mardi 24 novembre 2009

IMPROMPTU

A Ernesto Petrucci

"Ô joie, belle étincelle divine..."

Schiller

L'or des feuilles
Rend toute lumineuse la campagne.
Or sur nos épaules, or à nos pieds,
Or dans nos yeux
D'adolescents !

Vous, mon Ami,
Statue souriante, jeune pastoureau
Vêtu de tout l'or de l’automne!

Vous!...

Ne bougez pas,
Restez ainsi, les bras légèrs
Levés
Vers la soie gris bleu du ciel!

Nous !...

Ecoutons la danse d’or du vent
Au-dessus de l'autel
De nos âmes!

Nous,
Double immortalité
Des cœurs
Qui savent chanter,
Plénitude lumineuse du monde,
Couronnement d’un été irréprochable!

Athanase Vantchev de Thracy

Saint-Germain-en-Laye, ce lundi 23 novembre Anno Domini MMIX

Glose:

Impromptu (n.m.) : du latin in promptu, « en évidence, sous la main ». Littérature : petite pièce composée sur-le-champ, en principe, sans préparation. Musique : petite pièce instrumentale, souvent à deux thèmes. Adjectif : improvisé, sans apprêt. Adverbe : à l’improviste, sans préparation.

Johann Christoph Friedrich von Schiller (1759-1805) : poète et écrivain allemand. Son père était militaire dans les armées du Wurtemberg. Quelques années plus tard, vers 1765 sa famille s’installa à Lorch et y resta jusqu’en 1780. Bien qu’il passât son enfance et sa jeunesse dans une certaine pauvreté, il attira l’attention du duc de Wurtemberg, Charles-Eugène, qui lui proposa d'intégrer les rangs dans l'établissement qu'il a créé, la Karlsschule. En 1773, Schiller commença à étudier le droit puis, à partir de 1775, la médecine.

En 1780, il écrivit son Diplomarbeit (mémoire de fin d’études) et devint médecin militaire à Stuttgart. En 1781, il publia Les Brigands anonymement. En 1782, Schiller, médecin militaire, se retrouva en détention quelques jours à Asperg pour cause d’éloignement non autorisé (presque de la désertion). Il était allé assister à Mannheim à la représentation de sa pièce Les Brigands sans autorisation.
En 1783, il travailla comme bibliothécaire et obtint un contrat jusqu’en 1785 comme poète de théâtre à Mannheim. Pendant quelques années, il déménagea souvent et rencontra pour la première fois Goethe en 1788. À la fin de cette année, il décrocha une place de professeur d’histoire et philosophie à Iéna où il s’installa l’année suivante. Il écrivit des œuvres historiques. Il sympathisa alors avec un autre personnage célèbre de son temps : l’éminent linguiste Wilhelm von Humboldt.
En 1790, il épousa Charlotte von Lengenfeld. En 1791, il devint pensionnaire du prince Frédéric-Christian d’Augustenbourg. En 1794, Goethe le poussa à écrire pour le journalisme satirique. En 1792, la France de la Révolution lui donna la citoyenneté française, suite à ses nombreux écrits contre les tyrans ; il ne l’apprendra qu’en 1798. En 1799, il retourna à Weimar où Goethe le convainquit d’écrire de nouvelles pièces de théâtre. Il prit avec Goethe la direction du théâtre de la Cour grand-ducale qui se plaça très vite à la pointe de la scène théâtrale allemande, permettant une renaissance du genre dramatique. En 1802, il fut anobli : la particule « von » fut ajoutée à son nom. Il resta à Weimar jusqu’à sa mort d’une dégénérescence pulmonaire, à l’âge de 45 ans.
Depuis 1934, l’Université d’Iéna porte le nom de Friedrich-Schiller.

Aucun commentaire: