiphanie. Elle a lieu le 19 janvier (le 20 janvier les années bissextiles). Pendant les cérémonies du Timkat, on sort des églieses les tabots (répliques de l’Arche de l’Alliance biblique). Lors de la procession qui a lieu la veille, les prêtres, vêtus de magnifiques habits sacerdotaux, portent les tabots sur leur tête pour les amener au bord d'un cours ou d'une étendue d'eau. Vers 02h00 du matin, la Divine Liturgie y est célébrée. A l'aube, le jour même de la fête, l'eau est bénie et la foule est arrosée. Vers midi, les tabots retournent dans les églises à la tête d’une procession très colorée. Les prêtres ainsi que les fidèles chantent et dansent.

Épiphanie (n.f.) : mot qui signifie « manifestation du Christ dans le monde ». Fête chrétienne qui célèbre le Messie (Jésus) recevant la visite et l'hommage des Rois mages. Cette fête s'appelle aussi Théophanie ou encore Jour des Rois.

Alliciant, e (adj.) : du latin adlicio, « attirer à soi ». Plein de séduction, de charme ; attirant.

lundi 6 février 2012

LE PANTANAL (français)

LE PANTANAL

A Cyprien

« Ab amicis honesta petamus”

(« À un ami, on ne doit demander que ce dont il est capable. »)

Cicéron, De Amicitia, 13, 44

Nous viendrons, mon Prince, vivre au Pantanal,
Le paradis des eaux, des fleurs et des fruits,
Des passiflores splendides versant dans nos nuits
Le doux nectar d’un songe, l’arôme d’un rêve astral.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 5 février 2012

Glose :

Le Pantanal est un paradis écologique au coeur du Brésil. C´est la plus grande plaine inondée de la planète et la troisième réserve de l´environnement du monde. Son importance écologique est immense, car il abrite un des plus riches écosystèmes, avec des forêts se retrouvant périodiquement envahies par l’eau. Il présente la plus grande concentration de faune tropicale, y compris de nombreuses espèces menacées d´extinction : mammifères, reptiles, poissons, etc. En plus, il abrite une énorme quantité d´oiseaux provenant de toutes les régions des Amériques.

La surface totale du Pantanal est de 230 mille kilomètres carrés, comprenant 12 municipes des États de Mato Grosso et de Mato Grosso du Sud. Au nord, il y a les collines des Paracis, d´Azul et du Roncador. À l´est, les collines de Maracaju. Au sud, les collines de Bodoquena. À l´ouest, les marécages paraguayen et bolivien. Le Pantanal de Mato Grosso est tellement varié qu´il a été divisé par les chercheurs en sous régions. Chaque “Pantanal”, celui du Nord et celui du Sud, possède ses propres caractéristiques.

Le parc National du Pantanal a été créé en 1981. Son portail d´entrée se trouve dans le municipe de Poconé, situé à 102 km de la capitale de l’État du Mato Grosso, Cuiabá.


Cyprien : prénom. Du latin cyprius, « originaire de l’île de Chypre ». Variante : Cipriani (Italie), Cyprian (Grande-Bretagne). Les patrons célestes des Cyprien sont soit saint Cyprien, le premier évêque de Carthage en Tunisie, mort martyrisé au IIIe siècle, soit saint Cyprien également martyrisé au Ve siècle en Gaule avec son compagnon, saint Savin.

samedi 4 février 2012

LES TOUAREG

LES TOUAREG

I.

Peuple d’Algérie,
Peuple du Mali,
Peuple du Niger, peuple de Libye,
Peuple de Mauritanie,
Peuple du Burkina Faso,
Peuple qui avance dans mon cœur,
Le jour comme la nuit,
Avec le livre du vent, l’alphabet du sable,
Le chant mystique des sources cachées,
Le haut rituel des indomptables montagnes.


II.

Vous, générations endormies
Dans les abîmes immenses du redoutable silence,
De mes paroles pleines de tendresse,
J’ai construit la transparente lumière
De vos tombes !

Ô cet échange limpide entre aube et splendeur !
Toutes ces couleurs d’espoir qui habitent mes mots
Et rendent plus aisés à franchir
Les antiques éboulis des lignes de l’horizon !

Gloire aux nuages, aux fleurs,
À la musique et à l’encens
Qui exaltent la résurrection de vos légendes
Dans les cœurs cristallins de vos enfants !

III.

Je t’aime, ô peuple mien, peuple d’azur,
Peuple qui ne craint pas la mort
Mais la mortelle déchéance !

Vous, fils fiers du désert,
Amis, plus amis de mon âme
Que toutes les girations des astres.

Vous, hommes bleus,
Vous qui connaissez par vos visages burinés
L’ordre inégal des choses de la terre.

Vous, algèbre absolu de l’espoir,
Racines carrées de l’avenir !
Vous qui ne craignez point
Les cartouchières des tempêtes
Ni le froid silex d’où jaillit,
Ami fidèle des nuits d’errance, le feu !
Vous qui savez comment se soûle de beauté
Et sanglote d’émotion, dans l’obscurité, l’âme de l’homme !

Vous qui étiez jadis terre fertile,
Temples légers, colonnes magnifiques !

Ô monde, ô univers
Si vieux, si fatigués !

X.

J’aime le clapotement liquide
De votre impérieuse espérance !

Et ces toiles irradiantes des nuages,
Ces célestes voyages au long cours
Que guident le soleil douloureux
Et les chœurs salvateurs des étoiles.

Vous qui vous en allez toujours,
Gardant dans la plaine intelligente de vos regards
L’élégance des espace parcourus,

Vous qui laissez derrière vous
L’air du bonheur que vous avez respiré,
L’air à qui appartient désormais en propre
Votre téméraire adolescence !

Ô ces étoiles qui dorment dans la chair de vos sourires !

XI.

Vous, Imajaghan, nobles tribus, guerriers féroces et redoutés,
Ineslemen, marabouts aristocrates, maîtres rompus
À la religion du Prophète, troubadours de Dieu,
Vous, Imrad, tribus vassales,
Inaden noirs, habiles forgerons,
Et vous, Irawellan, anciens captifs touareg,
Iklan serviteurs,
Bellas, esclaves libérés de la belle langue songhaï
Et vous enfin, mes frères de destin, Bouzou,
Esclave qui parlaient l’antique langue haoussa.
Et vous, femmes gazelles qui embaumez comme des fleurs,
Comme toutes les pesanteurs de la tristesse s’estompent
Au contact de vos faces radieuses !
Vous, libres de la plus haute Liberté !
Vous, femmes touareg, à la beauté frappée
Au plus artiste des burins,
Allant dans l’espace illimité du désert,
La musique de la Terre dans vos yeux !
La soie de l’air léger blessant
Votre peau délicate !
Et cette élégance de vos gestes
Qui n’a rien de frivole ni de pesant !
Le soleil ne peut pas faner vos corps
Ni la lune distendre le velours de vos mains
Pleines de caresses !

Vous, toujours debout, toujours splendides
Au cœur des cruelles circonstances,
Vous, par qui l’immanence devient transparence !
Vous qui portez dans la grâce de votre allure
L’harmonie spontanée de l’amour !

XII.

J’aime boire le bruit des pieds touareg
Qui frôle le tapis mouvant du sable chaud !
Vous, Amis des étendues infinies qui honoraient d’huiles rares,
Les génius loci, les bons esprits,
Qui protègent l’âtre de vos campements vagabonds !

Ainsi la divine foi dont la tige d’or pousse dans les prunelles
Installe lentement dans les corps
Ses déclinaisons imprévisibles
Et son indéfinissable charme.

XIII.

Ô vous, femmes touareg,
Aux corps enduits d’huile de bourrache et d’onagre,
Vous, opus mirandum de l’incessante Création !

Je vous aime, ô splendides adolescentes,
Vous qui offrez les framboises de vos lèvres
Sur les feuilles drues d’un acacia sauvage du matin,

Vous, la fleur et le sel de la folie de l’amour,
Parcelles vierges de félicité et de tendresse !

XIV.

Et vous, jeunes hommes au corps élancé,
Aux veines pleines de sucs vivifiants,
Vous qui savez avec une habileté légendaire
Essuyer les larmes de braise
Des joues halées de vos mères héroïques
Et construire, dans les ténèbres, devant le feu,
Des navires des constellations voyageuses.

Ô Touareg nobles du Hoggar,
Vous qui savez dialoguer avec l’âme de l’air,
Vous, pousses vigoureuses de la reine Tin Hinan,
Celle qui se déplace à travers l’espace,
La guerrière venue de loin.

Qu’est-ce que la Vérité suprême,
De quoi est-elle faite l’éternité
De notre nature profonde ?
Pourquoi notre cœur aime-t-il voyager au-delà de toute limite ?

Tu me demandes, bel enfant, pourquoi j’écris des poèmes ?
Et je ris, le corps léger et l’âme translucide !
Seule l’immensité du cœur peut répondre
À ta question.
Reste assis, écoute paisiblement mes mots
Dans le calme immuable du minuit !

XV.

Vous tribus touareg,
Tiges odorantes de la vie dans ma mémoire amoureuse,
Je vous chanterai toutes, sans oublier aucune,
Comme la mère n’oublie aucun de ses enfants.
C’est l’intime plaisir de ma quiétude
Quand, le soir, les acacias silencieux du désert
Accompagnent les battements de mon sang :
Ait Awari de l'Azawak, au Niger austère,
Awraghan, Imididagh,
Alwalitan, Ashsharifan,
Dabbakar, Itaguane,
Daw Sahak, Idnane,
Ibarogane, Ifoghas,
Iherherane, Igdalane,
Igoran, Ihaggarane,
Ijawanjawatane, Ikanawan,
Ikazkazane, Ilabakkan,
Imalhaya, Imanghasatane…

XVI.

Ô mon cœur, repose-toi avant de dire
Tous ces noms glorieux,
Tous ces hommes et femmes,
Amis du soleil, du ciel, de l’air de feu et des sables.
Puis, ma bouche, ayant bu le triple thé,
Continue ta noble tâche,
Tisse entre les nuages et les sources,
La toile de ton Verbe :
Imannane, Imaqqarghasane,
Ikanawan, Irawalan,
Ihadanharan, Izawitan,
Lisawan de l'Ader,
Kel Aghlal, Kel Assuk,
Kel Away, Kel Faday,

XVII.

Arrête-toi, âme, respire un instant la bonté de la brise,
Et vous, mes oreilles, enivrez-vous de la clameur
Des chamelles à l’allure royale,
Qui, d’un regard liquide de tendresse, appellent
Près de leur amour les jeunes chamelons !
Puis, ayant repris courage, vêtu du velours du soleil,
Continue ton chant exaltant :
Kel Ferwan, Kel Ghala,
Kel Ansar, Kel Nan,
Kel Tadaley, Kel Tafidat,
Kel Takriza, Kel Tin Alkum,
Kel Ghat,
Taitoq, Taouary,
Teggermet,
Tellem Edes,
Udalan…

XVIII.

Ami touareg, beau comme les hauts palmier des oasis,
Donne-moi quelques gouttes de lait de chamelle,
J’ai la gorge brûlante d’émotion,
La poitrine sèche d’amour,
Ajuste sur ma tête la chèche de lin blanc,
Car aujourd’hui, j’honore
La plus belle des races d’homme sur cette Terre
Et la belle princesse Tin Hinan de la tribu des Berabers
Dans le Tafilalet, l’illustre ancêtre
De tes pères,
Elle qui est venue dans le Hoggar
En compagnie de sa douce servante Takamat.

Donne-moi ce lait délicieux
Que je puisse chanter aussi
La superbe Lemtoûna
Qui donna vie à tant de tribus valeureuses !

Je glorifie les dieux immortels des Touareg
Qui vivent dans les hauts jardins de mon âme
Et les cicatrices cuisantes de ma mémoire,
Cette vaste mer où se succèdent, s’effacent, ressurgissent
Les plus beaux mots d’amour
Et la vérité extrême !

Ô, mon âme, Dieu est partout
Quand on a le cœur libre !

XIX.

Ô vous, griots, musiciens de Dieu,
Venez plus près, accompagnez
De vos incantations mes paroles,
Vous, pauvres pour vous-mêmes
Et riches pour les cœurs de ceux qui vous écoutent !

Vous qui allez et venez sur les routes,
Frappés par le délire sacré,
Votre visage cuivré et vos yeux noirs
Brûlant dans la nuit à côté des plus brillantes des étoiles.

Comme sont splendides vos paroles,
Fruitées et friandes en bouche,
Sonores, ensorcelantes et longilignes !

Vous, fidèles vigies des errances,
Purs, désinvoltes, insoumis !

Vous qui comme moi savez
Que Dieu est permanente métamorphose de l’esprit,
Une unité indicible, stable, immobile et immuable,
Une pure énergie
Et une constante action !
Lui qui ne s’impose jamais,
Lui qui dit à l’homme que la vraie vie, c’est la divine poésie !

XX.

Non, je ne vous oublie pas dans mes invocations taciturnes,
Vous les hommes et les femmes qui avez tracé les frontières
Des royaumes permanents !
Je me dépêche, mes Amis,
Car la flamme de la tempe est courte,
Quand le cœur reste calme,
Le corps reste toujours frais.
Je vous chante, vous, héroïnes et héros,
Vous et la bienveillance léguée à votre postérité,
Ici et partout où le temps, pourpre et vermillon,
Susurre ses légendes :
Koceilatta, roi de Tadamakkat,
Karidanna, amenokal et fondateur de la fédération des Ioullemiden,
Ibrahim ag Abakkada, chef des Azjer,
Makhammad ag Katamay, chef des Ioullemiden Kel Denneg,
Abdurrahman Tagama, sultan d'Agadez,
Afadandan, sultan de Keita,
Moussa ag Amastan, amenokal d’Ahaggar,
El Jilani Ag Khamed Ibrahim, amenokal et imam de Tagaraygarayt,
Al Khorer l’mpétieux, chef des Ioullemiden Kel Denneg,
Fihrun ag Amansar, l’indomptable chef des Ioullemiden Kel Ataram…
Vous, héros, vous voyiez le monde en souplesse,
Sans acrimonie ni esprit de vengeance,
Vous, intimes des dieux, du jour et des ténèbres,
Vous qui saviez que les vies sont rapides à se dissiper
Et combattiez avec ardeur et impertinence salutaire
La passivité ordinaire,
Vous, hommes solaires, qui préfériez
La haute vérité et ses risques aux illusions des changeantes philosophies,
Vous qui récuriez, époussetiez, balayiez, aériez vos corps merveilleux
Pour mieux faire briller vos valeurs et vos scrupules,
Vous qui chérissiez le sentiment du sublime
Depuis votre plus tendre enfance !

XXI.

Comme vous êtes chers à mon cœur,
Amis rebelles et poètes
Qui embaumiez l’âme de l’homme
Dans un langage suave et cryptique !
Warilyess, chef des Imididaghan kel Gossi,
Guarayane Ag Oubagzane, prince des Imididaghan kel Adagh,
Amud, chef des Kel Ajjer,
Mohamed Ali ag Attaher, amenokal des Kel Ansar,
Ahna Ag Amouzar, amenokal des Imididaghan de Tessit,
Egarwaye Ag Mataly, amenokal des Imididaghane de Hawssa,
Mohamed Elmehdi ag Attaher, actuel amenokal des Kel Ansar,
Kili Kili Najim, actuel aménokal des Imaghads de l'Azawak,
Khamzata Mouhamed El Khourer, chef des Kel Nan,
Zaïnou Mohamed, patron des Kel Eghlal.
Vous, demi-dieux qui saviez
Que le temps de la création
N’est pas soluble dans le temps d’une vie humaine
Et que rien qui séduit ne peut intimider l’esprit !

XXII.

Il est tard ! Ma tête blanche s’incline vers le doux babil du sommeil,
Comme les oiseaux chantent pour accueillir le printemps,
J’ai glorifié le printemps des tribus touareg,

Ô jeunes Amis, pousses vigoureuses d’un peuple de lumière,
J’ai déjà 72 ans. Je sais, nous ne nous rencontrerons plus dans ce monde,
Je vous prie, mes splendides adolescents,
Rappelez-vous mon amour ardent
En marchant sous le chant des constellations immortelles,
En priant dans vos temples ou couchés au milieu des grottes pleines de fraîcheur,
Près des sources où vous et vos troupeaux viennent
Eteindre la braise de votre soif,
Sur les rochers aux vives arrêtes,
Sous les cascades ou près des torrents tumultueux.

Comme vous, amoureux de l’éternité,
J’ignorais le calendrier,
Les minutes, les heures, les mois
Et les morsures des années !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, janvier, 2012

Glose :

Genius loci : expression latine qui signifie « le génie du lieu », « l’esprit du lieu » ou « l’esprit de l’endroit ».

Huile de bourrache : la bourrache ou bourrache officinale - Borrago officinalis - est une plante annuelle de la famille des Borraginacées assez commune en Europe. À l'époque romaine, les légionnaires étaient parfois dopés avant les batailles avec un vin aromatisé aux fleurs ou aux feuilles de bourrache. Certaines populations lemko (montagnards d'Ukraine et de Pologne) utilisaient cette plante pour préparer des potions censées avoir des effets aphrodisiaques.

Huile d’onagre (onagre – n.f.) : du latin onagra. L’onagre est une belle plante qui fournit une huile précieuse riche en Omega 6. L’huile d’onagre, extraite par première pression à froid de ses graines, est reconnue pour son action sur l’arthrite et ses propriétés hydratantes. Nom scientifique Oenothera biennis L. On l’appelle aussi « l’herbe aux ânes ».

Opus mirandum : locution latine qui signifie « une chose à admirer », « une chose admirable »

Tin Hinan est le nom que les Touareg donnent à l'ancêtre de la tribu noble du Hoggar. On la décrit comme « une femme irrésistiblement belle, grande, au visage sans défaut, au teint clair, aux yeux immenses et ardents, au nez fin, l’ensemble évoquant à la fois la beauté et l’autorité ». Son nom veut dire en tamasheq signifie « celle qui se déplace » ou « celle qui vient de loin ».

Chèche (n.m.) : en arabe, sas. Du nom ancien de la ville de Tachkent (capitale d’Ouzbékistan), où l’on fabriquait des bonnets. Longue écharpe de coton, de 4 à 8 m, qui peut servir de coiffure (turban). Les Touareg l’enroulent sur la tête et le visage pour se protéger du soleil et du sable. Le chèche peut être de différentes couleurs, telles que le blanc, le rouge, le jaune, le vert. Le blanc est porté pour montrer un signe de respect. Le chèche indigo est fait à partir de lin. Il est porté les jours de fête. Sa teinture, souvent à base d’indigo, tend à déteindre sur la peau, donnant au Targui (singulier de Touareg) le surnom d'homme bleu. En langue tamasheq, selon les tribus, il prend aussi le nom de taguelmoust ou de litham.

Griot (n.m.), griotte (n.f.) : peut-être du portugais criado, « celui ou celle qui crée ». En Afrique, membre de la caste des poètes musiciens, dépositaires de la tradition orale.

Amenokal (n.m.) : chef traditionnel touareg élu par les sages de la tribu.