vendredi 4 octobre 2013

IGNIS FATUUS Thomas Thidhom



IGNIS FATUUS

À Thomas Thidholm

Plus paisible que le sable
Sous l’eau de la mer endormie
Est ce soir d’octobre !

La nuit affirme lentement
Son privilège vital
Et la quiétude tire les rideaux
De la fenêtre.

Les poèmes laissent mon corps ensorcelé
Au bord de la route.

Soudain, une vibrante volupté
Se saisit de l’air et des allées
Voligées de pétales de laurier.

Mais je sais,
Les fleurs séchées
Vont recréer la belle saison.

Les questionnements ardents
Rendent si imprécises les limites de l’âme.

J’avance, je m’arrête,
J’ouvre mon cœur
Pour entendre Dieu
Qui se tait pour être chant !

            Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 3 octobre 2013

Glose :

Ignis fatuus : expression latine qui signifie « feu follet ». Le feu follet est une manifestation lumineuse ayant l'apparence d'une petite flamme. Connue et décrite depuis longtemps, cette manifestation fut longtemps uniquement vue comme celle d'esprits malins et d'âmes en peine venues sous formes de petites flammes hanter les forêts désertes, les marécages et les cimetières, et fit l'objet d'un folklore important, tant sur l'origine de ces esprits que sur les façons de s'en débarrasser. Plus récemment, des recherches zététiques orientées vers la chimie donnent plusieurs explications scientifiques du phénomène.

Zététique (n.f.) : du grec ζητητικός, zêtêtikós « qui aime chercher », « qui recherche », lequel est issu du verbe ζητῶ, « chercher ». Les ζητητικοί, zêtêtikóï, sont les « sceptiques ». Le scepticisme a été enseigné par le philosophe grec Pyrrhon (365 – 275 av. J.-C.) La zététique est définie comme « l'art du doute » par Henri Broch. C’est « l'étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, des pseudosciences et des thérapies étranges ».

Thomas Tidholm (né le 11 avril 1943) : écrivain, poète, dramaturge, photographe, traducteur, musicien. Il écrit une trentaine de livres pour enfants (souvent en collaboration avec sa femme, l’artiste et écrivain Anna-Clara Tidholm).

Voliger (verbe) : garnir un toit de voliges. Volige (n.f.) : mince planche de bois de sapin ou d’autre bois blanc sur laquelle les couvreurs fixent les ardoises (mot dérivé du gaulois *ard(u)-« haut, élevé » que l'on trouve dans Ardu-enna « Ardennes »)

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