dimanche 19 juin 2011

APRES-MIDI DE JUIN

APRES-MIDI DE JUIN

À Pierre Oster

La délicieuse torpeur des livres,
Votre profonde érudition amusée,
Les fièvres brûlantes des souvenirs !

Je me tais, je pense à vous,
Je suis tout entier amitié et frisson !

Seigneur, puisse la grâce
De Ton sourire s’engouffrer
Dans le sang
De mes paroles !

Indéfinie,
Vaste,
Sublime clarté
De l’âme !

Douce lucidité étendue
De cette après-midi diaphane
De juin !

Athanase Vantchev de Thracy

Pris, le 19 juin 2011

Glose :

Pierre Oster (né en 1933 à Nogent-sur-Marne) : un des plus grands poètes contemporains français. Il est d'origine luxembourgeoise. Après son mariage avec Angella Soussouev, en 1971, il joint à son nom celui de sa femme.

Il fait ses études au Collège Sainte-Croix de Neuilly, au lycée Buffon, en khâgne au Lycée Louis-le-Grand puis à l'Institut d'Études Politiques de Paris. Il publie Premier poème dans Le Mercure de France en 1954, grâce à Pierre-Jean Jouve et, tout de suite après, Quatre Quatrains gnomiques dans La Nouvelle Revue française, grâce à Marcel Arland et Jean Paulhan. Son premier recueil, Le Champ de mai, paraît en 1955 dans la collection "Métamorphoses", dirigée par Jean Paulhan. Il reçoit pour celui-ci le Prix Felix Fénéon, comme il recevra en 1958 le Prix Max Jacob pour Solitude de la lumière, une année après la résiliation de son sursis, qui provoque son départ aux armées, en Algérie, où il restera jusqu'en 1959. A son arrivée à Blida, il trouve un mot de son ami Edouard Glissant : « Déserte ! »

En 1961, Jean Paulhan lui ménage par surprise une rencontre avec Saint-John Perse, qui lui donne les plus grands espoirs poétiques. Il travaille auprès de Claude Tchou, éditeur chinois de livres libertins, et sur les indications de Pascal Pia, qui le fait profiter de sa connaissance de l'Enfer de la Bibliothèque nationale. C'est chez Claude Tchou qu'il édite, avec Jean-Claude Zylberstein, la première édition des œuvres complètes de Jean Paulhan, avant celle qui paraît aujourd'hui chez Gallimard en collection Blanche, sous la direction de Bernard Baillaud. Grâce à Denis Roche, il entre au comité de lecture des éditions du Seuil, où il siègera jusqu'en 1995. Le Dictionnaire de citations françaises publié par Le Robert est pour lui un travail alimentaire. Une certaine "consécration" lui vient avec la publication de Paysage du Tout dans la collection « Poésie » chez Gallimard, volume anthologique précédé d'une élogieuse préface d'Henri Mitterrand. Il est fidèle aux éditions Babel dirigées par Gaspard Olgiati à Mazamet. Attentif à l'expression de la plénitude, il ne cesse de corriger ses textes, comme si la variation était l'essentiel de son art poétique. Avec Pratique de l'éloge (Gallimard, 2009), il dit, à travers de brefs textes en prose, "ce qu'il doit, et à qui".

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