dimanche 9 août 2009

HUMILITE

HUMILITÉ

(ταπεινότης)

A Ali Hustieev

« Te totum applica ad textum, rem totam applica ad te »

(“Applique-toi tout au texte, et tout le texte applique-le à toi”)


Johannes Albrecht Bengel

Nous étions, mon Prince, amis du savoir,
Vous, exégète des signes, moi, poète des âmes,
Le haut Caucase veillait sur nos esprits en flammes
Dictant à nos doigts ses lettres de gloire !

Athanase Vantchev de Thracy

Marrakech, ce samedi 8 août 2009

Glose :

Ταπεινότης : mot grec qui signifie « humilité ».

Johann Albrecht Bengel (1687-1752) : éducateur et théologien luthérien souabe et une des plus éminentes figures du piétisme allemand. À la mort de son père survenue en 1693, l'éducation du jeune Bengel fut assurée par un ami qui sera plus tard maître au gymnase de Stuttgart. En 1703, Bengel quitta cette ville pour entrer à l’Université de Tübingen. Là il consacra son temps libre à l'étude des textes d’Aristote et de Spinoza et étudia en théologie les travaux de Philipp Spener, de Johann Arndt et d’August Francke. Sa connaissance de la métaphysique de Spinoza était telle qu'il se vit confier par l'un de ses professeurs la tâche de réunir le matériel nécessaire à la rédaction d'un traité intitulé De Spinosismo, qui sera par la suite publié. Après l'obtention de son diplôme, Bengel se voua à la théologie. Même à cette époque, il fut en proie au doute religieux. À la lumière de ses travaux ultérieurs, il apparaît que sa perplexité était liée à des réflexions sur l'authenticité de certains passages du Nouveau Testament grec. En 1707, Bengel fut ordonné prêtre et affecté à la paroisse de Metzingen. Durant les années qui suivirent, il fut rappelé au séminaire de Tübingen pour y assumer la charge de répétiteur et de tuteur en théologie. Il conservera ce poste jusqu'en 1713, date à laquelle il fut nommé à la tête du séminaire protestant de Denkendorf nouvellement créé, une école préparatoire en théologie.

Avant de prendre ses nouvelles fonctions, il visita une grande partie de l’Allemagne pour en étudier les systèmes d'éducation en vigueur tant dans les séminaires des jésuites que dans ceux des luthériens et des réformés. À Heidelberg, son attention fut attirée sur les canons de la critique des écritures publiés par Gérard De Maastricht. À Halle, il s'intéressa à l'ouvrage Anacrisis ad Apocalypsin de Campeius Vitringa. L'influence de ces lectures sur ses propres études théologiques se retrouvera ensuite dans certains de ses travaux. Pendant vingt huit ans, de 1713 à 1741, il fut le maître (Klosterpraeceptor) de la Klosterschule de Denkendorf, un séminaire accueillant des candidats au ministère, installé dans un ancien couvent des chanoines du Saint-Sépulcre (Chorherren vom Heiligen Grab).

Ces années correspondent à sa période de plus grande activité intellectuelle et à la production de nombreuses œuvres importantes. En 1741, il fut nommé prélat (c'est-à-dire surintendant général) à Herbrechtingen, où il resta jusqu'en 1749. À cette date, il fut élevé à la dignité de conseiller consistorial et d’abbé de l'église abbatiale d’Alpirsbach. Il s’y consacra à ses fonctions de membre du consistoire. Une question difficile occupait alors les tribunaux ecclésiastiques : celle de la manière de traiter ceux qui s'étaient séparés de l'église et du degré de tolérance qu'il convenait d'accorder aux réunions tenues chez des particuliers dans un but d'édification religieuse. Le pouvoir civil (le duc de Wurtemberg était catholique) penchait pour des mesures répressives, tandis que les membres du consistoire, constatant les effets positifs de ces réunions, étaient au contraire disposés à concéder une liberté considérable aux croyants. Bengel se rangea dans cette affaire du côté du consistoire. En 1751, l’Université de Tübingen lui conféra le diplôme de « docteur en divinité ».

La réputation de Bengel comme érudit et critique de la Bible repose sur son édition du Nouveau Testament grec et son célèbre Gnomon, commentaire exégétique de ce texte.

Bengel eut avec son épouse Johanna Regina douze enfants dont six seulement atteignirent l'âge adulte.

Exégète (n.m.) : du grec ancien exêgêtês / ’εξηγητής, « qui explique, qui interprète les oracles, les songes, les présages ». Commentateur des rites et des textes symboliques.

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