samedi 27 février 2010

DEUX FUGACES PERMANENCES DU COEUR (en espagnol)

DOS FUGACES PERMANENCIAS DEL CORAZÓN

A Ibrahim Kounanbaiev Abaï

" ¿ Por qué esconder esas leyes profundas?
Nada está amurallado. "

Victor Hugo

I.

Cosa, digo tu nombre
y comienzas a vibrar,
te doy mi voz
y enseguida te vuelves música.

¡ Cosa, te acaricio con mi mirada
y, tiritando de vida,
sales de tu anonimato oscuro!

¡ Vienes de otra bruma
y me habla tu otro lenguaje,
Cosa!

¡ Oh universal escritura de la ternura!
¡ Oh amor de Dios,
único, real y efectivo
en los altos misterios del mundo!

II.

¡ Esta pequeña violeta
sobre la senda remojada
que se abre bajo mis ojos,
ignorando su propia existencia y la mía,
tocada por mi amor,
sonríe y comienza a bailar,
La alegría, riendas sueltas,
para dar el placer al aire, a la tierra,
al sol, a mi alma!

¡ Ella, tan endeble, tan graciosa
en la mano caliente de Dios
que ama su alegría
más que todo en el mundo!

¡ Oh Archipiélago de azucena de las almas intachables!


En París, 24 de febrero de 2010

Glosa:

Ibrahim Kounanbaiev Abaï (1845-1904): poeta y aksakal (sabio de edad) kazakh. Abaï nació en una familia rica y célebre de Kazajstán. Su bisabuelo Irgizbaï era juez y héroe de la tribu Tobykty, venida de Turkestán. Su abuelo Ouskenbaï y su padre Kounanbaï también gozaban de una gran influencia en el país como juez y sultán. Su madre Ouljane provenía también de una familia del distrito de Karkaraly, tenía por tíos a los humoristas mas populares en la estepa. Aprendió árabe, persa y turco, y se hizo un experto del Islam. Su carrera poética comenzó muy temprano. La pérdida en mayo de 1904 de su amado hijo , Magaouya, adelantó la muerte del poeta que se apagó cuarenta días más tarde, retirándose de la vida pública. Está considerado como el padre de la literatura kazakhe.

vendredi 26 février 2010

Deux fugaces permanences du coeur (en français et en anglais)

DEUX FUGACES PERMANENCES DU CŒUR


A Ibrahim Kounanbaiev Abaï

« Pourquoi cacher ces lois profondes ?
Rien n’est muré. »

Victor Hugo

I.

Chose, je dis ton nom
Et tu commences à vibrer,
Je te donne ma voix
Et aussitôt tu deviens musique.

Chose, je te caresse de mon regard
Et, tremblant de vie,
Tu sors de ton obscur anonymat !

Tu viens d’une autre brume
Et me parle en ton autre langage,
Chose !

Ô universelle écriture de la tendresse !
Ô amour de Dieu,
Unique, réelle avancée
Dans les hauts mystères du monde !

II.

Cette petite violette
Sur le sentier détrempé
Qui s’ouvre sous mes yeux,
Ignorant sa propre existence et la mienne,
Touchée par mon amour,
Sourit et se met à danser,
La joie, rênes longues,
Pour faire plaisir à l’air, à la terre,
Au soleil,
A mon âme !

Elle, si frêle, si gracieuse
Dans la main chaude de Dieu
Qui chérit sa joie
Plus que tout au monde !

Ô Archipel lilial des âmes sans tache !


A Paris, le 24 février 2010

Glose :

Ibrahim Kounanbaiev Abaï (1845-1904) : poète et aksakal (sage aux cheveux blancs) kazakh. Abaï naquit dans une famille riche et célèbre du Kazakhstan. Son arrière-grand-père Irgizbaï était juge et héros de la tribu Tobykty, venue du Turkestan. Son grand-père Ouskenbaï et son père Kounanbaï jouissaient également d’une grande influence dans le pays comme juge et sultan. Sa mère Ouljane provenait aussi d’une famille du district de Karkaraly et avait pour oncles des humoristes très populaires dans la steppe. Il apprit l’arabe, le persan et le turc, et devint un expert de l’Islam. Sa carrière poétique commença très tôt. La perte en mai 1904 d’un fils aimé, Magaouya, hâta la mort du poète qui s’éteignit quarante jous plus tard, retiré de la vie publique. Il est considéré comme le père de la littérature kazakhe.


ENGLISH :

In Impermanence The Heart Persists

To Ibrahim Kounanbaiev Abaï

‘ Why conceal the deepest laws of life?
They have no walls around them.’

Victor Hugo

1.

Mute matter, I speak your name
And you begin to vibrate,
I lend you my voice
And there and then you become music.

Mute matter, I caress you with my eyes
And, trembling with life,
You emerge from your dark anonymity!

The mist you appear from is an alien mist
And you speak to me in an alien tongue,
Matter!

This is how universal tenderness is written on the world!
O love of God,
Sole path through reality
Into the world’s greatest mysteries!

2.

This tiny violet
On the rain-soaked path
Which opens beneath my gaze,
Unconscious of its own existence and of mine,
Touched through and through by my love,
Smiles and begins to dance,
Such joy, like a child free on the longest reins,
So as to give pleasure to the air, to the earth,
To the sun,
To my soul!

That violet, so fragile, so graceful
Held in the warm hand of God
Who cherishes its joy
More than anything in the world!

O the stainless souls who dwell
On that lily white Archipelago!

Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges

mardi 23 février 2010

EVOCATION DES MORTS (en espagnol)

EVOCACIÓN DE LOS MUERTOS


(νεκυία)


A Thamyris

" Este otoño
no tengo el niño sobre las rodillas
para contemplar la luna. "

Uejima Onitsura


Luna llena de otoño.
¡ Vacío es el cementerio!

Un pequeño lagarto verde
yace muerto
sobre la hierba amarilla.

Astros vestidos de una bruma rosa y malva
Se inclinan desde lo alto del cielo firme,
una luz calma sobre las tumbas.

¡ Sólo, en rodillas, evoco a los muertos!

Las lágrimas de un búho
acompañan mis lágrimas.

Mi oración, aprende las sílabas
al abrirse en canto,
hazme ser amigo de mismo
y de los dioses.

Almas de los muertos que flotan en el éter,
cuerpos desvanecidos que las raíces de los rosales
mecen en el perfume ligero
de una ternura milenaria.

Plena de misericordia es la noche
que oprime contra su corazón
muertos y vivientes que navegan
en el río del aire.

Y de repente, mil millares de labios
fluyen en mí!

Amplios versos melodiosos
en el delirio esencial
del dolor!

Oh muertos, muertos amados,
invisibles cepas
de nuestras vidas!

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, jueves 28 de setiembre Anno Domini MMVI

Glosa:

Νεκυία ou νέκυια evocación de los muertos. Título del XI canto de la Odisea.

Thamyris o Thamyras (Θάμυρις): poeta tracio, uno de estos músicos míticos a quienes se atribuye poemas diversos e innovaciones diversas y musicales. Habría compuesto una Teogonía, una Cosmogonía y un Titanomachie. Inventor del modo musical dorio. Thamyris es el hijo del músico, poeta y adivinador Philammon, hijo de Apollon, y de la ninfa Argiopé. Otras tradiciones le hacen al hijo de Aethlios y el nieto del amante de la Luna (Sémélé) Endymion, el hijo de Zeus. Del mismo modo, su madre es a veces una de las Musas, Erato, que dirige la lírica, o Melpomène, Que reina sobre la tragedia. Era de una belleza muy grande y se destacaba a la vez en el arte del canto y en el de la lira, el que le habría sido enseñado por uno de los poetas más ilustres de la Antigüedad, Linos mismo. Lo hacíamos veces el dueño de Homère. Homère cuenta que Thamyris intentó rivalizar en música con las Musas, pero que fue vencido y que las diosas, irritadas, lo cegaron y lo privaron de su habilidad musical. Había pedido, en caso de victoria, unirse sucesivamente a todas las Musas. Después de su desventura, Thamyris habría echado su lira, en lo sucesivo inútil, en el río llamado Balyra (en el nombre del cual se encuentran dos palabras que significan: lanzamiento y lira), en Peloponeso.

Uejima Onitsura (1661-1738): poeta y monje budista (bonzo). Autor de haikai. Había perdido, una primavera, a su hijo único.

jeudi 18 février 2010

LA DAME AU MIROIR

LA DAME AU MIROIR

A Aglaé

« La connais-tu, Daphné, cette ancienne romance
Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs… »

Gérard de Nerval,
Delfica


Le miroir à main, l’ébauche d’un beau visage
Plongé dans un ciel qui chante et éblouit,
La vie évanescente d’un cœur léger, épris
De cet après-midi venu du fond des âges.

C’est vous, Madame, c’est vous, jaillie d’un souvenir
Que l’âme avait rangé dans un repli du temps
Et qui vient ce soir heurté la face du sang,
Cherchant à devenir poème, musique, sourire !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce jeudi 18 février, Anno Domini MMX

Glose :

Aglaé : prénom, du grec aglaos / ’ αγλαός, « brillant, splendide ».

Gérard de Nerval (1808- 1855) : pseudonyme de Gérard Labrunie, poète français. Fils d'Étienne Labrunie, médecin militaire, et de Marie-Antoinette Laurent fille d'un marchand linger. Gérard est élevé par son grand-oncle maternel, Antoine Boucher, à Mortefontaine, dans la campagne du Valois, à Saint-Germain-en-Laye et à Paris. Au printemps 1814, le docteur Labrunie retrouve la vie civile et s'installe avec son fils à Paris.

En 1882, il entre au collège Charlemagne, où il a pour condisciple Théophile Gautier. C'est en classe de première (année scolaire 1823-1824) qu'il composa son premier recueil resté manuscrit de cent quarante pages : Poésies et Poèmes par Gérard L. 1824 qu'il donna plus tard à Arsène Houssaye. Il se suicida en 1855.
Sycomore (érable sycomore) - (Acer pseudoplatanus) : arbre de grande taille de la famille des Sapindacées (anciennement Acéracées) fréquent dans les régions montagneuses d’Europe.

Delfica (ad.) : delphique (delfica en italien), de Delphes, site d'un important sanctuaire panhellénique dans la Grèce antique. Il est dédié au dieu Apollon Pythien et caractérisé par la présence d'un oracle. Delphes se trouve en Phocide.
Le nom de Delphes (Δελφοί / Delphoí) vient du mot dauphin (δελφίς / delphís) : dans la poésie homérique, Apollon aurait pris la forme de cet animal pour attirer les marins crétois chargés d'instaurer son culte sur le site.

mercredi 17 février 2010

PHILIPPE DE RENTY

PHILIPPE DE RENTY

A Philippine de Renty

« Brûlon en tout pour Dieu, par tout pour Dieu »

Gaston de Renty

Dors, dors, mon doux Ami, que ton sommeil rédime
Le temps des solitudes blessées par la souffrance,
Que dans tes veines d’iris le livre du silence
Fasse à nouveau fleurir l’éclat des jours sublimes,

Et que la fine pluie qui accompagne tes pas
Vers le vertige d’une aube peuplée de chants sereins,
Soit le signe sonore, l’avertissement divin
Que désormais ton âme sera calice de joie.

Adieu, Ami très cher, mes pleurs sauront inscrire
Ton nom sur les vitraux du ciel printanier
Pour que la brise vienne couvrir de ses baisers

Ses lettres enlacées aux sons attiques des lyres !
La nuit, assis en face du Zodiaque d’opale,
Je chercherai, tremblant, ton immortelle étoile !

Athanase Vantchev de Thracy

A Paris, ce mercredi 17 février, l’An de Grâce MMX

Aujourd’hui, au cimetière Père Lachaise, sous une pluie fine, j’ai dit adieu à mon Ami Philippe de Renty ! Je dédie ce poème à son unique fille, Philippine de Renty.

Glose :

Gaston-Jean-Baptiste de Renty (1611-1649) : écuyer, seigneur et baron de Landelles et de Bény en Normandie, homme de Dieu, saint laïque, ancêtre de Philippe de Renty. Il reste peu de choses du château des Renty, mais le clocher de Bény, de style militaire, rappelle toujours le zèle du saint baron qui la fit élever. Pour plus de renseignements sur la vie de ce grand homme, lire l’ouvrage de Raymond Triboulet « Gaston de Renty, 1611-1649, un homme de ce monde, un homme de Dieu. » (Beauchesne Editeur, Paris, 1991).

Rédimer (verbe) : du latin classique redimere, « rachter ».

Opale (n.f.) : pierre semi-précieuse opaque ou translucide à reflets irisés. L'origine du terme opale vient du mot sanskrit upala signifiant « pierre précieuse », qui est à l'origine du mot grec opallion et du latin opalus. Pline l’Ancien écrit à propos des opales :

« Formées de ce qui fait le mérite des pierreries les plus précieuses, elles ont offert à la description des difficultés infinies; car en elles se trouve le feu subtil de l'escarboucle, l'éclat purpurin de l'améthyste, le vert de mer de l'émeraude; et toutes ces teintes y brillent, merveilleusement fondues. Parmi les auteurs, les uns ont comparé l'effet général des opales à l'arménium, couleur employée par les peintres; les autres, à la flamme du soufre qui brûle, ou à celle d'un feu sur lequel on jette de l'huile ». Armenium : couleur verte.

samedi 13 février 2010

CHOSES FRËLES (en espagnol)

COSAS ENDEBLES

A Pierre-Maríe

" El espíritu se duerme dulcemente, sólo un corazón lo recuerda. "

Louis-René des Forêts

Junio tardío, mes
del resplandor puro de luz
en la casa.

Ven, reidor, una rosa
de Damasco en la mano
para honrar tu gran generosidad ,
el vaso permaneció demasiado tiempo
sin la belleza de una flor.

¡ No tienes que hablarme, junio de las abejas,
la luz brota de tus manos,
me basta pensar
que el alba está siempre
de mi lado!

¡ Qué en la impermanencia infatigable de los segundos
se esconde, invisiblemente presente.
La eternidad discreta
se vislumbra
en un perfume delicado
casi imperceptible!

Athanase Vantchev de Thracy

Rueil-Malmaison, lunes, 9 de junio, El Año de Frâce MMVIII



Glosa:

Louis - René de Fórets (1918-2000): autor discreto de una obra poco profusa, pero cargada de una belleza rara.

Después de una escolaridad secundaria en Bourges, cursa estudios de derecho y ciencias políticas y comienza a aparecer en crónicas musicales y literarias. Es en finales de los años treinta que conoce a Jean de Frotté, y lo contacta con Patrice de la Tour du Pin. Movilizado en 1939, de regreso a su casa (en Berry) en 1940, se comprometerá en la Resistencia. Sus principios literarios datan de la Ocupación: entre 1941 y 1943, escribe a Los Mendigos, publicado por Gallimard, que será seguido en 1946 de Bavard, casi ignorado por el público.

Después de un año de trabajo con el joven editor Robert Laffont, se retira de la provincia. Publica en algunas revistas: la Ballesta, Las Letras nuevas, La Nueva Revista francesa. En 1953, vuelve a París y participa en casa de Gallimard (el que será miembro del comité de lectura del 1966 al 1983) en la concepción de " La Enciclopedia de la Pléyade ", con R. Queneau. Allí hace amistad con Miguel Gallimard, Robert Antelme, Georges Bataille y Maurice Blanchot.

Funda en 1954 el Comité contra la guerra de Argelia, junto a Dionys Mascolo, Edgar Morin y Robert Antelme.

En 1960, publica La habitación de los niños, el premio de las Críticas.
En 1967, funda la revista El Efímero, con Yves Bonnefoy, André du Bouchet, Paul Celan, Jacques Dupin, Michel Leiris y Gaétan Picon; también deja ver el Mercurio de Francia Las Furias del mar. En casa del mismo editor aparecerá en 1997 su última obra, Ostinato, autobiografía fragmentada cuya redacción había sido emprendida desde 1975 y entre las que el NRF, El Ire de los vientos, Arte Press, La Quincena literaria y El Cuaderno del refugio habían dado sucesivamente, entre 1984 y 1994, extractos y bosquejos. Varios premios le serían otorgados en los años 1980: premio Maeterlinck en Bruselas (1988), gran premio nacional de las letras por el conjunto de su obra (1991).

traduit en espagnol par Janice Montouliu

lundi 8 février 2010

MONTEVIDEO (en espagnol)

MONTEVIDEO

" Oh alma, tú, más preciosa que el universo entero "

Santo Isaac el sirio

¡ Las cosas amadas no pueden morir, mi querida Janice,
ni olvidarse como lo desea Léthé,
el amor eleva el corazón, santificando el verano,
y los jardines espléndidos de tu ciudad de iris!

¡ El mar y la estrella, Venus y Adonis,
las noches elíseas y las auroras púrpuras
visten sus exquisitas plazas, sus calles y sus alamedas
de sus serenos murmullos, profundos como premisas!

Pueda un día mi alma, amiga de pitonisas
errar, vestida de gracia, romanzas y claridad
entre las almas ligeras de tu immaculada comarca.

¡ Y sus palabras más dulces que la sombra de los cálices!
¡ Así, habiendo acariciado mis pupilas el tiempo,
morir en la transparente sonrisa del océano!

Athanase Vantchev de Thracy

París, 7 de febrero de 2010

Le dedico este poema a la excelente poetisa uruguaya Janice Montouliu, enamorada de su país y de su ciudad natal, Montevideo.

Glosa:

Santo Isaac el sirio: ermitaño que vivió en Siria en el siglo VII.

Léthé: en la mitología griega, Léthé, hija de Éris (la Discordia), es la personificación del olvido. Es a menudo confundida con el río Léthé, uno de los cinco ríos de los Infiernos, a veces nombrado " río del Olvido ".

Vénus: Venus es la diosa del amor y de la belleza en la mitología romana. Es equivalente a la griega Afrodita y a la etrusca Turan.

Adonis: en la mitología griega, Adonis es un dios que simboliza la muerte y la renovación de la naturaleza. Le es asociado a la rosa y con myrte. Dotado de una gran belleza, Adonis fue amado por Afrodita (Vénus).


Pythonisse: en la mitología griega, prêtresse del dios Apolo (Phébus) también llamada Pythie. Apodábamos a Apolo " el Pitio " porque había matado a la serpiente Pitón. Las pitonisas: mujeres dotadas del don de la profecía.


Prémisse (n.f).: una premisa misma es una proposición, considerada como evidente o demostrada en un otro raciocinio, a partir de la cual se deduce una conclusión. En un silogismo, las dos primeras premisas se llaman mayor y menor.


Janice Montouliu

dimanche 7 février 2010

MONTEVIDEO

MONTEVIDEO


A Janice Montouliu

« Ô âme, toi plus précieuse que l’univers entier »

Saint Isaac le Syrien

Les choses aimées ne peuvent mourir, ma chère Janice,
Ni devenir oubli comme le désire Léthé,
L’amour élève le cœur, sanctifiant l’été,
Et les jardins splendides de ta cité d’iris !

La mer et l’étoile, Vénus et Adonis,
Les nuits élyséennes et les aurores pourprées
Habillent ses places exquises, ses rues et ses allées
De leurs sereins murmures, profonds comme des prémisses !

Puisse un jour mon âme, amie des pythonisses,
Errer, vêtue de grâce, de chants et de clarté
Parmi les âmes légères de ta limpide contrée

Et leurs paroles plus douces que l’ombre des calices !
Ainsi, ayant touché de mes pupilles le temps,
Mourir dans le sourire limpide de l’océan !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 7 février 2010

Je dédie ce poème à l’excellente poétesse uruguayenne, Janice Montouliu, éprise de son pays et de sa ville centrale, Montevideo.

Glose :

Saint Isaac le Syrien : ermite qui a vécu en Syrie au VIIe siècle.

Léthé : dans la mythologie grecque, Léthé, fille d’Éris (la Discorde), est la personnification de l'Oubli. Elle est souvent confondue avec le fleuve Léthé, un des cinq fleuves des Enfers, parfois nommé « fleuve de l'Oubli ».

Vénus : Vénus est la déesse de l’amour et de la beauté dans la mythologie romaine. Elle est équivalente à la grecque Aphrodite et à l’étrusque Turan.

Adonis : dans la mythologie grecque, Adonis est un dieu symbolisant la mort et le renouveau de la nature. Il est associé à la rose et au myrte. Doté d'une grande beauté, Adonis fut aimé d’Aphrodite (Vénus).

Pythonisse : dans la mythologie grecque, prêtresse du dieu Apollon (Phébus) également appelée la Pythie. On surnommait Apollon « le Pythien » du fait qu'il avait tué le serpent Python. Les pythonisses : femmes douées du don de prophétie.

Prémisse (n.f.) : une prémisse est une proposition, considérée comme évidente par elle-même ou démontrée dans un autre raisonnement, à partir de laquelle on déduit une conclusion.

Dans un syllogisme, les deux premières prémisses s'appellent la majeure et la mineure.

samedi 6 février 2010

IDEE

IDEE

A Revont

« Que me reste-t-il de la vie ? Que me reste-t-il ?
Que cela est étrange, il ne me reste
que ce que j’ai donné aux autres. »

Vahan Tekeyan


Je rêve à une idée absolue, éternelle et immuable,
Commune à toutes les âmes éclairées,
D’un savoir qui sait que la réalité la plus profonde
Est l’amour, la joie de sortir de soi
Pour se donner à l’autre, aux autres,
Quels qu’ils soient !

Non, mon jeune Ami,
Je ne veux pas être l’île des absents,
Le monde séparé du monde,
La foi ténue et abstraite.

Comme vous, je voudrais être
L’homme et sa lutte,
Sa peine et son espérance,
Sa liberté et son combat de la garder
Toujours neuve et intacte !

Nous, absolument divins
Et absolument humains
A chaque instant !

Nous, exclus de tout
Sauf de la vie ?

Ah, mon Ami,
Comme les arbres,
Nous ne pouvons pas nous séparer de nos racines !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 6 février 2010

Glose :

Vahan Tekeyan (1878-1945) : né à Constantinople, Vahan Tékeyan étudia dans les collèges arméniens de la ville. En 1896, il se rendit pour la première fois en Europe. Etant hors du pays en 1915, il échappa par chance au génocide des siens. Il participa aux négociations du Traité de Sèvres de 1920. Par la suite, Tekeyan alla s’établir en Egypte où il demeura jusqu’à sa mort.

Vahan Tékeyan est l’un des poètes les plus accomplis de la langue arménienne. Il explora l’impact psychologique et affectif du génocide arménien. Il fut profondément troublé par le destin de ses compagnons écrivains et de son peuple. Sa foi en Dieu fut profondément ébranlée, mais non brisée. Beaucoup de ses poèmes prient Dieu d’expliquer pourquoi les Arméniens furent les victimes de cette tragédie.

Proche de la sensibilité de Verlaine, il fut aussi son traducteur en arménien. Confronté à l’homophobie arménienne de l’époque, il fut roué de coups et perdit un œil. Vahan Tékeyan écrivit par la suite un poème, « Mon unique », qui est un chef-d’œuvre et qui est dédié au seul œil qui lui restait. Son poème le plus connu est « L’Eglise arménienne ».

mercredi 3 février 2010

LA RIVIERE DE HASKOVO (en espagnol)

EL RÍO DE HASKOVO


" Señor, no dirás nada delante de mis lágrimas,
soy un exilado en este mundo efímero "

Santo Mesrop Machtots


Es muy tarde. ¡ Muy tarde!...

Sólo en mi habitación parisina,

escucho el temblor de una rodilla lejana,
febril calor que inflama mi pecho,
el silencio del cielo sin frontera
adosado a mis párpados

Y esta voz voz del pequeño río
que corre a través de mi luminosa ciudad natal
y me despierta, muchos años más tarde,
justo en medio de la noche.

Río siempre vivo,
azul como la cinta del amor,
huyendo, a la sombra de verdes álamos,
hacia la luz taciturna
de las grandiosas estrellas del verano.

Athanase Vantchev de Thracy

París, 27 de enero de 2010



Glosa:

Haskovo (en Bulgaria): ciudad natal de Athanase Vantchev de Thracy.

Santo Mesrob Machtots (362-440): monje armenio, nacido en el pueblo de Hatsekats, región de Taron, en Armenia occidental. En 405, creó el alfabeto armenio. Lo que se sabe sobre su vida y sobre su obra nos llega de su discípulo Korioun. Mesrob ocupó primero funciones administrativas y militares en la cancillería de Arsacides. Se dedicó luego a la religión cristiana y emprendió la evangelización de la región de Goght'. Convencido que la conversión de los paganos sería facilitada por la traducción armenia de los Evangelios, se abrió en el catholicos Sahak. El alfabeto inventado por un obispo sirio llamado Daniel el cual no le pareció adecuado, Machtots se entregó a búsquedas con el fin de concebir un mejor sistema. Según el poeta moderno Parouir Sévak (1924-1971), Mesrop Machtots fue " el hombre y gran político que Armenia hubiera conocido ". En efecto, creando el alfabeto armenio, el santo salvó no sólo la lengua armenia, sino también la cultura.


Traduit en espagnol par Janice MontouliuJanice Montouliu

lundi 1 février 2010

LES POIS DE SENTEUR (en anglais)

Sweet Peas

Sweet thoughts, like paths tacking
Through my flesh
Into an oak wood in spring.

I open the bedroom door,
I enter, I sing.

No, you’re not far away, Apolline,
For the bright springtime of your body,
The pure tenderness of the night
And the inimitable perfume of love
Have all remained unscattered here
On your sheets blue as a May sky.

O Time, every morning
In this house
The face of life is moved to tears
As it gathers up the sun’s power.

O sweet garden flower,
O Sweet pea!


Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges

MON PAYS

MON PAYS

A Radko Radkov

« Pour abriter un lettré, point n’est besoin d’une vaste maison »

Trinh Thanh

Mon pays ? Mon pays, mon Ami,
C’est mon chant !

Non, ce n’est ni la sourde Bulgarie,
Ni la frivole France mon pays !

En ai-je un ?

Cette Bulgarie pesante,
Cette France désinvolte
Qui ont laissé, mon Ami,
Qui lassent toujours
Mourir de faim leurs poètes !

Non, Radko, non, Ami de mon cœur,
Je ne veux pas de tels pays !

Je n’en veux pas !

Ma patrie, tu le sais bien,
Mon sol natal, mon ciel bleu,
Ma maison qui sent la luzerne,
Ma tombe à l’odeur de printemps,
C’est mon chant !

Mon chant !...

Par lui je suis né à l’aube,
Par lui je rejoindrai
La grande,
La somptueuse nuit définitive !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 1er février 2010

Glose :

Radko Radkov (1940-2009): le plus grand poète bulgare du XXe siècle! Un ami cher à mon âme.

Trinh Thranh (1413-1463) : poète vietnamien.