lundi 9 novembre 2009

SHAOLIN

SHAOLIN

A Ali

Nous étions moines épris d’éternité,
Elèves de Tuo Ba, le confident des dieux,
Mon cœur près de tien rejoignait les cieux
Rempli d’amour sacré, frappé par ta beauté !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 9 novembre 2009

Glose :

Shaolin : célèbre monastère bouddhique chinois. Au temps de la dynastie Wei septentrionale (386-581 ap. J.-C.), l’empereur Xiao Wen a fait construire vers 495 ap. J.-C. le monastère Shaolin en l’honneur du moine indien Tuo Ba. Le célèbre moine mendiant Ta Mo, appelé Bodhidharma (celui qui enseigne la sagesse) prêcha vers 527 ap. J.-C., pour la pre­mière fois, le bouddhisme contemplatif chan, con­nu au Japon comme bouddhisme zen. Suivant la légende, Ta Mo commença par enseigner aux moines du monastère l’éducation physique et les techniques de combat. Au fil des années, il en résulta un art effectif. Le monastère Shaolin fut donc le lieu d’origine du bouddhisme chan (zen) qui est enseigné aujourd’hui encore dans ces murs sacrés.

On entre dans le monastère par un immense portail. On aperçoit d’abord les grands halls et les pavillons qui pourraient tous raconter une histoire en raison de leur existence millénaire. Le mo­nastère Shaolin est composé de sept bâtiments principaux:

1. Le portail d’entrée gigantesque
2. Le hall Han-Wang
3. Le hall Daxiong-Bao
4. Le pavillon Cangjing
5. L’abbaye
6. Le pavillon Dharma
7. Le hall Gianfo

Le monastère est situé à envi­ron 80 km au sud-ouest de la ville chinoise Zhengzhou, en plein milieu de la province septentrionale Henan, au pied du Songshan, l’une des cinq montagnes sac­rées de Chine, au nord du mont Saoshi, dans une forêt touffue, d’où le nom Shaolin, qui sig­nifie « la forêt de Shao ».

En pénétrant davantage à l’intérieur du monastère, on passe de nombreuses plaques en pierre, placées à gauche et droite. Les inscriptions de ces plaques en pierre sont rédigées essentiellement par les célè­bres calligraphes des dynasties Tang et Song. On trouve ainsi, déjà assez pâlie et rongée par le temps, la plaque en pierre dédiée à l’abbé du monastère Sha­olin, écrite par l’empereur Tai­zong (627-649) de la dy­nastie Tang. « Loué soit Guâ­nyîn » (le fameux bodhisattva), écrit le célèbre auteur chinois Su Dongpo (1037-1101) de la dynastie Song sur une autre plaque.

Le pavillon Cangjing fait partie des bâtiments les plus impor­tants pour les moines du mo­nastère, puisque c’est ici que sont gardés les Sûtras boud­dhiques, qui représentent le fon­dement de leur religion. Le por­tail d’entrée du monastère pré­sente quatre pentes de toit inclinées vers le haut sous lesquelles se trouve une plaque avec une inscription en or « Mo­nastère de Shaolin », écrite pendant la dynastie Ging par l’empereur Kangxi (1662-1721).

Le bâtiment principal du monastère, le Hall des mille Bouddhas, s’appelle Gianfo en chinois. L’inscription au portail de ce vieux hall dit: « Les sages de l’ouest ». Ce hall fut construit au temps de la dy­nastie Ming. Ses piliers de sou­tien, qui ressemblent à des pa­rapluies, finissent en des cor­niches remontées recouvertes de tuiles peintes en vert. On peut voir de nombreuses pein­tures murales qui se rapportent toutes, sans exception, aux 500 Sublimes ou Vénérables (Luohans en chinois, des êtres parvenus au plus haut degré de libération).

Pendant l’histoire millénaire du monastère, ce haut lieu de kung-fu et de bouddhisme fut trois fois réduit en cendres et dépouil­lé de ses richesses. Il n’y a aujourd’hui plus que trois grands halls.

Le hall Baiyi : parmi les objets culturels du monastère Shaolin, nombreux sont ceux qui se réfèrent à la boxe Shaolin, surtout les peintures murales du hall « Baiyi », montrant 30 moines, divisés en 15 couples, qui s’entraînent à la boxe. Ces scènes sont illustrées si bien, qu’on a l’impression d’y être mêlé et l’on se surprend à attendre que le bruit de l’entraînement résonne des murs. D’autres peintures mura­les montrent des moines lors de l’entraînement aux armes. Ces images anciennes, qui sont peintes directement sur l’enduit rugueux des murs, constituent un patrimoine de grande valeur quant aux vieux arts de combat du monastère Shaolin. Malgré de nombreux essais de conserver les an­ciennes fresques, le climat hu­mide a déjà détruit une partie des images.

A l’endroit où l’on enseignait des siècles durant le kung-fu aux moines, se trouve aujourd’hui une grande pago­de, pourvue d’une lourde clo­che. L’ancien terrain d’entraînement des moines Shaolin fut la victime de cette innovation et les moines s’entraînent maintenant en dehors du monastère.

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