mardi 10 mars 2009

JAMES OSCCO ANAMARIA

ÉPIGRAPHE SUR LA TOMBE DU POÈTE PÉRUVIEN
JAMES OSCCO ANAMARÍA


« Voici quelle grande miséricorde il a eue envers nous »

Homélie du IIe siècle

Voyageur,
Ici repose
La voix juste, le cœur droit du Pérou,
Le chantre magique
James Oscco Anamaría.

Immortel, il sourit à présent à l’éternité,
Ses yeux grand ouverts,
Son nez aquilin sculpté
Par les brises des montagnes,
Sa peau hâlée par les houles de l’océan.

Apaisée,
Son âme écoute aujourd’hui
L’été andin marcher pieds nus
Dans les prairies pleines d’anémones !

Vivant,
Il est l’air que respirent les colombes,
La liberté qui pousse en secret sur les lèvres
Des peuples martyrs d’Amérique !

Victorieux,
Il est le poème pur
Que le temps divin ne cessera d’écrire
Sur les prunelles des enfants !

Son amour ?
Il est dans chaque petit frisson de lumière
Dont le matin enveloppe les mots
Liberté et Justice,
Dans chaque atome de l’univers
Qui voyage au cœur des rêves humains !

Lève-toi, Ami aimé, viens ce soir
Poser ton âme de neige,
Ta face recouvertes de cyclamens
Sur la fiévreuse tendresse
De l’immense poitrine du Pérou!

Ah, mon ami,
Si lourdes sont à dire
Les choses légères !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 10 mars 2009

Je dédie ce poème à mon frère, au brillant poète, à l’homme qui a aimé jusqu’à mourir le peuple fier du Pérou, à l’apôtre des pauvres sauvagement torturé et assassiné par un gouvernement sanguinaire! Il a laissé des traces de sa pureté évangélique sur le visage du temps qui passe d’un pas ferme dans les rues, les places, les églises, les champs, les ports, les mines d’un pays qu’il a voulu vierge de toute injustice.

Glose :

James Oscco Anamaría (1970 - 2005) : poète et universitaire péruvien né à Calcauso, district de Mollebamba, province d’Antebamba, département d’Apurímac. James fit de brillantes études de lettres à l’Université Technologiques des Andes. Arrêté, il fut assassiné après d’abominables tortures. Les autorités péruviennes essayèrent de présenter sa mort comme un suicide. La disparition de cette grande voix de la Justice fut pleurée par tout le peuple péruvien et par des milliers d’hommes justes du monde entier.

Homélie (nf.) : du latin ecclésiastique homilia, lui-même du grec ‘ομιλία, commentaire prononcé par le prêtre ou le diacre lors de la messe. L'homélie consiste, en suivant le développement de l'année liturgique, à expliquer à partir du texte sacré les mystères de la foi et les normes de la vie chrétienne. Elle est fortement recommandée comme faisant partie de la liturgie elle-même ; bien plus, aux messes célébrées avec le concours du peuple les dimanches et jours de fête, on ne l'omettra que pour un motif grave.

Anémone (n.f.) : du grec ’ανεμώνη. Plante herbacée (Renonculacées) à fleurs sans corolles de couleurs vives.

Cyclamen (n.m.) : du grec κυκλάινος. Plante de la famille des Primulacées à fleurs roses, pourpres, blanches ou mauves très décoratives.

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