lundi 4 juillet 2011

ENTHYMEME

ENTHYMÈME

A Jantimir Risaev

« Voy caminando de noche por las calles »
(« Me voici marchant de nuit dans les rues »)

Antonio Colinas

Je vous aimais, mon Prince, avec la calme fureur
Des cœurs immaculés, des âmes sans espérance,
Je vous changeais en hymnes, en épigrammes, en stances,
En imminence d’iris, en livre de splendeur.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 4 juillet 2011

Glose :

Enthymème (n.m.) : du latin enthymema, lui-même emprunté au grec ancien. Ce terme signifie « ce qu’on a dans la pensée ». En rhétorique, l'enthymème est une figure de sens reposant sur un syllogisme et qui a reçu successivement deux significations :

a) définition aristotélicienne. Selon les aristotéliciens, l'enthymème est un syllogisme rhétorique fondé sur le probable, c'est-à-dire à partir de ce que le public pense. Il s'agit d'une déduction dont la valeur est concrète par opposition à une déduction abstraite fondée sur l'analyse. Dans cette acception, l'enthymème procure la persuasion et non la démonstration, car selon Aristote, l'enthymème est fondé sur le caractère vraisemblable de ses prémisses et constitue donc un raisonnement public manié facilement par des hommes non spécialistes.

b) définition contemporaine (celle à laquelle j’adhère). Selon Quintilien et Boèce, l'enthymème est un syllogisme dont on a supprimé l'une des deux prémisses ou la conclusion car la réalité de cette proposition est incontestable et de ce fait gardée dans l'esprit. Selon la Logique de Port-Royal, l'enthymème est un syllogisme parfait dans l'esprit mais imparfait dans l'expression, et constitue donc un accident de langage.

Antonio Colinas (né le 30 janvier 1946) : poète, romancier, essayiste, traducteur et journaliste espagnol. Il est l’auteur d’une œuvre riche et variée. Colinas a obtenu, entre d'autres récompenses, le Prix National de Littérature (1982).

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