A ma grand-mère maternelle Marie Roussinoff
« Et, ô les voix d’enfants chantant dans la coupole »
Paul-Marie Verlaine
De mes émerveillements d’enfant
Le plus pur est sans doute la voix
Profonde, lumineuse, vibrante
De ma grand-mère maternelle Marie.
Cette voix fluviale, voix pleine de soleil
Où, sensible au moindre frisson des cœurs,
J’entendais, parfois,
Comme les ultimes rumeurs
D’un chagrin qui s’éloigne.
Ma grand-mère Marie,
Image à jamais imprimée
Sur la mouvante soie de ma mémoire !
Clarté que rien ne peut faire vaciller,
S’éloigner, s’effacer.
Elle qui, le soir,
Me prenant dans ses bras,
Faisait à chaque fois, avant de m’embrasser,
« la croix fleurie du Seigneur »
Sur mon front
En murmurante :
« Pour retenir ce monde de splendeur
Reste ouvert, mon cœur,
Vis sans arrière pensée,
Pur, recueilli
Sur ce qui est le plus indispensable
A la respiration
De ton âme !
Entier,
En union totale
Avec les êtres aimés ! »
Ô, grand-mère, lumière douce, comme suspendue
A la beauté d’un vers !
Athanase Vantchev de Thracy
Rueil-Malmaison, ce dimanche 15 juin, Anno Graciae MMVIII
Marie était la mère de ma mère Lata et femme d’Athanase Roussinoff, mon grand-père tant aimé dont je porte le prénom. Leur souvenir luit en moi comme un astre à la lumière rose sur le velours mauve d’un calme, d’un immense ciel d’été.
dimanche 15 juin 2008
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